
quarré, & qu’ il fut fortement chargé, la com- i
motion feroit très-violente î dans ces fortes da - 1
mufemens , il faut charger modérément ^ attendu
qu’il eft des perfonnesqui font fort fenlibles
au coup qu’elle produit.
Faire 'quune perfonne voulant prendre une pièce de \
monnoie 3 reçoive la commotion.
C e t amufement , 'quant à l’effet , eft le meme
que celui ci-deffus.
A y ez un carreau de verre garni de métal :
pofez fur fa furface fupérieure que vous devez
charger , une pièce de monnoie: établirez avec
un fil de Ver caché le long du pied de la table,
une communication du défit) us de ce carreau
au plancher ; faites approcher une perfonne de
la tab le , de manière que fon pied touche le
fil de fer qui doit déborder fur le plancher ;
nofez-lui de prendre cette pièce de monnoie,
Drfqu elle ira pour la toucher, elle recevra
la commotion.
Nota. Cette manière de mafquer une communication
peut fervir à donner la commotion à
ceux qui n’ofent pas fe rifquer à la recevoir, on
peut la conduire en quel endroit on v eu t, & la
cacher abfolument, attendu qu’ il n’eft pas né-
ceflaire qu’elle foit ifolée.
Roue tournante entre deux bouteilles chargées
d’eleltricitê.
Faites tourner un petit effieu de bois F , ( fig.
n , pl. 1 5 .) d’environ un pouce & demi de
diamètre, & percez-le de dix à douze trous de
de deux à trois lignes de diamètre , danslefquels
vous ajufterez autant de petits tubes de verre de
fix pouces de longueur 3 à l’extrémité de chacun
defquels vous mettrez une petite boule de cuivre
( fe fix à fept lignes de diamètre ; percez cet effieu
d’ un trou de quatre lignes, & mettez au-deffus
de ù. partie fupérieure D , une chape de cuiv re,
afin que cette roue puiffe tourner librement &
horifontalement ( i l fur la pointe ou pivot C qui
doit traverfer cet effieu: que ce pivot foirfup-
porté fur un pied E , afin que le tout foit ferme
& folrde.
Ayez -deux bouteilles garnies' A & B ( même
figure ) que vous chargerez à l’ordinaire 5 placez
la bouteille A fur un fup^ort de bois G. C e fup-
port doit être affez éleve pour que la garniture
extérieure de la bouteille A fe trouve a la meme
hauteur que le bouton de celle B , à fleur duquel
(1) Il faut difpofer cette roue de maniéré qu’elle
foit dans un parfait- équilibre, ce qui dépend de l'égalité
de la pefanteur des petites boules.
doivent paffa* à trois ou quatre lignes de diftancè
les boules de la roue ci-deflus.
La bouteille A n’étant pas mife en place, lorf-
qu’une des boules de cette roue fe trouvera
proche du bouton de la bouteille B , elle en fera
attirée, & recevant une étincelle, elle fe trouvera
éle&rifée, & fera par conféquent auffi-tôt
repouffée en avant, pendant que la boule fui-
vante étant attirée à fon to u r , s’éle&rifera 8c
fera de même repouffée , 8 c ainfi des autres
jufqu’à ce que cette roue ait achevé de faire un
tour entier : alors la première de ces boules qui
a été éleétrifée s’approchant du bouton , elle fera
repouffée, 8 c le mouvement ceffera auffi-tôtj
mais fi la bouteille A , dont l’extérieur fe trouve
chargé négativement, eft à fa place , elle attirera
en paffant la boule qui a été éleétrifée la première,
8 c doublera par ce moyen la force qui
fait tourner cette roue, & enlevant non-feulement
le feu électrique qui lui a été communiqué
par la bouteille B , mais lui en ôtant encore de
celui qui lui eft propre , elle la mettra en état,
ainfi que toutes celles qui la fui v en t, d?être attirées
& repouffées dé nouveau par la bouteille B ;
par ce moyen, la roue continuera de tourner
avec beaucoup de rapidité, iufqu’ à ce que l’équilibre
ait été rétabli entre 1 eleCfricité de la furface
intérieure 8 c extérieure de ces deux bouteilles,
ce qui durera un certain tems, fi les bouteilles-
1 ont été également 8 c bien chargées: cette roue
pourra fournir avec rapidité douze à quinze tours
par minute , en tirant delà bôuteille B 8 c rendant
a la bouteille A une étincelle au paffage ou contact
de chacune des boules , ce qui produira plus
de cent étincelles en une feule minute de tems.
t Nota. Si l’on charge une des bouteilles extérieurement
& l’autre intérieurement, il ne fera
pas néceffaire de la placer fur un fupport aufli
élevé : il fuffira de faire tourner la roue de manière
que les boules paffent auprès des boutons
de ces deux bouteilles.
La torpille.
A y ez une jarre ou fefau de verre A , ( fy-
1 9 ,pl. 15. ) ae telle grandeur que vous voudrez
{ par exemple de fix à fept pouces de diamètre,
fur trois pouces de profondeur ) , garniffez-la
d’étain extérieurement jufqu’ à un pouce de fon
bord , 8c empliffez-la d eau au deux tiers , pofezi
la fur une table de manière que fon fond extérieur
puiffe communiquer, par quelque fil ou
bande de métal caché, au pied de la table, ou
à quelqu’autre endroit où une perfonne , fans y
penfer , puiffe pofer la main.
Faites avec du laiton très-mince un petit poilTon
B , creux , que vous lefterez de plomb , afin qu y
puiffe facilement nager au-deffus de l’eau : ayez
une ligne faite avec du fil de laiton, 8 c dont
ja baguette foit couverte d e ,m é tal, ajuftez au
bout de cette ligne ", 8 c en place d’hameçon, une
petite boule de cuivre C , de trois à quatre lignes
de diamètre.
Si laiffaht pendre dans l ’eau contenue dans ce
vafe une chaîne ou fil dé métal qui communique
au condu&eur qu’on élèétrrfe, on le charge intérieurement
, 8 c que touchant enfuite d’une main
l’extérieur de la bouteille ou le métal qui y communique
, 8 c tenant de l ’aatre main 'cette ligne,
on préfentë la petite boqle qui y eft fufpendue'au
petit poiffon1 qui fe trouve ainfi éleétrifé 3 on
recevra aufli-tôt la commotion.
■ Pour s’amufer agréablement avec cette récréation
, il- faut éleétrifer fecrettement le,vafe
avant de l’apporter fur la table 3 on doit, auffi
mafquer avec un petit morceau de pain, la petite
boule qui femble fervir d’hameçon j de cette manière,
8 c au moyen de la communication cachée
qui répond à l’extérieur du vafe , 00 pourra donner
la commotion, fans que-la perfonne que l’on
voudra furprendre, puiffe s’y attendre ; fi le vafe
étoit grand 8 c fortement éleétrifé , le coup rie
lailferoit pas que d’être violent.
Percer une feuille de carton avec Üexplofion électrique.
Ayez uh carreau de verre garni de’ métal,
pofez-le fur une table , en faifant communiquer
fa garniture inférieure avec quelque fil ou lame
de métal, qui déborde ce carreau > laiffez pendre
fur fa garniture fupérieure la ch aîné du conducteur
dé la machine éleétrique.
Si vous chargez fortement'cë Carreau deverrè ,
5c qu’après avoir mis un carton du plufieurs cartes
fur la lame qui le débordé', vous ÿ pofèz u,n des
Côtés dè l’excitateur, & que de i’ autre Vous
tiriez l’étincelle fur fa furfacé fupérieure, lè
fluide, éle&rique fe rendra à la furface inférieure
en produifant une explofion très-violente, qui
percera & paffera au travers.de ce carton : cette
explofion fera d’autant plus forte J, que lé Carreau
do'nt vous vous fervirez aura .’plus d'e fur-
face.
Tuer un animal avec une explofion électrique.
Pour parvenir à tuer un animal, foit volatile ,
foit quadrupède, par le moyen d’une explofion
elettrique , il faut proportionner la .grandeur des
bouteilles, ou le nombre des jarres dont la batte-
compofée., à la. force de l’animal qu’on a
deliein . de foumettre à cette expérience : des
petits animaux, tels que des oifeaux, des fou-
ns, &c. peuvent être tués affez facilement par
Amufemcns des Sciences.
la décharge d’une feule jarre, (j ) contenant environ
un pied quarré de verre garni-j mais ü
l’on vouloit tuer de plus gros animaux, tels que
des pigeons, de jeunes poulets, des petits chats
nouvellement nés, il faudroit charger , dans une
batterie, un nombre de jarres , dont la garniture
foit équivalente à une furfacé de cinq ou fix pieds
quarrés, 8 c toujours en proportion , dé manière
qu’il faut employer une batterie d’ehviron trente
pieds quarrés de verre garni pour tuer un chat
un lapin ou tout autre animal de même force :
il arrive même affez fréquemment, lorfque l’ex-
plafion n’eft pas affez violente, que l’animal ne
meurt point, 8 c qu’ il refte feulement étourdi
pendant quelques heures , fans donner aucun ligne
de vie (2). Il feroit poflible fans doute de tuer
un gros animal, tel qu’un boeuf, mais il faudroit
néceffairement une machine très-grande , compofée
de plufieurs plateaux ou globes de verre
capables de ramaffer une quantité de matière
éleétriqué affez confîdérabie. pour charger facilement
un très-grand nombre de jarres j il n’y
a pas de doute qu’une telle machine ne produisit
une explofion femblable à un coup de tonnerre (3 ) .
Pour tuer un animal , il faut l’affujettir avec
quelques cordons auprès de la garniture extérieure
de la iarre ou du bouton E , qui Communique
à la batterie , ( vpÿeç fig. 2 1 , pl. 14. ) &
alors en pofantun des côtés F de l’excitateur
fur la tête de l’animal, on fait paffer le coup
au travers fa tê te , en tirant l’ explofion fur une
des boules C dé la batterie.: jk
Nota. On pourroit affurément tenir l’animal
^pendant cette opération, même avec la main
fans qu’il y eût aucun danger, puifqu’ il fuffit
quelle ne fe trouve pas dans le paffage du fluide
eleélrique : mais pour .éviter tout accident, je
confeille de l’attacher. Si on vouloit cependant
fe fervir d’une pince , il feroit prudent de l’i-
foler fur1 un tube de verre z qu’on tiendra dans
fa main 5 de cette maniéré on pourra facilement
présenter , fans aucun danger, telle partie de
l’animal qu’on voudra à cette explofion.
Fondre, une feuille, d’or au moyen d’une explofion
éledrique.
Faites faire une petite preffede bois, ( fig. 1 7 ,
pl. iy. ) de cinq à fix pouces dé longueur , fur
(1) On peut fe fervir fort' àvantageufemenc d’un
,carreau de verre garni , fi on le trouve plus commode
pour- 1 opération-.
[i] Quoiqu’il ne foie pas poflible avec une telle
batterie de ruer un gros animal, il feroit néanmoins
fort imprudent & dangereux même d’expofer quelqu’un
à recevoir une telle commotion.
[î] Quoiqu’il foit poflible de tuer ainfi un gros animal,
il n’a pas encore été conftruit de machine qui
ait pu produire une pareille explofion.