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zontal 'eft égale à la hauteur des yeux de celui
qui fait l'opération ; U faut remarquer le point
B fur le mur de la tour., en regardant dans la
ligne D O du carré de bois ou de çarton.
Ceux qui favent la règle de trois , peuvent
trouver la hauteur de la tour , par l’ombre de la
tour 8c d’un bâton vertical, en faifant cette proportion
: l’ombre du bâton eft à la longueur du
bâton 3 comme l’ombre de la tour eft à fa hauteur
3 c’ eft-à-dire, qu’en multipliant l’ombre de
la tour par la longueur du bâton 3 8c en divi-
faht le produit par l’ombre du bâton , le quotient
exprimera la hauteur de la tour.
Pour mefurer la largeur d'une rivière, il faut
employer le même carré de bois ou de carton,
avec la différence qu’au lieu de le placer dans un
plan vertical, il faut le pofer horizontalement.
( fië‘ 1 j i l de Magie blanche, Tome VIII
des gravures* ) Ayant planté un jallon au poifit
A , on regarde dans le côté A I du carré un
objet G fur l’ autre bord de la rivière ; enfuite, ’
en regardant dans lé côté A F , on fait planter
dans la même ligne les jallons D , E , enfuite on
avance dans cette ligne vers le point B; 8c quand
on eft afléz éloigné du point A pour qu’on puiffe
voir le jallon A par le eôté du carré B L , &
l ’objet C par la diagonale B S , la diftance du
point B au jallon A , eft alors égale à la largeur
de la rivière; nota que pour plus de précifion,
quand le jallon A eft un peu éloigné de la rivière,
il faut retrancher de la largeur trouvée la dif-
, tance I A de la rivière au jallon.
Ceux qui voudroient Javoir la raifon de cette
opération , feront peut-être bien aifes qu’on ob-
ferve ici que le grand triangle A , G , B , a les ;
mêmes angles que le petit triangle formé fur le
quarré de boiç S , L , B ; d’où il s’ en fuit que
les côtés du grand triangle doivent avoir entr’eux
la même proportion 8c le même rapport que
les côtés du petit triangle ; or , dans ce petit
triangle, les deux côtés S L & B L font égaux,
. puifque ce font les deux côtés d’un carré parr
tait ; donc dans le grand triangle la diftance A B
doit être égale à la largeur A G de la riviere.
( Décremps. )
M É TAU X .
Métal compofé qui fe fend a la chaleur de Veau
bouillante.
Prenez deux parties de bifmuth, une de plomb
& une d’étain, faites les fondre enfemble ; ce mélange
métallique réduit en lames minces’, fe fond
à la chaleur de l ’eau bouillante, 8c eft très-commode
pour mouler, pour imprimer en polytipe, &
prendre des empreintes.
Manière de fondre toutes fortes de métaux & plufieun
minéraux à la lumière d’une bougie ou lampe.
On n’a qu’ à prendre un gros charbon , y faire
un trou ou une efpèce de baffin , avoir-une chandelle
, une lampe ou une bougie, 8c un chalumeau
courbé comme ceux dont lés orfèvres fe
fervent pour fouder , mettre quelques grains de
minerai ou de limaille de métal dans le trou pratiqué
au charbon , fouffter avec le chalumeau, 8c
porter la flamme de la lumière fur le métal qu’on
a mis dans le creux du charbon que l’ on tient
expofé avec les doigts î il s’ allumera par ce côté,
& le métal entrera parfaitement en fufion : on
peut faire de cette manière une infinité d’épreuves
en petit.
Si dans une demi - coquille de noix on met une
pièce de fix liards , 8c un mélange fait de trois
parties de nitre ou falpêtre.fin bien pulvérifé &
féché fur une pelle de fer qu’on fait chauffer,
auxquelles on joint deux parties de fleur de fou-
i fre , 8c autant de rapure de quelque bois tendre ;
quand on y met le feu avec une allumette , la
pièce fe fond fans que la coquille foit fort en-
j dommagée ni- même percée , par la raifon que
i l’a&ion du feu , qui n’a eu qu’une petite durée,
en a pourtant eu allez pour, pénétrer & ébranler
jufques dans fes moindres parties une pièce très-
mince qu’elle attaquoit en même tems de toutes
parts. Car on a mis cette monnoie au milieu du
mélange ; mais à l’égard de la coquille le feu n’a
eu le tems que d’agir fur la fuperficie intérieure
qu’ il a brûlée ; ou s’il a pénétré dans fon épaif-
feur, une trop grande porofité lui a laiffé le paffage
-, libre , enforte qu’il s’eft diflipé fans animer les
parties de fon efpèce qui pouvoient y être, au
point de caufer l’embrafement total.
Voici quelque chofe encore de plus furprenant :
une balle de plomb exactement ronde, bien enveloppée
dans du papier , fans ride autant qu’il fe
p eu t, 8c mife fur la flamme d’ une lampe, fe fond
8c tombe goutte à goutte par un petit trou qui fe
fait au papier fans que le papier brûle. Cela vient
de ce que l’aétion de la chaleur, qui paffe librement
par les larges interftices du papier, dont les
parties font entrelacées, n’y fait nulle violence;
trouvant des obftacles dans les parties du plomb
ferrées,, elle s’y fait fentir 8c fond le plomb, tandis
qu’elle épargne le papier.
Le foufre feul fuffit pour divifer une pièce de
monnoie , 8c faire deux pièces d’une feule : c’eft
une petite expérience de phyfiqueà laquelle s’a-
mufent quelquefois les jeunes gens, 8c dont des
■ gens mal-intentionnés abufent pour altérer h
monnoie;. On fufpend la pièce fur trois épingles,
8c on allume de la fleur de foufre deffus 8c def-
fous. La partie la plus fubtile du foufre fe deve-
| loppe en brûlant, s’infinue de part & d’autre
M O N M O N Ig j 7
tre les parties du métal dilaté par le féu, forme
dans l’intérieur de la pièce 8c félon7 fon plan une
couche de matière étrangère au métal, qui caufe
la divifion, 8c qu’on apperçoit quand les parties
fontréparées. En expofant une pièce d’or au milieu
d’une flamme continuée de fleur de foufre ,
on parvient à enlever pour douze fols fix deniers
fi’or en confommant pour quarante deux fols trois,
deniers de foufre. Il eft à croire que ceux qui altèrent
la monnoie de l’état , n’auront pas recours
à l’éxpédient dont nous parlons içi pour faire fortuné.
Si l’on veift faire fondre fans feu du régule
d’antimoine, il faut en prendre quatre onces, le
réduire dans un mortiefde verre ou de marbre en
poudre impalpable ( de-là dépend le fuccès de
[’expérience ). On met cette poudre à part dans
un papier bien net ; enfuite il faut nétoyer le
mortier pour y piler douze onces de fublimé. On
mêle ces deux poudres en gros fur un papier avec
un bâton de bois dé chêne ou de hêtre. On les
met dans une petite fiole quarrée qui ait le col
étroit, 8c l’on continue de les preffer fortement,
avec le bout le plus gros du bâton, jufqu’ à ce que
leur furface refte parfaitement unie. Cette poudre
fe maintient froide, quoiqu’on -la preffe pendant
un quart-d’heure ; mais fi l’on continue la preflion
un quart-d’heure de p lu s , tout-à-coup la maffe
cède 8c le bâton s’enfonce jufqu’au fond du vaîf-
feau : il s’élève fur-le-champ des fumées epaiffes ; ,
la fiole s’échauffe, la matière enfle , écume, fermente,
fort du vaiffeau , 8c répand une odeur
extrêmement défagréable. Il faut promptement la
porter fur une fenêtre pour obferver avec plus de
sûreté l’iffiie de cette expérience.
MIRACLE CHIMIQUE. ( Voye^ h Varticle
C o a g u l a t i o n ) .
MIROIR, Plan , Concave y Convexe , Magique ,
Trompeur 3 Sphérique. ( V o y e z C a t o p t r i q u e ) .
MONTGOLFIERE dans une île prétendue nou-
Velleyers la côte d’Afrique.
; M, Decremps , dans un fupplément à fa Magie
Blanche, donne ainfî la defeription de cette île
nouvellement découverte. Ayant, d it - il, quitté
le Cap de Bonne-Efpérance, nous fûmes furpris
parla tempête qui nous obligea de quitter un peu
notre route pour nous rapprocher de la ligne.
Wous trouvâmes une île qui , quoiqu’habitée ,
j lembloit avoir été vomie depuis peu par l’Océan.
■ | n trouvoit par-tout des coquillages , des fque-
lettes de poiffons, des volcans éteints.
Apres avoir fait cpnnoiffance avec les naturels
u Pays , nous vîmes, en faifant le touf-de l’île ,
H^la-mèr, en rongeant les partie?** molles ,
Arwtfemçns des Sciences,
avoit formé de grandes excavations, 8c qu’ii n’y
avoit que les parties dures qui eulfent rélifté aux
efforts des vagues, ce qui donnoit à la partie méridionale
la forme irrégulière d’ une feuille de
chou rongée par des chenilles ; nous paffàmés
quarante-cinq ;ours à en lever la carte ; 8c quand
nous l’eûmes deflinée, nous remarquâmes avec
furprife que la partie feptentrionale avoit prefque
la figure a une tête de chien, vue de profil ; les
deux oreilles étoient exprimées par deux promontoires
de même largeur , qui s’avançoient à une
égale diftance dans la mer ; roe il étoit repréfenté
par un lac , 8c la gueule béante par un golfe,
f Voyeçfig. ï^ypl. z de Magie Blanche, tom. V I I I
des gravures ).
Quant à l’infulaire, il eft repréfenté dans là figl
$3pl. 3 de Magie Blanche).
Defeription d’une Montgolfière merveilleufe.
Le capitaine de notre vaiffeau, continue M.
,Decremps , alloit de tems en tems chez les naturels
de cette î l e , pour leur demander du bois:,
des fruits 8c de la viande fraîche, 8c pour leur
donner eh échange des couteaux, des paquets
de ficelle, des miroirs 8c des haches. M. H iïl,
qui l’accompagnoit dans fes courfes, profita de
cette occafion pour faire connoiffance, 8c lier une
étroite amitié avec différentes perfonnes. Comme
il avoit beaucoup d’efprit 8c de mémoire, il apprit,
en fix femaines , la langue du pays. Parmi
les habitans, dont M. Hill avoit acquis l’eftime »
il y avoit un jeune homme nommé Orvan , très-
intéreffant par les qualités de l’efprit 8c du coeur,
mais qui paroiffoit toujours rêveur 8c chagrin ,
quoique jouiffant d’une grande fortune 8c d’une
bonne réputation. M. Hill lui demandoit de tems
en tems le fujet de fes peines ; 8c le jeune homme
qui avoit fouvent éludé la queftion, répondit
enfin qu’il étoit éperdument amoureux , fans
pouvoir efpéref de pofféder lin jour l’objet de
fon amour. Pourquoi cela , dit M. Hill ? E ft-ce
que votre père s’oppofe à votre bonheur ? C e n’eft
pas le mien , dit Orvan, c’eft Gufter ; c’eft le
père de Méliffa , q u i, condamnant fa fille au célib
a t, me réduit pour toujours à la plus affreufe
folitude.
M. Hill demanda alors quelle étoit la paffott
dominante de Gufter ; 8c on lui fit entendre que
le père de Méliffa étoit une efpèce d’aftronome ,
de minéralogifte 8c d’infe&ologifte ; qu’il avoit
chez lui des tas de cailloux, de fable 8c de co-
quillages pétrifiés ; qu’il paffoit quelquefois la
nuit à obferver les étoiles, 8c le jour à chercher
dans les bois des mouches, des fourmis , des chenilles
, des papillons ; qu’ il employoit une partie
de fon tems à la méditation , 8c que , félon lu i ,
on ne pouvoir obtenir le-vrai bonheur que par l’é tude
de la nature.
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