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la chaleur par degré , & qu'on les y expofe à
iiud.
Si Ton fait deffécher l’amaranthe au four fans
fablon & à nud , cette exfication vive ternit fa
couleur , qu'on peut lui rendre en la plongeant
dans l'eau chaude & la faifânt fécher enfuite a
l’ air.
Loi'fqu'on veut donner un vernis a la plante
on l'enduit fraîche d'une eau de gomme épaiflè ,
puis on h met fécher au four. Mais la gomme
prend la pouflîère dans les temps humides , il
feroit mieux de fe fervir du vernis de blanc d'oeuf,
qui eft plus tranfparent que tout autre , lorfqu'on
lui a donné la limpidité de l'eau, en le battant
bien avec quelques gouttes de lait de figuier ou de
tithimale j efpèce de gomme-réfine qui facilite &
augmente fa limpidité*
Quant à l'odeur des fleurs , qui fe paflfe en
grande partie , on peut la leur rendre en laifîant
tomber au milieu de la fleur une goutte^de quelque
huile diftillée 5 par exemple , de l'huile de
rofes fur les rofes , de l'huUe de girofle furies
cçillçts.
Maniéré de'tirer les ejfençes des fieurs.
La plupart des fleurs réunifient le double
avantage de flatter l’oeil & l'odorat , mais leur
odeur difparoît avec leur beauté fu g i t iv e o n a
trouvé le fe.cret de çonferveraux fleurs leur forme
& leur couleur , comme nous' venons de le dire
il n'y a qu'un moment î nous allons indiquer ic i j
la manière de conferÿer leur parfum & leur ef-
prit-reàeur que l’on peut rendre à la {fleur defie-
chée ; la réunion de ces deux procédés les fait revivre
avec leur odeur Sc leurs couleurs. Pour cet
effet 3 ayez une caifie dont le dedans foit garni
de fer-blanc , afin que le bois ne communique
aucune odeur aux fleurs, & ne boive pas l’effence >
faites faire des chaflis qui puiffent aifément entrer
fur leur plat dans la caifie $ leur bois doit
être de deux doigts d’épaifieur, & garni de pointes
d'aiguilles tout autour 5 ajoutez' à chaque
chaflis une toile qui puifie être tendue defîus :
cette tpile fera de coton ; & vous aurez foin de
la faire pa-ffer à unè bonne lefiive, laver enfuite
dans de l'eau claire, & bien fécher avant de
vous en fervir. Après avoir bien fait-imbiber les
toiles dans l'huile de ben , vous les preflerez un
peu 5 enfuite vous les étendrez fur des chaflis, &
vous les attacherez aux aiguilles , puis vous mettrez
un chaflis au fond de la caifie , & defiiis la
toile vous femerez également les fleurs dont vous
vaudrez tirer l'eflence 5 vous les couvrirez d'un
autre chaflis , fur la toile duquel vous femerez
encore dès fleurs , & continuerez ainfi jufqu'à ce
ue la caifie foit pleine. Le chaflis étant épais de
eux doigts , les fleurs ne font pas preflees, &
il y en a defliis & défions les toiles. Douze heu- j
res après ,vo u s y -remettrez d'autres fleurs , &
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continuerez de même pendant quelques jours.
Quand Todeur vous paroîtra aflez fo r te , voue
lèverez les toiles de defliis les chaflis ; vous ]es
dierez en quatre 5 puis lés ayant pliéës & rou„
ées de plufieurs tours avec une ficelle , afin de
les contenir, & d'empêcher qu'elles ne s’étendent
tro p , vous les mettrez à la prefle pour exprimer
l'huilé. , Cette prefle doit être de fer-
blanc , afin que le bois ne s'imbibe pas d'huile.
Vous mettrez deflous des vaifleaux bien nets
pour recevoir l’eflence que vous ferrerez dans
des phioles bien bouchées pour les çonferver.
- .On, ne peut fa ire , dans une caifie, que léf-
fence d'une fleur à-la-fois , car l'odeur de l’une
gâteroit l'autre j par la même raifon les toiles
qui auront fervi à tirer l'eflehce d'une autre, !
moins qu'o,n ne le.s ait mifes à la leflive & lavées
dans de l'eau claire & bien fait fécher. Ce moyen
eft d'ufagé pour obtenir l'odeur de fleurs qui
ne donnent pas d'huile effentielle par la diftilla-
tion, telles que la tubéreufe, le jafinin & plu-
fleurs autres.
FLUIDE ELECTRIQUE. ( Voyez Électri- I
CITÉ.
FLUTE ( Joueur de ). ( Vyyez A utomate.)
FONTAINES ARTIFICIELLES.
Deux moyens font employés avec un égal fuc-
cès pour fe procurer des jets d’eau agréables dans
un appartement : la condenfation de l ’a ir , & fj I
dilatation.
A l'égard du premier moyen, on fe fert d’une
petite pompe foulanté , conftruite exprès pour
introduire l'air dans la fontaine remplie d’eau juf-
qu’aux trois quarts } la quantité d'air qu'on force
d'entrer dans le vaifleau , acquiert par comprejfm
une force élaftiqueconfidérable, q u i, fe déployant
fur la furfaee de l'eau , la chafle par le
canal qui eft ouvert, avec d'autant plus de vi*
tsfle qu'il y a de différence entre la denfîté de
l ’air renfermé dans le vaifleau & celle de l'air
extérieur 5 enforte que le refiort du premier
s’affoibliflant de plus en plus à mefure qu’il
trouve plus d'efpace pour fe mettre au large
le jet en devient moias élevé vers la fin. On
emploie aufli, comme nous avons dit , la dilatation
de l'air pour former des fontaines qüi -I
amufent les curieux : pour cet effe t, on fait,
par le moyen du feu ou de l'eau bouillante >
dilater l'air contenu dans un‘ ballon de cuivre qui
communique par un tuyau au vaifleau rempli
d’eau jufqu'aux trois-quarts. L'air ■ 'échauffé du
ballon fe porte à la furfaçe de l’eau qu’il prefle
par fo'n refiort &: fait for tir en forme de jet P#
le petit canal terminé «en pointe comme un ajui' 1
tage. Comme l'd r ne fe dilate que d'un .tiers
p:r la chaleur de l'eau bouillante , il faut qu®
le ballon d'air foit deux fois aufli grand que le
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Vaifliau qui contient l’eau jàilliffante. Voulez-
vous faire un jet de. feu , au lieu d’eau, fervez-
vous d’efprit-de-vin ou de bonne-eau-de-vie ;
tenez quelques minutes l’ orifice du vaifleau bouché
avec le bout du doigt ou autrement , pour
donner à la liqueur le temps de s’échauffer un
peu j 8r avec la flamme d’une bougie ,. on allumera
le jet lorfqu’il partira. 11 eft un moyen .de
fe procurer à peu de frais , ’ & fans fe fervir de
fontaines, un jet de fe u , petit à la vé r ité , mais
dont l'effet eft fort joli. On fait fouffier par un
émailleur.une boule creüfe un-peu plus grofie
qu’un oeuf de poule, qui ait d’ un côté une queue
ftellée par le b ou t, & de l’autre un b ec recourbé
en haut dont l ’orifice foit capillaire. On plonge
pendant quelques fécondés, toute la boüle dans
uïé cafetière remplie d’eau bouillante payant foin
qiié l'orifice du bec foitén dehors. On la retire &
l'on trempe fur-le champ le bout du bec dans un
verre à boire, qui contienne de l’efprit-de-vin.
Quand il en fera entré dans la boule autant que le
poids de l’atmofphère y e n peut porter, vous la re-
I plongerez de nouveau dans l’ eau bouillante,& vous
I allumerez le jet eh. tenant la bougie à un pouce-
I près-dubec. C ’ eft une efpèce d’éolipile ,. Se tous
liés éolipiles peuvent- faire l’ effet des- fontaines
I artificielles. Augefte quelque forme que l’on donne
là cès fontaines-jailliflantes & que-fon peut varier
I à.l’infini, elles n’agiflent que par le refiort d’ un
I ait fait comprimé,foit dilaté. ( F o y e çE ompile ).
| Fo n t a in e d ’h é r o n . Cette fontaine ,. ainfi I appêlléè dû nom dé ton inventeur, a pour objet
I de fane jaillir l’eau par-le refiort de l’air com-
[•ptimé. On a depuis varié ces Fontaines artificiel-
llès ou l'éiu reçoit fon. mouvement de l’élafticité
|de 1 air. On peut leur donner cent formes diffé-.
Irentes plus curieufes & plus-agréables les unes
Ique le| autres. On en-fait- de métal-plus ou moins
(«impliquées j -onen peut faire aufli de verre d’une
Ileulé piè.cfe,,ainfi que, l'indique M. l’abbé Nol-
ll^t pagè 2 du tome III de l’art dès Expériences,
|F infpecüon de ces-machines mifes-en jeu , fuflit
[pour faire connoître la caufe phyfique des effets
I qu elle produit pour l’amufement & pour linftrue-
|t!oh; mais pour en donner un® légère idé e, nous
Imrons qu’une certaine quantité d’air retenue dans
| machine & entre deux eaux, fait effort pour
la , "PPT? Pre®"e l‘eau-dé la partie fupérieure
L ri machine qui lui fait obftaele , la force de
l a n l K r- le tuyau qui y eft plongé ; le jet part
r abord avec vivacité, mais la hauteur diminue
|Fu-a-peu à mefure que l’eau jaillit. La malTe
fe loger avec plus de liberté
le ' ? lïle que l’-feau laiflé , perd fon état de
; bmpreflion, devient enfin dé la même dènfité
Xnn aj rpexc^rleu r r & lé jet d’eau ceffe. On
vprK,e. î on veut ù ..ce jet d’eau 'la forme d’une
L ® fie petit canal par où l’eau fort eft percé
P le u r s trous.. ( Voy ei i i'articti Aur j. -
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- F o n t a i n e i n t e r m i t t e n t e . C et inftrument
dont les Empiriques fe fervent pour éblouir
’ les yeux du vulgaire-ignorant , cette fontaine
intermittente qu’ils font obéir à leur commandement,
fert en phyfique- à prouver la réfiftance
■ & par conféquent la folidité de l ’air. On donné
a cette fontaine telle figure que l’on juge à, propos
; fuppofons un vafe de fer-blanc; de quatre
pouces de diamètre , & de cinq pouces de hauteur,
fermé vers le haut , c ’eft le réfervoir qui
contient j’ean. On fait fouder vers le fond un
tuyau de dix pouces de long & demi-pouce de
diamètre, ouvert par fes deux extrémités.' Ce
tuyau-, qui n-eft deftiné qu’ à fervir de paffaee
a l’air & non à l’écoulement de l’eau, doit tra-
verTet ce réfervoir & toucher prefqu’ au fo'mmet
du réfervoir, c’eft-à-dire, à trois ou quatre liAnés
près. Au fond du vafe l’on fait ajullet cinq $ gx
petits tuyaux par où l’eau renfermée dans le vafe
puifie s’écouler lentement : on doftne à ces ouvertures
une ligne & demie de diamètre ; ce vale
doit être foutenu pardes fupporrs au-deflus d’une
coquille de fer-blanc', de manière que f ouverture
du long: tuyau foit à trois ou 4 lignes du
fond de cette cuvetté, percée en fon milieu d’un
trou d e 1 à 3 lignes de diamètre-par lequel l’eau-^
s écoule. Voici maintenant l'exjÆtarion'pliyfiqué;
de la fontaine intermittente dont 011 vient defton-
ner la defeription. La preffion intérieure de. l’âir'
qui paffe par le canal de là fontaine intermittente
lorfqq’il eft ouvert, fait fon effet fur la furfacé de"
l’eau du réfervoir : or.comnie cette preflion, jointe
au poids-de l’eau, eft plias forte que la pïeîfion que
1 air extérieur exercé fur les orifices des petits ça-'-
naux ; celui-ci-eft obligé de'céder à une forcé fu-
; périeurë & l'eau s’écoule par les petits canaux. Mais
comme la quantité d’eau que les petits canaux-
.- fournirent dans la cuvette eft plus grande q s e '
• celle qui peut en fortir', elle s’élève Sc bouche
- l’ouverture inférieure du long tuyau "qüi fert de'
îpaffage à l’-air intérieur. AIots l’air extérieur oui4,
' prefle avec avantage contre les orifices des petits-
- canaux-empêche l’ écoulement , qui ne f ecommeftee
que quand 1 eau de la cuvette s'eft écoulée , l'air
' extérieur peut s’introduire par lë long tuyau , &
.aller de nouveau prelier l’ eau du réfervoir. Ainfi-'
. lorfqüe le bout inférieur du grand canal par où'
' paffe d’air dans l’intérieur fe tr-ouve bouche', l’a ir 1
: extérieur exerce tôuté fa force & réfifte à l'écou-
-lemant de l’eaupa'rles-orifices des petits 'canaux 5 r-
j.cet obikc-le celle toutes-les fois que la cuveffe fe
vuide , renaît chaque fois que l’ eau remplit l’ou-
jverture inférieure du grand canal. C ’eft' ce qui
caufe l’intermittence. Comme il eft facile décon- -
noître, par l’élévation de l’ èaù qui fe' trouve'
■ dans la cuvette-, I’inftant où les petits tuyaux doi-
•ventcelfer de-coulêr , & celui'auquel f’èau doit
‘s’échapper de nouveau ; on-peut '.fûppofer que '
•cette fontaine couleo.u -s'arrête au' commande--
■ ment & à-la volonçé de celui-qqi fait-cette récréa-"