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tenterons de donner ici un principe général qui
contient toutes ces règles.
Quand il y a un feul dièze à la c le f, ce dièze
tombe toujours fur un fa ; il n y a qu'à changer
ce fa en f i , &• changer les noms refpeétifs de
toutes les autres notes , comme fi le dièze étoit
une cle f de f i > par ce moyens on peut chanter
toutes les notes ians aucun égard au dièze qui eft
à la cle f j la raifon en eft fimple. Le fa qui, de
luirméme, n'eft éloigné de mi que d'un demi*
to n , doit être par-tout häufle d'un demi-ton à
caufe du dièze qui eft à la c le f, & , par con-
féquent, être ..chanté à un ton entier au-deflùs
de la note inférieure > or 4 en changeant le fa
en f i y il fe trouve précifément à un ton de diftance
de la note inférieure, pififquè le fi eft naturellement
placé à un ton entier au-deflus de la. S'il y
a deux dièzes à la c le f, le premier tombe fur la
pote fa y comme nous l'avons d it , & le fécond
fur la note ut , o u , pour parler plus générale*
ment, le fécond tombe fur la note qu'on appelle-
roit fa y d'après la tranfpofition des notes indiquée
pour un feul dièze ; dans ce cas , c'eft cet
y,t ou ce fa y qui doit être changé en J i , comme
fi une c le f de fi fe trouvoit à cet endroit,
Mais , quand il y a trois dièzes , le troifième
fe trouve fur la note f o l , où , pour mieux dire ,
fur la note qui s'appelleroit /<z , fi on fuivoit la
tranfpofition indiquée pour deux dièzes > & c'eft
alors ce fa qu’on doit changer en f i , & le refte à
proportion, ^
~ En général, le premier, le fécond & autres
dièzes j de la clef tombent fur les notes fa ,
ut 3 fo l 3 re 4 & c . éloignées l°une de l'autre de
la quinte en montant ou de la quarte en defcen-
dant, mais toujours fur une note'qu'on changé
en ƒ , & qui s'appelleroit fa s'il y avoir un dièze
de moins, ‘
Les bémols à la c le f fuivent une marche à-peq-
jirès pareille en fens oppofé. Ün feul bémol tombe
lùr la note fi qu'il faut changer en fa ; îe fécond
tombe fur la. note mi, o u , pour parler plus généralement
fur la note q u i, en fuivant le change*
ment indiqué pour un feul bémol, s'appelleroit
f i j c'eft alors ce mi pu ce f i qu’il faut changer en
fa . En général, le premier , le fécond & autres
‘bémols à la cle f tombent fur les notes y*, m i, la ,
re y & c . éloignées l'une de l'autre de la quarte en
montant , & de la quinte en defcendaht, mais
toujours fur une note qu'il faut changer en fa , j
& qui s'appelleroit f i s'il y ayoit un bémol de ;
pioins, - Y ' . . . ,7 ' i
Cette règle générale expliquée ainfi en abrégé, ■
paroltra peut-être un peu difficile 5 mais quand
pne fois pn l'aura. çompvife , foit en la ljfant ici
avec la plus grande attention , foit en fe la fai* :
expliquer plqs long par un ço^oifteur j ©p
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doit ê tre, j’ofe le dire , en état de faire foi.
même des progrès rapides.
Quand on çonrioît une fois ce principe,
ne trouve plus de difficulté dans l'intonation que
pour les dièzes ou bémols accidentels j mais
çette difficulté eft bientôt levée , foit en folfiant
à l'aide du monochorde 4 foit par l’obfervation
fuivante.
Je fuppofe que „ dans un air , je trouve les
notes fui vantes , re3 m i 3fa % 3f o l 3f o l 3fa %3 mi3re.
j'obferve que le dièze du fa l'éloigné du mi & le
rapproche du fo l y & que ce jfa ajnfi haufle , eft
un demi-ton au-deflbus du f o l , & à un ton au-
deflus de mi ,• j’obferve encore -qu'il y a dans la
gamme naturelle des notes fo t 3 la , f i 3 ut, ut ,ƒ ,
la y f o l , q u i, fans aucun dièze , ont entr'elles le
même rapport que les fufdites notes re3 mi3 fa %3
fo l y fo l, fa%y mi„ re y donc le chant des premières
que je connois déjà , étant commencé fur le
ton du re , me donnera le chant des autres auquel
mon oreille n’eft pas encore accoutumée.
Pour les bémols , je fuppofe que je trouve dans
le courant d'un air les notés fuivantes , ut , re, *
mi y 9 fa y mi y * re y 9 u ty
j'obferye que çes notes ont entr'elles le même
rapport que les notes de la gamme naturelle > mh
fa y fo l , la y fo l y fa 3 mi y où il n'entrè aucun bémol
> & , comme je fais chanter celles-ci fans difficulté
, elles m'apprendront facilement l'intonation
des premières qui parodient d'abord plus difi
ficiles qu'elles ne le' font.
Les comnrençans , pour ne pas multiplier les
difficultés , peuvent chanter avec mefure fans
s'embarrafler de la. mefure àdeux 3 à trois ou à
quatre tems > il. doit leur fuffire de frapper fur
la table ou fur les genoux une fois pour une
noire y deux fois pour une blanche , & unefois
pour deux croches , pu quatre doubles croches,
Pour frapper, à tems égaux , fl fa u t s'exercer en i commençant à fuivre avec la main le mouvement
d'une balle fufpendue à un fil . comme dans la,
\figf 1 y pi. jo de Magie hfançke * tome I f 1 1 1 des gravures
,
Les. vibrations de cette balle étant ifochrones*
e'eft-à-dirq, faites en tems égaux , on ne peut
pas avoir une règle plus certaine & de meilleur
guide pouy la ineftite y fl fayt feiflenient allonger
**« ■* - ' v .'r . ’ ' çu
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.raccourcit le fil félon qu’on veut chanter plus
ou moins lentement, i
pour terminer ce chapitré , il refte à expliquer
comment l’auteur, fans jamais avoir reçu aucune
leçon de mufique, parvint à chanter par principes
fair fuivant, qui eft très-joli, quoique peu connu
en France , mais qui eft bien connu des buveurs
Anglais :
Dear Tom, th is br own j ug that now foams with
\ : 5 r ; f
mild die, ( in which j will Drink to fweet
: Jü Nan of the vale , ) was* - once - To - - by
,Fil-.pot, a tkirfty old foul as fer drank
a bottle or fathom'd a bowl in boozing
a - bout’twas his praife to excel, and among
jol - ly topers he bore off the btU - -
he bore off thé bell.
ï? Parla règle de la tranfpofition, la c le f de
fol avec un dieze fut regardee comme une clef
d’at fans dièze.
20 II chercha avec le monochorde le ton de
toutes les notes , fans s'embarrafler de la mefure,
comme fi ç'edt été du plain-chant.
5°. Le fa dièze qui tombe fur le mot drank ne
1 embarrafla p oint, parce qu’il chanta les notes
re y mi 3 fa % } fo l , comme s'il y eût e i i f o l 3
*a 3 f i y ut \ bien entendu qu'il fuppofa ces
flqatre dernières commencer à 1a hauteur du re.
- Amufemens des Sciences•
Le béquarre qui tombe ‘fur le'mot alpin 3 & qui
tient ici lieu a'un bémol accidentel,‘ rie ,'fut pas
plus difficile y parce-qu'on chanta îles notés-, f 6 l 3,
f i b, la comme s'il y eût eu la 3 ut t f i 3 en’fùppb-
fant ces trois dernières comrçiencer fur le ton du
■ H ;
• 4°. Quand on fut par coeur les notes avec leut
intonation ',. il ne fut pas bien difficile de trouver
la mefure en obfervant de frapper fur la table une
fois pour chaque croche, deux fois pour une noire,
deux fois pour la croche pointée, fuivie d'une
doublé croche, & une feule fois pour deux doublés
croches} v o ic i , avec leur numéro, les coups
qu'on frappoit fur la table , à mefure qu'on pro-
nonçoit les notes du premier vers :
utyfüy olrfa3 mi, re3 e-tttyfi3 ut3 re-ut3 fi~la 3 f o , ol.
1 2 . 3 4 ƒ ^ 7 8 9 io 11 12.
Il faut bien fe garder de croire q u e , par ce
moyen, un commençant ait p u , dans un inftant,
trouver k mefure d’un air entier j il a fallu, au
contraire, s’exercer plufieurs fois fur chaque ligne
en particulier, en prenant les notes trois à trois ou
quatre à quatre.
. Quand orufut folfier avec mefure , il n'y eût
qu'un pas à faire pour l'application des paroles ;
niais il faut àvouer que le aefir de réuflir, le travail
& la.-patience entrèrent pour quelque chofe
dans ce premier fuccès 5 c'eft par un moyen fem-
blablê qu'on pourroit applanir bien des difficultés
dans les fciences 5 il n eft point de problème
è falgèbre qu'un enfant ne puifie apprendre à
! réfoudre , en avançant à petit pas j les fciences J font comme une haute montagne , au fommet
de laquelle il s'agit de parvenir j an lieu de la
prendre par le côté efcarpé, il faut fuivre une
pente douce ; ou fi l’on emploie une échelle, multiplier
les échelons, & ç . ( Degremps. )
„ Voye[ a £ article ACOUSTIQUE.
Mufique des •verres.
Un fai feur de tours, pour faire preuve d’adrefle,
pofoit fur table huit verres de même grandeur qui
avoient tous le mêmefon. Il fe flattoit de jouer
un air fur ces verres, & de les accorder en un inftant,
en y verfant de l ’eau. Ceux qui accordent
les orgues , les violons ouïes clavecins,difoit-il,
ne font pas fi adroits que moi, puifqu’ils tâtonnent
un quart d’heure, & qu’ils efîaient vingt,
fois de fuite le même tuyau ou la même corde
pour lui donner le ton qui lui convient. En prononçant
ces paroles , il v e r fo it, d’un feul trait,
de l’eau dans les huit verres, & faifoit voir aufli-
j t ô t , en les frappant l’ un après l'autre avec une
| baguette , qu'ils donnoient, avec juftefle, les
j fons de la gamme , ut3 re, mi, fa , f c l 3 la3 f i 3 ut;
* & comme il amufoit enfuite la compagnie par iui