
dernier point de hauteur , lui fît faire un motive- :
ment de tête pour s'approcher d'elle 5 ce qui re-
préfenteroit mieux le gefte de Tantale , tâchant
de faiiîr l'eau pour étancher fa foif.
Confiruciion d’un vcife qui contienne fa liqueur étant
droit , & qui étant incliné comme 'pour boire , la
perde auffi-tot toute.
Ce vafe pourroit s'appeller la coupe -enchantée ,
& pourroit fervir à mettre en aétion le .conte,
fameux de là Fontaine qui porte ce titre : il feroit
feulement befoin d'en mafquer le méeanifme , ce
qui n’eft pas difficile.
Pour former un vafe qui ait cette propriété ,
il faut percer fon fond ou fon côté , & y adapter
la plus longue jambe d'un fyphon, dont l'autre
atteindra prefque le. fend , comme on voit dans
la (fige 6 3 pl. I j Amufemens de Pkyjfque. ) Cela .
fait , qu'on rempliffe ce vafe d’une liqueur quelconque
j jufqu’ à la courbure inférieure du fyphon 5 ;
il eft évident que, lorfqu'bn le portera à la bouche., ;
qu'on l'inclinera 3 ce mouvement fera furmbnter ;
cette courbure par la furfaCe de la liqueur : alors , ’
par la nature du fyphon , la liqueur commencera
a.y, couler 3 '& elle ne cèffera de la faire jufqu'à
ce qu’il n'y en ait plus * quand même onrçmet-
troit le vafe droit. .
La fig. 7 repréfente la manière dont,on poürioit
mafquer l’artifice entre les deux fonds d'une cou-
p’e , car le fyphon a b c caché entre ces deux fonds,
produira le même effet.. On préfentera donc, le
vafe de la manière convenable , à celui qu'on
voudra tromper , c’eft-à-dire en forte qu'il applique
les lèvres du cote de b fommet au fyphon :
i'in«linaifon ;de la liqueur la fera furmonter ce ,
fommet 3 & auffi-tot elle fuira'par c. Mais celui
qui fera inftruit de l'artifice ,, l’appliquera à . fa
levreducôtéoppofé, &n'éprouverapointlamême
difgrace.
Confiruciion de la fontaine qui coule & s ’arrête alter- •
nativement.
Cette fontaine | qui eft de l'invention de M.
Shermius , eft fort ingéniéufe , & préfente un
petit fpectacle allez divèrtifiànt, parce qu'il femble.
qii'ellè coule & s’arrête au commandement. C ’eft
encore un jeu de fyphon qui , par le mécanif-
me particulier de cette machine , tantôt eft ôbff
trué & fufpendu , tantôt eft libre & agi fiant,
comme on va le voir par la description qui fuit.
AB eft-un vafe fëmblable à un tambour , &
fermé de,tous côtés., {fig. 11 r3.pL I , Amufemens
de P hyfique. ) Au fond d'en bas & au.milieu 3
F eft-fondé un tuyaù.CD: Ses deux extrémités C ,
T) 3 font ouvertes 5 mais celle d’en hautC ne doit
pas toucher le fond , afin de donner paflagé
a i’éaù; Pour remplir ce vafe , on le renverfe, &
l’on introduit l’eau par l’ouverture D , jufqu’ à ce
qu’il foie à peu près plein.
Du milieu du fond d’une antre cuvette cylindrique
un peu plus large , G H , s.’élève un tuyau
DE , tant fort peu plus étroit, enforte qu’il puilfe
entrer exactement dans le premier. Il doit être
auffi un peu moins haut, & fon fommet E doit
être ouvert.
Ces deux tuyaux CD , ED , doivent avoir à
une égale hauteur peu au-delïus du fond de la
cuvette inférieure , deux trous correfpondants I ,
è , enforte qu’ introduifant* un des tuyaux dans
l’autre ■, ils fe correfpondent, &, établifient entre
l’air extérieur & celui du vafe fupérieur une com-
munication. 'Enfin le vafe AB doit avoir à fon
fond deux ou quatre ouvertures , comme K , L ,
par où l’eau puilfe s’écouler dans la cuvette d en
bas G H ; fie cette cuvette doit avoir aufli un
on deux trous , comme M , N , moindres , par
où l’eau puilfe auffi s’écouler.dans un autre grand
vafe fur lequel portera toute la machine.
Pour faire jouer cette petite machine , on
commencera par remplirprefqueentièrement d’eau
le vafe AB-;, puis!, bouchant les tuyaux K , £ ,
on ’fera entrer le tuyau DE dans CD , en forte
que la cuvette GH ferve comme de bafe.j fie
on fera répondre l’un à l’autre les deux trous
I v ; ; on débouchera enfin les trous ou petits
tuyaux K , L : alors l’air , extérieur-, communiquant'par
l’ouverture ï i , avec celui .qui ell.au
deflus d e 'l’eau du vafe AB l'eau coulera fans
difficulté dans la cuvette GH : mais comme il en
fortira moins de cette-cuvette qu’j 1 n’en tombera
d’ en haut , elle s’élèvera bientôt au deflus, de
- l’ouverture I i , & interceptera, la communication
de l’air extérieur avec celui du haut du vafe AB.,
8e peu après , l’eau s’ arrêtera. L’eau continuant
de coule» de la cuvette , fans qu’ il y en arrivg.de
nouvelle , peu après l’ouverture. I i fe trouvera
débouchée , fie la communication ci-deffus- fe
trouvera rétablie : ainfi l’eau fe mettra à cou'er
' par les tuyaux K , L , fié elle montera au deflus
d e i i , ce qui fera que peu après*l’eau s’écoulera
de nouveau, 8e ainfi alternativement., jufqu’à ce
que toute l’eau du vafe AB foit" vuidée. '
On reconnoît â un peth gargouillement le-moment
où l’ air va s’ introduire par l’ouverture 1 i
dans lé haut du vafe AB , & r l’on faifit ce moment
pour ’commander a la fontaine de couler ;
. on lui ordonne pareillement déceffer , lorfque
l’on' voit l’ eau paffe'r audeffiis de cette même
! ouverture I z.. De-la vient le nom quon lui a
donné , de 'fohe.iin'e de 'commandement: ( Voyi[ a
l’article F ontaine ).
ÇonJtruStion et une clepfidre montrant l'heure par Té-
coulement uniforme de l ’eau.
La mécanique démontre que , fi un vafe eft
percé par Ton fond, l'eau s’en écoule plus vite
dans le commencement que fur la. fin j enforte que
ü l'on vouloit employer l’écoulëment de l’eau
pour marquer les* heures , ainfi que faifoient les
anciens , il faudroit que les divifions fuffent fort
inégales, puifqu’en divifant toute la haiitèur en
144 parties • égales , la plus élevée devroit, fi le
vafe étoit cylindrique , en comprendre 23 , la
fécondé 21 , &c. & la dernière 1 feulement.
Y auroit-il quelque moyen de faire que cette eau
s’écoulât uniformément ? Voilà un problème qui fe
préfente naturellement à la fuite de l’ obfervation
précédente. On l’a déjà réfolu dans la mécanique
j en enfeignant quelle forme il faudroit
donner à un vafe , pour que l’ eau.s’ en écoulât uniformément
par un trou percé à fon fond. Mais .en
voici une autre folution plus parfaite, en ce que,
quelle que foit même la loi de la retardation de
la vitefîe de l'eau, elle eft également exaéte.
Cette folution eft fondée fur la propriété du
fyphon, & elle eft a fiez ancienne , puifqu’elle eft
de Héron d'Alexandrie. La voici.
Ayez un fyphon ABC , à branches inégales,
dont vous garnirez la plus petite AB d’un fup-
port de liège , capable de tenir cette dernière
branche & tout le fyphon dans la fituation verticale
, comme on le. voit dans la ( fig. 8 , p l. 1 ,
Amufemens de Phyfique.) Lorfque vous l'aurez mis
en jeu , & que l’eau aura commencé à couler par
la plus longue branche , elle continuera de couler
avec la même viteffe à quelque hauteur que foit
l'eau car elle ne fe vuide dans cetinftrument que
par un effet.de l'inégalité des forces avec lefquelles
î'atmofphère pèfe fur la furface du liquide & fur
l’orifice, de la plus longue branche : puis donc qu'à
mefure que la furface du liquide baiffe , le fyphon
baiffe auffi i il eft évident qu'il y aura égalité dans
la viteffe de foh écoulement.
Si donc on divifoit en parties égales la hauteur
du vafe DE , les divifions pourroient marquer des
intervalles égaux de temps. Et pour rendre cette
clepfydre plus agréable , on pourroit mafquer la
branche -AB par une petite figure légère furna-
geant l'eaü du vafe , & montrant fur un petit
tableau , avec une petite verge'ou avec le doigt,
l’heure qu'il eft. On pourroit au contraire faire
tomber par un pareil fyphon l'eaù d'un vafe quelconque
dans un autre de forme' prifmatique ou
cylindrique , d'où s’éleveroit une petite figure
furnageant l’eau, & qui montresoit les heures de
la manière' qu’on vient de dire.
Confiraire une fontaine qui jailli(fe par la comprejfion
de l ’air.
Soit un vafe dont la feélion eft repréfentée par
la ( fig. y , pl. 1 , Amufemens de P hyfique ) , c’eft-
’ à-dire compofé d’un piédeftal cylindrique ou parai-
Iélipip'ede , couronné d’une efpèce de coupe
FADE. Ce piédeftal eft partagé en deux cavités
par un diaphragme'NO. La cavité fupérieure doit
• être un peu moindre que l’inférieufe.
Du fond de la coupe part un tuyau G H , à travers
ce diaphragme , qui va jufque près du fond
CB. A u contraire , le tuyau LM doit avoir fon
orifice fupérieur L près du fond de la coupe , &
l’inférieur M fort peu au deffous du diaphragme
NO. IK repréfente enfin un tuyau très-menu par
fon bout fupérieur., & dont l’orifice inférieur
va prefque jufqu’au diaphragme.
Le vafeJétant ainfi conftruit, on remplira par
un trou latéral la cavité, fupérieure jufques près
de l’orifice L du tuyau LM 5 après quoi l’ on bouchera
foigneufement ce trou 5 on verfera enfuite
de l’eau dans la coupe : Cette eau , coulant dans
la cavité NB , en comprimera l’air , & le forcera
à paffer en partie par ML, au deffus de l’eau de
la cavité fupérieure > il s’y condenfera de plus
en plus , & forcera l’eau a jaillir par l’orifice I ,
fur-tout fi on la retient pendant quelque temps ,
,foit en tenant le doigt fur l’ouverture I , foit au
moyen d’un petit robinet qu’on n’ouvrira qu’ à
propos. •
I. Cettê petite fontaine peut être variée de
bien des façons. Par exemple , fi le poids de
l’eau coulant par GH dans la cavité inférieure N B ,
n’étoit pas fuffifant pour donner affez de jet à.l’eau
. fôrtant par I , on pourroit y infinuer de l’eau avec
une feringue , ou bien de l’ air avec un foufflet
adapté ! l’orifice G , & garni à Ton tuyau de fortie
d’ un robinet.
On pourroit y couler du vif-argent, qui par
fon poids , y pénétreroit malgré la réfiftançe de
l’air , & le forceroit d’agir avec force contre le
fluide renfermé clans la cavité fupérieure.
II. Qn peut exécuter cette petite fontaine
d’ une manière bien plus fimple ; car ayez une
bouteille telle que. AB , {fig. 10 , pl. 1 , Amufemens
de Phyfique- 1 par le goulot & Je bouchon
de laquelle vous introduirez dans fa cavité un
tuyau CD , dont l’orifice inférieur D foit plongé
jufques bien près du fond , & l’orifice fupérieur
I terminé par une ouverture affez étroite. La communication
entre l ’air extérieur & l'intérieur de
la bouteille , doit être bien interceptée en À .
Suppofons maintenant cette bouteille remplie aux
| trois quarts d’eau ; foufflez par l'orifice C dans