
• ir' H ï
- v e illeu r Mais il faut s’attacher dans cet ouvrage
■ à rapporter feulement quelques problèmes curieux
8c amufans.
• l Expojhion de plufiettrs expériences de la machine
Pneumatique.
L’ air étant un fluideiéhftique j il nefaut qu’une
légère attention pour Tencir que s’il eft renfermé
dans un'vafe c lo s y qu’a ce vafe'foit adapte un
corps déipom.pe auquel il communique, lorfqué
l’on retirera le pifton, l’air contenu dans ce vafe
- fe répandra dans la capacité de ce corps de bompe.
Si donc «alors on incercèpte. la communication du
tafe &: du corps de pompe, & qu’on en ouvre
;>nne entre ce dernier 8c J’air extérieur , on amafr
r-fera, en pouffant le pifton, 11 air contenu dans lè
corps de pompe. Qu’on ferfne maintenant la com-
«amication entre de corps de pomp.e 8c 1 air extérieur
, qu’oti ouvre celle du corps de pompe & du
. v afe , 8c enfin qu’on retire le pifton, l’air contenu
dans le vafe fe répandra encore en partie dans là
capacité du corps de pompe » 8c réitérant la même
manoeuvre que la première i on évacuera 1 aircon- •
tenu dans cette capacité. Si le corps de pompe eft,
par exemple, égal en capacité à ce vafe avec lequel
il commünique, la première opération reduira l’air
à la moitié de fa denfité. , la fécondé à la moitié
de la moitié, ou au quart, 8c ainfi de fuite; ainffun
allez petit nombre de coups de pifton réduira 1 air
contenu dans le vafe. propofé , a une très-grande
ténuité.
' T e l eft le mécaûifme de la machine pneumatique:,
dont voiciiune defcription plus preeifë., AB
d’un côté O.n établit une communication entre le
corps de pompe & le récipient, pendant qu on
empêche la communication en tre ra it extérieur
8c la capacité de ce cotps de pompe i & au contraire
eft ( fig- 1 , pl. I | Amufemens de Phyfique.} un corps
de pomme cylindrique, dans lequel joueJ.e pifton
D , au moyen de la branche DC jràd’e^rehute de‘
Jaquelie elt un étrier dans lequel on puiffe: paner
le pied pour l’entraînêr-en bas, en agiffant de tout
Ton poids. Ce-cbtps de.pompe eft dans le.haut
embraffé par un co lle t, duquel partent trois, ou-
quatre pieds formant un empâtement, qui
s’implantent dans un bâtis. Jblide, & horifontalj ,
quatre ou triangulaire.. Du fond A du corps de
pompe-, part- un fcy.au d’un, pouce, environ ae .
aîamette ; fur la partie fupérieuce. duquel s’adapte
un plateau circulaire avec un petit rebord. Céeft
fur ce plateau que* fe pofè: le récipient en forme
de cloche, dont on fait fréquemment ufage dans
les expériences pneumatiques. Ce.plareau eft ordinairement
percé par le- petit tuyau dont nous
avons parlé plus haut, qui fert à établir la communication
entre le vafe & le corps de pompe. Il
eft communément tourné extérieurement en v is ,
afin de pouvoir , fuivant'le. Jsèfoin , y Viffer le
tuyau d’un autre vaifleau, comme un ballon donc
on voudrait-vuider l’âir, Enfin , au-dellous de la;
.platine.,; entr’elle & le corps de pompe, eft qne
c le f I , tellement conformes , quen la tournant
, en tournant la clef en fens contraire, on
ouvre cette dernière, & on interdit la première.
.Telle eft la forme1 d’une machine pneumatique,
, du moins de; certaines & des plus iimples, car il
en. eft de plus compofëes. Il y en a , par exemple,
à deux corps de pompe, dont les pillons font mus
alternativement.par une manivelle, enforte qu é
y a toujours un de ces corps qui fe remplit de J’air
du v erre, pendant que l’autre évacué, dans i ait
extérieur celui, qu’il contenoit. ( aujft a
Vâniclt M a c h in e P n e u m a t i q u e ) ,
Il eft aife, en combinant cejte defçriptioq avec
ce qu’on a dit plus: haut, de deviner comment on
j fe’ fett 4 e cette machine, On; coirqnençe,* Jorf-
qn’on fe fert d’un récipient en forme de; cloche ,
! on commence, dis-je, i placer fur la platine FG
un cuir mouillé, & perce dans Ton centre , pour
laiffer palier le bout du tuyau H. L’ utilité de ce
cuir cônfifte à faite que le'contaét.des bords du
récipient foit plus exaét que s’ ils pofoient fur le
.métal S cat.iJrefteroit toujours quelque ouverture,
quelque fente, pat laquelle Tait extérieur s'introduirait.
Cela fait, on pofe deffusle récipient, en
le comprimant un peu fur le cuir,- on tourne la
c le f de manière à ouvrir.la communication entre
lé corps de pompe & le récipient, & l’on abaiffe
le pifton., ( que nous fuppofions relevé-jufqu’au
plus h au t,) en appuyant avecie.pied.furl’étriqr.
Lorfque le pifton eft au plus bas, on tourne la clef
de maniéré à intercepter la première Communication
, & à établir celle du corps de pompg avec
l’air extérieur; alors on relève le pifton, ce qui
.chaffeol'air contenu -dans le corps de pompe ;-on
ietourneenfuite la.clef, ce qui ferme cette fécondé
communication &:rouvre la première, & on ra-
bàilTe le pifton. Chaque, coup de- pompe iévacue
une portion de l’ air primitif contenu dans le,récipient
, & dans une pto|teffion géométrique ,dé-
croiftantev. S I , p at‘èxêihpie, le qètps de pompe
eft egft en cip'acité aü TééTpieht, lè premier coup
de pifton fera fortirlà moitié de-l’air contenu dans
ce -récipient, le fécond un quart, le troifîème un
huitième, le quatrième un feizième, & c . ; en forte
qu’ il eft vrai dedire quonnefauroit jamais l’évacuer
entièrement ; mais, en quatorze ou quinze coups
de pifton,- il- fera fi raréfié, qu’il n’y. en aura plus
qu’une partie infiniment petite ; car, dans la fuf>-
pofition ci-deffus, par exemple , la quantité d’ air
reliante après le premier coup de pifton, fera à ;
après le fécond, i ; après le troiiième, elle fera
i s 8c ainfide fuite : elle fera donc , après le quinzième
coup de pifton, d’une 31768' feulement;
ce qui équivaut ordinairement a .un vuide parfait
pour lés expériences qu’on a à faine.
Après cette inftruétion fur la forme & l’ufag®
r de
de la machine pneumatique, nous allons paffer à
quelques-unes des expériences les plus curieufes.
Première expérience.
Pofez fur le plateau de la machine un récipient
en forme de cloche. Tant que vous n’en aurez
point pompé l’air,-vous n’éprouverez aucune ré-
fiftance, que celle de fon poids, à l’enlever > mais
donnez feulement un coup de pifton , il adhérera
déjà très-fortement à la platine : il y tiendra encore
plus fortement, après 2, -3, 4, 8cc. coups;
après 18 ou 20 coups, il y adhérera avec une force
de plufïeurs milliers. S i, par exemple, la bafe du
récipient étoit un cejcle d ’un piea de diamètre,
cette force feroit de 1760 livres.
Cette expérience prouve la pefanteur de l’air de
l’atmofphère ; car cet air eft le feul corps qui puiffe, 1
en s’appuyant fur le récipient, caufer l’adhérence
qu’ on éprouvé : il n’y en a aucune quand il y a de
l’air fous le récipient, àuffi denfe que celui qui
eft dehors ; ils fe font alors équilibré Pun a l’autre :
mais celui de dedans étant évacué en tout ou en
partie , l’équilibre eft rompu, & l’air extérieur
preffe le récipient contre la platine, avec l’excès
de fon poids fur la forcé que lui oppofe l’ air intérieur.
On trouve enfin que cette force eft égale à ■
celle d’un cylindre d’eau de .32 pieds de hauteur,
..fur une bafe égale à celle du récipient. C/eft ainfi
que nous avons trouve, dans l’ exemple ci-deffus.,
une force de 1760 livres ; car le pied cylindrique
d’eau pefe 55 livres, & çonféquemmentles 32 en
pefent 170©.
Deuxieme expériente•
Placez dans le récipient une pomme extrêmement
ridée, ou une veffiofort flafque, & dans
laquelle il refte néanmoins' quelque , peu d’air ;
évacuez l’ air du récipient : vous verrez la peau de
la pomme fe tendre , & reprendre prefque la
forme & la fraîcheur qu’elle avoit lorfqu’on l’a
cueillie. La veffie fe tendra pareillement, & pourra
meme fe diftendre jufqu’ à crever. Lorfque vous
rendrez l’a ir , elles reviendront l’une 8c l’ autre à
leur premier état.
On a une preuve de l’élafticité de l’air. Tant
que la pomme rid é e, ou la veffie fort flafque',;
font» plongées dans l’air atmofphériqué., fon
poids contient l’effort élaftique de l’air contenu
dans l’une & l’autre ; mais , dès que ce dernier
eft foulagé du.poids du premier, fon élafticité
agit & foulève les parois du vaiffeau où. il eft
renfermé. Rendez l’ air , voilà le reffort comprimé
comme auparavant, & il revient à fon
premier état.'
Troifiéme expérience.
Placez fous le récipient un petit animal, comme
Amufemens des Sciencest
un petit chat, une fouris, &c. 8c pompez l ’air 3
vous verrez auffitôt cet animal s’agiter , s’enfler,
mourir enfin diftendu 8c écumant. C ’eft l’effet de
l ’air contenu dans la capacité de fon corps, qui,
n’étant plus comprimé-par l’air extérieur, agit
par fon reffort, diftend les membranes, 8c jette
dehors les humeurs qu’il rencontre fur fon chemin.
Quatrième expérience.
Mettez fous le récipient dès papillons, des
mouches ; vous les verrez voltiger tant que l ’air
fera femblable.à l’air extérieur : mais auffitôt que
vous aurez donné quelques coups de pifton, vous
les verrez faire de vains efforts pour s’élever ; l’air
devenu trop rare, ne le leur permettra plus.
Cinquième expérience.
Ayez une bouteille applatîe, à laquelle vous
adapterez un petit tuyau propre à fe déviffer avec
le bout du tuyau qui excède la platine de la machine
: vous n’aurez pas plutôt donné une-couple
de coups’ de pifton , ou même au premier, que
vous la verrez fauter,en morceaux : c’eftpourquoi
il eft à propos de l’envelopper d’un linge , pour
éviter le mal que pourroient faireJes éclats.
Cela n’arrive pas à un récipient en forme de
ballon , à caufe de fa forme fphérique , qui fait
voûte contre le poids de l’air extérieur.
Sixième expérience.
Ayez une petite machine compofee d’un timb
re ,^ : d’un petit marteau qui foit mis en.mouve-
ment & frappe le timbre au moyen d’un rouage;;
montez cette petite machine, après l’avoir
mife en 'mouvement, placez-Ia fous Un récipient ;
S ez l’air : vous entendrez auffitôt le. fon s’af-
r j il s’affdiblira. même de plus, en plus, 8c
au point de ri’être plus entendu, a mefure que
vous extrairez davantage l’air. Au contraire, à
mefure que-vous le rendrez, le fon du timbre
fera entendu de mieux en, mieux.
Cette expérience, déjà citée ailleurs, prouve
que l’ air eft abfolument néceffaire pour la tranf-
mifïion du fon, 8c qu’ il en eft le véhicule.
Septième expérience..
Percez Je fommet d’un récipient, & par le trqu
faites paffer le tuyau d’un baromètre, en forte qüe
la petite cuvette foit dans l’intérieur du récipient;
vous fermerez au refte le trou du fommet avec
du màftic, èn forte que l’ air n’y puiffe point pénétrer;
mettez enfin ce récipient ainfi prépare, fur
la platine de la machine pneumatique, & pompez
l’air ; au premier coup de p'ifton ; vous verrez le
mercure s’abaiffer confidérablement ; un fécond
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