
3 J i ' C, E. R
Iopper la cau fé , en ajoutant que la vertu 4® clique
mixte eft concentrée dans ces fiels , & que
es qu'ils font mis en mouvement par h chaleur ,
ils s'élèvent & circulent, comme un tourbillon
dans ce vafe, & qu ils s'y arrangent de la même ;
manière & dans la même figure que la végétation
ordinaire leur aurait donné fi le ces graines '
-dépolees dans la terre il en étoit venu quëlques
■ plantes. .
Il eft à préfumer que dans le procédé ci-deflus ,
la' chaleur aura fait exalter & élever la partie la
plus légère de cette fubftance limônéufe & qu'elle
fera reftée fufpendue dans le liquide fous une
forme produite par hafard & qui aura p’aru à ce
célèbre auteur, être l'image de cette plante 1 de
même que l'on voit journellement dans les tems
de gelées , l'humidité qui fe trouve fur les vitraT
ges prendre en apparence la forme de diverfes
plantes & arbrifleaux.
( Voye"^Dio pt r iq u e .)
91 CER F-VOLANT ELECTRIQUE. Dans l'hif-
toire politique., les grands événemens font dus
fouvenf à de petites caufes. Dans l'étude de l’hif-
toire naturelle , l'obfervation dès objets les
moins importans en apparence, a conduit quelquefois
à la connoiflance des plus grands phénomènes.
Le déplacement de l'eau par le corps qui
y eft plongé j a été pour Archimède un coup de
(umièrev L'ofcillation d'un luftre fufpendu dans
une ég life , a fait corinoître à Newton les loix de
la gravité. La vue de l'arc-en-ciél a fait naître ,
dans i'éfprit de ce célèbre Phyficien , la décom-
pofition des rayons de la lumière , & c . Les découvertes
fur l'éle&ricité , ne font dues originairement
qu'à l'attention donnée par un Obferva-
teür à l'efpèce' d’ attraétioni ou ae répulfion que
nous Voyons s'opérer journelletnent avec un morceau
d'ambre frotté. De cette première obferva-
tiôri au cerf - volant éle&rique dont nous allons
parler * il y a une grande aiftancé j aufli a-t-il
fallu des fîécles pour la-franchir, tant eft lente la
marche de l'efprit humain dans le chemin des
eonnoiflances. Ce n'eft que pas à pas , à force de
travail , & après des recherches infatigables ,
qiièlés progrès .des fciencës commencent a deÿé-
fiirj;féhfible. Lorfqivon eut bien- cbnftaté l'exif-
fortcë1 d'un, fiuide élèélrique y on ciut bientôt y
trouver la -caufe & le£ effets du tonnerre. L'ex-
pèrîëncé de Leyde;étbitf plus que tout autre de
nature à démontrer l'identité. Le cfo&eur Fran-
îcün imagina de faité defcendre réellement le ton-
nefre des ci eux par le moye'n d'un cerf - volant
éle&rique.- Les Phÿficiens vèhôicnt de tenter'lë
mfêhievéffet- -pàrr lè thpyén des éièdrometrésydont
htëüS 'ivbn§ parlé y Jvoyéç E l e ct r ô m etr f. . Frariklhi
crut qu'au moyen d'un cerf-Volàrit ordinaire , il
pourroit joindre, plus prompftemem & plus sûrement
, les régions du tonnerre,,tque par aucun cio.
C E R
cher que ce put 'être. Pour ,cet effet, il mit en
croix deux pëtitesfattes allez longues pour atteindre
aux quatre coins d'un grand mouchoir de foie
étendu. Il fixa les coins de ce mouchoir aux extrémi-
tes delà croix, en ajoutant.une corde très-longue
avec laquelle il avoir fait filer un,fil de métal très-
délié nommé c&nnetille. Au Commet, du montant
de la croix, il avoir fixe un fil d'archal très-pointu
qui s'élcvoit d'un pied au plus au^deflus-du bois.
Avec cet appareil, il profita de la première occa-
fîon où il vit un orage qui menaçoit de tonnerre
pour aller fe promener dans une campagne où il
enleva fon cerf-volant. Mais il fe pana un tetnps
confidérable avant d’obtenir aucuns lignes d'électricité.
Enfuite il remarqua quelques fils détachés
de la ficelle du chanvre qui fie drefïbient & fe
repoulfoient les uns . fur les autres précifément'
comme s'ils eulïènt été fufpendus à un conducteur
ordinaire. En effet, le fluide éleétrique def-
cendoit par cette corde de chanvre , & étoit reçu
par une cle f attachée à fon extrémité : la partie
de la Corde qu'on tenoit à la main étoit de foie ,
afin que la vertu éledlrique pût s'arrêter quand
elle étoit arrivée à la cle f ( on peut attacher la
corde à une-efpèce de treuil fiché en terre, dont
elle fe développerait à mefure :) la corde tranfmet-
toitl'éle& ricite, même quand elle étoit prefqre
fèche î mais quand elle étoit hiîmide, elle la
tranfmettoit très-aifément, de manière que le feu
for toit abondamment de la cle f dès qu une per-
fonne en approchoit le doigt. A cette c le f, Franklin
char :e a des bouteilles , & avec le feu électrique
qu il obtint aufli, il alluma des, efprits, &
fit toutes les autres expériences qu’on a coutume
de faire avec un globe ou un tube frotté. Quoique
M. Franklin ait le premier fait l'expérience,
M. de Romas, affeffeur au p.réfidial de Nerae, l’a-
voit prévenu dans fon invention. 11 a même obtenu
de plus grands effets que ceux qu'a obtenus
M. Franklin, quoiqu'il n'ait pas mis de fer pointu
à fon cerf-volant : quelques phyficiens ont fou-
vent depuis réitéré les mêmes tentatives. M. le
duc de.Pèquigny fit lancer , le 17 juillet 1771 j
dans les airs , un cerf-volant éleétrique : mais le
même jou r, il arriva une circonftance bien remarquable.
On apperçut à 10. heures 36 minutes du
foîr une lumière très-éclatante tous la' forme d'un
globe d e 'fe u , plus gras & plus brillant que la
lune , qui s'avança du nord - oueft au fud - eft,
un peu moins rapidement qu'unè fufée. Son
grand éclat ne dura qu'une fécondé. On entendit
à Paris , environ deux minutes apiès le grand
éclat de lumière y un bruit prêfque femblable a
celui que produirait une voituredefcendant rapidement
une coltine : le eiel:étoit ferein depuis
trois jours , la chaleur vive'y :5e le therniornetre a
vingt-quatre ,& vingt- cinq degrés. Ce météore
igné , qui fe fit voir auflià Gorbeil, Melun, Mantes
, Rouen, Beaumont, Auxerre, Di jonDole>
Lyon , Saint-Omer , jetta la confternation dans
7 - 1 quelques
C E R
melques efprits, & des gens peu f r u i t s eurent
11 foibleffe d'imputer cephenomenea Uçreten-
due témérité du phyficien qui aymt ofe defier le
tonnerre avec fon cerf-volant eleftnque. C eit
faire" affurément beaucoup d’honneur a une pareille
machine, que de la croire propre a troubler
l’ordre de l’Univers, il peut bien fe faire,
il eft même à croire que le météore dont il s agit,
eft l’effet-de l’ éle&ricité naturelle. Mais c eu une
erreur populaire de foupçonner le cerf-volant
éleétrique d’ un effet aufli furprenant & aufli
inattendu. Quelque puiffe être le pouvoir encore
bien limité des phyficiens, a 1 egard de 1 électricité
naturelle , il s’en faut bien que tous leurs
efforts réunis puiffent rien déranger dans 1 ordre
4e la nature & nous ne fommes i>lus dans les
temps d’ ignorance où l’on croyoit a la magie oc J
aux forciers. ( Voyc1 Electricité: )
CERISES SANS NOYAUX. Un amateur du
jardinage ( M. Salmont, curé de Saint-Aubin de
Loene dans le Maine) a fait une expérience qui
mérite d'être rapportée, parce quelle peut donner
des vues fut d'autres objets de végétation.
Voici l'expérience. Il tira d’une pépinière un
jeune cerifier provenu de noyau qui n avoit pouffe
qu'un feul jet. L'année fuivante au printemps ,
avant la pleine aétion de la fè v e , il fendit ce
jeune arbre en deux, depuis 1 extrémité fupe-
rieure, jufqu'à l'enfourchement des racines. En-
fuite avec un morceau de bois , il enleva artifte-
ment toute la moelle & légèrement, de peur d altérer
trop les organes de la plante ( il eft Don d ob*
ferver qu’il eût grand foin aufli de ne point employer
ae fer pour l'opération, ijnoq pour la commencer.
) Il réunit enfuite les deux morceaux du
jeune arbre, les lia avec un cordon de laine , &
boucha exaélement les fentes dans toute leur longueur
, avec l’efpèce de cire dont fè fervent les
mouleurs pour faire leurs moules.
Lorfque la fève eut bien réuni les deux parties
de l'arbre , il coupa fon cordon de laine ; 1 arbre
crut & lui donna des cerifes aufli belles & aufli bon- '
nés que d'autres cerifiers ; mais elles étoient fans
noyaux, ou plutôt il n’y avoit à leur place qu'une
efpèce de blanc fans confiftance. Cette expérience
paraîtrait donc prouver que la moelle des arbres
eft néceffaire pour la propagation 5 mais , dira-t-
on ,-on voit des arbres, des abricotiers ou autres ,
qui, en vieilliffant, ont perdu toute la moelle de
leur tronc, & q ui cependant produifent des fruits
avec leurs noyaux. Mais il faut obferver que les
branches de l'arbre ne font point privées de
moelle j au lieu que l'opération qu'on a faite fur
le jeune arbre dont nous venons de parler j a dû
changer tout-à-fait la ftruélure de fes organes.
Que de vues ne préfente point cette expérience
pour fe procurer des fruits-fans noyaux ? & fur-
■ Amufemetis des Sciences.
C H Æ ÜÜ
tout de ces petits fruits qui abondent en une multitude
de pépins, telg_ que raifins , grofeilles ,
épine-vinettes,&c. On fait que 1 epine-vinette fans*
pépins né fe trouve que fur des pieds tres-vieux,
où le temps a apparemment produit une a^e^a"
tion très-grande dans les organes. Que de chofes
curieufes & utiles dans ce genre fe procurerqi«-
on peut-être par des tentatives réitérées &
avec art ! quelles variétés n'obtient - on pas déjà*
parmi les fleurs, par le mélange des fèves , & la
corhbinaifon des différentes pouflières des- étamines.
CHAISE VO L AN TE . Malgré Futilité des
chaifes volantes & leur commodité, dit M. Pin-
geron, il eft furprenant que leur nombre foit encore
fi borné , & qu'il n en exifte pas chez tous
les particuliers opulens. 11 y a grande apparence
que l'ignorance des ouvriers eft la cauie du peu
de progrès de cette machine fi commode. Comme
ceux-ci n'ont pas une idée bien exaéle des moyens
de ralentir le mouvement de cette chaife, ils
craignent toujours de ne pouvoir pas etre les
, maîtres. du contrepoids ou de le dominer avec
: trop d'avantage. Cette mécanique leur paraît donc
très-douteufe. On s'effraye de 1 incertitude de
l'ouvrier, 3c les chaifes volantes font négligées.-
Il exifte cependant des moyens de remédier à tous
ces inconvénients & d'aflurer la chaife au point
qu'il n'y ait pas le moindre ri fque à courir pour
celui qui s'en fert. Je crois donc obliger les per-
fonnes opulentes qui font bâtir des belvédères &
de petits obfervatoires furies toits de leurs hôtels,
en leur faifant connoître ces moyens. Comme ils
ne m'appartient pas , je crois devoir inaiquer la
fource où je les ai trouvés : c'eft dans le valte
recueil des machines, formé par Léopold de Pla-
nits, écrit en allemand, en 11 vol. in-40.
On fuppofera donc une longue gaine à-peu-près,
quarrée, formée par quatre murailles dans un des^
angles de l'hôtel cette gaine fera éclairée latéralement
par nombre de petites croifees, & 1 on.
v ménagera une fécondé gaine pour y recevoir un
fort contrepoids de plomb. Celui-ci fera attache
à une corde qui fera deux ou trois révolutions
fur un gros cylindre horizontal de b o is , fixe au-
deflus de la gaine, perpendiculairement au mur
de celle dans laquelle entre ce poids ; 1 autre bout
de la corde foutiendra une efpèce de cage quarrée
, dans laquelle on aura ménagé une chaife
des pliis commodes avec un petit marche-pied.
Sur l'axe de ce cylindre eft enarbré «u monté
un pignon oblique y qui engrene dans une vis fans
\ fin : l'axe de cette dernière eft perpendiculaire a
la gaine- dans laquelle entre le contrepoids, &
reçoit de plus une large poulie qui eft prefque
dans le même plan Vertical que 1 extrémité du
marche-pied de la chaife.