
ip* A S T
qu’avec une forte d’enthoufiafme. Tel eft celui
des vers où , parlant de la pofition de l’homme,
il dit :
Pronaque clan JpeSent- animalia caetera terram,
Os hominifuhlime dédit , coelumque tueri
Juffit, & créâtes adjîdera tollere vultus. Met. L. i.
Felicts anima \ ( dit-il ailleurs a en . parlant des
aftronoaies ) quitus h&c cognofccepritnis
Jaque domosftperas Jcundere cura fuit.
Credibiie eft illos pari ter vitiîfjue joczfqus,
Altius human is sxeruijjt cap ut.
Non Venus aut vinum fublimia peRora frégit >
Ojjiciumye fori , mijùâve labor,
Nec ievis ambitio , perfifaque gloriafuco ,
Mugnarumve famés folhcitavit opum.
Admovere oculis diftantia ftdera noftris ,
Ætkeraque ingenio fuppofuere fuo.
Si dès ce tems l’ aftronomie excitoit cette admiration
, que doit-ce être aujourd’hui, que les
connoiifances aftronomiques font infiniment plus
etendues & plus certaines que celles des anciens,
qui n’avoient , pour ainfi aire , fait qu’ébaucher
eettefcience! Quel eûtë téi enthoufiîfme, quilles
euifent été les expreffions de ce p o è te , s'il eût
pu prévoir une partie feulement des découvertes
que la fagacité des modernes, aidée du télefeope,
leur a fait faire ! celles de ces lunes qui environnent
Jupiter & Saturne , de l’anneau fingulier
qui accompagne ce dernier ; de la rotation du fo-
leil & des planètes fur leurs axes 5 des divers mou-
vemens de la terre , de fon éloignement énorme
du fo le il, de celui plus incroyable encore des
étoiles fixes 5 du cours régulier des comètes ;
de la difpofition enfin & des loix du mouvement
de tous les.çorps céleftes, aujourd’hui démontrées
à l’égal des vérités géométriques. C ’eft alors
qu’i l eût dit avec bien plus de r a i fo n q u e les
efprits qui fe font élevés à ces vérités aftronomiques
, & qui les ont mifes hors de doute,
étoient des êtres privilégiés , & d’un ordre fu-
périeur à la nature humaine.
Problèmes élémentaires <TAftronomie & de
Géographie.
P r o b l è m e I.
Trouver la ligne méridienne d’un lieu.
La conaoiffance de la ligne méridienne eft fans
contredit la bafe de toute connoiffance 8 c de
toute opération , foit aftronomique , foit géot
raphique ; c’eft pourquoi, c’eft aufïi le premier
es problèmes qui nous occuperont ici.
Il y a diverfes manières de déterminer cette
ligne, que nous allons faire connoîtie.
a s T
I. Sur un plan horizontal plantezfolideinent &
obliquement une pointe de fer ; comme une groffe
aiguille , ou un morceau de fer quelconque AB
termine en pointe ( fig. 1,/?/. 1 }Amufemens d’af-
tronomie ) ; ayez enfuite une double équerre
c’ eft:-à-dire formée de deux équerres , dont les
plans forment un angle, Srpar fon moyen trouvez
fur le point horifontal le point C , qui répond
perpendiculairement au fommet- du ftyle ; de ce
point décrivez plufieurs cercles concentriques,
tk marquez avant midi le point D , où le fommet
de l’ombre les rencontre. Faites la même , chofe
après midi 5 & deux points D & E étant ainfi déterminés
dans le même cercle , partagez, en deux
également l’ arc qu’ils interceptent ; tirez enfin par
le centre .& par ce point de biifeètioiï F une
ligne droite > ce fera la méridienne.
En prenant deux points d’un desautres cercles,
& faifant la même opération , fi ces lignes coïncident
, ee fera une preuve:., ou du moins une
forte préemption, que l’opération eft bien faite;
fînon il y aura erreur , & il faudra recommencer
l’opération avec plus de foin.
On doit préférer en général les deux obferva-
tions les moins éloignées du midi » foit parce que
le foleil eft: plus brillant 8 c l’ombre mieux ter-
minéé , foit’ parce que le changement de, décli-
naifon du foleil eft: moindre ; car cette opération
fuppofe que le foleil né s’éloigne ou rie s’approche
point de l’équateur., du moins fenfible-
ment, pendant l’intervalle des deux obfervations,
Au refte , pourvu que ces deux obfervations
aient été faites entre 57 heures du matin & 3
heures du fo ir , le foleil fût-il même voifm
de l ’équateur , la méridienr e trouvée.par cette
méthode , fera affez exaéfe pourlesufages.com-
muns de la fociété, fous une latitude de 45 à
6o° ; car je trouve q ue , fous la latitude de,
Paris, & en faifant les fuppofîtions les plus défavorables,
la quantité dont la méridienne pourra
être en défaut, ira à peine à 10 ". Si on la veut
parfaitement exaéte , il n’y a qu’ à choifir un
tems où le foleil foit dans l’ un des tropiques ,
celui du Cancer, ou très-voifin , en forte que,
dans l’ intervalle des deux opérations, le foleil ne
change pas fenfiblement de décünaifon.
Nous n’ignorons pas q ue, pour les Ufages délicats
de l’aftronomie, il faut encore quelque chofe
de plus précis ; mais cet ouvrage n’a pour objet
que les pratiques les plus fimples & les 'plus eu-
rieufes de cetté fcience. Voici néanmoins une
fécondé manière de trouver la méridienne par
le moyen de l ’étoile polaire.
II. Pour trouver la ligne méridienne de cette
manière , il faut attendre que l'étoile polaire 3
A S T A S T
aiie nous fuppofons connus ; foit atnvée au mé-
| ndien. Or on le connoïtva torique cette e to ile ,
& la première de la queue de la grande Ourfe,
* ft-à“ celle qui eft la plus vorfme, du
quarté de cette conftellation , fe trouveront en:
I femble dans une même ligue perpendiculaire a
i Phorifon ; car vers 1700 ces ceux étoiles paffoient
( exactement enfemble par le menuien dans le
| même tems, en forte que quand 1 cto de de la I grande. Ourfe droit en bas , la polaire etoit au-
E delfus du pôle ; mais quoique cela ne foit piaS K actuellement ar.fiï exaôt, on peut encore , fans
I erreur ferilîble, 8c on pourra encore , pendant
i plufieurs années , fefervir des étoiles, comme on
I va le voir.
Ayant donc difpofé un fil à plomb immobile
, on attendra que l’étoile polaire , &
celle de la grande Ourfe défignée ci-deftus ,
foient à la fois- cachées par ce fil. Dans ce moment
à 4 minutes, mais même dans un quart-d’heure ,
en fe convaincra que cette précifion eft inutile.
On p eu t, par la même raifon , regarder cette
table comme fuffifamment exaéfce pendant tout le
I refte du fiècle à écouler ; car les différences que
p eur y apporter le mouvement propre del’étoile
polaire,ne fauroient aller au-delà de 3 à 4minutes.
on difpofera un fécond fil à plomb, tellement
qu’il cache à la fois lq premier & les deux
étoiles. Ces deux fils comprendront un plan qui
fera celui du méridien: c’eft pourquoi, fi l’ on
joint par une ligne droite les deux points ou ces
aplombs aboutilfent fur le pavé, on aura la di-
i région de la méridienne.
On peutl au refte, déterminer chaque jour
l’heure à laquelle l’étoile polaire , ou une étoile
quelconque , palfe au méridien : c eft un calcul
dont on indique le moyen dans toutes les ephe-
mérides ; mais , pour en éviter la peine, on va
donner ici une table , où l’on trouvera, pour
chaque premier jour du mois , le moment ou
l’étoile polaire palfe" par le ^ méridien , loit au-
deffus, foit au-aelfous du pôle.
f b 54' du S. f h 56' du M.
Février . . 3 42 . . . 3 44
Mars. . . . 1 s i ■ ■ 1 S f
Ày-ni . . . 0 0 . . .
IN/ai . . . IG 12 du M. 10 10 '
Juin . . 8 10 , . . 8 8
juillet . 6 6 . . . 6 4
Août. . 4 I . * . S9
Septembre . Z 4 . . . . 2 2
Octobre. y. 0 16 . . . . O H
Novembre . 10 16 du S. IO 18
Décembre • ** 12 . . . 8 H
Ce calcul, aù refte , n’eft que pour les années
1 7 6 9 ,1 7 7 3 , 1777, & c . les premières après la
bilfextile. On devroit , pour plus d’exactitude,
ajouter une minute pour la fécondé , i minutes
pour la troifième , 3 minutes pour la quatrième ,
dans les mois de janvier 8c février, Mais fi l’on
fait attention que l’etoile polaire décrivant un
cercle feulement de t° 59' de rayon , elle change
* peine de pofition, non-feulement dans trois
Il y a feulement une attention à faire ; c’eft:
au jour du mois ; car , du commencement d un
mois à fa fin , il y a près de deux heures de différence.
L’anticipation journalière eft enfin exaélément,
de 3'56' par jour : ainfi, il faudra multi-
t ‘plier ces 3^ 56" par le nombre des jours dir
mois qui font écoulés , & ôter le produit de>
l ’heure du paftage au premier du mois ; ou aura
l ’heure cherchée.
On fe propofe, par exemple, le 15 mars de
tracer une méridienne par l’etoile polaire. Mul-
, tipliez 3' ;6J' par 14 ; le produit eft y j '; .ôtez le
nombre de i 1 y y 1 , le tenant 1 * o 1-* donne 1 heure
du matin où l’étoile polaire palfe au méridien au-
delfous du pôle.
Il y. a des mois , comme ceux de juin , juille
t , & partie, dé celui d’A o u t , -où , a caufe
de la grande longueur des jours , 1 un & 1 autre
paffage n’eft point vifible , fe faifant dans le jour
ou dans le crépufcule. On y fuppléera ainfi.
Vous chercherez l’heure du jour à laquelle
l’étoile polaire palfera par le méridien au-delfus
du pôle , 8c vous examinerez f i , en comptant
6 heures de plus, cette heure tombe dans la
nuit : dans ce cas-, vous attendrez ce moment,
& vous opérerez comme on a enfeigné plus haut.
Il eft clair que vous aurez par-là la pofition du vertical
ou cercle paffant parle zénith, & par 1 étoile
polaire lorfqu’elle eft arrivée à fa plus grande dif-
tance du méridien du côte du couchant; car fi
elle palfe par le méridien à une certaine heure ,
il eft évident que fix heures après, elle, en fera
à fa plus grande diftance. Or,_ calcul fa it , on
trouve que l’angle de. ce vertical avec le méridien
(pour la latitude de 48° yoJ , qui eft celle
de Paris , ) eft de i ° 5 7 ' : ainfi, en faifant avec la
ligne trouvée un angle de z° S71 ^ers l’orient,
on aura la vraie ligne méridienne.
Si les 6 heures comptées après le paftage par
le méridien au-delfus du p ô le , ne.conduifent
pas dans la nuit, il n’y a qu’à compter 6 heures de
moins; l’heure ainfi trouvée fera. certainement
une de celles delà nuit, & celle où l’étoile polaire
eft à fa plus grande digreftion du méridien
du côté du levant : il faudra alors faire L’ angle de
i ° y7; du côté, du couchant.
On trouvera peutrêtre quelque difficulté à faire,
un angle de zQ 5 7 ', mais en voici le moyen.
B b |