
qui a la vue baffe., qui lit avec peine, ou à qui je
ne donne pas le temps d'examiner chaque mot en
particulier ,• pour qu'elle ne fe fouvienne pas de
cous les mots que je lui ai donnés.
6 ° . Afin que les fpe&ateurs ne s’apperçoivent
pas que les mots donnés forment tous l'anagramme
du même mot, je prie Celui à qui je donne
les cartes de ne les faire voir à qui que ce f o i t ,
fous prétexte qu'il ne doit Cuivre le confeil de
de perfonne, & qu'il doit faire une choix parfaitement
libre.
70. Audi-tôt quon a choifi un mot fur fix , je
me fais rendre les cinq autres cartes pour les.
mettre fur le jeu à la vue de tous les fpeéla-
teurs.
8° vJe fais auflî-tôt fauter la coupe pour faire
paffer fous le jeu les cinq cartes qu'on vient de
me rendre 3 & je prends alors cinq autres cartes
fur le jeu que je mets à part fur la table , & que
j e fpeêlateur croit être les mêmes que celles qu'on
vient de me rendre.
90. Je demande naïvement à la perfonne qui a
£iit le choix, fi elle eft toujoursbien décidée pour
le même mot. ( Si elle répondoit que non , je
recommencerois le tour , en lui rendant les cinq
cartes qu'elle vient de me donner 5 ) mais comme
elle répond toujours qu’elle eft bien décidée ,
parce qu'elle veut, tâcher de mériter les éloges
que je fais adroitement de fa confiance , jé. retourne
alors une à une les cinq cartes que je viens
de mettre-à part fur la table , & je dis en même-
temps : Vous ne voulez donc pas ce met-cî j vous ne
voulez pas celui-là. Par cette fuite de ru fies , la
compagnie voyant que ces cartes portent des mots
qu'on ne peut pas écrire avec les mêmes lettres ,
croyant que ce font tes mêmes fur lefqilelles on a
donné à choifirj &r ne Cachant point qu’on les a
fübftituées à d'autres, fe trouve forcée d'admirer
un tour qui feroit très-commun fi on fuppri-
moit les circonftances que j'y ajoute.
( Djecremps. )
Vie ce adaptée au cygne ingénieux , au moyen de laquelle
on peut faire exécuter toutes les récréations
qui f e font avec la Sirenne.
Cette pièce eft une colonne creufe , tournée,
comme l'indique la figure 17 , planche i l , Amufe-
mens de phyfique : la partie fupérieure ou couverture
H , (ƒ#. 1 6 y ) de cette colonne entre à vis
dans fa partie inférieure G . Cette vis doit être un
peu longue , & le pas ne doit pas être trop gros,
afin qu'on n'entende pas le peu de bruit que peut
faire le mouvement cache dans le piéaeftal ci-
après. La partie ïupérieure H eft furmontée d’un
petit vafe de bois a A fig . 17, ) q u i, lorfqu'on le
tourne à droite ou à gauche, fait defeendre plus
'#u moins la petite pièce de bois t » & la fait re?
monter par le moyen d'une vis d & du tareau F
qui eft fixé au* (i)*3 1 dedans de cette ouverture, au
moyen de deux petites goupilles (yoyei au bas de
la p l. 12 les différentes pièces qui compofent ce
mécanilme fimple. )
A eft le vafe } B , un petit morceau de bois
tourné qui doit paffer par un trou de deux lignes
de diamètre, au milieu du fond de la couverture
H , & entrer dans le pied du vafe 3 en obfervant
d'ajufter cette pièce de manière que lé vafe ne
puifle pas tourner trop librement. C eft un petit
morceau de fer long de fept lignes que l'on fait
entrer de trois lignes dans la pièce B 5 ce morceau
de fer doit être bien quarré & adouci. D eft un
petit cylindre creux, long de trois à quatre lignes
, ville en-dejflïis d’une vis de fix à fept filets,
c’eft-a-dire qu'èn le faifant tourner un feultour,
i ‘ entre dans fon tareau de toute fa longueurpà
une de fes extrémités on a laiffé un petit tenon
pour pouvoir y river un rond de bois E qui doit
remplir exactement le creux de la colonne (c’eft-
à-dire, de la couverture ou partie fupérieureH,)
& cependant y couler affez librement 3 on ajufte
fur l’autre côté de ce cylindre une petite pièce
de cuivre percée d'un trou quarré pour y recevoir
ie fer C , il faut qu'ils foient bien à l’aife l'un fur
l’autre pour couler librement, & fans avoir de
jeu ni à droite 5 ni à gauche. F eft le tareau de
la vis D qui eft d'ébene, & que l’on fixe dans la
couverture en S S , ( fig- 17. )
Quant au mécanifmedu piédeftal 3 la, roue ho-
rifontale A (fig. 2 y , même planche 11») eft de
12 dents 5 la roue de champ B de vingt-quatre j le
pignon C de huit ailes ) & la portion de roue D
de vingt-quatre dents 5 -d'où il eft aifé de yoir,
qu'afin que le cercle aimanté T fafle un tour entie
r , il ne faut que quatre dents à là roue D.
R eft une goupille de cuivre qui eft attaché*
fur une traverfe dé même métal qui foutient le
cercle aimanté 5 elle arrête fur la tige du pignon,
de forte que lorfque la queue V de la portion de
ro,ue D n’eft pas preffée, elle ne peut pas fe déranger
de fa ntuation horifontale. Le troii R dans
lequel entre cette goupille eft tin peu gros afin
que le cercle aimanté puiffe achever entièrement
fa révolution lorfqu'on appuyé fur la queue V.
Cette queue eft percée a un trou où l ’on fait
entrer le petit crochet X , ( fig\ 16), Ce crochet
eft placé a l'extrémité de la tringle H , & cette
tringle eft ajuftée dans le petit cylindre I qui »
meut le long de la partie inférieure G de la colonne.
Le reffort Y ffig. 15 , ) qui fert à remonter
cette queue •, doit être un peu fort.
La visa fix filets qu’on emploie dans la conftrtif*
tion de cette p ièce, & qui eft indifpenfable
affez difficile à faire 5 cependant pour peu qu°”
ait de pratique fur le tour en l'a ir , on la fait a
la main, & d'abord que lé premier premier ,p|
eft marqué, les autres fe font très-facilement.
Quant a l’écrou, il feroit bien plus difficile a
faire ; mais, il fuffit pour cette pièce de le faire
avec de l'étaim qu’on fera fondre autour de la
vis (1 ) , & par ce moyen il fera très-exad. L’intérieur
de la colonne doit être peint en n o ir ,
pour qu'on n'apperçoive rien. Elle s'ajufte fur le
piédeftal qui doit renfermer le mouvement ci-
deffus : ce piédeftal doit être affez haut pour que
le baflin dans lequel on fait nager le cygne puiffe
être enfoncé dans une ouverture faite à fa fur-
face fupérieure ; il doit auflï être plus large que
le b a ffin ,■ afin de pouvoir faire autour de luiles
différens cercles de carton Tervanraux récréations
: la circonférence de la partie L M de la
couverture (fig. 17 , ) doit être coupée à douze
pans, & le vafe qui tourne au-defïus doit avoir
un petit repaire.
Effet.
Suivant cette conftrudion, fi l’on inféré dans
l’intérieur de cette colonne un é tu i, une carte
roulée ou toute autre chofe qui puiffe y couler
affez librement, & dont la longueur foit déterminée
de manière qu'après avoir viffé la couverture
H , {fig. 16,.) cet étui vienne à remplir
exadement l'intervalle compris entre le petit
cylindre I & le petit rond-de bois E , & qu'alors
on faffe tourner le petit vafe A , la vis. à fix filets
avançant .fera baiffer le rond de bois D , ce
rond appuyant fur l’étui abaiffera le petit cylindre
I , & par confisquent la queue V qui fera
alors tourner fur fon axe le cercle aimanté T ,
& cela plus ou moins félon qu’aura tourné le vafe
A (2),' ce qu’ on pourra connoître au moyen de fon
repaire & des douze pans faits à la partie L M de
la couverture H.
Récréations qui f e fon t avec cette pièce.
Ayez douze cartes blanches coupées bienexaç-
tement de même largeur, ce que l’ on vérifie
aifément en les faifant paffer entre deux petites
règles parallèles, tranferivez-y les nombres un
jufquà douze, & ayez un cercle de carton (3)
divifé en douze parties égales., fur lequel ces
douze nombres foient également tranferits. Dif-
pofez-les à l’ avance dans l’ordre qui fuit :
K 1) Cette vis doit être de bois tres-dur, tel que
l’Ebene.
(i) Cette piece doit être conftruite de maniéré que
le cercle aimanté faffe un tour pendanr'que le vafe A
en fait un de fon côté.
(3) Ce cercle doit être placé convenablement autour
du baflin, afin que les nombres fe rapportent à la
divmon faite fur la couverture de la colonne ci-deffus,
Amufemens des Sciences,
i re. Carte 7
1 8
i )
4 4
; 9
6 i
7 e Carte 2
8 S
9 6
10 10
i l i l
12 12
Ayant montré ces douze nombres, mêlez - les
à deux reprifes différentes , ( comme il eft enfei-
gné ci-devant à l'article C a r t e s . ) préfentez
lé jeu à une perfonne, afin quelle y prenne
un nombre au hafard. Examinez fi cette carte eft la
première , deuxième , troifième , & c . du jeu (4),
& ayant dit à la perfonne de la rouler , faites-
la - lui inférer à elle - même dans la colonne 3
pendant ce temps, tenant la couverture dans vos
mains, vous dirigerez le repaire du petit vafe fur
l ’endroit convenable, & vous lui remettrez cette
couverture, afin qu’elle la viffe elle-même 5 vous
lui recommanderez de la bien fermer , afin que
l’air n’y puiffe entrer. Elle prendra enfuite le petit
cygne, elle le mettra au milieu du baffin , &
il ne manquera pas de fe diriger vers le nombre
tranferit fur la carte choifie. On peut de même
faire tirer deux nombres, & fi l’on s’apperçoit
que leurs fommes ne paflent pas douze, on peut
faite rouler & inférer lés deux cartes dans la colonne,
& faire indiquer par le cygne la fomme
de ces deux nombres 5 on peut avoir auffi un feul
étui pour mettre dans la colonne , & dans lequel
on fera inférer.la carte, & alors on pourra fe fer-
vir-des premières cartes venues.
Autre Récréation.
Prenez douze cartes différentes, par exemple ƒ
les douze figures. Difpôfez-les fuivant le fécond
ordre ci - après autour du baflin 3 prenez enfuite
douze autres cartes femblables , & en les choi-
fiflant dans un jeu , difpofez-Jes fans affeôlatioa
dans l’ordre qui fuit :
1 Roi de pique.
2. Dame de pique.
3 Valet de carreau.
4 Roi de coeur.
5 Valet de pique.
6 Roi de carreau.
7 Dame de carreau.
8 Dame de coeur.
9 Valet de carreau.'
10 Roi de trefle.
11 Dame de trefle.
12 Valet de trefle.
, Mêles-Jes à deux reprifes différentes, comme
il a été dit ci-deffus, & elles fe trouveront rangées
dans l’ordre (5) ci-après.
1 Roi de coeur 4 Roi de carreau.
2 Dame de coeur. ƒ Dame de carreau.
3 Valet de coeur. 6 Valet de carreau.
(4) Après ccs deux mélanges , ces douze nombres
fe trouvent rangés dans leur ordre naturel.
(j) Cet ordre eft auffi celui dans lequel les douze
I autres cartèS doivent être rangées autour du baflin.
C c e