
à'automate, L'ingénieux Vaucanfon en a çompofé I
plufîeurs qu'on a vu avec le plus grand plaifir 8 c
le plus grand étonnement. On fe fouvient encore
avec admiration de Ton Auteur qui exécutoir dit- I
férens airs avec la jufteffe & la précifion d’un
fôàbile mufîcien> de Ton berger qui jouoit du
tambourin , 8 c faifoit entendre fur fon Aageolet
différens airs avec beaucoup dfe netteté ; 8 c enfin
de fon canard , qui imitoit parfaitement tous les
mouvemens d'un animal vivant , çroaflfoit ,-bar-
bottoit dans l’eau , b u voit, prenoit du grain, l'a-
v alo it, le digéroit par difloliition 8 c non par trituration
, 8 c le rendoit par les voies ordinaires.
C e font-là des chefs-d'oeuvres de la méchanique ;
mais il faut des poulies , des leviers , des refforts 3
& par-deffus tout le calcul &c la combinaifon.
Nous allons indiquer ici un procédé curieux 3
pour fe procurer un petit androïde qui , fans
mouvement & fans reffort méchanique , paroît
répondre aux queftions qu’on lui fait. L'expérience
eft fimple 8 c d'une exécution facile. On
élève verticalement un miroir concave de deux
pieds de diamètre , 8 c d’une côurbure telle que
le point de réunion des rayons qui y tombent
parallèlement, foit à 12 ou i j pouces de fa für-
race refléchiffante.. Ces miroirs peuvent être faits
de carton doré oipde fer-blanc , cette récréation
n'exigeant pas de miroirs bien parfaits. On élève. !
fur un piedeftàl une petite figure dont la tête fe
trouve placée directement au foyer de çe miroir.
L ’on observera que ce miroir foit pofé a une
diltance de f à -.(3 pieds ou même plus d'une cloifon
parallèlement oppofée à fa furface ; l'on
pratiquera à cette cloifon une ouverture de même
g ran d eu r/& couverte d'une tapifferielégère ,.
afin que le fon y puiffe facilement pénétrer. Derrière
, & a 2 ou 3 pieds de cette cloifon 3 l’on
placera un autre miroir concave, de même forme.,
def même grandeur 8 c en face du premier. Lorf-
qu’une perfonne placée au foyer 3 8 c le vifage j
tourné du côté d’un de ces miroirs., parlera
même à voix baffe ; une autre perfonne placée au .
foyer du miroir oppofé 3 entendra, trè.s-diffinifce- j
ment toutes les paroles qu’elle prononcera ; & ■
cet effet aura lieu maigre l'interpofîtion de la
tapifferie placée entr'elles. Si donc on veut s’a-
mufef de cette expérience , unè^erfonne intelligente
ira. fe cacher derrière la cloifon 3 & tiendra
l'oreille vers le foyer du miroir. Pendant ce
temps 5 on propofera à quelqu'un de la compagnie
de parler bas à la petite figure, en approchant fa
bouche de la tête de la figure , on le préviendra
qu'elle va lui répondre. La perfonne cachée entendant
les paroles prononcées.3- y répondra fur
le champ.
Cette réponfe fera entendue de celui qui a
parlé le premier j ce qui lui caufera d’autant plus
d'étonnement qu'il lui femblera. que ces paroles
fortent de la figure même. Yçut-on cachet; entièrenient
ce qui. produit cet effet fîngulier 3 on oeuf
déguifer la forme circulaire donnée au miroir
concave 3 & le couvrir d’une gaze qui n’empêchera
en aucune façon que le fon ne fe réuniffe réciproquement
d’un foyer à l’autre de ces deux
miroirs. Voye^ A u tom a t e s & C axoptrique.,
A N N E A U X enfilés dans un double ruban.
Dans un grand nombre d‘'anneaux', fournis par
la compagnie, on fait paffer deux rubans, donc
on donne enfuite les bouts à tenir à deux des
fpeétateurs : bientôt après , fans endommager' les
rubans, fans faire paffer les anneaux par aucun
des bouts, on les dégage des rubans pour les
rendre à ceux à qui ils appartiennent.
Il y a un fîëcle qu’Ozanam a imprimé, dans
fes récréations mathématiques , la manière de,
faire ce tour : il eft connu des joueurs de go-'
belets , fous le nom du chapelet de ma grand1
mère 3 parce qu’ au lieu à'anneaux enfilés, ils emploient
de. petites boulettes. Pour le faire-avec
fuccès, voici comment il faut s’y prendre. Mettez
d’abord, en double un premier ruban, de manière
que fes deux extrémités fe touchent > faites-
en de même d’un fécond, après quoi attachez
le£ deux rubans enfemble par. le milieu, avec
un fil de la même couleur : ceci étant préparé
d’avance , quand vous voudrez faire le tour,
donnez à un des fpe&ateurs les deux bouts du
premier ruban , & à un autre les. deux bouts
du fécond; par ce moyen;leurs.yeux feront trompés
, chacun croira tenir dans, fa- main les deux
extrémités de deux rubans différens mais , il
n'en fera rien ; car fi dans cette pofition , ils- j
venoient à tirer bien fort pour caffer le f i l , les :
deux rubans fe fépareroient, 8 c les anneaux tom-
beroient par terre. Pour éviter cet accident, & j
pour terminer avec, fuccès, il faut les prier de
fe rapprocher l’ un de l'autre , de demander à chacun
un des bouts qu'ils tiennent, les entrelacer
enfemble, comme pour commencer un noeud,
& rendre enfuite à- chacun d'eux, celai des bouts
que l'autre tenoit, auparavant ; par ce moyen Chacun
tient alors les deux extrémités de deux rubans
différens. La fupercherie ne peut bientôt
plus être apperçue ;.les anneaux, qui. n'ont jamais
été engagés dans le double ruban , font enlevés
bien facilement, lorfqu'on caffe le fil, &. le fpec- l
tateur qui les. a cru bien enfilés, eft étonné de
voir qu'il n'y fant*pltis.
Eaire paffer un anneau dans un bâton.
Pour faire paffer un anneau dans u-n bâton,
vous demandez un anneau au une bague ; voiis
mettez cette bague dans le milieu d'un mouchoir, !
▼ otf$ la prenèz enfuite avec la main droite, 8 c
fVous mettez le mouchoir par deffus la. -bague.
ÏVous faites tâter pour faire voir qu’elle eft dans
|îe mouchoir, puis vous dites ; elle n'«ft -pas
Ibien comme cela, il faut la retourner , afin de
ÿ ie pas caffer’ le diamant. En même-tems vous
Soignez deffus avec votre baguette , & dites
ItôujpurS, il ne faut pas caffer le diamant, alors'
Jvous mette'z le bout "de la baguettè par deffous
le mouchoir, dont les bouts tombent en bas }
èn même-tems vous laiffez couler la bague dans
la baguette , jufqaes dans votre main. 5 vous retirez
la baguette de deffous le mouchoir , 8 c vous
jappuyez lé bout de la baguette fur la tab le ,
Ipour faire couler la main avec la bague. dans le
tniiieu de la baguette. Vous faites tenir à quelqu’un
lesideUx bouts «de la baguette , & ne
quittez point la main droite de deffus la bague ,
Vous enveloppez > le mouchoir autour de la baigne,
& d’abord qu’elle eft couverte, vous pouvez
Jpter votre main; vous continuerez à envelopper
le refte dû mouchoir, enfuite vous le -tirerez
de deffus là baguette , 8 c la bague fe trouvera
’"enfilée dans la baguette ; 8 c l’on croira que la
bague eft paffée du mouchoir dans la baguette.
( Carlo Antonio).
Vanneau dans un piftolet, qui fe trouve enfuite au
K bec d'une tourterelle, dans une boite qu’on avoit
Wfr: auparavant, vifitée & cachetée.
f On prie quelqu’ un de mettre fon anneau dans
tin piftolet, qu’on fait charger par un des fpec-
tateurs. On fait voir à la compagnie une caf-
Iptte vuide, qu’on fait fermer par une troifîème
perfonne, qui l’attache avec un ruban, & y pofe
fon cachet. Cette caffette eft mife enfuite fur
une -table, que la compagnie ne perd point dé
Vue. Cependant après avoir tiré le coup de piftolet,
quand on ouvre cette b oîte; on -y voit
une tourterelle qui tient ,à fon bec le même
anneau qu’on avoit réellement mis dans l’arme
à feu.
Explication.
* Sous pretexte de montrer à manier le piftolet,
©n le prend pour efcamoter l’anneau. On le
porte au compère, qui le met auffi-tôt au bec
l'une tourterelle apprivoifée, & qui en allongeant
fon bras dans l’ interieur de la table, près d'une
èloifon pour ouvrir la trappe, porte cet oifeau juf-
que dans la caffette, dont le fond s'ouvre à fe-
fret ; le ruban cacheté , qui entoure cette boîte,
fie peut empêcher de l'ouvrir , parce que l'ouver-
|ûre ne fe fait que dans la moitié du fond de
boîte, & qu'on a eu bien foin de ne pas
«ire avec le ruban un fécond tour, qui croi-: .
fdnt le premier, s'oppoferoit à l'introduélion de
la tourterelle.
Nous ne donnerons pas ici lés moyens de faire
une boîte pareille ; 1 . parce qu’il faudroit de
très-longs difcours pour expliquer obfcurément
un effet fimple. d'un bouton, d'une couliffe ou
d une rainure ; i ° . parce qu’il n'y a pas de me-
nuifier, d’ébénifte ou de tablettier , tant foit
peu intelligent , qui n'invente ou qui ne con-
naiffe plufîeurs ,fecrets de cette efpèce. Ceux
qui voudront exécuter ce -to ur , pourront donc
confulter ià-deffus le même ouvrier , qui fera
chargé de conftruire la boîte.
Nota. Pour rendre ce tour plus incpmpréhen-
fible. à ceux qui foupçonnèroient qu’on a efca-
moté l'anneau, il faut le faire de deux manières:
c'eft-â-dire , que dans le même inftant qu’on
emploie le?procédé que nous venons d’indiquer,
il faut faire charger, par quelqu’un de la Compagnie
, un. fécond piftolet , dont on démonta
auparavant toutes les pièces, pour prouver qu’il
n’y a dans le' canon aucune ouverture, par où
l’on piiiffe efcamoter l’anneau. On ne peut mettre
dans ce fécond piftolet, qu’un anneau fourni par
quelqu’un de connivence , après en avoir mis
un pareil entre les mains du compère , pour le
mettre au bec de la tourterelle.
( Décremps) .
A P P A T S pour la pêche. Afin d’attirer le
poiffon dans les endroits où l’on veut .pêcher
a la ligne, ou bien jetter l’épervier, on peut
faire ufage de divers appats ae grain , comme
bled, o rg e , avoine, fèves cuites mêlées avec
des herbes aromatiques, & pétries avec de la
terre : les odeurs fortes les attirent fîngulière-
m e n t t e l s que. le camphre , I’affa-fétida : une
pâte faite de. mie de pain , de miel , d’affa-fétida
eft de.leur goût. On prétend àuffi que curieux ,
ils. s'approchent des objets colorés. Quelques per-
fonne^attachent un peu d’écarlatte à l ’amorce
de la ligne , & la frottent d’huile de pétrole.
Les pêcheurs vantent beaucoup l’huile de héron.
Pour l’obtenir-, on hache menu & on pile dans
un mortier de la chair de héron ; on entonne
cette chair dans une bouteille à long c o l , que
Ton bouche exactement, 8 c qu'on tient pendant
quinze jours & trois femaines dans un lieu chaud.
La chair, en fe pourriffant, fe réduit en une
fubft ance qui approche de l’huile ; on la mêle
avec un tourteau dé chénevi ou de la mie de
pain, du miel, 8 c un peu de mufc. On prétend
que la plupart des poiffons, & particulièrement
la carpe, font très-friands de cet appât. Le grain
mele avec du miel 8 c du fafran leur plaît beaucoup.
On fait auffi des appâts avec des infeétes
artificiels : les anglois réuffïffent fingulièrement à
les imiter. Ils en font fur-tout beaucoup d’ufage