
mençant qu’elle ne puiffe pas avoir lieu , fk $ minutes
après j qu’elle réufïiff’e parfaitement , chacun
s’imagine que je peux faire manquer ou réuC-
fir l’expérience par ma feule volonté , & fans employer
aucun moyen phylîque. (D escremps ).
ÉQUINOXE.
Vo ic i une^expérience facile & peu difpendieufe,
par laquelle on prétend que l’on peut découvrir
au jufte le moment de l’equinoxe , moment auquel
certaines perfonnes attribuent de grandes
vertus.
On prend un verre de cryftal bien blanc & bien
çranfparent : on le pofe dans la chambre, fur un
endroit bien fixe. On fe munit auparavant de cendres
dé fârment tamifées extrêmement fines. Un
peu avant l’inftant de l’éqüihoxe, on verfe dé
l’eau bien pure dans le verre': on ferme les fenêtres
, pour que le vent n’entré point dans la chambre^
& ne donne lieu.à-aucun mouvement. On
met dans le gobelet deux cuillerées de cette
cendre de farinent j au bout de quelques inftans la
cendre fe précipite > l’eau refte claire & tranfpa-
rente j mais àlîjnftant précis de l’équinoxe , foit
que le foleil s’élève fur notre horifon , ou qu’il
en defcende lés, cendres, dit-on , s’élèvent du
fond du v e r r e & ■? troublent l’eau comme fi on
l’avoit agitée. Nous ne garantirons point le fait
qu’ il feroit d’abord queftion de vérifier. Enfuite
les phyfîciens. chercheront à découvrir , s’il eft
poflible, la caufe de ce phénomène.
ESCAMOTAGE.
Dfferens tours fubtiLs de cartes.
Pour être en état d’exécuter ces fortes de récréations
3 il faut favoir faire palfer la coupe': on
entend par-là, l’adreffe avec laquelle on fait venir
defliis le jeu une certaine quantité des cartes de
deffous 3 ce qui doit s’exécuter dé cette manière.
Il faut mettre le jeu de cartes dans la main
droite (1) 3 le pouce d’ un des côtés du jeu ;
(voyez}?#. 4 s pl. Z 3 Suite des nombres magiques &
çartefi.}\zs 2% 3e. & 4e. doigts de cette même,
main couvrant le jeu de l’autre côté > le petit
doigt plié dans l’endroit où l’ on veut faire pafifer
la coupe 3 en obfervant que la main gauche doit
couvrir le jeu,de manière quéle pouce foit à l’endroit
C , le fécond doigt à l’endroit A,3 & les
autres doigts à l’endroit B. Les deux mains & le
jeu étant ainfi difpofés, on tiré avec le petit doigt
[1] On peut* fi on le crouve;pIus aifé, mettre ce
jeu dans la main gauche, & faire av»c la droite ce
indique ici avec la gauche,
& les deux autres doigts de la main droite, h
partie du jeu qui eft defius * & o r remet avec k
main gauche la partie du deffous fur ce delfus du
jeu.
Il eft très-effentiel, avant que de fe hafarder à
exécuter aucune de ces récréations , de s’accoutumer
à faire très-adroitement cette manoeuvre
de forte que perfonne ne ptsift’e aucunement s’en
appercevoîr. 11 faut obferver de faire palfer cette
coupé fans que les cartes faffent aucun bruit &
fans faire aulfi trop de mouvement ; l’habitude
donne cette facilité.'Cette manière de faire ainfi
fauter la coupe, procure l’avantage de faire quantité
de tours de cartes avec le premier jeu qui
fe préfente.
Il y a des récréations où il faut retirer un peu
en arrière la carte qui eft au-delfous du jeu, pour
ôter celle qui eft au-deffus/.(c’eft-à-dire l'avant-
dernière),, afin de faire croire que c’ eft la dernière
qu’on 4 otée y i:l ne s’ agit pour cela que dé mouiller
légèrement le doigt du milieu de la main dans
laquelle on tient le jeu, & de s’en fervir à reculer
cette carte un peu en arrière, au même moment
qu’avec le doigt du milieu, & le pouce de l’autre
main on retire l’avant-dernière carte.
Il eft une façon de préparer le jeu , qui eft d’y
inférer une ou plufieurs cartes un peu plus larges
ou plus longues, pour les connoitre facilement
foi-même au taéfc, ou afin de pouvoir couper ou
faire couper à cet endroit. Ces jeux fervent à
quantités de récréations qui demandent moins de
fubtilités.
Il eft des cas où il faut faire palfer la-carte qui
fe trouve la première fur le j:eu dans le milieu
du jeu , qu’ on tient alors oüvertxomme un livre
à l’endroit où on veut la placer y ce qui s’exécute
en prenant le jeu danj la main gauche, le pouce
placé d’ un des côtés du jeu 1, & les autres doigts
de l’autre, le jeu ouvert feulement du côté du
pouce 5 alors avec le. doigt du milieu de cette
même main qu’on a légèrement mouillé, on appuyé
fur la carte qui eft au-delfus du jeu, & on
retire avec la main droite la partie des cartes du
defllis j au moyen de quoi la première carte glilfe,
& vient fe placer fur la partie de deffous y cette
manoeuvre' doit fe-faire fans que la partie de deiîiis
fafîe trop de mouvement > elle eft beaucoup plus
facile que de faire fauter la coupe , mais elle ne
fert qu’à un petit nombre de récréations.
A l’égard de la manière de faire palfer la coupe
d’uné feule main, elle eft la même qu’avec les
d eu x, excepté que le pouce de la main dont on
fe fert fait l’ office de l’autre main, pendant que le
petit doigt & les autres doigts de cette première
main agiffent comme il a été çLdevant expliquai
on prévient ici qu’ il eft fort difficile de faire^ainfi
fauter la coupe J & qu’©n n’y parvient qu’avec
* 1 beaucoup
beaucoup d’exercice ; lorfqu’on a .la main un pe.u
grande & qu’on fe fert de cartes plus,pefkes qu’ à
y ordinaire, cette manoeuvre devient moins dif-
-ficiiè.
Nommer quelle eft la carte qu'une p e r fo n n e a tirée
d'un jeu.
On fera tirer adroitement à une perfonne une
carte plus large que les autres, qu on aura mis
dans le jeu, que l’on connoît, on lui. donnera
le jeu à mêler après qu’elle y aura mis ëlle-même
facarte, & on lui propofera de ) nommer fa
carte, ou de la couper _> & félon fa réponfe on
agira en conséquence y on peut auffi lui dire d e .
mettre le jeu dans fa poche, & qu’on en tirerai
la carte qu’elle a choifie j ce qui fera facile, puif-
qu’0/1 pourra la diftingueiNau taél.
Nota. Si la perfonne tiroit une autre carte, on i
feroit alors la récréation qui fuit.
Trouver dans le jeu 3 & au travers un mouchoir y ;
une carte quelconque qu une perfonne a tirée d'un
jeu.
La carte changeante.
On fait tirer adroitement la Carte longue à une
per fonne:>& .après qu’elle l’a regardée,on lui’dit de
la mêler dans le jeu 5 on reprend le jeu , & on fait
tirer à unefeconde perfonne(2) cette même carte,
& meme fi 1 on veut a une troisième ouquatrième 5
on tire enfuité foi-même de différëns endroits du
jeu,, autant de cartes qu’on en a fait tirer, ayant
attention que parmi elles, fe trouve cette même
carte longue que chacun a féparément tirée ; on
montre alors toutes ces cartes, en demandant en
général fi chacun y voit fa carte y celles qui les ont
tirees , répondent qu’ow , attendu qu’elles voient
toutes cette même carte longues alors on les remet
dans le jeu , & coupant à la carte longue, on
montre à une d’elles la carte de deffous le je u ,
en lui demandant fi c’eft fa carte,elle répond quouiy
on donneun coup de doigt, & on la montre à une
fécondé perfonne qui répond de même 3 & ainfi à.
toutes les autres perfonnes qui croient que cette
même carte change au gré de celui'qui fait cette
récration, & ne s'imaginent pas quelles ont toutes
tiré la même carte.
Donnez à tirer une carte dans un jeu , & partageant
le jeu en deux , dites à la perfonne -qui
l’a choifie, de la méttre au milieu aü jeu , faites
fauter la coupe à cet endroit , & cette carte fe
trouvera alors la première àù-deffus du-jeu ; met-
tez-le alors fur la tablé, couvrez-le d’ un mouchoir
un peu fin, & prenez cette première carte à travers
le mouchoir, en faifant mine de la chercher
dans tout le jeu. Renverfez ce mouchoir & faites
voir, que cette carte eft celle qui a été tirée.
Trouver dans un jeu mis dans la poche plufeurs
cartes que différentes perfonne's ont librement choi-
ftes.
cafte que chacune d’elle voudra, & partageant (1)
enfuite lé je u en deux parties, faites-y remettre
ces deux captes , & fouvenez-vous à qui appartient
celle qui a été mife au-deffus de l’autre y
laites palfer la coupe à l’endroit où vous les avez
*3ItJ)!rCer * ^es fafté venir par ce moyen
au-deffus du jeu. Mêlëz-le fans déranger ces deux
premières cartes de leur fituation, & dites à une
perfonne de les mettre dans fa poche j propofez
enfuite d’en tirer celle des deux cartes qu’ on
voudra choifir 5 ce que vous ferez en tirant Lune
pu 1 autre de celles qui fe trouvera au-deffus du
jeu j tirez enfuite celle de la fécondé perfonne.
k et?tend tci Par partager le jeu, lever ave
main no l lce une partie du jeu qu’on tient dans 1
des d (K ^ .e * en obfervant la polition des mains t
üoigts indiqués pour faire fauter la coupe.
■''fflujerifens des Sciences,
Si la première perfonne ne prenoit pas cette
carte longue qu'on lui ’préfente, il faut alors faire
tirer toutes,fartes indi j-érentes, & en coupant foi-
même lé jeu, les faire mettre fous la carte longue,
en faifant femblant de battre à chaque fois t on
coupera ou ori fera couper enfuite à la-carte longue
, & on rendra à chacun la carte qu'il a tirée,
en obfervant de rendre la première au dernier &
remonter ainfi jufqu'au premier.
Autre maniéré de faire cette récréation, fans faire
ufage de carte longue.
Mettez defius votre jeu de cartes, une carte
quelconque ( par exemple) une dame de-trefleq
faites fauter la coupe, & la faifant paiTer par ce
moyen au milieu du jeu-, faites-la tirer à une perfonne
i coupez enfuite, & faites remettre çette
dame de trefle au milieu du jeu ; faites fauter encore,
la coupe pour la faire revenir fur- le jeu , & mêlez
les cartes fans la dérangée fie'delfus. le jeu ; faites
fauter la coupe pour la faire revenir une-feçonde
fois au milieu du je u ,, '& alors, préfentez, &
faites tirer cette même dame de trefie à une fécondé
perfonne, obfervant qu'elle foit aflèz .éloignée de
la première perfonne, pour qu'elle ne s'apper-
çoiye pas qu'elle a tire la meme carte ; enfin,
faites tirer cette même carte à cinq perfonnes différentes.
1 Mêlez vos cartes fans perdre de vue
votre dame de trefle, ÿc étalant (pr la tabje qpauq
[i] I faut avoir attention que les dem perfonnes
auxquelles on fait .tuer ces deux mêmes cartes ne
foifint pas l’unç près de l'autre,
P f ï