
c o n t r e un à p a r ie r q u ’ o n n’ am ène ra pas a v e c fe p t
dés u n e ra fle q u e lc o n q u e * & q u e la v a le u r du lo t
o f fe r t n ’ e ft fo u v é n t pas la fo ix a n t ièm e p a r t ie de
c e l le de la m i fe . ( Voye£ L o t e r i e i n s i d i e u s e ) .
Pour trouver le nombre -des différens coups
que peuvent produire trois dés* il faut multiplier
par 6 le nombre des hafards j 36 que produisent
deux dés * & le produit 216 fera le nombre
de ceux que peuvent produire trois dés. On mul-*
tipliera de même 216 par 6 pour avoir le nombre
des hafards que peuvent produire tous les différons
points qu’ on peut amener avec quatre dé-s,
& ainfi de fuite.
D E S j queftions fur le jeu de dés. ( Voyei
Arithmétique ).
DESSIN E T PEINTURE. Il y a quelques
années qu’un homme fit diftribuer dans Paris un
a vert)Élément imprimé conçu en ces termes :
Le fleur Malpigiani * artifte fameux * donne
, avis au public que pour la modique fomme d’un i
' louis * il enfeigne parfaitement le deffin & la
peinture en trois leçons. Il eft fl familier avec,
les principes de fon art * qu’il peut en un inf-'
tant* deffiner fur le fable avec fon pied* ou de fon
bâton* le portrait d’une perfonne quelconque*avec
toute la promptitude d’un écrivain qui fait un
paraphe > il a montré fon fecret à plus de 1800
perfonnes qui peuvent répondre de fes talens,
& pour bannir toute difficulté * il n’exige fes
numéraires que lorfque fes élèves font en état
de faire des portraits d’après nature* & de copier
fidèlement les tableaux des plus grands maîtres.
L’efpérance de ne payer un louis que lorfqu’on
fauroit un fecret utile & merveilleux * attira chez
lui des perfonnes de tout fexe 8c de tout rang 5
l’homme fans fortune fe pr.opofoit * en allant chez
le fameux artifte* de fe donner* pour 24livres*
un état honnête 8c lucratif> le père de famille
efpéroit d’être lui-même •>. un jour * je maître à
deffiner de fes enfans ; le jeune Dorimond fe flat-
toit de pouvoir faire lui-même le portrait de fa
maîtreffe * & madame Gertrude n’ avoit d’autre
but que de deffiner* de fa propre main* 1e. portrait
de fon minet 8c de fon épagneul. Si je fis
moi-même (dit M. Decremps)une vifite à ce prétendu
artifte* ce ne fut fûrement pas dans l’efpé-
rance de pouvoir copier fidèlement les tableaux des
plus grands maîtres j mais j’étois curieux de con-
noître la manière dont le charlatan s’y prenoit
pour efcamoter^ un louis > les réflexions que j ’a-
vois ffiites jufqu’alors fur différens genres de char-
latanifme * ne m’avoient sûrement pas mis en état
d’évite,r toute forte de pièges* mais je ne fus pas
dupe dans cette occafion.
J’eus* avec le profeflfeur de peinture* une affez
longue convention * & je lui fis fubir une ef- |
pèce d’interrogatoire * duquel il réfulta que tout
fon fecret confiftoit à gâter une très-bonne ef-
tampe * pour faire un fort mauvais tableau ; IV
dreflè que j’eus de lui arracher un pareil aveu
loin de l ’indifpofer contre moi* me valut* de
fa part * un petit compliment * dans lequel il
me difoit * fi j’ ai bonne mémoire * que s’il avait
de l’efprit pour 24 livres, je pouvois bien en
avoir pour un louis. Comme il n’ accompliflbit pas
bien exactement la promeffe contenue dans fon
avertiiTement * plufieurs perfonnes faifoient difficulté
de payer les honoraires* mais il n’étoit pas
exigeant 5 car il fe contentoit volontiers de la
moitié ou du tiers de la fomme * pourvu qu’avant
de prendre les trois leçons * ont eût acheté
de lui* a un prix raisonnable*~des crayons* des
pinceaux* des pierres à broyer* des palettes & des
couleurs.
Son fecret* pour faire un mauvais tableau avec
une bonne eftampé* confiftoit: i ° . à mettre tremper
l’eftampe pendant vingt-quatre heures dans
l’eau froide * ou pendant une heure dans de l’eau
chaude j 20. à l’appliquer proprement fur un verre
de Bohême* frotté ae térébenthine fine de Ve-
nifej 30. à gratter légèrement le derrière deTef-
tampe * pour enlever peu-à-peu le papier en biffant
tous les traits fur le - verre 3 40. à fuivre tous
ces traits avec un pinceau pour donner à chacun
fa couleur naturelle. L’ art de faire des portraits*
d’après nature * étoivmoins compliqué * car il
confiftoit tout Amplement à tenir une chandelle
fur une table dans un endroit obfcur* à côté de
la perfonne qu’on vouloir deffiner j l’ombre du
profil* fe portant alors fur une feuille de papier
tendue fur la. muraille * le fameux artifte n’avoit
qu’à parcourir les bords de cet ombre avec un
crayon. Il eft bien vrai qu’on peut faire * par ce
moyen* des portraits refTemblans* pourvu que la
perfonne qu’ on veut deffiner * fe trouve à la diftance
rèquife entre la chandelle & la muraille* &
fur-tout fi cette perfonne eft remarquable par le
contour de fon front * de fon nez & de fon menton.
Mais ce procédé étant groffier & connu de
tout le monde * nous n’en avons parlé que parce
ue nous nous propoferons d’enfeigner le moyen
e l’embéllir.
L ’art de faire les portraits a la Silhouette en minia*
ture * a la maniéré angloife * a l ’aide de la chambre
obfcure►
La chambre obfcure qu’on emploie à cet uflage
n’eft autre chofe qu’une boîte de bois ou de carton
* d’un côté de laquelle fe trouve un petit
trou.
Quand ce trou eft tourné vers des objets fortement
éclairés par la lumière du foleil ou d’un
flambeau* ces objets fe peignent avec toutes Ieur^
couleurs j fur le côté oppofé de la boîte.
Si au lieu de faire un petit trou* on en fait un ;
de deux ou trois pouces de diamètre * auquel on
adapte une bonne lentille de verre *: c’eft-à^dire *
un verre convexe de deux cô tés* les objets y feront
peint-s plus fortement* quoique-moins éclairés *
mais fi on place au milieu de la boîte un miroir
A B* incliné à l ’angle de 4 ; degrés* {fig. 1 1 * p i . 1
8, de Magie blanche * tome K I I1 des gravures,fûoxs
les objets extérieurs FG iront fe peindre à travers
le trou D * non fur le côté oppofé C * mais fur .
la partie fupérieure de là boîte ; par conféquent *
li vers le point E * on fait un trou auquel on
adapte un verre de Bohême* les objets fe peindront
en miniature fur ce verre * 8c feront plus
ou moins grands* félon que le tuyau à coulilfe* I
qui porte la lentille D * s’éloignera plus ou moins ?
du miroir AB j on n’aura donc qu’ à appliquer fur
ce verre un papier huilé * mince & tranfparent *
pour pouvoir fuivre facilement tous les traits &
les deffiner.
Les portraits à la Silhouette qu’on fait grands
comme nature, d’après le procédé cité dans l’ar-
ticle précédent * 'peuvent donc fe réduire à un
très-petit efpace fur le verre E* quand on les pofe
aux points FG ; mais fi * au lieu de pofer vers cet
endroit le portrait à la Silhouette en grand* on y
place l’original* on aura le plaifir de-voir fur le
verre & d’y deffiner des traits Sr des parties-qui ne
font pas exprimés dans le portrait à la Silhouette
ordinaire j favoir, les yeux * les oreilles & les
boucles dë cheveux.
Pour acquérir quelque goût dans cette partie *
je confeiile aux amateurs de s’exercer * pendant
huit jours* à deffiner la figure du roi * d’après un
louis. Il faut commencer par deffiner l ’oeil 8c les
autres parties* en lès marquant très-peu , pour
tpi’on puiffe* aubefoin, changer tous les contours
a volonté* fans que les premiers traits paroifTent,
il eft effentiel dé ne pas fe hâter* parcë qu’il s’agit
icrd’un ouvrage qu’ on vërra avec plaifir* s’ il eft
bien fait * fans avoir aucun égard au temps employé
à le faire.
H eft des amateurs qui deffinent paftablement
fans avoir appris le deffin * 8c fans avoir d’autre
jnoyemque beaucoup de patience* avec une chambre
obfcure * telle que nous venons de la décrire *
& un chaffis dont nous allons parler dans l’article;
lUivant.
Moyen fimple de deffiner un payfage d’apres nature *
dans toutes fes proportions * fans., favoir la perfpec-
tivç.
Ayez un chaffis quatre * d’environ deux pieds
e haut* fur autant de large ; que les quatre côtés
oient percés d’une vingtaine de trous placés à
ne égalé diftance. Faites pafifer des foyes dans
°us ces trous ^ pour qu’elles fe croifent en formant
de petits quarrés* comme dans la fig. 12*
pl. 8 * de la Magie blanche * tome V l l î .
Pofez * à une petite diftance du chaffis * un carton*
ou un morceau de bois percé d’ un petit trou
A* & regardez le payfage que vous vouiez deffiner*
à traversée petit trou 8c le chaffis. Tracez
fur le papier fur lequèl vous voulez deffiner* le
même nombre de quarrés qu’il y & dans votre
chaffis ; que les quarrés du chaffis 8c du papier
foient numérotés ae manière que les quarrés cor-
refpondans aient le même numéro. .Faites bieijt
attention dans -quel quarré du chaffis 8c dans
quelle partie du quàrré / vous voyez chaque
partie du payfage * 8c deffinez-la fur votre papier
dans le quarré correfpondant.
Si, dans un feul quarré* vous voyez une portion
du payfage qui denrande quelque détail, 8c
dont le deffin vous embarrafle * appliquez fur ce
quarré un petit quarré de même grandeur * fait
avec du fil d’arcnal & divifé en plufieurs autres
petits quarrés * avec des foyes qui fe croifent *
( voye^ le petit quarré B , fig. 12.) Divifez le quarré
correfpondant de votre papier en un égal nombre
de parties * 8c deffiçez dans chacune * ce que vous
voyez dans les parties correfpondantes au petit
quarré de fil d’archal. -
Moyen de réduire en petit un portrait en grand * & ré\
ciproquement * fans employer le pantographe.
On fait que le pantographe { fig. 13 * pl- 8 ibid. )
eft compofe de quatre règles ABCD * mobiles fur
les doux EFIH j lorfque cet inftrument eft fixé
fur une table au point G* 8c.qu’on parcourt les
divers traits & contours d’ un tableau avec un
ftylet mis au point IC * le crayon placé au point
B* marque fur le papier une efquifle du tableau
en petit 5 mais cet inftrument a l’inconvénient
d’etre inexaét* quand il n’ eft: pas parfait
dans fa. conftruétion * ou d’êtré un peu cher ,
quand il eft en cuivre * accompagnée de tous
fes ac.ceflcires j d’ailleurs * il ne peut produire
cpi’ un foible croquis du tableau* 8c fon ufage
étant" purément mécanique * il n’eft guère propre
qu’ à diminuer & corrompre le goût de l’artifte ,
en l’accoutumant à une nmple routine. Je peux
me tromper à cet égard* mais j’aimerois mieux
le moyen fuivant* précifément parce qu’il eft
plus difficile * c;eft-a-dire * parce qu’ il eft plus
propre à captiver l’attention * 8c à exercer le rai-
fonnement.
Je fiippofe que'jë veuille deffiner en grand le
portrait de Louis XVI * d’après un écu de fix
livres * j’applique fur l’écu un petit chaffis divifé __
en petits quarrés * comme dans la figure 14 * p l. 8
ibid.
Je divifé le papier fur lequel je veux deffiner
le portrait en grand * en un égal nombre de grands
quarrés, & dans chacun de ces derniers* je de$-