
auxquels on donne une vajeunarbitraire ,-uft fimplë
flambeau , par exemple , qu'on -éteindra ,o n qu’on
cachera fucceflîvement plus ou .moins de fois en
une- minute , exprimera telle ou telle lettre de
l'alphabet. Dans ce cas , il ne faut qu’environ une
demi-heure pour marquer toutes les lettres qui
feunent laconiquement un avis eflentiel , tel
que ceux-ci \ fuyc{ , car votre ennemi vous cherche.
Venez me voir pour éviter un grand, malheur. Le
correfpondant, à qui on envoie de pareils avis,
doit être attentif aux fignïux , à l'heure dont on
' eft convenu , pour écrire chaque lettre à mefure
qu'on la lui indique ; il peut fefervir d’un télef-
cope , ou d'une lunette à longue vu e , pour mieux
dîltinguer le lignai.
plus poffibîe de faire ufage des rufes'ordinaires?
Oh a bien raifom de'dire que l’amour donne
de l’efprit aux jeunes perfonnes. Thémire alloit
fouvent fe’ promener au fond d’un jardin 3"fur
;les bords d’ un ruilfeau qui portoit feS eaux en
ferpentant dans la plaine 3 jufques dans la cour,
& fous les fenêtres d ’un maître de penfion > père
de fon amant. Ah., dit-elle un jou r , en voyant
tomber des feuilles dans, le ruilfeau: , fi je pou-
: vois écrire fur ces feuilles tout ce que l’amour
m’infpire , elles pourroient peut-être bientôt,
| en paflant fous les yeux de mon amant , fixer
! un inftant fes regards, & le faire fouvenir de
t moi. Cette idée lui en eut bientôt fuggeré une
I autre > elle imagina d’enfermer une lettre dans
une petite boîte légère qu’elle abandonnerait au
courant dès eaux ; mais , cette boîte , dit Thé- -
m ire, pourra palier fous les fenêtres de Damon
fans être apperçue ; .eh bien , j’en enverrai plufieurs
Il eft même expédient que les feux fervant,
de fignaux noflurnès , ne' foient ainfi appqrçus
qu'à l'aide de quelque inftrument d'optique ; car
fi un troifième les appercevoit, il ne lui feront
pas impoflibléd’en pénétrer-le fens en employant -
les mêmes combinaifons que pour lire les écritures
en chiffres fans en avoit la clef.
Il eft vrai que , pour dérouter les efprits ,
©n peut ici . comme dans les- écritures cachées,
placer au milieu ou au commencement des mots
plufieurs lignes de nulle valeur ; mais ce procédé I
deviendroit peut-être un peu lo n g , nonobffant
quelques moyens d'abréviation qu il feroit facile
de mettre en ufage.
Si les deux correfpondans habitent^ des lieux
qui ne foient pas en vue 1 un de 1 autre , ils
peuvent, nonobffant cette polition , fe communiquer
leurs idées par différens moyens.
Je ne parlerai pas ici de ceux qui attachent des
lettres ou des billets au col d un chien-, d un pigeon
, o u de quelqu autre animal que l'inftinCt
reconduit au lieu d ou o n ia enlevé.
Je ne parlerai pas non plus du tuyau fouter-
rein qui peut (ervir en certains cas , & dans lequel
il fuffit de fouffler un pçu fort avec unfoufflet
<te forge , pour envoyer au loin une boulette
de liège à laquelle eft attaché un peti^écrit. Ce
moyen eft trop difpendieux , mais je crois devoir
citer ici les moyens de correfpondance fecret-
te , employés , il y a quelque tems , par un jeune-
hpmmé que j ’appellerai Damon , & par une jeune
démoifelle qui étoit enfermée dans un couvent par
ordre de fon tuteur j & 3 laquelle je donnerai le
nom de Thtmire.
5 peut-être, fur le grand nombre, il s’en
trouvera une qui parviendra à fon adreffe ; celles
qui tomberont en des mains étrangères ne pourront
point me faire connoïtre , parce que J e me
fervirai d’une écriture, que Damon connoît, 8>c
que le vulgaire ignore ; je ne lignerai pas mon
nom, mais Damon me devinera bien , parce que
je répéterai dans ma lettre le doux ferment que
lui feul a- reçu & qu’il n’ a reçu que de moi.
Elle avoit déjà je t é , dans îe^ ruilfeau , plufieurs
boîtes avec des lettres écrites en mufique,
mais elle cioyoit encore queDamon n’en avoit reçu
aucune.
Il n’eft pas étonnant, dit-elle, que Damon n ait
point vu ces boîtes , ou que les ayant vues ,
il ait négligé de les ramalfer ; il ignore qu’elles
contiennent une nouvelle intérelfante.
Alors elle imagina de jeter encore d’autres
boîtes dans le ruilfeau, mais d’y ajouter & de
coler par deffus une petite découpure de carton
pour attirer les regards", voyei fig, i 3 Vl - 8 j de
Magie Blanche tome VIII. des gravures. Damon ,
difoit-elle , m’a vu fouvent découper & deffiner
de pareilles figures > & , s’ il voit furnager celle-
ci , il ne poura guère s’empêcher de penfer qu elle
vient de moi.
Cette figure fe tenoit toujours fur la boîte
en fuivant le courant de l’eau, parce que la boite
avoit au fond trois ou quatre onces de fer ,
qui, lui fervant de left , Tempêchoient de Te renverser.
Les deux amans a voient déjà employé plufieurs
fois des perfonnes affidées qui, avoient reufli fous
divers prétextes & fous divers deguifemens a ta^re
parvenir des lettres de l’un à l’autre. Mais, les
•fuiYeillans avoient tout découvert 3 8ç il n stpiç
Thémire croyoit que toutes fes lettrés etoiertt
perdues , lorfqu’une religieufe lui apporta la ré-
ponfe. Quoi,, me dira-t-on, une religieufe .aura
porté la réponfe à une lettre d’amour quelle
auroit dû défapprouYer ? Oui -, ce fut ellé-meme
- - qui
«faî s'acquitta, de cette* 'oommiflionj mais il faut 1
tout dire , elle le fit fans le (avoir.
Ayant trouvé dans le jardin un papief de mufique
, elle fuppofa naturellement qu’il pouvoir
appartenir à^Thémire qui palfoit pour bonne mu-
Mcienne. Thémireen le recevant, connut bientôt
qu’ i l ‘n’y avoit qu’ à plier; le papier pour lè lire ,
en faifant difparoître les têtes des notes &
^approchant les queues •, d’une partie à -l’autre1;
ces queues devant être; figurées à leur extrémité
de façon qu’elles forment dés \lettre$< ( vçyeç fig.
9 ,pi. 1 1 rj de Magie Blanche (1 )) :■ Cependant elle
ne put comprendre, comment ce papier s’étoit
trouvé dans un jardin inaccelfible pour Damon
pour toutes les perfonnes dé fort fexe. -Ce
jardin , difoit r e l ie , eft entouré de hauts; édifices
, où aucun-étranger n’eft-admis lé bras-
le plus vigoureux ne.pourrait fuffire àjjetter une
pierre par-delfus avec une fronde.
Auffi ce n’ étoit pas d’une fronde , mais d’un
cerf-volant que Damon s’étoit fe r v i, pour faire
parvenir fa réponfe.' S'ôtant placé du côte du v ent,
il avoir élevé-£on cerf-volaht plus haut que les
maifons & les clochers..Là ficelle de Tinftrument
étoit accompagnée! d’un fil doublé qui tenoit une
lettré fufpèndue au cerf-volant par une petite poulie
, fig. 3 f pl. 81, de Magie Blanche :tce fil étant
fimple , & par conféqueht un peu plus foiblë au
point .1 près de la poulie , fe caffa dans.cet en-,
droit quand on le tira par l’extrémité oppofée..
Alors la lettre détachée du cerf-volant, tomba
directement dans le jardin , parce qu’on y avoit
attaché une petite: pierre qui l’empêcha d’être emportée
par le vent.
Ce n’eft pas ici une hiftoriette faite à plaifir; Ôn
pourroit en conter de plus merveilleufes, mais
elles feroient peut-être moins vraies que celle-
ci. J’ai connu moi-même les perfonnes, & j’ ai
vu le lieu de la. fcêne; je peux même afliirer
que les. lieux étpient difpofés de manière que
les deux amans auroient pu correfpondre d’une
manière plus fûre & plus abrégée. Les deux lieux
qu’ ils habitoient -étoient , à la vérité , féparés
par une montagne. ; mais il y avoit au midi une
colline , au haut de laquelle étoit une chapelle
qUe Damon & Thémire p.ôuvoientàppércevoir de
leurs chambrés; la montagne & la colliné éto'ient
à peine éloignées d’un mille’j & fi , dans la chambre
A , qui étoit éclairée par le folëil à midi Jfig 4,
ibid. 3 Damon eût eu une grande glace pour réfléchir
les lavons du fôleiT fur la chapelle dont le
mur B étoit a l’ombre, parce qu’ il étoit tourné
(1) La figure repréfente feulement les note s. Le
leéreur devant fuppléer à l’arrangement des figures que
les queues doivent avoir pour former dç-s lettres dans
leur reprochement.
Amufemens des Sciences.
1 vers le nord , ce mur: aürôit pàrutéclairé dans le
îtiêrne- înftànt ; \>n< auroit don'e pufj'en fermant?
J a fénêtre , ou en tirant le ridëaufur lé miroir y
! faire difpàroîfcre cetté1 lumière'‘plus1 qu rn'éins de»
fois par minute, pbür mârqlief1 chaque lettre de;
l’alphabet, comme dans les fighaüx noCturnbsq
Cette lumière s’éciipfânt & répàroiffant à‘chaque
inftant, auroit pu être remarquée de la maifoti G'
où étoit Thémire ; Cette -autre! maifôri étoit d’ail1 •
| Wurs • affiez près -de la chapelle pour qu’on pût
I faire réponfefiur le même mur, en fe fervant d’une1
! autre grande ^ladè.
‘ Nous ne Terminerons pas qet article fans pbfer,-T
; vçr ;qpe,.le cerf-volant a.-fervi plus d’ uhè fois;
j à effrayer pendant la, (npft ’ les * habitaris d’up .vil-,
la,ge. Unfïlahterne,fou.rjdeJttaèh.ée|a;u cerf-volant ))
comme da lettre dont nous ayonV parlp /• s'ouvres
8ç (ejférmé.jà.l’aide d’un fil. Par; ce moyen, on
fait pàrottre’ enTair une lumière, qui difparoit.âut’
commandement cl’une perfpnne^ ppuryp que Iç fil,
fait .entre le s f maijtîs d'un compère. ; 1
' . . ’ ' ( Decremts ). ‘
. ( Voyè^ a l'article ÉCRITURE ),
_ $ÏRÉNE SA VÀ îkTE » ( j^oye^ à l'article Ai»
SOLÈIL HYDRAULIQUE 3 ~jivoye% Hydraulique
)-. JJ.
1 ; SOLEIL LUMINEUX 3 , ( voye^ Électrici-
SONP ( Expériencë- & ' théorie du ) ( voyez-
| Acoustique dans ce di&ionnaire ).
! SOUSTRACTION MERVEILLEUSE
Escamotage ). '
, SOUSTRACTIONS ABRÉGÉES. ( Voye^
’ Arithmétique ).
| -STATUES PARLANTES. La Mécanique peut1
' bien , par le1 moyen de leviers , de poulies , de
cordes, de fouffiets , animer, pour ainfi d ire,' un
; automate au point même de lui faite.rendre dé£
fons relie a donné fes preuves en ce genre ; mai»
lui faire articuler des paroles, c e t effet eft au-
deffus de fes forces , & qui plus eft 'au-defihs -de
l'intelligencê humàinel 11 a pa‘ru ;, il à qùelqiie$
années, à Paris ùn homme qui faifôit voit un Bac-
chus, de grandeur naturelle, affis fur un tonneau,
qui prPnon'çôit toutes les lettres de l’alphabet-Sc
quelques mots : le preftige cbflfifto'it en un enfant
qui étoit caché dans ce tonneau, & qu’ on avoit
ftylé à prononcer toutes les lettres d’une manière
extraordinaire , afin de faire prendre' le changé.’
On peut encore, fans>grande forcelle'rië, cOnP
i truire deux figures placées aux deux côtés