
le dernier mot de la première page & le dernier de
la cinquième ligne finiroient par am 3 as ou a t3 ce
qui arrive rarement ; il paroît doncplus naturel de
nippofer que ces deux mots fi ni fient par al , èc
dans le cas , ce ferpent exprime un l. Le dernier
mot de la cinquième ligne, qui commence par a &
finit par al, & qui a fix lettres ne peut pas êtteA n n i-
bai ou Afdrubal3 parce que ces aeux mots ont plus
de fix lettres $ ce né peut pas être non plus le mot
amical3quoique celui-ci n’ait que fix lettres comme
celui dont il s’agit * parce que le mot en queftion
ayant Tes trois dernières lettres qui feules forment
un mot au bas de la page., fi le mot dont il s agit
étoit amical, le dernier mot de la page feroit cal
qui ne lignifie rien j il eft donc plus naturel de fup-
pofer que ces deux mots font mal & animal. Par
ce moyen je connois les deux voyelles a 3 f , &
les trois confonnes l ^tn3 n- La voyelle e3 (exprimée
par la tête du profil) n’eft pas plus difficile a
connoître 0 parce que c’eft le ngne le plus multiplié.
Ces.fix premières lettres conduifent facilement
à la connoiflance des autres dans les mots
©ù les connues font combinées avec des inconnues
; par exemple , le mot de cinq lettres qui
finit la quatrième ligne & commence la cinquième
eft bien facile à lire ; car., puisqu’on y voit la
lettre / (exprimée par un verre à patte ) précédée
& fuivie d’une même confonne 3 il eft évident
que cette confonne ne peut être une des fuivantes
b 3 c j d j ƒ , g 3 &c. parce qu’ alors le mot finiroit
par bib3 cic 3 did 3f i f , gig , &c. ce qui n’arrive
point en françois ; donc cette confonne ne peut
être qu’une n o u u n î , c’eft-à-dire que le mot finit
par nin ou par tit ; mais le mot ne peut pas
finir par nin comme bénin 3 parce que je n’y vois
pas la lettre n que je connois déjà > donc il finit
par tit 3 & comme ces trois lettres font précédées
d’ un é que je connois , comme d’ailleurs le mot
-eft de cinq lettres , il s’enfuit de-là que c’eft le
mot petit.
Je ne crois pas devoir m’étendre davantage
fur ces raifonnemens qui pourroient être infuf-
fifans pour certains le&eurs, fuperflus pour d’autres
8c faftidieux p.our^tous > j’avertis feulement
que l’art de déchiffrer eft infiniment plus difficile
quand le chiffre eft à double c le f , c’eft-à-dire,
Iorfqu’ on y a inféré des cara&ères inutiles auxquels
il ne faut-pas faire attention dans la le&ure ,
ou quand on a changé d’alphabet à chaque m o t,
pour que chaque lettre fût exprimée fucceflivement
par differens Jîgnes,
Des fignaux.
Il eft une autre manière dé fe communiquer;
réciproquement & fecrettement fespenfees à des
diftances même éloignées , par le moyen des fignaux
y celui dont on donne ci-après la description
, peut être employé indifféremment le jour
ou la nuit j il eft fort fimple ,'en ce que fix figu*
res différentes, fuffifent par leurs diverfes polirions
, pour exprimer les. vingt lettres les plus
ufitées de l’alphabet (1) : on peut fe fervir de ces
fignaux à. la diftance 4e deux °.u tr0^s. lieues , &
même fort au-delà , félon la difpofition où l’on
fe trouve pour les placer. Cette invention peut
aufli avoir fon utilité dans des circonftances importantes
où l ’on voùdroit donner des avis dans
des endroits où il ne feroit pas poflible d’aborder.
Etant placés en nombre dans toute l’etendue d’un
royaume , il feroit facile par leur moyen de faire
parvenir en très-peu de tems des avis ou des ordres
dans toutes les provinces, d’annoncer les
grands événemens , & généralement tout ce qu’il
feroit important de faire connoître promptement
8c fecrettement.
Nota. Comme on ne s’eft propofé dans cet ouvrage
que des objets d’amufemens, on n’appliquera
ici ce fignal qu’à l’entretien fecret que de-
fireroient avoir entr’elles deux perfonnes éloignées
de quelques lieues 5 d’ ailléurs , cette def-
cription fuffira pour faire connoître de quelle manière
il faudroit l ’employer pour la faire fervir à
des objets d’utilité.
Maniéré de s entretenir fecrettement a des défiances
éloignées.
Faites faire les fix chaflis quarrés & couverts
de carton A . R., C , 1) , K , i , ( fig- q . pl. i
Traits' occultes ou trompeurs ) ; donnez-leur ua
pied & demi pour la longueur de chacun des
côtés ou même davantage 3 fi la perfonne avec
laquelle vous voulez vous entretenir , eft éloignée
de vous de plus d’une lieue.
Découpez fur chacun de ces fix chaflis les lignes
qui y font défignés ( wyep jig. première^ -, pl. z ) ,
&: couvrez cette partie découpée d'un papier
très-mince & huilé.
Défignez aufli fur chacun des côtés de ces fix
chaflis . .les vingt lettres de l’alphabet j comme
il eft indiqué.
Ayez un autre chaflis A b C E). {fig. 4. même
planche k \ qui fort ouvert en È , & fur lequel ■
foient ajuftées haut & bas les deux doubles cou;
iliffes' A B & C D 5 entre lefquelles doivent couler
de tous (eu$, les chaflis découpés j ci-devant
^décrits.
' Placez ce chaflis A B C D , dans un endroit
élevé , d’où il puifle être apperçu de la perfonne
avec laquelle vous defirez vous entretenir, »-
rif Toutês^lcs lettres de. l’alphabet pouvant être
léfignèes par «s fix chaflis , cela abrège beaucoup
’opération.
&
ouëfte doit auffi avoir de fon côté un femblable
chaflis & fix cartons également difpofés.
Avez chacun une lunette de deux à trois pieds
de long, ou un telefcope de 6 à 8 pouces,
monté fur fon pied , & qui foient fixés recipro-
euement vers les chaflis A B C D.
" chacun des fignes indiqués fur ces fix tablettes,
pouvant prendre quatre dilpofitions , eu égard
aux diverfes manières de les placer entre les cou-
lifles A B & 'C D , du grand chaflis A B Ç D , il
en réfulte qu’ils fuffifent pour indiquer les lettres
de l’alphabet, comme ile fta ifé de voir par la
fig. cinquième de cette même planche , ou leurs
différentes polirions fe trouvent toutes réciproquement
indiquées.
11 fuit aufli, que fi on place derrière ce grand
chaflis, vis-à-vis l’endroit E , & à un pied de
diftance, une forte lumière, le figneijndiqué fur
le chaflis qu’ on placera en F,'paroîtra dès-lors
très-lumineux, 8c pourra être facilement 8c très-
diftiri&ement apperçu, au moyen de la lunette
pu télefeope que celùi avec lequel on veut communiquer,
dirigera vers cet endroit, comme il
a été dit ci-devant.
On placera fur le chaflis A BGD , (fig. 4. ) celui
des fix chaffis * où fe trouve le ligne qui exprime
la première lettre de l’avis qu’ on veut donner,
& on le laiffer^ en cette place, jufqu’à ce que
la perfonne avec laquelle on s’entretient, a i t ,
par un fignal convenu, fait connoître qu’elle eft
préparée à examiner les fignaux. Alors on placera
fucceflivement les chaflis dans la difpofition né-
célfairé pour lui indiquer tous les fignes qui défirent
chaque lettre aé cet avis qu’on doit avoir
écrit d’avance fur un papier. On obfervera de
laifler un intervalle de temps fuffifarit, entre le
changement des chaflis, afin que celui avec lequel
on s’entretient, ait le temps de remarquer & de
trariferire à chaque figne la lettre qu’il indique ,
ce qu’il peut faire, connoître aufli par quelque
fignal.
« II eft aifé de concevoir 3 que, fi on vouloit
fe fervir d’un pareil fignal pour faire paffer un
avis à une grande diftance, il faudroit premièrement
placer des fignaux femblables entr’eux ,
fur les haut urs les plus à portée ; deuxièmement,
afin de les faire paner avec promptitude, il con-
viendroit d’avoir à chacun de ces endroits, deux
fignaux, l’un pour recevoir l’avis donné, & l’autre
pour le tranfmettre de diftance en diftance } ce
qu’on deyroit faire, fans attendre que dans chaque
endroit l’avis eût été reçu en entier..
Il feroit même efîentiel de les placer dans une
efpece d’enfoncement fuffifant, pour que ces fignaux
ne puiffent être apperçus que de ceux qui.
feroient chargés des les tranfmettre.
Ecriture myftérieufe par un ruban.
Les deux perfonnes qui. font en correfpondance
fecrétte doivent avoir chacune une règle divifée
& marquée /g. 2 , pl. 1 0 , de Magie blanche , tome
8 des gravures.
Celui qui voudra écrire a l’autre fe fervira d’un
ruban, d’une ficelle ou d’ un fil qu’ il fixera aux
deux extrémités de là règle, aux deux endroits
marqués par des points vers le point <2 & le point
Z-j alors il marquera fur le ruban ou fur le fil,
foit par un noeud , foit avec de l’ encre , la première
lettre qu’il voudra indiquer ; enfuite il portera
à l’extremité de la règle vers le point a le
noeud ou la marque qui exprimera première let-'
tre j & le fil ou le ruban étant toujours tendu
vers l’extrémité Z , on marquera demême la fécondé
lettre du difeours qu’on veut annoncer.
On continuera de même jufqu’ à ce qu’on
ait marqué par des noeuds ou par des taches d’encre
toutes les lettres dont on a befoin.
Le correfpondant qui reçoit le fil ou le ruban
lira facilement cette fingulière lettre en appliquant
le fil ou le ruban fur une règle pareille, &
en écrivant fucceflivement fur le papier les lettres
indiquées fur la règle par les noeuds ou les taches
d’ encre.
Nota. Deux perfonnes qui ne veulent pas fe
donner la peine de faire de pareilles règles peuvent
tout nmplement fe fervir d’ un pied-de-roi 8c
prendre différentes longueurs du ruban pour exprimer
chaque lettre j par exemple, un demi-pouce
pour la lettre a , deux demi-pouces pour là lettre
b 3 &c. ; mais , fi on vouloit, en fe fervant de
deux pieds-de-roi faire une lettre indéchiffrable
pour ceux même qui connoiflent ce moyen »d’écrire
, il faudroit convenir d’indiquer chaque lettre
par un nombre de pouces qui ne correfpondîf pas
au rang que la lettre occupe, dans l’alphabet j par
exemple, marquer le c troifième lettre de l’alpna-
b et,non par des noeuds éloignés de trois demi-
pouces, mais de. fept à huit. Pour cela, il feroit bon
d’avoir les lettres arrangées de cette manière avec
des chiffres correfpondans au nombre de demi-
pouces qui expriment chaque lettre :
n r v q k i o m h f t f u x y
I 2 3 4 J 6 * 7 8 ; 5) 10 I I 12 13 14 15
l e a d c £ b p ' g.
l 6 17 l8 Ip 20 21 22 23 24. t
S Au refte, cette manière d’écrire, quelque compliquée
qu’elle paroiffe & quelque difficile qu’elle
foit à déchiffrer, ne feroit cependant pas indéchiffrable
pour celui qui n’en auroit pas la c le f,
c’eft-à-dire, qui n’auroit point les lettres numérotées
comme ci-deffus 3 il faudroit donc, dans