IVom, Si quelqu’un Soupçonne qu’on a efcamote J
le clou dans le piilolet , on protcfte contré Tes I
foupçons , & on le prie de revenir le lendemain
pour voir le contraire ; alors on 'lui préfente un
piltolec j dont on démonte toutes les pièces ,
pour faire voir qu’ il, n’y a aucune préparation;
en le fait charger avec un c lo u , qu'on tait marquer
par une perfonne d’intelligence , ou on le»
montre à plufieurs perfonnes , en oubliant à def»
fein de le faire marquer. Dans ce cas , la carte fe
trouve çiouée avec une autre clou ; mais pour
persuader à la compagnie que c’eft le même ,
on allure hardiment que le clou a été remarqué
par pluiieurs perfonnes , & on invite les fpec-
tateurs à venir le reconnoïtre.
Voyez; U représentation de ce tour (fig. i . pl,
l tic la magie blanche dévoilée tome V \ i l , des
gravures ). ( DecREM-PS ).
Faire J'ortir une fouris au quelqu autre chofe d un jeu
de çartes.
Avez un jeu dont les cartes foient collées les unes
aux autres par leur bord,mais qui foient vides dans
le milieu en façon de coffre. Il faut que ce coffre de
cartes foit couvert par-deffus d’une carte entière,
collée tout-autour aux cartes inférieures qui forment
le coffre 5 8e amdeffus de cette carte qui fert.
de couvercle au coffre, il en faut cinq à fix autres;
entièrement détachées , iefquelles vous remuerez
pour donner à croire quec’ëft un jeu complet que
vous tenez entre les mains. Il faut enfuite que le
coffre fpit garni en deffous d’une carte entière ,
qui lui ferve de fond, 8e que n’étant collée aux
autres çartes du coffre que par un feuî de fes côtés,
prête aifément fes autres cotés 8e cède au moindre
poids qui feroit deffus. Enfin, il faut que cette
cartg de deffous foit comme une porte qui s3ouvre
8c fe ferme aifément. Ayant un jeu ae cartes
ainfi préparé , vous ouvrez le coffre ; & après y
avoir infinué une fouris ou bien quelqu autre
chofe, vous le fermez aufli-tôt prenant bien garde
de tenir toujours la carte de deffous avec la main,
afin qu’elle ne fe meuve point. Vous dîtes enfuite
à quelqu1 un d'ouvrir fes deux mains 8e de les rapprocher
l’une de l’autre ; & lui ayant mis fur les
mains le jeu, vous dîtes que vous avez la vertu de
métamorphofer le jeu de cartes, en quelque chofe
d’extraordinaire , 8c pendant que vous lui tenez
quelques propos ppur l’amufer, vous faites fem-
plant de chercher de la poudre dans votre gibe?
ç iè r e , 8c dans le même inftant prenant le jeu
par le milieu vous F emportez aufli-tôt 8c le jettez
dans votre gibecière. Comme la carte qui eft defr
fous, s’ouvre par le poids de la fouris, il s’enfuit
que la fouris doit refterfur les mains de celui qui
çroyoit auparavant tenir un jeu de cartes.
Peviner une carte penjïe par quelqu'un m écrivant
a l'avance tin numéro quelconque
Towt l’appareil de ce tour çonfifte dan? une
combinaifon mathématique, 8c voici comme il
faudra s’y prendre pour réuffir.
Vous prendrez un jeu de piquet, que vous
prçTenterez à une perfonne de la compagnie
en lui recommandant de bien battre les cartes *
8e de les faire battre eucore par qui bon lui
femblera : vous les ferez couper enfuite par plu»
fleurs perfonnes ; puis vous proposerez à quelr
qu’un de la compagnie de prendre le jeu , de
penfer une carte, dé s’en reffoiivenir, ainfi que
du numéro où elle fe trouvera placée, eh comptant
une , deux , trois, quatre ^ 8çc. jufques &
compris la 1 carte penfée. Vous offrirez de paffet
dans une autre pièce pendant que cette opération
fe fera , ou bien de vous faire bander les
yeux , en aflurant à la compagnie que vous annoncerez
à l’avance, fi l’on fouhaité, le numéro
où devra fe trouver la carte penfée.
Dans la fuppofition où la perfonne qui pen-
fera la carte s’arrêtera au numéro 13 , & que
cette treizième carte foit une dame-de-coeur.
Suppofant encore que le nombre que vous
aurez marqué à l’avance foit le numéro 24, vous
rentrerez dans la falle fi vous en êtes fo r tio u
vous vous ferez ôter le mouchoir , fi fon
vous a couvert les-yeux j £e fans faire aucune
queftion à la perfonne qui aura penfé la carte,
vous demanderez feulement le jeu de cartes,
fur lequel vous poferez le nëz , comme pour
le flairer; puis portant les mains derrière le
: dos avec le je u , ou lès cachant fous la table,
vous retirerez de deffous le jeu vingt^trois cartes,
c’eft-à-dire une de moins que le nombre que vous
avez tracé à l’avance ; 'vous placerez ces vingt-
trois, cartes fur le refiant ; vous-«bfervserez de
prendre garde- d’en mettre' une de plus ou une
de moins, ce qui vous empêcheroit de réuffij.
Cela fa i t , vous remettrez le jeu a la perfonne
qui aura penfé la carte , en. lui recommandant
de comptér les cartes en prenant 4e deffus le jeu,
à partir du numéro de la carte penfée. Sa carte
étant la treizième, il devra cqmmencer à compter
quatorze , & vous l’arrêterez quand il nommeta
vingt-trois, en l’avertiffant que le numéro que
vous avez défigné eft lé numéro 24 , 8e que con-
féquemment la vingt-quatrième carte qu’il va
le v e r , fera la dame*de*coeur 5 ce qui fe trouvera
jpfte,
Çqmbinaifon pour deviner, dans un jeu entier coin*
pofé de cinquante-deux cartes , combien de points
porteront les cartes qui fe trouveront fous chacun
des paquets qui auront été faits par une perforait
de fa compagnie.
Le jeu ayant été mêlé par une ou pîufieurs
erfonnes , vous le ferez couper encore par qul
on vous femblera > 8e autant de fois qu’ il vous
Vkiiz. | S N ; ■ I ■
Puis vous chargerez une perfonne de l’affem-
blée de compdfer les paquets de cartes qui tous
doivent completter le nombre de treize , en partant
de la première carte .qu’elle lèvera.
Supposons que. cette première carte foit un
neuf, laluivante comptera dix , & ainfi de fuite
jufqu’au nombre' treize; par conféquent ce premier
paquet fera compofé de cinq cartes ; c i y
.&•. §i la carte qui fuit eft un as, l ’as ne devant
iompterque pour un, le fécond paquet fera
:donc compoje de, treize cartes ; c i , . . . . . 13
' Suppofant la carte fuivante commencer
par une figure ou un d ix , cartes de même
valeur, pour aller jufqu’au nombre t r e iz e ,
ce troifièaie paquet devra contenir ,quatre
cartes ; c i , . . . ’ . . . . . . . 4
Si celle qui fuit eft un cinq , pour com-
pofer le quatrième pa'qùet, il faudra neuf
cartes ; c i , . . . . . . .. . , ; . 9
Si la carte fiïivantè eft un fept, le cinquième
paquet fera compofé de. fept-cartes-; ■
•ci >.-• • * :*•--• • - • - • - • • . . . 7
Si le fixième commence par une figure, il
y aura qiiatre cartes ; ci , . 4
Le feptième, pouvant commencer par un
huit, fera compofé de fix cartes ; c i , . . 6
' Le huitième paquet ne peut avoir lie u , à
moins qu’il nè commence par un dix ou une
figure, puifqu’il ne refte que quatre cartes
pour compofer le nombre total des cartes ,
qui eft de cinquante-deux ; c i , . . , . 4
T o t a l .................. ... yi
Dans la fuppofition donc où ce huitième paquet
commenceroit par un dix ou une figure , ce qui
revient au même , il né refteroit point de cartes,
& vous auriez huit paquets.
S 11 commençoit par une autre carte quelconque
n’en pouvant point compofer lè nombre!
treize, il refteroit quatre cartes , qu’il faudroit
etaler fur la table, fans les découvrir.
Pour parvenir à connoître le nombre des points
contenus fous chacun des paquets , foit qu’ils
foient au nombre de huit, foit qu’ il n’y en ait que
tept, & qu’il refte quatre cartes ; voici la maniéré
4 opérer.
Sans toucher aux cartes , vous feparèrez en
.vous-meme quatre tas , & vous multiplierez tacitement
par 14 les tas reftans, foit qu’ils foient au
nombre de quatre, foit qu’ il n’y en ait que trois.
Dans le premier cas , vous, direz dbnc à part
'Vous^î 4 fois 14 font 56 ; puis vous ajouterez a ce
n«mbre de .56 un point pour chac-un des paquets,
■ dmufemens des Sciences.
que vous'aurez mis à part en vous-même , ce qui
formera le nombre de 60. En faifant retourner
les 8 paquets & faifant compter le nombre des
points que portera chacune des cartes de deffous,
vous devrez trouver 60., en obfervant de ne.
compter les as que pour 1 point, de compter
les figures pour 10.
S’il n’y a que 7 paquets , il vous reftera 4 cartes';
vous‘en- mettrez toujours 4 à part en vous-
même, puis vous multiplierez les 3 paquets reftans
, .par J4 ; 8c vous direz tout pas : 3 fois 14
font 42 3 & 4 , pour lés 4 paquets mis à part, font
46; à quoi vous ajouterez pareil nombre de 4 ,
pour les 4 cartes qui vous refteront, ce qui formera
le nombre de yo. Il devra donc fe trouver
f ous les 7 paquets en les retournant le -nombre de
> v '
Si par hazard chacun des paquets commençoit
par un as , ce qui pourroit arriver, il n’y auroit
pour lors que 4 paquets , 8c comme ce feroient
les 4 as qui fe- trouveroient deffous, il n’y auroit
que quatre points.
S’il arrivoit encore Ique 3 paquets commen-
çaffent chacun par un a s , cela, abforberoit 39
cartes ; il feroit poffible pour lars qu’il n’y edt
que 4 paquets en totalité, & qu’il reftât quelques
cartes .--il faudroit alors fe contenter de compter
autant de points que de paquets; à quoi vous
ajouteriez un point pour chacune -des cartes -qui
vous refteroient, ce qûi vous produiroit infailliblement
lé nombre juftedes points que porteroient
les cartes qui fe trouveroient fous lès'4 paquets
retournés. |
Déterminer la penfée de. quelqu un 'à en Vaffùrànt que
Von écrira d’avance fur un papier ce que comportera
le tas de cartes qu elle choifira fu r les deux qu on
aura placées fur la table.
Il faudra prendre un c’ertain nombre de cartes ,
dont vous ferèz deux tas en obfervant que dans
un il ne fe trouve que 2 ou 3 fe p t , 8c dans l’autre
7 cartes, toutes figures ; vous demanderez une
plume 8c de l’encre, 8c vous écrirez fur un morceau
de papier les 7 ; vous retournerez ce papier
pour qu’on n’apperçoive pas ce que vous aurez
écrit ; puis.vous direz à la perfonne de faire fon
choix. De telle façon qu’elle choififfe, votre numéro
fera.bon , puifque fi c’eft le paquet le plus
gros , vous lui montrerez votre papier fur lequel
æft én écrit les 7 ; vous lui recommanderez de
compter le, nombre de cartes contenu dans le paquet
qu’elle a choifî , elle en trouvera 7 , ainfi
que vous .Fautez défigné. Gela lui paroîtra étonnant
, ainfi qu’a toute.l’affemblée .* mais on reviendra
facilement de fa furprife, quand , relevant
l ’autre- paquet, vous ferez voir qu’il'n ’y a
deffous que.des.-7:, 8c que par conféquent tel paquet
qu’elle eût 4 h o iii, .vojtre nombre défigné