
C ’eft pourquoi , pour avoir une divifion exaêle
du temps par ce moyen / il faut faire une marque
à la circonférence du barillet} après quoi ,
ayant monté la machine au plus haut 3 & l ’avoir
ojfpofée de manière que la marque en queftion
îoit au plus haut du barillet » vous aurez une
bonne montre , avec laquelle vous marquerez 3
endant une révolution entière 3 les points des
eures écoulées. II faut faire enforte que ce nombre
d’heures foit un nombre entier , comme 1 3
4 j 6 , & c j & y pour cet effet , retarder ou
accélérer le mouvement de la machine jufqu a
ce que Ton ait atteint cette précifion ; fans quoi
en pourra fort bienTe tromper de plufieurs minutes
peut-être d’un demi-quart d’heure. On
verra plus bas comment on peut accélérer ou retarder
ce mouvement.
Enfin 3 lorfqu’on remontera la pendule , il
faudra avoir attention que l ’efheu , étant placé
contre la première divifion 3 la marque faite au
barillet foit dans la même pofition : fans quoi * je
le répété 3 il nè faut compter fur l’heure, qu’à -
plufieurs minutes près. Voici maintenant quelques
obfervations utiles ». relativement à cet,
objet.
Il eft de . toute néceflité qne l’eau qu’on emploiera
foit diftilée »■ fans quoi elle contractera;
bientôt des vices qui lui feront obftruer les trous
par lefquels elle doit couler 3 & la, machine s’ arrêtera.
t«
II. La matière la plus propre à faire le barillet
de ces montres 3 eft For » ou l’argent » ou » ce
qui eft moins coûteux 3 le cuivre rouge bien étamé
*n dedans 3. ou enfin l'étain.
III. Cette machine eft fujette à aller un peu
plus vite en été qu’ en hiver ; c’eft pourquoi il
eft à propos de la régler de temps en temps » &
.de la retarder ou accélérer. Pour cet e ffe t, il
eft bon de lui ajouter un petit contre-poids (j%.;
5 » fl. 7 3 .) tendant à la faire rouler en dehors.'
C e petit contre-poids doit être en forme de feàu,
te de quelque matière légère , enforte.,.qu’on'
puiffe le charger plus ou moins » au moyen de
petits grains-de plomb. Veut-on accélérer la machine
» on y ajoutera un » ou deux » ou plus
de grains ; veut-on la retarder 3 on en ôtera ;
ce qui fera beaucoup plus çomniode que d’ajouter
de l'eau pu d’en ôter.
IV . Il faut que l’endroit de Finfertion de Fef-
fieü dans le tambour foit hermétiquement clos
fans quoi l ’eau s’évaporera peu à peu » la machine
retardera-continuellement » & enfin s'aré
üêtera.
V . ‘ Avec toütès ces ' précautions ». il eft aif4
de jfentir qu’une machine de cette efpèce eft plus;
curieufeque propre à mefnrer le tempe avec pré-
«ifion. Cela peut être bon dans la cellule d’un
religieux 3 ou dans.un cabinet decuriofîtésmécha.
niques j mais l’aftrobomie n’en fera certainement
pas ufage.
Comment 3 dans une balance » des poids égaux plaasa
quelque défiance que ce foit du. point d'appui 3 fe tiennent
en équilibre•
Faites un chafhs quarré » tel que DEFG ,
5 * 7 j amufemens de méchanique ) de quatre
petites règles de bois tellement affemblées, qu’elles
puiffent fe mouvoir librement fur les angles
enforte que ce chaflis puiffe paffer de la forme de
reétangle à celui de parallélogramme 3 comme
e ƒ g d. Les longs côtes doivent être environ
doubles des autres. Dans le montant perpendiculaire
EC , de la groffetrr convenable » eft pratiquée
une fente , dans laquelle eft inféré ce chaf-
fis , de manière qu’il foit mobile fur les deux
points I » LÏ 3 où il eft attaché au montant perpendiculaire
par deux petits axes j enfin les petits
côtés ED 3 FG font traverfés chacun par une
pièce de b o is , telles que MN » KL » qui leur
font attachées fixement j le tout eft porté fur un
pied tel que A B.
Maintenant » qu’on fufpende le poids P au point
M , qui eft preique à l’extrémité du bras M N,
la. plus éloignée du centre ou des .centres de
mouvement : qu’on fufpende le poids Q égal au
prenfer 3 d’un point R quelconque de l’autre
bras KL » plus près du centre» &: même en dedans
du chaflis : ces deux poids fe-feront toujours
équilibre » quoiqu'inégalement éloignés du
point d’appui ou de mouvement de cette efpèce
de balance'} & ils y relieront aufîi » quelque
fituation qu’on donne à la machine ^ comme
edfg.
La raifon.de cet effet » qui femble d’abord contredire
les principes de la ftatique , eft cependant
affez fimple } car deux corps égaux font en
équilibre » lorfque la machiné a laquelle ils font
fufpendus étant fuppofée prendre quelque mouvement
» les defeentes de ces deux, poids font
égales & femblables; Or il effaifé de voir que
cela doit néceffairement arriver i c i , puifque les
deux poids» quelJé que foit leur pofition » font
néceffités à décrire des lignes égales & parallèles.
On voit atifli avec facilité que, dans une pareille
machine, quelle que foit la pofition des .poids le
long ‘des bras MN» KL » c’eft la même cHôîe que
s’ils étoient fufpendus du milieu des petits côtés
du chaflis mobile». ED » FG. Or » dans ce dernier
cas» des poids égaux feroient en équilibre j.donc»
&c.
Confiruftion d’un anémofeope & d’un anémomètre»
Ces deux machines» qu’on confond vulgaire-
ment » ne, font pourtant pas la même chofe. L’aneiHofcope
eft celle qui fert à reconnoître la direction
du vent 5 ainh » à proprement parler » une
girouette eft un anémofeope. On entend au refte*
ordinairement par-là » une machine plus compofée »
& qui marque fur une efpèce de cadran » foit intérieur
» foit extérieur à une maifon » la direction
du vent qui fouffle. Quant à l’anémomètre » c’eft
un inftrument qui fert à marquer non-feulement la
dire&ion » mais là durée & la force du vent.
Le mécanifme d’ un anémofeope eft fort fimple.
Qu’on imagine une girouette élevée au-deffus du
comble d’une maifon» ( fig- 7 , p l- 7 ) & portée
fur un axe qui » traverfant le to it , s’appuie par fa
pointe fur une crapaudine } le.mouvement doit en
être affez facile pour obéir à la moindre impulfion
du yent. C e t axe vertical porte une roue dentée »
horizontale » à dents pofées de jchamp} & cette
roue s’engrene avec une autre précifement égale
& verticale » qui eft attachée à un axe horizontal»
lequel porte à l'on extrémité l’aiguille d’ un cadran.
Il eft vifîble que la girouette ne fauroit faire un
tour» que l’aiguille ci-deffus n’en falfe un préci-
fément. Ainfi, fi l’on fixe la pofition de cette aiguille
de manière qu’elle foit verticale quand le
yent eft nord , &: qu’on obferve dans quel fens
elle tourne quand il paffe à l’oueft, il fera facile
de divifer le cadran en, fes." trente - deux airs de
vent. ’
On peut aufli fe procurer affez facilement un
anémomètre.» s’ il, n eft queftion que de mefurer
l’intenfité ou la force du vent. En voici un que
nous propofons. La figure huitième repréfente encore
une girouette- attachée fixement à un axe
vertical. Tranfverfabmentau plan de la girouette»
eft fermement implantée une barre de fer horizontale
» AB » dont les extrémités recourbées à
angles droits/'fervent à foutenir un efheu horizontal
» autour duquel tourne un chaflis mobile
ABCD, d’ un pied de hauteur & d’ un pied de largeur.
Au milieu du côté inférieur de ce chaflis »
foit attaché un fil de foie délié & affez fort » qui
paffe fur une poulie adaptée en F » dans une fente
pratiquée.dans l’axe vertical» d’où il defeend le
long de cet axe jufques dans l’étage au-deffous du
toit. La diftance G F doit être égale à GE. Le
bout de ce fil foutiendra un petit poids » feulement
fiiffifant pour le tendre. Quand le chaflis » que la
girouette préfèntera toujours directement au vent »
oftfouleve» ( & il le fera plus ou moins» fuivant
la force du vent ) , le petit poids ci-deffus fera
aufli foulevé » te marquera» contre une échelle
appliquée à l ’ axe de la girouette » la force de ce
vent, ,On fent aifément qu’elle fera nulle, lorfque
le petit poids fera au plds bas » èe la plus grande
poffible lorfqu’ il fera au plus haut» ce qui indi-
qùeroit que le vent tiendroit le chafhs horizontalement.
On pourra, fi l’on veut » déterminer avec plus
de précifion la force du vent» félon les différentes
inclinaifons du chafhs j car on trouve que cette
forcé fera toujours égale au poids abfolu du chafhs
qui eft connu, multiplié par le finus de l’angle
qu’il fait avec la verticale » & divifé par le quarré
au même angle. Il ne s’agira donc que de con-
noître » par.le mouvement du petit poids attaché
au filet EFP» Finclinaifon du chafhs » Or» c’eft
ce qui eft facile ; car il eft aifé de voir que la quantité
dont il fera élevé au-deffus du point le plus
bas » fera toujours la corde de l’ angle du chafhs
avec le plan vertical » ou le double du finus
de la moitié de cet angle. Ainfi l’on pourroit marquer
le long de l’échelle la grandeur de cet angle,
èe de l’autre la force du vent» calculée d’ après la
règle précédente.
On lit dans les mémoires de l’académie royale
des fciénces, pour fannée 1734 » la defeription
d’un anémomètre inventé par M. d’Ons-en-Bray ,
pour marquer à-la-fois-la dire&ion du vent» fa
durée dans cette direction» & fa force. Cet ané-r
momètre mérite que nous en donnions ici une idée.
Il eft compofé de trois parties ; favoir i d’ une
pendule ordinaire» qui fert aux ufages qu’on indiquera,
& de deux machines j l’une qui fert à marquer
la direction du vent & „fa durée, l’autre à
marquer fa force.
La première de ces machines eft compofée,
comme.l’ anémofcope ordinaire, d’un axe vertical
portant une girouette , & qui, au moyen de quelques
roues dentées, marque d’abord fur un cadran
le nom du vent qui foufHé} le bas de cet axe enfile
un cylindre, fur lequel font implantées trente-deux
pointes fur une ligne fpirale. Ce font ces pointes
qui , par la manière dont elles fe préfentent, appuient
contre un papier préparé » & teadu entre
deux colonnes ou axes verticaux, fur l’ un defquels
il s’enroule pendant qu’il fe défenroule de deffus
l’ autre. Çes roulemens & défenroulemens font exé-
‘ eûtes par le mouvement fimiiltané des deux axes »
qui leur èft communiqué par la pendule dont nous
avons' parlé. On fent maintenant q u e , fuivant la
pofition de. la girouette , une pointe fe préfentant
contre le papier préparé , & qui coule au devant
en appuyant légèrement contr’elîe , elle y laiffe
une trace , &r’.Iâ longueur de cette trace indique
la durée du vent. Si deux pointes voifînes marquent
à-la-fois , o eft qne preuve que le yent tenoit une
direéüoii m/yenne,
La partie de l’anémomètre qui marque la force
du vent , eft compofée d'une efpèce de moulin à
la polonorfe, qui tourne d'autant plus vite que le
vént eft plus fort. Son axe vertical porte une roue
qui mène «né petite machine dont l'effet eft, après
un certain ftombre de tours , de frapper avec une
pointe furmnç bande de papier , qui a un mouvement
fembîâble à' cehu de là partie de l’anémo-
[ mètre qu’on a décrite; plus haut. Le nombre de