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( Voyeç Gn om on iquè. )
C a d r a n v e r t ic a l ' déclinant. Il fufifà. d’indiquer
aux pei-fonn.es induftrieufes les procédés que
dcautres ont employés, ils les faifi/Tent à l’ inftant ,
les exécutent , avec la plus-heureufe: facilité :
c*eft donc pour c e s . perfonnes-là que. nous indiquons,
cette nouvelle efpè ce de . cadran vertical
, qu> inventé 8 c exécuté un homme fort ingénieux.
Lorfque le foîeil ne brille point , on ne voit
nulle apparence de cadran , 8 c on ne foupçonne-
roit pas même qu’il.y en eut un 5 on remarque
feulement fur le. mur la peinture d’un ange gardien
qui tient un enfant a'une main., & de l’autre
lui montre le ciel avec l’index. Aufti-tôt que
le: foleil vient à luire, 8 c qu’on regarde le plan,
on voit l’heure que le foleil défigne en traits lumineux,
8 c le cadran eft exécuté avec tant de
précifion, que l’heure préfente fe rencontre tou»
jours au bout du doigt de l’ange gardien. S’il
vient à paflér un nuage, le cadran lumineux dif-
paroîc pour ne fe remontrer qu’avec cet aftre.
Vo ic i à quoi tient cette jolie conftruétion. Au-
déffus de la peinture de l’ange eft un' avant-toît à
trois pans, qui ne paroît deftiné qu’à mettre cette
figure à l’abri des injures de l ’air 5 mais voici fon
véritable ufage.-Il eft compofé de trois plaques de
fer : celle du milieu, plus grande.que les deux
autres, a la figure d’ un quarré long, 8 c elle eft
inclinée de plus de 45 degrés ; elle touche le mur
fur une ligne horizontale dans la longueur, de l’un
dé fes grands côtés , & s’appuie le long de fes
petits cotés fur les deux autres plaques. C elle-ci,
de figure triangulaire , joignent d’ime part le mur,
& de l’autre la grande plaque. Elles font inclinées
8 c placées obliquement, de manière qu’ elles
forment avec le mur un angle aigu 8 c un angle
obtus avec la grande plaque. Avant que d’affem-
bler ces trois plaqués, on y a décrit les lignes horaires
q u i., fur la grande plaque , font parallèles
entre elles. Toutes ces lignes ont été ouvertes
avec la lime pour les heures ainfi que les chiffres
qui les défigrient, & les lignes des. demi-heures
ont été diftinguées par une fuite de’ petits trous
percés au foret. Après c e la , tout l’ avant-toît a
été noirci à l’huile tant pour le préferver de la
rouille, que pour rendre fa découpure moins vi-
fible. On fent par cette defcription que les rayons
du foleil traverfant toutes les ouvertures, représentent
un,cadran par, des traits de lumière dans
l’ombre dé l’avant-toît découpé.
Cadrons fympathiquesi.
^ M. Decremps f it dire par M. Wilfoh , phyfi-
cien anglois , à M. H ilf, il eft une expérience
que j’ ignore & que je fe ro is bien curieux d’apprendre,
ç’eft ceüe des cadrans fympathiques, à
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■ l’aide. defquelsdeux amis peuvent fe communiquée
■ leur penfée à Ia..diûance même, de cent lieues. '
Je connois les,cadrans qu’on appelle, fympathi-
ques, répondit M . Hill 5 mais je peux vous affûter
. qu’ ils n’on t jamais produit l’effet merveilleux qu’on,
leur attribue. Cependant, répliqua M. Wilfon •
cet effet eft poftible 8 c même vraifemblable, s’il
eft vrai que lorfqu’on arrête l’aiguille d’un de ces
cadrans, l’autre s’arrête fans qu’on y touche j car
alors en portant l’aiguille d’un cadran fur les différentes
lettres rangées en cercle, l’autre aiguille
pourroit défigner les mêmes lettres fur le fécond
cadran , 8 c pourroit par conféquent indiquer par
fympathie une phrafe entière & même plufieurs
phrafes. V gus penferez différemment, dit M. Hill
quand vous faurez que le. tour des cadrans fympaî
thiques fe fait,non par fympathie, mais, par fuper-
cherie.
Vous prenez un cadran fur vos genoux, & l’on
en pofe un autre fur une table. Quand vous aurez
porté l’aiguille de votre cadran fur une certaine
le ttre, le faifeur de tours, qui s’en apperçoit,
fait arrêter le fécond cadran fur la même lettre,
à l’aide d’un aimant caché qu’il fait mouvoir dans
la table, foit par le fecours d’un compère, auquel
il donne un figue de convention, foit en pouffant
lui-même une bafcule avec fon pied. Voye{
la fig 9. pl. ly de magie blanche-, tome VIII des gravures.
) I/aiman arrivé fous le cadran, arrête par
fon attraction le balancier de fer à l’inftant requis}
mais cette expérience ne pourroit jamais
réuffir, fi vous exigiéz qu’elle fut répétée; en
pofant les deux cadrans fur les genoux dès différentes
perfonnes fans connivence : on vous diroit
alors que les-cadrans ne font pas montés pour produire
ce jour-là l’effet que vous demandez, on
vous renverroit au lendemain, 8 c le. lendemain on
trouyeroit un. prétexte pour vous, renvoyer aux
calendes grecques.
Ceux qui voient cette-expérience fans en connoître
le deffous de cartes . la trouvent très-mer-,
veilleufe} 8 c jugeant de ces cadrans , d’après le
le nom qu’on. leur donne, ils s’imaginent facilement
qu il y a entre ces inftrumens une efpèce de
fympathie. Si le faifeur de tours afïure qu’il peut
s’en fervir pour communiquer fa penfée à! une certaine
diftance , les fpecbateurs le croiront d’autant
plus facilement, qu’ils viennent de voir produire
un effet q u i, pour eu x , eft incomprëhennblè}
après quoi ils fe vanteront d’avoir vu de leurs
propres yeux des cadrans fympathiques qui fervent
à communiquer fa penfée 5 ils ne permettront
point qu’ on leur faffe là-deffus la moindre
remontrance 5 ils croiront trancher toute difficulté
en difant qu’ôn ne peut pas aller contre
des faits : mais ne pourroit-on pas leur, répliquer
qu’ils ont mal vu , & leur applique* ces paroles
de Voltaire • Je ne crois pas aux témoins oculaires
quand ils prétendent, avoir vu des c ko fes ahfurdes.
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‘Cadran p r ép a r é pour deviner a v e c dès 'c a f t e s l Ktiirel
a. laquelle un homme a projette feefettemènt de fe'
lever le lendemain.
jQ. Rangez en cercle fur une table quatorze
cartes qui défignent les heures 1 , X-Vl's 4 ; 8 c c.
jufqu’à 12, comme dans la fig. z , p l . n , de M-'agte.
blanche, tome. V I I I des gravures.>
2q. Que ce s cartes foient tournées fens-deflfus-
deffo’us, afin que la compagnie ignore, s’ il eft
poffible , qu’elles forment une efpèce de cadran,
nuis ne perdez pas de vue le 10 -8 c le 2 , q u i ,
joints enfemble, marquent midi, afin que vous
pailliez connoître, fans les retourner, le nombre,
marqué par les autres cartes.
30. Priez quelqu’un.' d e . penfer Xecrettement
l’heure à laquelle il veut fe le ver, 8 c de pofe'r une
pièce, par exemple un liard, fur une carte quelconque.
40. Dites-lui de porter la main fur la carte où
eft le l i a r d e n nommant’ intérieurement le nombre
penfé, 8 c de porter fuccefïiveraent la main
fur les autres-cartes , en nommant à chaque fois
un nombre fupérieur d’une unité , 8 c en fuivant
une marche contraire à l’ ordre des cartes 5 c’eft.--
à-dire, par exemple , que s’ il a penfé-3 heures &
mis le liard fur le 7 , il doit dire intérieurement
3 ; 4 3 y , 6 , 8 cc. en portant fucceflivement la
main fur 7 , 6 , 5 , 4> &c } pour lui éviter toute
erreur à cet égard, iL faut, lui indiquer plufieurs
fois cette opération tant du gefte que des paroles.
50. Dites-lui de compter ainfi jufqu’au nombre
que vous lui indiqueréz 8 c que vous formerez en
ajoutant le nombre fur lequel on aura mis le liard
avfec un multiple de 12 3 c’eft-à-dire ,■ que fi on a
mis le liard furie 1 1 , vous pourrez faire compter
indifféremment jufqu’à 23 , 35 , 47 , 59, 8 cc. Si
on l’a mis fur lé 4 , vous ferez compter indifféremment
jufqu’ à 16 , 28, 40 , 52 , & c . En,un
mot, il faut toujours-faire compter jufqu’au nombres
12, 24, 3 6 ,4 8 , & c . augmentés du nombre
fur lequel ôn a mis lé liard.
6 °. Quand cette opération fera faite , ditrès au
fpe&ateur de tourner la dernière carte fur laquelle
il vient de s’arrêter, 8 c il fera sûrement
bien furpris de voir que cette carpe marque, préci-
fément l’heure à . laquelle il aura projeté' de fe
lever.
Ceux qui voudront connoître la raifon d|bd
pafeil effet, font priés de mettre fous leurs yeux
un-,pareil cadran, 8c de faire attention que,: s’ils
ont penfé une heure &• mis le liard fur midi, ils
ne ■ pourront compter ainfi 1 , 2 , 3 , 8 cc. en paf-
fant fut les nombres i l , 1 1 , 10', 8cc. 8c fans arriver
à une heure3, dorfqu’ils nommeront 12 , 2,4,
3û-, 48] &c. mais que, fi, en pofant le liard fur
midij on a penfé-une autre-heurej par-exemple-.
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yqui•eft plùs'prè's de midi de deux degrés que le'
, nombré' 1 , ( à' eaüfè'déTordre' rétrograde'qu’on'
fuit .dans cette opération ) on .paffèra également:
i fur c.eJnombre 3 , en nommâiît 12 , 24, $&‘r 8cc.~
parce qu’alors ôn n’ aura pas commencé .de'compter
par 1 , mais par 3} mais f i , après avoir penfé
le nombre; 3 , on eût placé le‘liard non fur midi , ,'
mais fur 11 .heures plus -près-’dejj. d’un degré-., on^
auroit également trouvé le nombre penfé:3 , parce-
que , félon la règle preferite?, on n auroit pas alors -
compté jufqu’à 24:, 36 ,4 8 ,. mais jufqu à' des-f
nombres plus:petits d’une unité} faveir, 23 , 33,
147, & c . .
Cadran nocturne.-
Il eft une efpèce de cadran, à l’aidé duquel un “
curieux peut’connoître l’heure de la nuit par les
étoiles. Pour cela, il faut favoir quë le ciel tourne '
ou femble tourner fur fon axé, (conimé un orange '
percée d’outrë en outre par un fil d’archal ) fur
des points qu’ on appelle'pôles, 8 c dont l’un eft
élevé au-deuus de nôtre horifon. Lè^ étoiles décrivent
donc des cercles plus ou moins grands'
félon leur-diftance des points fixes^ autom def-
quels elles tournent uniformément en viogt-quatre -
heures.- Parmi ces étoiles, il y en a qui ne fe couchent
jamais pour nous 5 telles font celles de Cafe
fiopée-& de la grande ourfe;, dont:une partie eft '
connue de -tout le monde fous le-nom du Chariot,
{fig. 3 , pl. 11 de magie blanche tome VIIIdes gravi)
Les deux étoiles de derrière marquées A B , font'
appeliées, par les aftronomes-anglais , pointers,
c’eft-à-dire , affres indicateurs , parce qu’elles !
font prefque en ligne droite avec l’étoilé-polaire
qu’elles indiquent i . • Caffiopée eft de~ l’autre côté
au pô-le prefque- à la -même diftance fque le chariot,
de. forte que les-étoiles dé caffiopée & du -
chariot tournent autour du pôle , comme font
autour de l’effieu les clous d’une roue xliamétra-
lement oppofés.
Püifque ces étoiles'décrivent un cercle entier
en 24 heures-} quand'quelqu’un a obfèrvé leur
pofition à fix heures d u fo ir , & qu’ il s’apperçoit
enfuite quelles ont. décrit le quart ou le tiers de
leur cercle , il peut évMemment.en conclure qu’il
eft minuit ou deux-heures du matin j par la même
raifon, on pourroity par ce - moyen, connoître
; toutes les heures de la nuit, fi on pouvoit diftin-
guer à la vue la vingt-quatrième partie de ce
même cercle 3 mais ce qu’on ne peut pas faire à
la vue fimple peut être exécuté avec allez de pré»
cifion.à raidei d’ uh cadran ou cercle F , D , E ,
divifé en 24 parties 3 8 c dont l’axe B 3 C , foit
dirigé vers le pôle A. L ’oeil placé au point B verra
toujours l’étoile H vers quelque point de ce ca-
. dran, & il fera facile de voir par-là de combien
: elle, a avancé depuis fix heures du foii\ ( Fig. 4 ,
pl. i l ibid.) ■
Nota.- i° . Que Taxé du cadran doit être diffé