
d ’abord la plus grande ou la plus petite •, quoi-
ue moindre li l’on chargeoit a abord cette
ernière.
Soit ( par exemple ) 50 , la furface de la
bouteille A , 2f fon degré d’ éle&ricité , 8 e
10 la furface de la bouteille B , on pourra faire
cette analogie :
Comme la furface d e là bouteille A ......... 50
Eft à celle de la bouteille B 20
Ainlî la charge de la bouteille A . . . . . . . . 1$
Eft à........... ' . . . . . ................................................ . . I O
Degré de* force de la charge qu’elle a communiquée
à celle B.
Soit au contraire 1 0 , la furface de là bouteille
B , j fon degré d’éle&ricité 8 e 40 la fur-
face de la bouteille A , on fera cette autre
analogie :
Comme la furface des bouteilles A & B . . jo
Eft à la furface de la bouteille A .................40
Ainli la charge de la bouteille B .................. 5
Eft à ...................................................................... 4
Degré de force qu’elle a communiquée à
celle A.
Si on pofe ces deux bouteilles fur un fup-
port de verre , leurs boutons s’approchant , 8 e
qu’on touche leur garniture extérieure avec
1 excitateur ou autrement , la bouteille chargée
A communiquera de même une partie de
fon éle<? :icité à celle B 3 8 e ces deux bouteilles
feront chargées dans la même proportion
j comme fi on les eut approchées par leur
bouton.
Taire paffer le fluide éLe&rique a ■ travers tint rivière
ou un canal rempli d’eau.
Plantez deux piquets fur les bords oppofés
d’une rivière ou d?un canal , 8 e attachez à chacun
d’eux un cordon de foie de deux pieds de long*
afin de foutenir & d’ ifoler (1) en même-tems un
fil de fer qui doit le traverfer. Plaeez une perfonne
auprès d’ un de ces piquets j qu’elle tienne d’une
main l’ extrémité de ce fil de fer , te que de
l’autre main elle plonge dans l’eau une tringle de
fer.
Ajuftez dans un gros morceau de liège un fil
de fer, de manière qu’ étant foutenu verticalement
fur l’eau , il fe trouve à portée d’être touché
d’une deuxième perfonne placée de l’autre côté
(i)L'effet que produit cette expérience, peut avoir
lieu fans que le fil 4c fer foit ifolé.
du canal $ chargez fortement une bouteille garnie.
:
Si cette deuxième perfonne tenant d’une main
l’extrémité du fil de rer qui traverse le canal, &
de l’ autre cette bouteille ainfi chargée, en approche
le bouton du fil de fer foutenu fur le liège
pendant que la première qui eft placée de l’autre
côté tient l’autrè bout de ce meme f i l , & plonge
dans l’eau la tringle qu’elle tient de l’autre
main , la commotion aura lieu , 8 e toutes deux
•la reifentiront également, ce qui ne peut fe faire
fans quele fluide électrique ne paffe à travers le
canal(2).
Nota. Ce même amufement peut fe faire facilement
dans un grand badin.
Le petit chajfeur.
Faites peindre une figure de bois ou de carton,
( fig. 10 pi. 15 ). de cinq à fix pouces de hauteur,
repréfentant un chaffeur, & difpofez-la de manière
qu’ un fil de fer caché communique depuis
fes pieds jufqu’ à l’extrémité du fufil qu’ elle doit
tenir dans fes mains : pofez-la fur un carreau de
verre garni de métal AB C D . EleCtrifez la fur-
face fupérieure de ce carreau , en y faifant communiquer
la chaîne du conducteur.
A y ez une petite pièce de gibier E , faite de
même avec du bois ou du carton , & ajüftez-la
au bout d’un fil de fer.
Lorfque vous aurez chargé le carreau fur lequel
eft pofée cette figure ; fi quelqu’ un touchant
: o.u communiquant avec fa garniture inférieure,
tient eh main la petite pièce de gibier E , & l’approche
de l’ extrémite F du fil de fer , le carreau
fe déchargera aufli-tôt, & il femblera que cette
figure tire fur l’objet qu’ on lui préfente. Si le
carreau eft un peu grand 8 e qu’on l’ait fortement
chargé ,1e coup fe fera fentir avec beaucoup de
violence, ce qui caufera' beaucoup de furprife a
celui qui recevra cette commotion.
On peut donner cette commotion de même que
plufieurs autres , à des perfonnes qui ne s’y attendent
pas, en cachant fous un tapis- placé fous la
table , un fil de fer qui commùnique fecrettement
du carreau .au plancher, ou bien avec quelqu endroit
de cette'table qui foit à portée de cette
perfonne 8 c fur laquelle elle puifle pofer le pied
ou la main fans y penfer. Si elle pofe le pied
fur le fil de fer , là commotion fe fera fentir dans
les jambes ainfi que dans les bras, 8 e particulièrement
à la cheville du pied. Il ne faut qu’un peu
d’ invention pour furprendre avec ces fortes de
(1) Cette expérience a été faite en Angleterre, ou
l’on a fait paffer le fluide éledrique au travers de
Tamife,
commotions , mais on doit éviter de les donner,,
trop fortes indîftindtement à toutes fortes de per-
bonnes ; ce qui eft facile, puifqu’on peut charger
ces carreaux auffi peu que l’on veut.
Taire qu’une perfonne voulant tirer le cordon d’une
fonnette , reçoive la commotion.
Ayant h urne é té , comme il a été dit ci-devant, :
les deux cotés du plancher vers la porte de la ‘
chambre 3 chargez une bouteille 8 e pofez-la à terre
en dedans de cette chambre du côté où fe trouvé j
placé le cordon de la fonnette , qui va répondre i
à l'appartement; faites pendre au-deffus du bouton
de cette bouteille un fil de fer , à l’extrémité duquel
foit attaché lin petit poids de métal; enfin
que ce fil foit difpofé de .telle forte , qu’en tirant
le cordon, ce petit poids tienne à toucher le
crochet de la bouteille.
Lorfque le tout aura été airifi difpofé , fi une
perfonne tire le cordon , elle recevra la commotion
de même qu’ a l’expérience _ citée , qui
ne diffère de celle-ci, qu’en cè. que la perfonne
qui veut donner cettè furprifeme reçoit pas elle--
même, la commotion.
Allumer une chandelle , avec Tetincelle électrique.
Faites communiquer la chaîne du conducteur
ordinaire à un grand conducteur de fer-blanc ( i ) ,
éleCtrifez, te tandis qu’on continue à faire tourner
le plateau , préfentez le doigt à une partie du
conducteur pour en tirer l’étincele , après avoir
jnterpofé entre votre doigt 8 e ce conducteur le
lumignon d’une chandele iiouvellement éteinte.
P Au même inftant que l’ étincele> éclatera , fi
le trait dé matière éleCtriqué qui part du cbn-
duCteur traverfe le jet de fiiipée qui fort du lumignon
,1a chandele fe rallumera. .
Tableau magique des conjurés (2).
Avez une eftampe, encadrée A B C D , (fig. 3.
p l i; ) . repréfentant un portrait (p^r exemple
celui du roi ) de telle, ^grandeur que vous voudrez
3 ôtez cette eftamp.e de deffous fon v erre,
& ' coupez-en tout alentour une bande de deux
pouces de largeur , faites enforte, s’il fe peut,
que cette coupure fe trouve à fleur de la gravure;
collez cette bordure autour du verre & fur
la furface qui doit fe trouver placée derrière le
cadre, & couvrez l ’efpace E F G H qui fe trouvera
vuide avec de l’étain en feuilles que vous
appliquerez fur ce verre avec de la gomme : éta-
I Q-l Dn peut fe -paffer de ce grand conducteur ,
iorique le conducteur ordinaire donne de fortes
étincelles.
cklin amu^emenc eft de l’invention de M. Fr anbliffez
une communication depuis l’endroit L de
cette feuille d’étain jufqu’au côté C D de la bordure;
au moyen du petit conducteur ou lame
d’étain L M ; collez de petites bandes d’ étain
fur le derrière du cadre , excepté au coté A B ;
couvrez le tout d’un carton, 8 e ce côté fera
..entièrement fini.
Couvrez enfuite la fa ce . intérieure du verre
avec une feuille d’étain de même grandeur qi e
celle que vous avez mis en-deffous , c’eft-à-dire,
qu’elle ne la débordé pas-, & collez defius
cette feuille d’étain je. portrait que vous avez
coupé, enforte que.le tout paroiffe être l’eftan -
pe telle.qu’elle étô'it. ayant cette opération, excepte
qu’une partie eft derrière le verre & l'autre
devant ;. ayez encore une ' petite' 'couronne
de papier doré. .
Ce tableau magique n’étant autre chofe qu'un
carreau de v e r re , dont la garniture d’étam fe
trouve mafquée par cette ingënieufe conftruc-
tion : fi en laiffant pendre fur Je portrait la chaîne
du conduCteur , on charge la furface antérieure
de cé verre , 8 e qu’une perfonne tenant d’ ur.e
main le délions du cadre à l'endroit ou il fe
trouve garni de métal, touche avec le doigt de
l'autre main-le portrait, ou la couronne qui y eft
pofée , elle reffentira la commotion.
On charge fecrettement ce tableau, & le tenant
dans une fituation horifontale, par le côté
qui ne communique' pas avec la garniture, on
pofe la petite couronne de-papier doré fur la
tête; du r o i , & préfentant ce. tableau à une perfonne
, de manière que d’ une main elle' touche
un des côtés garnis' du ca r e , on lui propofe
d’ôter la couronne de deftiis la tête du r o i , 8 e à
l’ inftant qu’elle en approche les doigts , elle re-
çoitla commotion ; on doit avoir loin de tenir de
fon côté le tableau, afin que la perfonne ne le
laiflfe pas tomber.
Nota. Celui qui préfente le portrait ne refîent
pas le coup lors de la commotion , fa main ne fe
trouvant pas dans le chemin du fluide électrique
qui pafîe de la furface antérieure du verre qui en
a été chargée , à l’autre furface qui s’en eft dépouillée
: il peut même toucher la couronne
fans la reffentir aucunement, ce qu’il donne peur
un témoignage de fa fidélité.
Si plufieurs perfonnes forment une chaîne èn
fe tenant par les mains , dé manière que la communication
entre les deux fusfaces du verre ne
foit pas interrompue ; c’elt-à-dire que la première
perfonne tienne le cadre d’une main 8 e que
la dernière touche la couronne , toutes reffen-
tiront au même inftant la commotion ; c’eft par
cette râifon que Af. Francklin a nommé cet amu-
fement l’expérience des conjurés.
On prévient ici que fi ce tableau avoir un pied