
|\ S>°» Quand on vous propofera de découvrir de
Veau dans quelque campagne , faites hardiment
tourner la baguette dans tous les endroits où vous
trouverez du gazon frais en temps de féchereffe,t
parce que ce font réellement alors , les vapeurs
des eaux fouterraines qui entretiennent ce gazon
dans fa fraîcheur, t
*0 • Quand ce moyen vous manquera, choi-
uflez toujours de préférence, l’endroit le plu:
profohd a ’ une valleë, & faites-ÿ tourner la ba-
guette , en aflurant qu’il y a de Veau , parce que
c eft-Ja que lè trouve le 'dépôt dé toutes les pluies
que les montagnes voifines ont abforbées.
n ° . Vous pouvez faire tourner la baguétte
dans d’autres endrôits , en aflîgnant â-peu-près le
degré de profondeur où on peut trouver des eaux ;
•il y en a prefque par-tout; elles circulent dans la
terre , comme le fang dans nos veines.
Cependant, fï quelquefois il vous arrive de vous
tromper dites que dans ce cas particulier , un
courant d’air humide où de matière électrique a
produit fur vous le même effet que les vapeurs.
12*. Si pour vous éprouver, on vous conduit :
fuccefïîvement fur les différentes branches d’un
âcqueduc, dont vous ne connoiflez point la direction
; faites-vous accompagner par un homme i
qui ait le plan dé l’aqueduc, & qu’ il vous faffe un
petit fîgne, quand vous en aurez befoin, pour indiquer
chaque branché en particulier.
13°; Si on vous bande les yeux pour que vous
ne puiffiez pas appercevoir ces lignes, un feul
m o t , ou même un filence affeété de la part de
votre compère, doivent vous fuffire, pour vous
faire favoir le Oui ou le non.
160. Faites une baguette arquée comme la pré.
cédente ; mais au lieu d’être cylindrique, quand
elle eft redreflee, que ce foit un parallélipîpede
reCtangle, & qu’aux deux endroits qui doivent
toucher le point d’appui, elle foit arrondie & d’un
moindre diamètre. En l’appuyant alors fur deux
fils d’archal que tiendra te mannequin, elle ne
pourra plus s’écarter a droite ou à gauche, &
| lès mouvemens uniformes de l’automate, pourront
continuer dé la faire tourner.
17.0 La baguette étant ainfï conftriiite, fi oh
rapproche un peu du milieu les deux viroles quj
font aux deux extrémités, fans que perfonne s’eu
apperçoive , le centre dé -gravité fié trouvera
changé, & perfonne ne pourra la faire tourner4
en la foütenant vers les deux points où elle eft
arrondie, On ne pourra pas non plus la faire tourner
en l’appuyant dans fes autres points, parcé
qu’étant quairrée, par-tout ailleurs , les frottemens
feroient trop grands, & la vibration des maini
trop vifiblè.
180. Pour faire tourner la baguette entre îes
mains d une poupée, lorfqu’ofl la porte fur les différentes
branches d’un aqueduc, ou lorfqü’on lui
préfeîite de l’eau où de l’argent, ayez donc dans
votre poche un aimant caché, qui puiffe à volonté
faire lever une détèntè de fe r , & mettre en jeu
le mouvement d’horlogerie qui doit produire dans
l’automate la vibration de fes mains.
15)0. Pour produire un éffët femblable fans
mouvement d’horlogërië, mettez au pied de la
poupée^ un bafïiri , que vous remplirez d’eau ;
alors, à l ’aide de quelques leviers cachés dans lé
corps de l’automate , l’eau qui s’écoulera pourra
produire dans fes mains la vibration hêfcëflaife.
14 . Que votre compère vous fafTe quelquefois
fîgne en glififant du pied, ou en ouvrant une tabatière,
& qu il affecte ingénieufement de prendre
parti contre vous, afin qu’on le foupçonne moins
d etre votre ami.
1 5°• il elt plus difficile qu’il ne paraît d’abord,
de faire tourner la baguette par un auromate. Les
mouvemens fpontanes d’un nomme adroit, peuvent
fuppléer a chaque inftant aux changemens
que le hazard produit dans la pofition de la baguette,
qui, fe portant de droite à gauche, ou de
gauche à dro ite, tomberoit bientôt, fi on n’y
rémédioit, en la ramenant à chaque inftant à fa :
Vraie pofiticMi ; mais les mouvemens d’un automate ’
étant néeefïairement uniformes, ou aveuglément
Variés, ne peuvent remédier, félon*le befoin, à
ces variations fortuites.
Nous allons applanir cette difficulté, en faveur
de ceux qui voudroient faire tourner la bagùette
par une poupée, dont les mains recevroient un
petit mouvement de vibration, par un môuvëmeht
d’horlogerie.
2ô°. Pour faire un mannequin qui faffe eonti-
tinuellement tourner la baguette , ayez fur le toit
de votre maifion un grand bâflin , ou la pluie
entretienne toujours une certaine quantité d’eau;
adaptez-y un tuyau, qui puiffe à chaque inftant en
faire couler quelques gouttes aux pieds de i’au-
tomate, & par cè moyen , vous aurez dans votre
baguette, une efpèce de mouvemeht perpétuel :
nous difons une efpèce, parce que nous ne prétendons
pas fûrement avoir réfolu le fameux
problème de méchanique , dont quelques demi-
lâvans s’occupent en vain, & que les vrais favans
on t, dit-on, abandonné.
2 i° . Enfin, pour varier ce tour, on peut faire
tourner la baguette, en la tenant inclinée à l’angle
de 45 degrés; mais "nous n’en donnerons pas ici le
moyen, parce que nous ne prétendons pas faire
un traité complet de la baguette divinatoire.
# Nota. Il eft facile de découvrir maintenant l'origine
de l’erreur populaire*fur la baguette, & de
voir comment un fïrn.ple tour de paffe-pafïe a pu
en impofer à tant de monde , depuis le douzième
fiecle jufqu’à nos jours ; l’impofture , 1 ignorance
& la crédulité, font les caufes fecondaires d une
pareille erréur ; mais la principale caufe eft celie-
ci fi je ne me trompe : la vibration des mains elt
un' mouvement lent & infenfible -, & fe fait en
ligne droite, h é mouvement de la baguette elt au-
contraire très-vifible , & en même-tems rapide &
circulaire : il paraît impofllble, au premier abord
que le fécond mouvement foit un effet-dû premier.
Or nous avons dit ailleurs , que lorfque des phénomènes
vifibles & frappans dépendent d une
caufe infenfible & inconnue, îefp rit humain ,
toujours porté au merveilleux, attribue naturellement
ces effets à une . caufe chimérique. Voilà
ce qui a fait croire que les vapeurs fouterraines
pioduifoi'ent dans la baguette l'on mouvement de
tôtation- I f erreur-ayant une fois jeté dé profondes
racines fur les efprits foibles, ils font devenus
entièrement fourds à la voix de la raifon , & dans
un fiecle éclairé nous avons vu le préjugé fe répandre
tous lesjours de plus en plus par 1‘induftrie
de gens intérefies à. fa propagation.(
D e c r è m p S . j
Baguette magnétique.
C’eft une petite baguette de bois d’ébene ou
àutre, de la longueur d’environ neuf à dix pouces,
& de quatre à cinq lignes de grofteur. Elle eft
percée dans toute fa longueur d’un trou de^ deux
a trois lignes de diamètre, propre à recevoir une
petite verge d’ acier d’Angleterre très-fin, & fortement
aimantée. Cette petite baguette eft fermée
par fes deux extrémités avec deux petits boutons
d’ivoire qui doivent y entrer à Vis., & très-différemment
configurés, afin de pouvoir recon-
noître aifément de quel côté font les pôles du
barreau d’acier renfermé.
Lorfque vous préfenterez le pôle feptentrional
de cette baguette au pôle feptentrional d’unè aiguille
aimantée fufpendue librement fur fon pi-
yot, ou à un corps léger, nageant & fe foütenant
librement fur l’eau ou fur tout autre fluide , &
dans lequel vous aurez inféré un petit barreau
d’acier aimanté , ce corps s’approchera alors de
cette baguette & lui préfëntera le côté du barreau
renfermé-où eft fon fud.
On peut exécuter un grand nombre de récréations
avec cette baguette.
BAISER É LE C TR IQ U E , ( é l e c t r i c
i t é . )
. BALANCE HYDROSTATIQUE. L’hydrofta-
ticjue eft une fcience des plus curiçufes, des plus
utiles j des plus importantes, puifqu’elle nous apprend
à connoître les loix de la pefanteur & de
1 équilibre des fluides : ces connoiflances nofus
procurent l’avantagé d’employer utilement les nuchines
hydrauliques par lefquelles nous tranfpor-
tons les eaux dans des endroits fouventinaccefli-
bles, nous embellifibns nos jardins, par le fpec-
tacle charmant des eaux diverfifiées de mille manières;
tantôt nous les élançons dans les^airs,à
des hauteurs prodigieufes ; divifées, atténuées,
réduites en pouffière fine, elles fe répandent.dans
les jardins , y portent une fraîcheur délicieufe :
tantôt elle fe précipitent en ruiffeaux qui ferpen-
tent au milieu des gazons : tantôt en perrons , en
nappes,' elles nous repréfentent alors de légères
images de ces cataractes, tableau fublime des jeux
de la nature. C ’eft par cette fcience que nous foii-
mettons l’élément de l’eau , que nous l’employons
à mille machines ingénieufes pour les arts, comme
les pompes , les moulins à eau, les moulins a
forge, ceux à fouler les draps, &c. C ’eft par elle
•que.nous apprenons à nous oppofer aux forces
fupérieures de l’élément liquidé qui nous défo-
leroit.
L’hydroftatique peut être confédérée fous trois
points de v u e ; favoir, i ° . de .comparer entre
elles des liqueurs, foit homogènes, foit hétérogènes;
20. de démontrer les différentes denfités
de ces corps , en cherchant à connoître lëur gravité
, ou leur'pefanteur fpécifique ; 30. de mettre
en équilibre des corps folides avec des liquides.
L’ équilibre des liqueurs homogènes fe prouve
par les expériences du fyphon & des vafes com-
municans.
L’équilibre des liqueurs-hétérogènes fe prouve
dans l ’expérience du pajfe-vin.
La balance hydroftatiquef'eft un inftrument ingénieufement
imaginé'pour trouver la pefanteur
fpécifique des corps folides & liquides. Son ufage
eft fondé fur ce théorème d*Archimede, qu’un
corps plus pefant que l’eau pefe moins dans l’ eau
que dans l’air , du poids d’une maffe d’eau, de
même volume que celui qu’ il déplacé lorfqu’on
l’y plonge; d’ou il fuit que fi l’ on retranche le
poids du corps dans l’eau, de fon poids dans
l’a ir , la différence donnera le poids d’une mafîe
d’eau égale a celle du folide plongé. Cette balance
eft donc d’un ufage important pour connoître les
degrés d’alliage des corps de toute efpèce, la
qualité & la richeffe des métaux , mines , minéraux
, les proportions de quelque mélange que ce
fo it, la pefanteur fpécifique étant un moyen certain
de juger parfaitement de toutes ces chofes.
, La pefanteur abfolue eft celle qui efLpropre à
un corps, & elle eft toujours la même, c’ eft-a-dire
qu’ime livre pefe toujours Une livre.
La,pefanteur fpécifique eft celle qm regarde
tout corps comparé à un autre, q u i, à yoiume
éga l, fe trouve plus ou moins pefant. Prenez un
volume de laine égal à un volume de plomb, que
ce dernier foit cent fo is , mille fois plus pefant