
par le pied fur lequel ils'doivent être marqués >
on doit aufli avoir grand foin de les garantir de
rhumidité. La plupart des miroirs de cette efpèce
n’étant pas parfaitement réguliers, il faut de né-
ceflité accorder le deffin avec les irrégularités
qui peuvent s’y trouver $ 'ce qui fe fait aflez facilement
en le regardant de tems (à autre par le
point de vue avant que d’en déterminer entièrement
les traits j & par cette raifon, il faut repai-
rer la pofition du miroir fur le carton.
Lorfqu’on fait faire de ces fortes de miroirs ,
il faut recommander aux ouvriers de les fondre
du même métal que celui qu'ils emploient pour
les Téîefcopes ( i ) , il eft tres-blanc , très-com-
aéte , & fufcèptible de prendre le poli le plus
eau; mais comme ce métal eft fort dur à travailler
& prefqu’ aufli caftant que le verre , les
ouvriers emploient quelquefois le métal de cloche
, dont la couleur eft jaunâtre & le poli beaucoup
moins vif.
Tracer fur un cercle de carton une figure difforme ,
qui paroijfe régulière étant placée en face d'un
miroir conique 3 & vue par une ouverture faite au
centre de ce cercle.
Soit A B C y (fig. 2 , pi. 4 y /imufemens de Ca-
taptrique s ) la coupe du miroir conique dans le-
uel la figure difforme que vous voulez tracer
oit être vue par réfle&ion & dont le diamètre
B C de fa bafe doit être fix fois plus grand que fa
hauteur A I , afin que les objets tracés fur le
cercle de carton repréfenté ici par la ligne F G
puiftent y être apperçus.
Prolongez à difcrétion, jufqu’en D , l’axe A I
de ce cône & faites pafter par le point D la ligne
indéfinie F G perpendiculaire à celle A D & parallèle
a la bafe du cône B C : tirez du point D
au point C la ligne D C , & du point C au point
H la ligne C H , en faifant l’angle A C H égal à
Fangle A C D.
(i) Ce métal eft compofé de quarante parties de
cuivre de Rofette & de dix -huic parties d’érain' fin :
ôn fait fondre d'abord le cuivre dans un creufet qu’on
3 fait rougir, & Iorfqu’il eft prêt de fe mettre en fufion,
on faire fondre lêparément l'étain , qu’on verfe dans
le cuivre fondu , & qu’on mêle avec une tringle de
fer rougie au feu : on écume ce métal , & on jette à
trois reprifes différentes , feize onces d'arfenic , dont
on a fait trois parts égales ; on remue le métal à chaque
fois & on couvre quelques inftans le. creufet j on
le coule enfuite dans le moule qu’on a préparé, & qui
doit être fort chaud. Il faut avoir foin de fe garantir
de la vapeur de l’arfenic, qui eft fort dangereufe.
Toutes les différentes forres de miroirs de métal fe
travaillent fur le tour ou dans des baffins plats , convexes
ou concaves : on les ufe d’abord avec de gros
énieril , on les adoucit enfuite avec du fin, & on les
polit avec la potée rouge: pour leur donner le v if, on
emploie la potée d’étain à fcc.
Di’vifez le rayon I C de la bafe de ce cône en
quatre parties égales, ou en un plus grand nom*
bre , & tirez du point D à chacune de ces divisons
les lignes D i , lefquelles vous indiqueront
fur le côté du cône À C les points de divifions
par lefquëls vous devez faire pafter les lignes
H M , H N , H Q , & HP j & ces lignes g ainfi
que celle H£> * détérmineront fur la ligne F G
les diftances DP , D M , D N , D O & D P , dont
vous vous fer virez pour tracer fur le cercle de
carton, ( fig. 3 , ibid. ) les cercles concentriques
N , M , N , 0 & G ; tracez aufli fur ce même cercle
les fix diamètres i * 7 » 2 * 8 $ $ * 9 , &c.
Tracez fur du papier un cercle de la "grandeur
de la bafe de ce cône, {fig. 4 , ibid. ) & divifez-
le par quatre concentriques & fix diamètres éga-
lement diftants , comme il a été dit à la précédente
Récréation : deflinez fur ce cercle le fujet
que vous voulez appercevoir dans ce miroir.
Transportez dans chacune des divifions du
carton (fig. 3 , ) tous les traits du fujet que vous
avez trace fur ce lu i, (fig. 4 , ) en obfervant qu’il
n’én eft pas de même ici qu’à la précédente Récréation
, & qu’au contraire ce qui eft deftiné fur
ce carton entre les cercles éxtérieurs doit être
rapporté'de thème' fur les cercles extérieurs du
carton, (fig. 3 ,).(2).
Faites un trou de deux à trois lignes de diamètre
au centre du cercle peint difrormément,
afin de pouvoir , par cette ouverture , regarder
dans ce miroir les objets qui ont été tracés üiffor-
mément fur ce cercle.
T butes ces préparations étant faites, conftrui-
fez la pièce ci-après pour y placer ce miroir & ce
cercle de carton.
Llevez fur une planche A B , ( fig. y , mêmepl.
4 , ) le chaflis C D E F , dans lequel vous réferve-
rez une coulifle pour y introduire les différers
. cartons que vous aurez peints & deftinés à être
vus dans ce miroir : placez en face de ce chaflis
le pied I qui doit porter ce miroir H , en obfervant
de l’ajufter de manière que ia bafe foit bien
parallèle au carton , & que fon axe étant fuppofé
prolongé pafle par le trou circulaire L fait à ce
même carton , qui doit être éloigné de la pointe
du miroir de la longueur A D , ( figure 1»
Pi- 4 . ) 0 ) \
( i) Pour peu qu’on eonfidère la direction des rayons
d’incidence & de réfleétipn tracés,fur la figure fîxième,
on . verra que cet effet doit avoir lieu , & que lefpace
compris dans le cercle N ne doit pas être apperçtt
dans le miroir,lorfque l’oeil eft placé au point de vue.
(3) On doit mettre ce carton trois ou quatre lignes
plus près du miroir que cette longueur A D, attendu
que l’oeil eft toujours placé à, une petite diftance d*
l’ouverture L.
£ƒ«.
Cette pièce ayant été ainfi conftruite, fi l’ on
regarde au point L le miroir H , on y appercevra
l’image régulière de l’ objet peint fur le carton
d’une manière difforme , & il paroitra entièrement
femblable à celui qu’on a voulu ainfi
repréfenter.
Nota. On peut peindre, dans le cercle central
de ce carton , où ne fe portent pas les rayons réfléchis
, quelques objets qu’on accordera avec c e *
1 qui y eft peint, de maniéré à rendre ce tableau
encore plus difforme.
Conftruftion d’un inftrument très - fimple & très-
commode pour tracer fur les cartons les figures
difformes qui fervent aux deux précédentes Récréations.
Après avoir divifé dans le plus grand nombre
de parties & le plus précifément qu’il fera poffi-
ble, les fig. 14, pl. 3 & 2 s pl. 4 des deux précédentes
Récréations & les avoir tracées dans des
grandeurs porportionnéès aux miroirs dont vous
devez faire ufage , & à la diftance des points de
vue que vous aurez déterminés, tranfportez fur
les deux règles de cuivre , (fig. 8 , pl. 4 , ) toutes
les divifions que vous aurez tracées, de manière
que les trous C & H que vous ferez vers les
extrémités A & £ de ces règles foient fuppofés
être le centre de la bafe de ces miroirs, & que
les divifions égales des rayons de ces cônes foient
tracées depuis C jufqu’en D & depuis H jufqu’ en
G , & celles du cercle difforme depuis D jufqu’en
B & depuis G jufqu’en F s : numérotez
toutes ces divifions comme l’indique la figure 8 ,
j lanche 4.
} Ayant ainfi divifé ces deux règles s -fervez-
vous de celle qui convient pour exécuter Fun
ou l’autre des fujets difformes des deux précédentes
Récréations , & ayant placé au centre du
carton le papier circulaire fur lequel eft deftiné
le fujet régulier j mettez une pointe au centre
du deffin , & faites-y entrer le trou fait à cette
règle. • '
facile dé s’en fervir. Il exige cependant que les
miroirs foient réguliers, ce qu’ il eft plus facile
de trouver que dans les miroirs pyramidaux ci-
après.
Décrire fur une furface plane une figure difforme ,
qui paroijfe régulière étant vue par réfièction d’un
point pris dani l axe prolongé du miroir py*-
ramidal.
Les miroirs pyramidaux different des miroirs
coniques, en ce qu’étant compofés du plufieutv
furfaces planés, on ne peut appercevoir au point
de vue qu’une partie ae la furface du carton fur
lequel on peint le tableau difforme, ce qui donne
la facilité d’y peindre & ajouter d’autres objets>
qui fervent à deguifer encore davantage ceux qui
y ont été néceflairement tracés.
Soit A B C D , ( fig. 6 , pl. 4 , Amufemens. de
Catoptrique y ) un papier de même grandeur que fa
bafe hexagone au miroir pyramidal dont vous
voulez faire ufage : pârtagez-la en fix triangles
équilatéraux, par les diamètres A F , B E & C D ;
divifez chacun des côtés de cet hexagone et\
quatre parties égales, & tirez de fon centre-G,
à toutes ces divifions , les lignes G o , tracez
aufli fur chacun de ces triangles des lignes éga^
lement diftantes entr’elles , & parallèles aux
côtés de cet hexagone (1 ) , deflinez-y enfuite le
fujet régulier que vous peindrez difformément
ainfi qu’il fuit.
Ayant tiré fur un papier la ligné B G , (fig. 7 ,
pl. 4 , ) égale au plus petit diamètre de cet hexagone
; élevez au milieu de cette ligne la perpendiculaire
indéfinie D E * fur laquelle vous prendrez
la partie D A égale à la hauteur du miroir
pyramidal : déterminez à difcrétion en E , ( c ’eft*
à-dire , à fept à huit pouces au-deflus de la pointe
de ce miroir ) le point de vue d’où il faudra
regarder dans ce miroir le tableau difforme que.
vous devez tracer fur le carton repréfenté par fa
: ligne P Q , qu’ il faut fuppoferquatre ou cinqlignes
au-deflbus de la bafe de cette pyramide, attendu
qu’elle doit être fupportée fur un petit pied de
bois de cette même hauteur.
Fairès tourner la règle autour de ce pivot , &
examinant fucceffivement à quel numéro des divisons
égales répondent les traits du deffin régulièrement
tracé , indiquas fur le carton difforme
a l endroit des mêmes divifions inégales de cette
rsgle auxquelles ils côrréfpondentî formez en-
laite votre deffin en conduifant des traits par tous
points que vous aurez ainfi indiqués j coloréz-
le , & vous aurez un tableau difforme qui fe trouvera
très-corre&ement exécuté.
IgraS Cet inftrument non-feulement a l’avan^
fage de tracer avec beaucoup d’ exa&itude, mais
% 3 ^ncore celui de la célérité, & il eft très-
Tirez la ligne B A , qui repréfente une des fix
faces de ce miroir, & prolongez-la indéfiniment
.vers H : placez le compas au point A , & de l’ouverture
A E , décrivez l’are de cercle E H I ,
faites la portion de cercle H I égale à celle E H ,
& tirez du point I la ligne IB prolongée jufqu’en
R * où elle rencontre la ligne P Q (1 ) ; & ae ce
même point I , celle I L , en la faifant pafter
(1) On ne trace ces lignes qu’au crayon , afin de
pouvoir diftinguer l’objet qu’on doit defftner.
(1) Cette ligne défigne le catton fur lequel Q*
doit tracer la figuoe difforme.