
Si fis affinis 3 fi forte coire nequibis ,
S i millier fit rapta loco nec reddita tuto 3
Si Parocki & duplicis défit pr&fentia tefiis :
H&c facienda vêtant connubia 3 fa fia retraitant*
B IS SEPTEM caufis exfures filius efto ;
S i patremferiat, f i maledicat e i ,
Carcert conclufum fi negligat 3 aut furiofum ,
Çriminis accufet 3 vel paret infidias ,
S i dederit damnum grave 3 fi nec ab hofie redemit 3
Tefiarive vetet 3fe focietve malis >
Simimos fequitur 3 videtve cubile paternum ,
Non ortkodoxus 3 filia f i meretrix.
Si on me demande quel eft 3 dans cette page
de chiffres , le premier nombre de la troifîème
ligne , je ne fuis pas en peine de dire que c’eft
un 3 , parce que je fais que le troifîème vers ,
que je conçois à cette p age, commence par le
mot Si y où là voyelle i marque le chiffre 3. Par
la même raifon , je dois voir que le dernier nombre
de la première ligne doit être 52 , ôuifque
le premier vers finit par le mot crimen 3 dont les
voyelles i , e , répondent aux chiffres 3 & 2.
C*eft ainfi que le mot pr&fentia 3 qui eft le pénultième
du cinquième vers 3 m'annonce que^ le
fixième nombre de la cinquième ligne doit être
1223t.
Il eft d’autres moyens , à-peu-prèsfemblables ,
à l’aide defquels on fe fait une mémoire artificielle
j & par lefquels on peut fouvent étonner les
perfonnes qui n’en ont pas connoiffance. Par
exemple , j’ai .vu un homme q u i, entendant parler
de lepitre de faint Paul aux galates L faifit cette
occafion ,pour dire que la Galatie étoit autrefois
une des quinze parties de l’Afie Mineure 5 qu’elle
étoitlimitrophe aveclaCappadoce & la Lycaonie ;
& que ce dernier pays etoit féparé dé*la Cilicie
par Tlfaurie. Là-deffus , tout le monde le prit
pour un favant géographe , & on fut étonné d'apprendre
3 un inftant après , qu’ il n’ avoit jamais
jeté les yeux fur aucune carte. En effet 3 fon
précepteur s’étoit contenté de lui apprendre le
vers hexamètre fuivant, avec fon explication :
Je joins ici le nom de
fyllabe qui les indique.
Pa— la Paphlagonie.
Po— le Pont.
Bi— la Bithynie.
Hel— l’Hellefpont.
Phry— la Phrygie.
Lyd— la Lydie.
Ca— la Carie.
L y— la Lycie.
ces quinze pays 3 avec I»
Pam— la Pamphilie.
C il— la Cilicie.
Is— l’Ifaurie.
Ly— la Lycaonie.
Ga— la Galatie.
Ca— la Cappadoce.
Pi —la Pifidie.
C ’eft ainfi qu’on peut fe rappeler fans effort le
nom & l’ordre chronologique des dix-huit conciles
oecuméniques convoqués en différens pays
& à différentes époques. Il fuffit de favoir par
coeur les mots fuivans , qui forment une efpèce
de vers de fept pieds.
N i , co3 e3 -cha, co, co3 -ni3 co3co 3ro 3tu 3 la3 ~la3lu
vi , -con 3 ba 3flo 3 -la 3 tri.
Dans ce vers , chaque fyllabe rappelé le nom
de la Ville où chaque concile a été tenu , félon
le rang qu’ il occupe dans la chronologie 3 comme
on le voit dans le catalogue fuivant.
Ni— Nic&num I.
Co— Confiantinopolitanum I .
E— Ephefinum.
__ Cha— Chalcedonenfe.
Co— Confiantinopolitanum II.
Co— Confiantinopolitanum III.
Ni— Nic&num II.
Co— Confiantinopolitanum IV .
Co— Confiantinopolitanum V.
Ro— Romanum.
Tu— Turonenfe.
La— Lateranenfe I.
La— Lateranenfe II.
V i , Po. Bi.-Hel, Phryg.-Lyd, Ca. Ly.-Pam . Cil.-Is.
L y , Ga.-Ca, Pi. Buffii*.
Lu— Lugdunenfe.
V i— Viennenfe.
C e vers eft compofé des premières fyllabes
des noms qu’on donnoit autrefois aux parties de
T Afie Mineure j & ces fyllabes rappelent ces parties
à-peu-près dans le même ordre qu’elles ont
fur les anciennes cartes: Ce vers fuffit donc pour
Faire connoître les noms & les pofitipns de ces
diyerfes contrées.
Con— Conftantienfe.
Ba— Bafilienfe.
Flo'—Florentinum.
La— Lateranenfe 1 1 1 .
Tri— Tridentinum.
On peut pareillement fe rappeler l’arrangement
des corps céleftes , dans le fyltême de Ptolémée 3
à l'aide d’ un vers pentamètre, que voici :
Emy mo, -cri ,c r i , -fi; -fa 3ju 3 ma3 -fol, ve,me 3 -lu.
Voici l’explication de c e vers.
Em— l’Empyrée.
Mo— le Mobile.
Cri— le premier Cryftallin.
Cri— le fécond Cryftallin.
Fi— lé Firmament.
Sa— Saturne.
Ju— Jupiter.
Ma— Mars.
Sol— le Soleil;
Ve— Venus*
Me— Mercure.
Lu— la Lune.
Enfin, on petit connoître très-facilement quelle
eft la lettre q u i, dans les calendriers , répond au
premier jour de chaque mois 3 en Te rappelant les
mots fuivans : Adieu donc digne Gafton , brave &
généreux chevalier 3 fidèle appui des franfois. Ces
mots,, que je- trouve dans un ancien traité de
navigation de M. Bouguer , répondent aux diffé-
rens mois de Tannée , & commencent par la lettre
qui répond aux premiers de chaque mois. Par
conféquent , le mot digne qui eft le troifîème ,
; lignifie que la lettre d répond au premier de
j mars. Le mot appui, qui eft le dixième , lignifie
que le mois d’oCtobre commence par la lettre a.
Par conféquent, fi on fait q u e , telle année la
r lettre a fera Dominicale , on en conclud que ,
cette année-là , le premier, le 8 , le 15 , le 22
& le 29 oCtobre feront un dimanche. On p eu t,
| par ce moyen , favoir quel jour de' la femaine
répond à un tel jour du mois, pour une année
quelconque.. J'omets ici d’autres moyens pareils ,
fur les phafes de la lune , à l’aide defquels il ne
feroit peut-être pas impofïible de faire croire à
certaines perfonnes qu’on fait le calendrier par
coeur. ( Decremps )
INSTRUMENT de mufîque à cylindre & autres.
( Voyet Acoustique ).
I JONGLEUR ou faifeur de tours.
Voici les bons avis que M. Decremps donne
aux jongleurs dans le teftament de Jérome Sharp
«t lefubtil.
i ° . N’averifïez jamais du tour que vous allez
faire crainte que le fpeCtateur, prévenu de l’effet
que vous voulez produire , n'ait le temps d'en
deviner la caufe.
20. Ayez toujours , autant qu’ il fera poffible 3
plufieurs moyens de faire le même tour, afin que
fi on en devine un , vous puiffiez recourir à un
autre , & vous fervir de ce dernier pour prouver
qu'on n’a rien deviné.
30. Ne faites jamais deux fois le même tour à
la prière d'un des fpeCtateurs, car alors vous
manqueriez contre le premier précepte que je
viens de donner , puilque le fpeCtareur feroit
prévenu de l'effet que vous voudriez produire.
4°. Si on vous prie de!répéter un to u r , ne
. refufez jamais directement , parce que vous donneriez
alors mauvaife opinion de vous, en faifant
foupçonner la foibleffe de vos moyens ; mais pour
qu'on n’infîfte point à vous faire la même de*
mande, promettez de répéter le tour'Tous une
autre forme, & cependant faites-en un autre
qui ait un rapport dire,Cl ou indireCt avec celui
qu’on vous demande après quoi vous direz que
c'eft le même tour dans lequel vous employez Le
même moyen préfenté fous un autre point de vue.
Cette rufe ne manque jamais de produire fon effet.
J°. Si vous faifîez toujours des tours d’adreffe j
comme ils dépendent‘ tous de l’agilité des mains „
le fpeCtateur | continuant de voir les mêmes gef-
tes , pourroit enfin deviner vos mouvemens :
faites donc fucceffivement des tours d’adreffe „
de combinaifons , de collufîon , de phyfique
&c. , deforte que le fpeCtateur fe trouve dérouté
en voyant prefque toujours les mêmes effets,
quoiqu’ils appartiennent à des caufes difparates.
f 6°. Quand vous emploierez un moyen quelconque
, trouvez toujours une rufe pour faire
croire naïvement, & fans affeCtation de votre
part, que vous employez un autre moyen. S’agit-
il par exemple d'un tour de combinaison , faites
s’ il y a lieu , comme s'il dépendoit de la dextérité
des doigts > & fî au contrairë c’eft un tour d’a-
drefTë;; "tâchez alors de paroître mal-adroit.
70. Si vous faites des tours dans un petit cercle
compofé de demi-fayans , ou de gens trop
pareffeux pour fe donner la peine de réfléchir ,
il n’y aura pas grand inconvénient à faire indif-
tinClement les nouveaux tours & les anciens ,
les Amples & les compliqués 5 mais s’il s’agit
d’amufer une grande affemblée , & de paroître
fur un grand théâtre, où il y aura vraifemblable-
meot des gens inftruits &.des furets de bibliothèques
, gardez-vous de donner comme inconnus
des tours expliqués dans des livres 5 & fouvenez-
vous qu'il eft abfurde d’ intituler un livre , recueil
defecrets , par*? qu'un fecret quelconque ceffe de
l’êue quand il eft imprimé.