
f o i M U S
ibid. Au contraire, fi le mouvement circulaire du
corps eft lent & Je mouvement du centre très-
rapide , la direction réelle du corps s'écarte foi t
peu de la ligne droite ou courbe décrite par le
centre. Voilà pourquoi la lune étant très-près de
la terre 3 eu égard à la diftancç de la terre au foleil,
& la terre le mouvant très-vite, eu égard au mouvement
particulier de la lune, la ligne que la lune
parcourt dans fefpaçe, diffère très-peu de l’orbite
de la terre. Cette ligne n’a ni les fêlions de lafig. i 1 ,
ni les crochets de la fig. i l . Mais à caufe de |Mjg
chnailbn de l’orbite de la lune à l’orbite do 'a
te r re , elle eft à cette orbite, ce que la ligne*
étroite eft à la ligne large dans la fig. 13 , ibid.
Pour fe faire une idée jufte de la route de la lune
dans l’efpace , il faut avoir du fil d’archal d'environ
deux lignes d’épaifTeiir, en faire un cerceau de fïx
pieds de diamètre, & tortiller un fil de foie tout-
autour ( comme la ligne étroite eft à la ligne large
dans la figure ci-deifiis ) de manière que la foie
fade environ douze fois & demi le tour du fil d'ar-
chal dans toute'l’étendue du cerceau ; on verra
alors que la courbe que décrit la lime ( exprimée
par la foie ) n'eft point rentrante comme la ligne
étroite de k j%. ,13. ( D e c r e m p s ).
MULTIP LICATION ( par les doigts) ( Voye^
A r i t h m é t i q u e j .
MUSCADES. ( Tourdes ) ('Voye1 G o b e l e t s
jeu de,s
, MUSIQUE PARLANTE, ( Voyei à l'article
É c r i t u r e ) .
Musique v o c a l e . La mufîqûe eft peut-être
de tous les beaux arts le feul dont les premiers
principes ne font pas encore développes d'une
manière claire & méthodique à la portée des
çommençans.
Quelques auteurs ont traité cette partie d’une
manière tellement feientifique, qu’il faut être
algébrifte Sc géomètre pour les entendre ; encore
ne trou ve- t-on dans ces auteurs que des
notions purement fpéculatives fur l'harmonie,
la propriété des fons & k vibration des cordes.
D ’autres auteurs en ont écrit les principes d-une
manière également inintelligible & rebutante ;
comme ils 11'étoient ni grammairiens, ni logiciens
, leurs expreftions font barbares, leurs définitions
font équivoques, 8c leur méthode eft
nulle. Le P. Buffier, dans Ton cours de fciences,
fe plaint avec raifion de ce qu’aucun mufîçi.en,
homme de lettres, n’ a entrepris un traité raisonné
, mais élémentaire de mufîque.
Pour moi, je voudrois qu’ un pareil traité fût
compofé par trois perfonnes différente^ j favoir,
p muficien, un philofiophe & un homme 4e
lettre«.
M U S
Le premier fournirait le fonds des idées s le
fécond réduiroit ces idées à un fyftême méthodique,
& Je troifième retrait cher oit de l'ouvrage
des deux premiers tout ce qu’ il y auroit de feientifique
& de pédanteIque. J’exigerois que le mu-
ficiei) fût un maître de chant, plutôt qu’un habile
compofiteur, §c que le philosophe tût un pro-
feftèur de philofophie , plutôt qu'un profond math
ématicien, parce que les pe donnes accoutumées
à enfeigner, donnent en général des démonftra-
tions plus palpables, tandis que les vrais favair,
accoutumés à entendre à demi-mot, fuppofeni
trop fouvent dans leurs lecteurs le même degré
d’ intelligence, & femblent n’éçrire que pour pro
pofer des énigmes. En attendant la publication
d’un pareil ouvrage, nous allons donner ici quelques
avis utiles à ceux qui voudroient apprendre
à chanter fans maître,ou s’exercer loin du maître,
fans contracter de mauvaifes habitudes.
II paroît d’abord merveilleux, pour ne pas dire
impoflîble , qu’un homme apprenne la mufiauç
lui feul j les notes de mufique, dira-t-on, différentes
dans leur forme & leur pofition, ne
>euvent avoir qu’une valeur arbitraire comme
es lettres de l’alphabet j or , unç perfonne ne
pourroit, par aucun moyen, deviner elle feule
la prononciation des lettres de l'alphabet ; donc,
par la même raifon, un homme qui n'a jamais
reçu aucune leçon de mufique, ne pourra jamais
trouver le ton & la mefure aes différentes notes.
Je répond;$ qu’il y a une grande différence entré
les deux objets de comparaifon 3 il eft bien vrai
que l’écriture prëfente aux yeux des lignes pour
exprimer des fon$ de même que la mufique î mais
les fons exprimés par des lettres n'ont guère
frappé l'oreille jufqu'à préfent, que lprfqu’ils ont
été prononcés par des hommes j il n’ eft donç
pas étonnastr^qu’ un homme , pour connoître la
valeur des lettres, ait befoin a’un autre homme
3u; en articule ,1a prononciation $ il n’en eft pas
e même des fons exprimés par les notes de mur
fique j ces fpns peuvent être rendus par des inf-
tpuméns, 8c ces inftrumens peuvent, en certains
c a s , nqn-feulement tenir lieu de maître, mais
encore corriger |e$ erreurs.
On me dira peut-être que le même infiniment
qui , quand il eft d’accord, montre au commen-
çantTa valeur d’une note de mufîque, peut, en
perdant fon accord,' devenir inutile ou pernicieux
3 l’élève qui ne peut lkccorder, 8c qui ignore
fi l’ inftrument en a befoin , peut, en ce cas,
acquérir de faufles notions, & contracter de mai^
v^ifes habitudes.
Je réponds qu’ il s’agit ici d’un infiniment jP y
étant compofé d’une feule corde , nej peut jamais
manquer a être d'accorû aveç luLmême^ cornu#
on va le voir*
MUS
Confi'ullian d'un Monochorde.
Ayez une planche A B, bien droite 8c bien rabotée
, _de 30 pouces de long fur 3 de large, 8c un
Ûepaiflèur , (fig. i j" , pl. 9, de Magie blanche, tome
y i i l des gravures). Ecrivez les lettres ut au bas
de la planche comme dans la fig. 3 3 pouces au-
deffus , tracez la ligne traftfverfale marquée re 3
trois pouces au-deflus de là ligne re3 marquez
la ligne mi 5 à un pouce fix lignes au-deffus de
mi y è’eft-â-dire, à la hauteur d’un quart de la
planche entière, marquez la ligne fa 5 deux pouces
îix' lignes au-deffus de f a , ç’eft-à-dire , à un tiers
de la hauteur, marquez la ligne fo l 3 deux pouces
plus haut, marquez la ligne la 5 deux pouces
te une demie ligne au-deflus dé l a , marquez la
ligne f i ; 8c , à la moitié de la ’ planche, marquez
la ligne ut.
Entre ces premièrês lignes' 3 pkcez-eft d’autres
ponctuées aux diftances fuivantes 3 favoir $ une
à quatorze lignes 8c\demie au-deffus de SU inférieur
3 la fécondé, de deux pouces au-deffus
de re5 la troifième, dix lignes au-deffus de. f a ,
ou huit pouces quatre lignes au-deffus de Y ut inférieur
3 la quatrième, fept lignes 8c tin quart
au-deffus de fo l , 8c la cinquième, un pouce quatre
lignes au-deffus de la.
Au-deffus de I’^r,qui eft au milieu de la planché,
vous mettrez de noü’/elles lignes tranfverfales
marquées ret mi 3 f a , f o l , 8cc. mais s en leur donnant
feulement la moitié de' la difiance refpec-
tive qu’elles ont dans la rangée inférieure , de
forte que le troifième ut doit fe • trouver jiifte-
ttient aux trois quarts de la hauteur de la planche
ou à fept pouces 8c demi de l’extrémité fu-
périeure.
Dans l’épaifleur de la planche vers le point À ,
faites un trou auquel vous mettrez une cheville
co-nnne une c le f de violon.
Du côté opi ofé B , mettez un clou auquel vous,
atuenerez un fil d archal trèsrinince.
Ce fil d’archal traverfant k planche dans fa
longueur, 8c attaché à 1a cheville, fera plus ou
moins tendu , félon que la cheville fera plus ou
moins tournée3 8c fi, vers le point B, vous pofer
tranfverfilament fous le fil d’archai une1 petite
pièce-de b03s. ou de fe r , alors le fil dkrehat ne
touchera point k planche, 8c produira un fon
quand vous le pincerez vers le milieu ( avec le .
pouce de l'a main droite ) 5 vous- pourrez' imiter
ce fon avec votre voix, en prononçant 1a fyliàbe
écrit au bas de k planche3. mais-fi, en pinçant
ainfi k corde du pouce .de k. main, droite,
vous rendez la partie fonore plus courte d’un
oixieme , en.appuyant, le pouce de k.mnia gauche
ponces ru deffus de- ce prémièr ut fur la
Jiéne marquée r e , k corde ainfi raccourcie don-
feta un fon d:firont du premier que yous pourrez
muter de la vouç,. en prononçant k fyHabê /t,.
M U S
Maintenant, fi vous pincez plufieurs fois 1a
corde pour lui faire prononcer fucceflfivement lés
fons ut 3 re, iit, re s félon que vous 1a pincerez
toute entière, ou que vous la raccourcirez d’un
dixième, Vous pourrez exercer votre voix fur
deux fons qui ont entre eux la différence d’un
ton 3 mais f i , en pinçant la corde , vous appuyez
fucceffivement le doigt fur les lignes tranfverfales
ut , re , mi , f a , f o l , la , f i 3 u t , foit en
montant, foit en defeendant, vous pourrez monter
& defeendre la gamme en prononçant ces mono-
fyilabes, & vous exercer fur tous les fons dont k s
ccmbinaifons, infiniment variées, produifent des
airs à l’infini.
Nota. i v. Que chaque noté ut, ré, m l, 8 cc>
eft éloignée d’ un ton de celle qui la précède
ôti qui k fuit immédiatement, à l’exception du
mi qui n’ eft éloigné du fa que d'un demi-ton , &
de Y ut qui n’ eft éloigné de ƒ pareillement que d’un
demi-ton, 2°. queJesnotes delà première gamme
ont le même nom & le même rapport entre elles que
les notes de k gamme fupérieùre 5 30. que lorfque
deux notes ont entre elles un ton de différence
on peut prononcer un fon moyen qui eft éloigné
de chacune d’ un demi-ton. Ces fons moyens font
marqués fur l'inftrument, par les lignes tranfverfales
ponctuées, & prennent le nom de 1a noté
voifine, &c.
11 faut exercer fa voix fur tous fes tons & tfemî-
tons, en les.combinant dé diverfes manières. On
trouve ces combinai fons dans, les cahiers élémentaires
de mufique j c’eft-Ià qu'il faut apprendra
la valeur des notes & des clefs,. la différence des-
tierces & des (quintes majeures ou mineures, la;
définition.de dtèze, de béquarre ou de bémol,
8z la durée des foiipirs,. demi-foupirs & quart
de foupiry.
• Notre, but n’étant point d’enfeigner les é lé-
mens de mufique, en répétant'ici des notions*
’ communes , nous nous contenterons,, pour faci-
: iiter l’étude du chant, de donner d’abord une-
: première ohfêrvation qui fe trouve dans très-peu
d’ouvrages, & d’en ajouter quelques autr.s qu’on,
ne trouve nulle part.
• Lorfque la clef d’une ligne de mufique' eft accompagnée
d’un ou dé plufieurs dièzes-,, d’un:
ou pailleurs bémok , toutes les notes qu'on trouve.
^fur la ligne,, ou entre deux lignes, où font ces-
' dièzes & ces bémols , doivent 6rre chantées d’un
'demi-ton plus haur ou plus basy îobfén^tion de.
je e précepte eft une très-grande difficulté pour les
.çommençans-,.difficulté que quelques-auteurs font:
.évanouir par tobfervanon d’une douzaine de.--
réglés 3. mais > corn me l’explication de toutes-ces--
; réglés feroit peut-être' ennuyeufe pour nos lao-
teurs, & trop longue pour le f u i artsiclè que.
’ nous deftinoiis à cette- matière, nous nous con*