
vous tirerez alors de i’efprit-de-vm l'enflammera
auffi-tôt. Cet effet aura également lie u , fi une
perfonne ifolée fur le plateau & qu on éleCtrife,
tient en fa main cette cuiller, 8 c qu'une autre
perfonne non ifolée tire l'étincelle > il en eft
de même lorfque la perfonne non ifolée tient
la cuiller , 8 c que celle qu'on éleCtrife tire l'étincelle.
Nota. On peut enflammer reCprit-de-vin avec
tous les corps non électriques , de même qu’avec
le doigt , pourvu qu’on faffe particulièrement
ufage des métaux qui font propres à tirer les
plus fortes étincelles. Cette expérience femble
prouver que le feu élémentaire ou la lumière ,
ont beaucoup de rapport avec la matière électrique.
Jet d’eau lumineux.
Ayez un petit entonnoir de fer-blanc , (fig.
18 , f l . 13. ) auquel vous ajufterez une anfe A ,
afin de pouvoir le fufpendre au conduCteur 5 que
l ’ouverture B , par ou- s'écoule l’eau , foit d'un
très-petit diamètre , enforte qu’elle ne puiffe
tomber que goutte à goutte : eleCtrifez le conducteur.
L'eau aulieu de tomber goutte à goutte , formera
un jet continu qui prendra la figure d’un
cône , dont la pointe fera à l’extrémité du tube
de cet entonnoir 3 8 c fi Yélectricité eft forte -,
ce jet dans l’ obfcurité paroîtra entièrement lumineux.
Si aulieu de tomber goutte à gou tte, cette
eau forme un filet continu qui foit reçu dans un
vafe de verre ou de métal, pourvu que ce dernier
foit ifolé fur lin plateau de verre ou de foufre ,
on pourra alors en approchant le doigt de ce
filet d'eau , en tirer une étincelle de même que
fi on l'approchoit du conduCteur. On pourroit
tirer de même l'étincelle du vafe de métal.
Tirer du feu de toutes les parties du corps d’une
perfonne.
A y ez un tabouret compofé d'une planche A ,
(fig. iy , pi. 13.) d'environ quinze pouces de
long , fur un pied de large , foutenue par quatre
piliers ou pieds de verre maffif BCD & E , .de
quatre à cinq pouces de hauteur > ces pieds doivent
entrer 8 c être maftiqués dans quatre pièces
de bois tournés ,. qui doivent être folidement
ajuftés fous cette planche (1).
[z] Oh eft dans l’ufage de conftruire ainfi ces tabourets
, Sc effectivement ils font plus propres & plus
commodesque les gâteaux de réfine donc on fe fervoir;
je crois cependant qu’un tabouret foütenu fur de Amples
pieds de bois Sc couvert d’un demi pouce de foufre 1
fondu ifoleroit encore mieux. Voye% fig. 17 , même
plancke. j
Faites monter une perfonne fur ce tabouret
de manière qu’aucune partie, foit de fon corps
ou de fes vêtemens , ne puifle toucher en aucune
façon au plancher ou aux autres corps qui l’environnent
8c peuvent être placés auprès d’elle j
qu’elle tienne dans fa ‘main une chaîne, dont
l'autre extrémité communique au conducteur de
la machine éleCtrique.
Cette perfonne étant ainfi ifolée , devenant
elle-même partie du conduCteur , en préfentera
auffi les mêmes apparences, 8c on pourra tirer
des étincelles très-vives 8c très-piquantes de toutes
les différentes parties de fon corps, lorfqu'on
en approchera le d o ig t , une ép é e , une pièce
de monnoie, ou tout autre corps non éleCtrique.
Si la perfonne ainfi ifolée tient en main .&
dans une fituation renverfée, un faifeeau de cheveux
ou de fils de laiton extrêmement fins, liés
enfemble par une de -leurs extrémités, tous ces
fils,fe fépareront 8c s'écarteront auffi-tôt quelle
■ fera élcarifée , ils fe rapprocheront 8c retomberont
auffi-tôt qu’une autre perfonne non ifolée
en approchera le doigt : le contraire arrivera,
fi une perfonne non ifolée tient en main ce
faifeeau, & que celle qui eft ifolée en approche
le doigt.
Si la perfonne ifolée 8c fortement éleCtrifée,
eft tête n u e , les cheveux un peu courts & fans
pommade, dès qu’ une autre perfonne pofera fa
; main, ou encore mieux une plaque de métal, à
j fept ou huit pouces au-deffus ae fa tête , on verra
auffi-tôt fes cheveux fe dreffer, 8c fi cette expérience
fe fait dans l’ obfcurité, ils paroîtront même
lumineux.
Nota. Il faut avoir attention à rie pas tirer d’étincelles
des yeux ou des autres parties délicates
du vifage de ceux qu'on éleCtrife, ni fe laiffer
toucher par eux en ces mêmes endroits, les pi-
quures qu’on réffentiroit de part 8c d’autre fe-
roient trop fenfibles 8c trop douloureufes pour
en former un objet de divertiffement qui ne feroit
point agréable pour celui qui les reffentiroit.
Tableaux étincelans.
Pour réuffir parfaitement dans l’exécution de
ces fortes de tableaux, on doit confidérer, premièrement
, que quoique là matière éleCtrique le
répande également fur toutes les parties d’un conducteur
qu’on éleCtrife, de quelque forme & dé
quelqu'étendue qu’ il foit, cependant cètte meme
matière lorfqu’elle s'échappe à l'approche d uu
corps non éleCtrique qu'on lui préfente, parcourt
toujours le chemin le plus court. Secondement,
que cette même matière ne paroît à nos yeux qu.e
lorfqu'il fe trouve un intervalle , quelque petit
qu'il fo it , entre le corps éleCtrife- 8c celui non
éleCtrife qui l’approche , 8c qu’on apperçoit al0^
entre ces deux corps- une étincelle très-vive 8c
très-brillante j d’où il fuit que fi l'on approche
d’un corps éleCtrife une fuite de petites parties
de métal ifolées 8c contiguës les unes faux autres
j c’eft-à-dire, féparées feulement par un petit
intervalle , il paroîtra une étincelle entre- chacun
d’eux, 8c comme le paffagè dii, fluide éleCtrique
a une rapidité en quelque forteincommenfurable;,
toutes ces étincelles ' s’appercevront au même'
i nftant..
Suivant les principes qu’on vient d’établir, fi
l’on applique (1) fur une lairie dé verre, telle
que A B , (fig. 14 , pi. .13. ) des petits- quarrés,
d’étain d’environ une- ligne & demie de diamètre
ou des petits cercles de métal & de même gran-.
deur (2), contigus les uns aux autres, de manière
qu’il n’y ait entr’eux qu’ une demi-ligne d’inter.-,
valle., 8c qu’ils forment par leur continuité la
ligne droite CD 8c la ligne courbe CED , lorfque
tenant ce verrë d’ une main, les. doigts appuyés
vers D, on préfentera l’endroit G.au conduCteur,
l’étincelle s’élancera, ordinairement par toutes les
parties de métal qui compofênt la lign’e CD &
elle fe diftinguera à chacun des intervalles qui
les féparëilitelle pafferà rarement paroles intervalles
qui fe trouvent dans l'étendue de la ligné
CED, cette dernière ligné n’étant pas'le plus
court chemin que le fluide puiffe parcourir pour
aller de C en D.
Première conftruftion.
Si on veut faire paraître fur la lame de verre AB
CD, (fig. 3 , pf. 14 .| une petite anguille lumi-
neuf#telle que ÈF 5 après en avoir tracé la figure
fur un papier dé même grandeur, on l ’attachera
fous ce verre avec quelques petits brins de cire
molle j, on appliquera.enfiiite depuis le bord du
verre G jufqu’en E , depuis F jufqu’à l’autre
bord oppofé H , deux petits conducteurs de. même
métal GE 8c fH .qui joindront Jatête 8c la queue.
de cette petite figure, & on remplira l’intervalle
E.F, qui en forme le deffin , avec les petits
quarrés ou cercles dfetainxi-deffus.
La matière éleCtrique ne pouvant étinceler que
dans les intervalles qu’on a briffé, entre cejs petites,
parties de métal, & n’ayant d’aiitre chemin plus
court à parcourir que celui qu’ils lui tracent,cette
petite figure d’anguille paroîtra entièrement lumi-
neufe dans l’obfcurité, lorfque tenant le verre des
(1) Ces petits quarrés fe collent avec de la gomme
ou de la cojle de. pqi/lon, "
, Quoiqu’il ne foit pas d’ufàge de conftruire les.
uciijfls dé ces. tableaux avec de petits ce rçles , je les
pretere, attendu qu’ils font plus commodes pour fùivre
/C? c°'itdurs du .fujet, & qu’il me paroît que leurs
Étincelles: font plus brillantes.
Amufernens des Çciençes.
doigts vers le petit conduCteur G E , on approchera
celui GH du conduCteur de la machine électrique,
JJeifxièrne cçnfiruéliott»
Lorfqpe le trajt qui forme la figure que l’on
doit rendre fur le tableau eft compofé d’une feule
ligne droite, ou courbe, il fuffit alors de placer
tous les’ petits quarrés fur une dès furfàces du
verre y mais fi le fujet produit une courbe rentrante
fur elle-même, ou un cerclé, il eft alors
abfolument indifpenfable d'en mettre une portion
fur une des furfàces & l’autre fu r l’autre > 8c afin
d'en établir la continuité.f on.ajufte dés petits
Conducteurs qui communiquent d’une furface à
l’autre j on doit auffi, en les plaçant , les ajufter
de façon qu’il ne couvrent pas d’ un côté du verre
les étincelles qui doivent paroître de l’autre $•'
conféquemment fi l’on veut repréfenter un cercle
fur le carreau de verre, (fig. 1 3pl. 14. ) on applfe
quera fur une. de fes furfàces les petits quarrés
qui doivent former le demi-cercle B CD , & fur
l’autre, ceux qui terminent l’autre partie F GH
dé ce cercle 5 on. fera çom muniqviéy le dernier
qiiarré D .de la première furfaçe avec celui F de
l’autre , au moyen du petit conduCteur DEF ,
que l’on reployera fur le bord E du verre 8c on
pofera un petit conduCteur (5) fur la première fur-
face,, depuis A jufqu’en B , & un autre fur l’autrçf
furface.^ depuis H jufqu’çh.I,
Au moyen de cette difpofitiori, lorfqu’ on tien*-
dra ce tableau par l'endroit 1 , 8c qu’on appro*
chera l'endroit A du conduCteur de la machine
éleCtrique, ce cercle paroîtra étincelant en toutes
fes parties j ce qui doit avoir,lieu, attendu qu’on
a établi ( fuivant çe tte . çoriffruétion ) une ligne
^continue de À en B , C , D , -E, F , G , H & I ,
que le fluide éje£i;rique parcourra néceffairement.
: Nota. La méthode qu’on a employée pour tracer
les deux figures ci-deffus, peut fervir d’exemple
pour tous les fujets qu’ on voudra exécuter,excepté
néanmoins ceux où on ne peut établir une continuité
de quarrés 8c de conducteurs, ce qui arrive
lorfque plufîeurs lignes du fujet viennent à fe
croifer..; on peut cependant rendre avec affez
d’ exaCtitude prefque toutes les lettres de l’alphab
e t, comme on peut le voir dans la manière de
repréfenter le mot amour, dont on donne çi-après-
une explication affez étendue.
Mot en lettres étincelantes-.
Ayez une bande de verre blanc  B , ( fig. 4 ,
(3) Ces petits çooduCtears dpivçnt être terminés
en pointe du côté où ils touchent les quarrés, ou
arrondis fi on emploie des petits cercles.
K k k