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peu, c’ eft-à-dire, à mefure que l’air comprimé
s’approchera plus de fa denfite naturelle.
Fontaine de Héron.
Faites deux cylindres ou réfervoirs de fer-blanc
A & B , \_fig' $ 9 pL S * Amufemens de phyfique]
de fix pouces de diamètre, fur quatre pouces
de hauteur, 8 c qui foient exactement fou dés de
tous côtés J que celui A foit garni du rebord C
d’un pouce 8 c demi de hauteur, 8 c .qu’il forme
par ce moyen une efpèce de badin : foudez un
petit tuyau D au centre de ce badin , qui aille
jufqu’à une ligne du fond intérieur du cylindre
A 5 donnez-lui un demi-pouce de diamètre, &
..ajuftez-y. un ajuftage E dont le trou foit fort
p etit, 8 c qu’il, entre exactement dans le tuyau
D j que cet ajuftage foit garni d’ un petit robinet;
F , pour donner ifiue à l’eau renfermee dans
le cylindre A .
Joignez ces deux réfervoirs par deux tuyaux
G & H de quatre à cinq lignes de diamètre,
8 c ouverts des deux extrémités ; en .obfervant
qu’ ils doivent être foudés aux endroits où ils
y entrent, 8 c qu’en outre celui H doit descendre
d’un côté jufqu’ à une ligne du fond inférieur
du réfervoir B , & être élevé jufqu au-
deffus du fond fupérieur du réfervoir A^fur lequel
il doit être fondé 8 c ouvert du côté du
baftin C : celui G doit être prolongé jufqu’à
une ligne du fond fupérieur du réfervoir A.
' Ayant ôté l’ ajuftage , fi l’on- verfe par le tuyau
D une quantité d’eau fuffifante pour remplir les
deux tiers du réfervoir A , 8 c qu’ayant remis
ceT ajuftage 8 c fermé le robinet , on rempliffe -
d’eau le baflin C j cette eau s’écoulant par le
tuyau H , entrera dans le réfervoir B : 8 c comme
elle eft plus pefante que l’ air contenu, dans ce
même referyoir, elle le comprimera, 8 c çette
compreftion fe communiquant par le tuyau G
à l’air que-contient le refervoir A , il preffera
fur l’eau de ce même réfervoir , 8 c la forcera
de fortir avec affez de violence par l’ajuftage B
aufïi-tôt qu’on aura ouvert ce robinet ; ce qui
aura lieu jufqu à ce que la plus grande partie'
de l’eau contenue dans ce réfervoir, en foit for -;
tie £ î j , attendu que cette même eau retombant
dans le baftîn C , coulera aufïi-tôt dans le
réfervoir B , 8 c entretiendra par ce moyen cette
preflion.
Nota. Il faut réferver un petit tuyau fur le
côté de chacun de ces réfervoirs, afin qu’en les
débouchant, on puiffe faire écouler l’eau qui y
eft reftée, & éviter par-là .que cette pièce ne
fe rouille en dedans.
(i) Si le réfervoir B eft plus petit que celui A , l’eau
fordra entièrement de ce dernier.
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Eolipyle lançant un jet de feu.
Ayez un vafe de cuivre ou de fort fer-blanc,
A B , y?#. 6 j pl. J , Amufemens de phyfique]]
de telle forme que vous jugerez convenable, I
auquel foit ajufté un couvercle C de même métal
, & percé d’un trou pour laiffer paffer le
col d’ un éolipyle D de forme recourbée, comme
l’indique cette figure : faites-y entrer à vis l’a-
juftage E qui doit être percé d’un trou extrêmement
fin , & ajuftez-y un petit robinet de
cuivre, qui ferme bien exactement j verfez-y
un peu d’efprit-de-vin, 8 c ayant rempli le vais
AB d’eau bouillante , couvrez-le»
La chaleur de l’eauvenarità raréfier l’ air contenu
dans cet éolipyle , il preftera avec violence
fur l’efprit-de vin qui en occupe la partie
inférieure G , 8 c l’obligera de fortir avec rapidité
par le petit trou fait à l’ ajuftage E ; 8 c fi j
on le laiffe s’ échauffer avant d’ouvrir le robi-1
net, & qu’on préfente au jet qui s’élancera, la
flamme d’une bougie, le feu y prendra, ce qui|
fera affez agréable à voir , 8 c durera d’autant
plus , que le trou fait à l’ajuftage fè trouvera
font .petit.
Si au lieu d’adapter à cette éolipyle un ajuftage
percé d’un feul trou , on y place quelques
autres pièces d’ ajuftage préparées 8 c variées avec
àrt > on pourra fe procurer un fpeCtacle plus amu-
fant, en répandant avec un tamis de la limaille
d’acier fur les jets du-feu qui s’élanceront alors
de toute part ; 8 c ils imiteront très-bien l ’effet
8 c le brillant des feux d’artifice.
Nota. Il faut, pour cet amufement, faire conf-
truire un éolipyle d’ une capacité fuffifante pour
fournir à une aufti grande quantité d’ouvertures,
qu’il faut néanmoins ména'gër fort petites [2];
fans quoi cet effet n’ auroit plus lie u , attendu
le peu de réfiftance qu oppoferoient à la dilatation
de l’a ir , les ouvertures qui laifferoient
échapper Fefprit-de-vin trop promptement,
Cannes a vent.
Les cannes à vent font des efpèces, de bâtons
percés dans toute leur longueur d'un trou de trois
à quatre lianes de diamètre ; on insère" d’un côté
de petites lè ch e s de deux pouces de longueur,
garnies d’un petit morceau de peau de mente
diamètre que ce trou ; 8c en foufflant tout-à-
coup & aidez fortement dans cette canne , elles
peuvent être lancées jufqu’à cinquante pas ; on
jette aufli fort loin avec cet infiniment, des pois (i)
(i) Il fuffit qu’il y puiffe entrer une petite aiguille.
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vecs, ou de petites boules de terre-glaife, avec
hefquelles on peut même tuer des oifeaux.
. Fufil a vent.
A B \fig. 7 3 pl- 5 3 Amufemens de phyfique']
eft un canon de fer fort léger d’ environ trois
[pieds de long', 8 c percé dans toute fa longueur
[ d’un trou de quatre lignes de diamètre j ce ca-
[non s’ ajufté à vis dans la croffe C 5 cette croffe
[eft de cuivre, creufe 8 c parfaitement foudée 5
[dans fon intérieur, 8 c vers l’endroit D , eft une
[foupape de métal, couverte de peau, 8 c qui
[s’ applique bien exactement au moyen d’un reffort,
[afin que l’air qui-doit être enfermé dans cette
Icroffe n’en puiffe fortir. E eft une efpèce de
■ batterie- femblable à celle d’ un fufil ordinaire ,
»dont le chien étant lâché par la détente, pouffe
(vers cette foupape une petite tringle de fer qui
lie retire aufti-tot d’elle-même j au moyen de
(cette -conftruCtion il ne peut s’échapper à cha-
Ique fois qu’une partie de l’ air renfermé dans cettç
Icroffe.
1 A B îfig. 9 , même p l.] eft une pompe foulante,
compofée d’un tuyau de fer d’un pied 8c
Idemi de long, dans lequel coule un pifton tra-
Iverfé à fon extrémité, par une tringle D E qui
Ifert à le tenir avec les deux mains, pour le
j.pouffer avec promptitude lorfqu’ôn a appliqué
irextrémité B de ce tuyau,dans l’ouverture de la
icroffe C j ce tuyau eft percé vers A , afin qu’il
puiffe y entrer de nouvel air à chaque coup
■ de pifton. Lorfque. cette arme eft bien fa ite ,
huit à dix coups de pifton font fuffifans pour y
(comprimer fortement l’air.
B Lorfqu’on a fortement chargé d’air la croffe
(de ce fufil, 8 c qu’on y a ajufté fon canon, fi
Ion y fait couler une balle de calibre, 8 c qu’on
(appuie fur la détente G , l’air comprimé qui fait
^effort pour fortir, trouvant une iffue par le ca-
(n o n , chaffe la balle avec une violence capable
■ de percer à trente pas une planche d’une epaif-
fifeur médiocre j 8 c comme il ne s’échappe qu’ une
. partie de l’air renfermé dans la croffe, on peut
(réitérer cette expérience fans y introduire de
(nouvel air. Mais à chaque-coup , l’air étant moins
comprimé, agit avec moins de violence, qùoi-
'Iqu’ ordinairement le troifième coup perce à
ïyingt-cinq pas une planche d’un demi-pouce
id ’épaiffeur.
B L’air en s’échappant ne produit aucune ex-
jplofion , mais feulement un fouffle violent qu’on
Bentend à peine à trente ou quarante pas , Iorf-
;.|qùe l’expérience fe fait en plein air'.
Br Nota. -Ces-fortes d’armes ne font que des inf-
|trumens de cuviofité propres à mettre dans des
L'Icabinets. Il- féroit dangereux de laiffer la liberté
B d e s’en fervir à d’autres ufiiges qu’ à des expé-
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riences; du refte, elles n’ont point la force d’une
arme à fe u , 8 c il eft difficile que leurs foupv
pes puiffent contenir long-tems l ’air qui y a été
comprimé.
Lorfqu’ on y introduit du menu plomb , il faut
y introduire auparavant un peu de papier, afin
que ce plomb n’entre pas dans le réfervoir.
Dragon volant.
Un amufement fort divertiffant eft de conf-
truire un cerf-volant de quatre à cinq pieds de
hauteur [fig. 11 , pl. J , Amufemens de phyfique ] ,
8 c afrès l’avoir-enlevé affez haut, d’attacher à
la ficelle qui le retient, un dragon volant A ,,
fufpendu , comme, le défigne cette figure : ce
dragon doit être fait d’une toile légère, peinte
des deux côtés, 8 c il faut, après l’avoir découpé
fuivant la forme qu’ on, lui a donnée , coudre
fur tous les contours de cette découpure de petites
baguettes d’ ofier fort légères. On peut le
rendre, encore plus naturel en le conftruifant de
manière, que fes ailes foient mobiles, 8 c puiffent
être agitées par le vent : l’ayant donc fufpendu
à la ficelle du cerf-volant, on en lâchera
encore une quantité fuffifante pour élever à fon
tour cé dragon, à une hauteur où il puiffe être
apperçu d’ affez loin. Ceux dont la pofition ne
les mettra pas à portée de voir ce cerf-volant,
8 c qui ne pourront appercevoir que ce dragon,
feront étrangement furpris.
Imitation du tonnerre par Eébranlement de l ’air.
Ayez un fort chaffis de bois d’environ deux
pieds &, demi de long, fur un pied 8 c demi de
large, aux bords duquel vous attacherez 8 c collerez
folidement une peau de parchemin bien
tendue , affez épniffe, 8 c de même grandeur
que ce chaffis ; mouillez-la avant de l’appliquer,
afin que fa tenfion en foit plus forte. '
Lorfqu’ayant fufpendu ce chaffis, vous f agioterez
ou frapperez deffus plus ou moins fort
avec le poing, l’ébranlement qu’ il caufera dans
d’ air environnant, fera exactement femblable au
bruit du tonnerre qui gronde.
Nota. Pour imiter dans les fpeClacIes l’éclat
du tonnerre lorfquil tombe, on fufpend entre
deux cordes élevées- verticalement une certaine
quantité de douves de tonneaux éloignées les
unes des autres d’un demi-pied, 8 c enfilées de
même que les lattes qui fervent à former les
jaloufies qu’ on met aux fenêtres des appartenons :
8 c on les laiffe tout-à-coup tomber les unes fur
les autres, en lâchant fubitement les deux cordes
qui les retiennent fufpendues., & qui doivent
fervir à les relever pour reproduire cet
t effet.