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de cuivre , des jarres , uné écritoi-re , un plateau
de verre , une roue' de coutelier , des
cylindres de cryftal 3 un fourcier avec une ba-
cÿiette divinatoire , des fabots élaftiques & une
mâchoire d’âne.
Je vous demande , dit M. Hill 3 fi vous découvrez
fur ce carton, une machine éleétrique
en' peinture. Tout le monde répondit que non.
Cependant continua M. Hill 3 vous pouvez y
voir toutes les parties^d’une pareille machine..,
car ces jarres 3 cette manivelle 3 cès fils d’archal 3
ce plateau & ces tuyaux de cuivre en formeroient
une avec fonappareil 3 li toutes ces pièces étoient,
arrangées chacune a fa place > mais ces difiFérens
morceaux ainfi déplacés 3 méritent aufîi peu. ,1e
nom de machine électrique., que des tas de ruines
de pier'r.e ..ou de charpente méritent celui d’une
mai fon y ce font cependant toutes ces pièces
défunies , qui 3 réfléchies par un miroir concave
à facettes 3 préfente l’image d’une véritable machine.
éleétriqué. Les facettes font autant de petits
miroirs qui reprélentent chacun fa partie y & .
leur inclinaifon refpeéïive eft telle , qu’elles donnent
à l’image partielle qui s’y trouve repréfen-
tee j la vraie pofition qu’elle doit avoir, pour
.paroître réunie avec les autres , & former une
machine complette y fans -repréfénter à l’oeil
les objets -étrangers & parafites qu’on y a entremêles
3 tels que le fourcier & la mâchoire.
Piîferer ne pouvoit , fans fe rendre ridicule
donner Te nom de machine éleéhique à des parties
éparfes peintes fur un carton. Il fentoit aufli
au fond de fon coeur que l’ armoire où ce carton
étoit placé 3 n’étoit pas la même que celle ou
il avoir prétendu trouver une machine éle&ri-
qne 3 & qu’il s’ agiiToit aufli d’une machine réelle
6 non en peinture , puifque , félon lu i, elle
devoit avoir fervi à éle&rifer un canif. C ’eft
pourquoi il prit le parti de fe taire , & parut
néanmoins très-humilië d’avoir été vaincu par
un fimple bourgeois qui ne faifoit fes tours que
pour amufer fes amis. M. Hill lui rendit les cinquante
ducats 3 & lui dit 3 pour lui épargner la
ccnfufion de les recevoir : Ce n’ eft pas à vous ,
monfieur , que je les donne , c’ eft aux pauvres :
je vous charge d’en faire vous-même la diftri-
bution , à condition toutefois que vous ne férez
point afficher cette aumône. Cette condition eft
inutile , dit Piîferer, vous favez bien que je
ne fuis pas un charlatan eu fait de bienfait
rance....,,
M. Hill ne nous congédia point fans nous
enfeigner le dernier moyen qu’il avoit employé
pour faire fauter le canif.
Le manche du. canif eft creux & divifé en
trois compartimsns. Dans le premier A , j’ai mis
du vif-argept qui s’écoule par le tçcrç b . dans
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la partie C , fig. 13 même pl. I , de U magk
blanche.
Tant que le mercure peut être contenu dan*
la partie C 3 le canif refte en équilibre , parce
qu’ alors le mercure fe diftribue avec égalité des
deux côtés du point d’appui ; mais à force de
couler, il monte enfin jufqu’à l’ouverture D
& paffe dans la capacité G. Cette partie devenant
alors plus* lourde , il n’eft pas étonnant que
le canif change de place. ( D ecremps ).
Tour de pajfé-pajfe avec des jetons.
C e tour eft 3 fans contredit, un des plus beaux
qu'on ait jamais inventés, ; il eft 3 en quelque
façon0 compofé de fix tours différens, qui ,. étant
pour ainfi dire , opérés dans le même inftant , ne
peuvent que faire la plus grande impreffion tant
fur les yeux que fur l’efprit du fpeéfcateur ; en
effet j n’ëft-il pasTurprenant , i e. 'd etre pour ainfi
dire 3 témoin qu’ un dez à jouer s’évanouit & dif-
paroit dans un lieu d’où perfonne n’a pti le fouf-
ti-aire ; i ° . que des jetons fôrtent irtvifibîement
d’üne main où on les a vu placer ; 3Q. de trouver
ces jetons-là où on n’avoit mis qu’un dez à jouer ;
'4?. de trouver enfuite ces mêmes jetons dans une
main qui étoit vuide (en apparence) 5 y°. de ne
pas trouver ces mêmes jetons fous un cornet où on
les avoit placés3 & auquel perfonne n’a touché;
6°. de trouver le dez à jouer à fa première place,
d’où il avoit difparu l
Pour faire’ ce tour , il faut d'abord fe procurer
un petit dez à jouer , avec une vingtaine de
liards ou de jetons, ou Amplement dés pièces de
fer blanc taillées en rond comme des pièces dé 24
fols. .. ; -
’ i ° . Il faut avoir un petit cornet cylindrique de
cuivre, de carton, ou de fer-blanc. 11 doit avoir
un calibre fuffifant pour que les jetons puiffent y
entrer y il doit, de plus, être élaftique & affez flexible
pour qu’en le ferrant entre deux doigts,-on
puiffe empêcher de tomber les jeto’ns qu’on mettra
dedans,quoique l'embouchure du cornet fo.it tour- '
née vers la terre.
2.0. Une quinzaine de liards ou de' jetons percés
d’un gros trou dans le. milieu & .fondés enfernble
les uns. fur les autres, de manière qu’ étant fur-
montés d’un liard ou d’un, jeton non percé, ils
repréfentent une pile de. liards ou de jetons ordinaires
; on peut aufli fe procurer, une pareille pile
creufe, avec un cornet entouré de ni de fer ou
de cuivre , & furmonté d’un liard ou d’un jeton.
( Voye^ fig. 20, pl. c/ j de Magie blanche tome
des gravures. )
30. On jette un écu de fix livres fur la table;
on mer le petit dez dans un cornet & on le jette
pareillement fur la-table, après l ’avoir fecoué un
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inftant j enfuite on dortne le cornet Sc le dez à
une perfonne de la compagnie, en la priant de
iett’er le dez à fon tour pour favoir à qui appartiendra
l’écu de fix livres. Ceci n’ eft qu’ un prétexte
pour faire remarquer, fans affeélation à la
[compagnie, que le cornet eft fimple & fans apprêt,
[& qu’il n’y a dedans aucune pièce préparée d’avance
pour jouer quelque tour.
Quand on â ainfi jetté le dez plufieurs fois
de fuite j on s’empare du cornet, & l’on prie
quelqu’un de placer le cfèz fur l ’écu de fix livres,
[comme dans la fig. 2 1 , ibid.
Tandis que le fpeétateur place ainfi le dez
fur l’écu de fix livres, on porte de la main droite
le cornet fur le bord de la table , & de la main
[gauche on prend la fauffe pilé de jetons pour la
mettre fecrettement dans le cornet.
I 69. On place , pour un inftant, fur la table , 1a
[pile creufe & le cornet qui feul eft vu du fpec-
[tateur., ---
[ ■f . On foulève le cornet en le ferrant un peu
entre les doigts pour empêcher la pile de tomber,
& on place l ’un & l’autre fur le dez, comme dans
la fig. I l , ibid.
t B9. On prend, de la main droite, une quinzaine
de liards ou de jetons qu’on tient d’abord
au bout des doigts, & qu’on fait enfuite palfer
vivement au fond de la même main, en la rappro-
[ chant de la main gauche. Cette dernière main fe
fermant dans le même inftant, le bruit que font
[les liards par la fecoufle qu’on leur donne, fait
croire, pour un inftant, au Ipeélateur, que les
[liards ont changé de main, & que, par confé-
quent, ils ne font plus dans la main .droite.
9°. Pour que la main droite ne paroiflfe pas
gênée, en reliant fermée 3 pour tenir les jetons,
; on prend de cette main une baguette dont on
[appuie lë bout fu fla main gauche, comme pour
ordonner aux jetons d’en fortir.
[. io°. On ordonne effectivement aux jetons de
'fortir pour palfer dans le cornet qui eft fur l’écu
[de fix livres, & d’en chalfer le dez pour fe mettre
à fa place.
ii°. On ouvre aulfi-tôt la main pour faire voir
que les jetons font partis 5 & , dans ce même inftant,
pour ne pas.jdonner aux fpe&ateurs le temps
de réfléchir que les jetons font dans la main
droite, on lève le cornet fans le ferrer, en lailfant
fur l’écu de fix livres la faufte pile de jetons,
poirime dans la Hg, 23, ibid,
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12,0. Si I-’on a eu foin de mettre d’avance fur
cette pile deux ou trois jetons noir fondés, oit
eut les tirer Jte les jetter fur la table l’un aprè$ “
autre , en difant : En voilà un pour le garçon d'écurie
, l ’autre pour la fervante , & celui-ci pour le.
, marmiton. I l faut que les honnêtes gens vivent , <$»
tes Normands, aujjt. Cette circonftance fait croire
que la pile eft compofée de véritables jetons ,
qu elle n eft point creufe, & qu’il n’y a point de
dez caché en dedans.
13°. On remet le cornet fur l’écu de fix livres
en couvrant la fauffe p ile , & on ordonne aux
jetons de traverfer la table & de fortir invifible-
ment du cornet, pour que le dez puiffe reprendri^
fa place.
149. On porte la main droite fous la table,
en fecouant les jetons, on les fait fonner pour
faire croire qu’ils font déjà paffés.
i y ô. On les jette,fur la table, & on prend le
cornet en le ferrant entre les doigts, pour enlever
la pile ; les fpe&ateurs voyant alors reparoître
le d e z ,s imaginent que les jetons font partis pour
lui faire placé.
ï 6 °. On porte le cornét fur le bord de la table,
on laiffe tomber la pile creufe fur fes genoux »
après qupi on jette négligemment le cornet fur le
tapis 3 pour que chacun puiffe voir qu’ il n’y a rien
dedans. Dans ce moment, il faut bien fé garder
d’obferver au fpe«5tateur qu’il n’y a rien dans le
cornet ; une pareille obfervation de votre part 3
pourroit lui donner des foupçons, & faire naître
dans fon efprit une idée qu’il n’auroit jamais eue.
11 vaut mieux que le fpeètateur faffe cette remarque
de lui-même.
ESCAMOTAGE : ( voyef encore aux articles
AIMANT, ANNEAUX , AUTOMATES , CADRAN,
CARTES, CIGNE, COMBINAISONS, DES , DEVINERESSE,
Éc r it u r e , é l e c t îu c it é , en c r e s y m p
a t h iq u e , FARCEUR , FIGURES , GOBELETS ET
GIBECIERE, LETTRES MAGIQUES, LUNETTE MAGNETIQUE,
MÉCANIQUE, NOMBRES MAGIQUES ,
PALINGÉNESIE , PHYSIQUE, SIRÈNE, TABLEAU
MAGIQUE, &C. &C.
ESCAMOTEUR PEINTRE : !,voye[ h CanicU
d e s s in )»
ETOILES : ( voyerà, î 1 article a s t r o n o m ie ).
EXPLOSION ÉLECTRIQUE : Çvoyer sle ç .
TRICITÉ ) .
Amufetnetts dee Sciences'. T % t