
temeftt ; en tête de ces morceaux de papier, feront
écrites différentes queftions avec de l'encre
ordinaire } & pour écrire la réponfe , on fe fervira
«Indifférentes encres fympathiques, dont l'écriture
11e paroît qu'après avoir été expofée au feu ,
ob fer vaut à chaque mot de ces reponfes , de
vous fervir d'une encre différente. On donne à
choifîr une des queftions écrites fur ces différents
papiers 3 & on annonce à la perfonne , qu’en
mettant cette queftion dans le taiifman , la ré-
ponfés fera écrite au bas avec des caractères de
différentes couleurs* En e ffe t, on a fait chauffer
auparavant, affez -fortement, un petit triangle [
de métal qui entre exactement dans la boïte :
îdrfqivôn en ouvre le papier , & qu'on ferme
lar boîte de fon chapiteau, la chaleur du métal,
fe communiquant au papier , fait pàroître tous j
les caraétères qui y ont été tranferits 5 :on pour-
roit mettre deux papiers à la fois au fond du
taiifman , <k recommencér une fécondé fois fi le
triangle métallique avoit- été bien Chauffé. Cette
récréation exécutée avec intelligence , eft plus
curieufe & plus amufante qu'on; ne fauroit le
croire ; on peut s'en fervir pour tirer un horof-
cçpe , donner la réponfe d'une énigme &c. j
( Voyei Écriture Occulte ).
TERRE. Sa figuré,, fa grandeur & c . ( Voye^
i l T article A S TR O N OM IE ) .
• T Ê T E ENCHANTÉE. ( Voyei aux articles Aimant
j Escamotage, Porte-Voix ).
THEOPHRASTUSr PARACELSUS. ( Foye^
E scamotage y. .
^TONNERRE ; C Voyei- a Varticle Air).
T onnerre Artificiel. C'eftpar des moyens
mécaniques qu'on imjte-fur nos théâtres le bruit
<lu tonnerre.... On .fait rouler fur le-plancher du
cèintre de la falle .un chariot -compofé de feuilles
de tôle & de pierres dans une caiffe portée fur
quatre roulettes à huit pans, & pour contrefaire
lès échïs du tonnerre , on fufpend à une
poulie une corde qui rient plufiéurs plaques de
tôle & douves de tonneau, enfilées à un demi-
pied de diftance les unes dés autres , enforte qu'en
lâchant la corde ces plaques1 tombera l'une après
l ’autre fur le plancher. ' , ..
Ou peut encore .imiter l.e tonnerre par l'„é- ■
l>ranlément de Pair ‘5 il'faut avoir un fort chaffis
dé bois d'environ trois, pieds dè long fur deux
pieds - & demi de large , -au bord duquel' on attachera
folidement ùné peau de parchemin affez;
épailTe & demême grandeur que-le chaffis 5. on
le mouille avant de l'attacher y afin que la tenfion
en foit beaucoup plus forte. Lorfqü’ayant fufpen- • ;
da ce chaffis^ on l’agité avec- plus ou moins s
de violence , l'ébranlement qu'il caufe dans Pair
eft plus ou moins fort, & l'on peut alors exciter,
avec affez de vraifemblance , un bruit femblable
a celui du tonnerre qui gronde.
A c e la , nous ajouterons un procédé phyfique,
non moins curieux quintéreffant à connaître. Il
faut prendre une bouteille de verre fo r t , de la
contenance d'environ un poiffon , dans laquelle
on verfera une once d'efprit de vitriol concentré j
l'on jettera par-deffiis deux gros de limaille de
fer 3 & . J’on tiendra la bouteille bouchée pendant
quelques inftants , afin qu'il s'y amaffe une'
plus grande quantité de vapeur fulphurèufe en-
ittite l’on agitera un peu la bouteille j & après
avoir ôté le bouchon , on approchera une chandelle
allumée du g ou lot, qu'on aura foin de tenir
un peu incliné ; auffi-tôt il fe formera-aine inflammation
3 avec un bruit confiderable. Dans la
crainte que l’effet ne foit trop violent, 8e pour
éviter d’être bleffé par les éclats de la bouteille-,
fi elle venoit à fe caffèr , il faudra l’envelopper ,
d’ un linge j on peut même la pofer à terre 8e en
enflammer lès vapeurs avec une bougie attachée
au bout d'une baguette.
Tonnerft électrique'.
Le doéteur Lind eft Tauteur de l'expérience ,
qui fert à démontrer quelle différence il y a de
recevoir l ’explofion de la foudre par une éminence
émouffée, ou de la recevoir par une pointe
aiguë , aboutiffant à un conducteur non-interrompu.
Elle met dans tout fon jour l'avantage des
pointes terminées par de bons conducteurs, pour,
préferver les édificesrie la foudre.
AB eft le modèle d'une petit© maifon , dont
C eft le fommet du pignon 5 (fig. 4, pl. 4 , Amufe-
mens de Phyfique.. ) AD un mur dans lequel eft:
percé le trou quarré GFHE. Ce trou eft deftiné
a recevoir une planche quarrée , garnie diagonale-
ment d’une barre de fer q u i, fuivant la pofition
de la planche , peut - aller de F en E y comme
dans la figure., ou de G en H. LG eft une barre
de fer terminée par une boule L , qui va aboutir
au point G- De H I il y à une autre barre fembla-
b le , dont le bout I fe termine en une chaîne de
longueur convenable pour l'objet qu'on dira.
• Cela fa it 3 on place la planche comme on voit
dans la figure y c'eft-à-dire én forte que barre
dé fer qui. y eft enchâffée aille de F èn G , &
qu'il y ait une interruption dé G énN .O n p affe
la chaîne-à l'entour du corps du bocal , comme
ceux de là batterie éleCïrique. On charge ce bocal
autant ■ qu'il petit l'être.'Enfin Ton attache à un
des cotés de l ’ excitateur garni; d'un manche de
verre la" chaîne du cohditCfceut & l’on touche
avec l ’autre côté de l’excitateur terminé en boule,
la boule L qui furmonte la barre GG -, & • le j
pignon de la petite maifon. Le cercle é le& i- j
que fe f a i t , une forte explofion eft produite,
& l a planche FGHE eft.jettée hors de fa-place
avec tracas , à caufe du faut que la matière élec- ’
trique a à faire de G en H , pour regagner
le conducteur interrompu en cet endroit. (
Mais au lieu de la barre terminée-par une boule
L , placez-y une barre finiffiant en pointe aiguë y
flacez. auffi la planchette FGHE de manière que
à petite barre ‘de fer EF aillé de - G en H j faites
enfin la même chofe que deffus : l’électricité paf-
fera en filence le long de la barre LGH1, fans rien
déplacer.
Voilà l’image de ce qui fepaffe quand la foudre
frappe un édifice. L’ éminence du bâtiment reçoit
le coup de tonnerre avec explofion 5 la foudre
fuit le premier conducteur métallique qu’elle rencontre
fans l’endommager, quand il eft de groffeur
fuffilante 5 mais ce conducteur eft-il interrompu
quelque part, elle fait là une explofion, & fait
fauter ên morceaux, ffiur, boiferie, & c . jufqu’à
ce qu’elle ait trouvé quelque nouveau conducteur.
A chaque interruption, nouvelle explofion , &
malheur à ceux qui fe trouvent à proximité, car,
comme' le corps d’un homme eft un affez bon conducteur
de l’éleCtricité , à caufe des fluides dont
il abonde , elle le prend faute de mieux , & le
tue immanquablement.
Mais rien de cela n’arrive, fi la barre élevée au
deffus de la maifon eft terminée par une pointe
aiguë , & que le conducteur ne foit point interrompu.
Il pourra y avoir quelque explofion légère
à la pointe de la barre, mais de-là le fluide électrique
, 011 celui de la foudre , fuivra le conducteur
iufqu’ à fon extrémité , qu’on enfouit dans
la terre a une profondeur fuffifa.nte pour atteindre
l ’humidité.
M. Sigaud de la Fond , profeffeur de phy-
fique expérimentale , à rendu cette, expérience
plus fenfibie encore , par la difpofition qu’il a
donnée à fa petite maifon. Elle eft telle , que
l'explofion électrique en fait fauter le toit & écarter
les murs. , <
TORPILLE ( la ) ( Voyei Électricité ).
TOURS DE FORCÉ. On voit quelquefois dans
les foires des perfonnes qui font des tours de force
qui étonnent j mais fi ces perfonnes poffedçnt une
certaine force particulière , l'adreffe qu elles emploient
pour faire ces tours contribue pour beau- ,
coup à nous les faire pàroître fi étonnants j quelquefois,
jnême l'adreffe fait prefque tout.
M. Defaguilliers, profeffeur de phyfiqup, dit j
yivoir vu à Londres un hpmme ,qui s'affeyoLt fur
une planche placée horifoiTtalemçnt , & 3 zp-
puyant.fes pieds contre un aïs vertical immobile ,
avoir un peu au-deffous des hanches luie forte
ceinture, terminée par des anneaux de fer ; à ces
anneaux étoit attachée par un crochet une corde
q u i, pafiant entre fes jambes, traverfoit l'appui
vertical par un trou pratiqué exprès j plufiéurs
hommes & même deux chevaux employant toutes
leurs forces à .tirer cette corde ne pouvaient l'ébranler.
C e même homme faifoit encore un autre tour
par lequel il prétendoit élever /quoiqu'il ne fût
que foutenir, un canon de deux ou trois mille
livres pefant ; pour cet effet il fe plaçoit dans un
chaffis fait exprès, où il pouvoir jouir de la même
pofition avantageufe qu'il avoit dans le tour d'a-
dreffe précédent 5 la canon étoit placé dans le
plat d'une balance , dont les cordes étaient attachées
à la chaîne qui pendoit de fa ceinture. Le
plat de cette balance dans lequel étoit le canon
de trois mille pefant étoit foutenu par des rou leaux
j lorfque les cordes étoient bien tendues ,
les jambes bien affermies, on pouffoitdes rouleaux
qui foutenoient le plat de la balance , & l'homme
ainfi paffé dans fon chaflîs foutenoit le canon du
poids de trois mille livres. M. Defagurliers, ayant
remarqué que toute la force prodigieufe apparente
de ce tour defoteenedépendoit que de la fituatien
favorable où étoit celui qui foutenoit le canon , fit
une femblable expérience devant le roi George
premier , & plufiéurs perfonnes la répétèrent
après lui. '
C e .prétendu phénomène de force s’ explique
aifément, dit M. Defaguiliers, par la réfiftance
des os du baffin qui font areboutés contre un
appui vertical ou horizontal, par la preffion d elà
ceinture qui affermit les grands trochanters dans
leurs articulations, par la force des jambes & des
cuiffes qui, lorfqu elles font parfaitement droites ,
préfentent deux fortes colonnes capables de. {omis
nk au moins quatre ou cinq, mille livres. Qn fait
qu’une puiffance eft inefficace quand fon action
fe dirige par le centre du mouvement, & M. Defaguiliers
fait une application ingénieufe de la
ceinture dont on vient.de parler plus haut, dont
un ou plufiéurs hommes pourroient fe fervir pout
hauffer ou abaiflër le grand perroquet d'un navire ,
en s’appuyant contre les échelons d’une forte
échelle couchée fur le tillac.
On peut mettre à-peu-près dans la même cia fie
le tour que faifoit à Venife un homme jeune &r
foible: qui foutenoit un âne en l'air , & même des
poids plus pefants par un moyen fingulier. Il faifoit
lier fes cheveux ,de . côté & d’autre par de.
petites cordelettes:, auxquelles on attaçhoxt par
deux crochets les deux, extrémités d’une fanglq
large qui paffojt par deîTous le ventre de cet âne.