
& ces mêmes cara&ères paroîtront au b but d° une
heure ou deux , fi on les expofe au foleil.
Si on fait difloudre à part de l’ étain fin dans
l ’eau régale , & qu’ après que ce diflolvant fe fera
bien chargé de cette fubftance métallique , on y
ajoute une pareille quantité d’eau commune ,
on aura une liqueur propre à faire jparoître fous
une couleur purpurine , afiez foncee , les caractères
écrits avec l ’encre fympatique d’or ci-defius.
Il fuffira d’y tremper un pinceau ou une petite
éponge bien fine 3 et la pafifer légèrement fur le
papier. ( i f
Cette même dilfolution d’étain pourra encore
fervir | tracer des... cara&ères fur Ie_papier , qui
paroîtront de même que ceux faits avec l’encre
fympathique d ’or , fi on les expofe au foleil ou
au feu.
Ecriture en car a fier es de feu.
C e jeu éleétrique eft fondé fur cette obferva-
tion connue de tout le monde , fçavoir : que fi l’ on
a plufieurs filets métalliques , difpofçs enfemble de
manière que leurs bouts , fans fe toucher , foient
très-voifins 3 comme à une ligne ou une demi-
ligne , lorfqu’on élechife le premier 3 pendant
que le dernier communique à la mafie des corps
non-éleétriques , il fe fait des étincelles continuelles
entre les bouts de ces fils métalliques.
Pareille chofe arrive , fi le dernier de ces fils
eft terminé .en pointe ; car 3 perdant par-là fon
électricité , il faut qu’il en afflue fans ceiTe de
nouvelle , & cela jie fe peut faire que par une
étincelle dans chacun des petits intervalles qui
féparent les bouts des fils.
Cela étant entendu , l’ on fent que l ’on produi-
roit une file d’ étincelles formant un deflin quelconque
( à quelques limitations près qu’on verra)
en rangeant des fils de fer le long des linéaments
ce ce deflin. Alors, en touchant le dernier des
fils avec le d o ig t, ou , ce qui feraencore mieux ,
avec la garniture extérieure de la bouteille de
L e y d e , il fe former oit tout-à-la fois , dans les
intervalles de ces fils, des étincelles repréfentant
le contour du deflin.
Mais comme ceci auroit des difficultés, on
l ’exécutera plus facilement ainfi. Il faut prendre
une de ces feuilles d’ étain battues & n’ayant que
J’épaiffeur d’ un papier-, on la découpera en petits
quarrés d’une ligne ou une demi-ligne de cote , ou
en forme de rhombe un ,peu alongé ; on deflinera
enfuitefur un papier les lettres qu’ on veut exprimer
5 & ayant mis une-lame de -glace , d’une ligne
( 11 -On peut effacer la couleur pourpre de cette en-
rre , cuia mouillaut-d'eau régale , & lalaiflant enfuite
féchér “on pourra la Etiré'rêparoîcre une fécondé fois
avec la dilfoludon detain.
environ d’épaifieur fuir ce deflin , on collera fur
cette glace les petits quarrés ou rhombes. décrits
ci-defius, félon les contours du deflin, en faifant
enforte que les angles regardent les angles, &
foient éloignés les uns des autres d’environ une
demi ligne, comme l’on voit dans le deflin de la
lettre S (fig. y , pi. y Amifements de Phyfique) 5
on lie enfuite l’extrémité d’une lettre avec le
commencement de b fuivante , par une petite
lame circonflexe du même métal, terminée de coté
& d’autre en pointe , comme on le voit dans la
même figure $ enfin une petite lame femblable au
commencement de la première lettre 5c une autre
du bout de la dernier.e va au bord de la même
glace 8c au-delà.
Préfentement, fuppofons que la première de ces
petites lames communique au con’duéteur élec-
trifé , & que l’on vienne toucher la fécondé , ou
au contraire, chaque angle des petits quarrés portera
le feu éle&rique par une etincelle à fon voi-
fin ; & fi l’expérience fe fait dans l ’obfcurité , on
appercevra ces deux lettres deflinées par une fuite
d’etincelles de feu.
Si la derniere lame communique à une mafie
de corps non-éleétrique , & que î’ éleétricité foit
forte , il fefera entre chaque quarré uneexplofion
qui rendra permanente cette écriture lumineufe.
Remarque.
Il faut obferver que toutes les lettres de
l’alphabet ne peuvent pas fe repréfenter d’une
manière aufli Ample que les deux que nous venons
de donner en exemple. Airifi l ’O ne fe repréfei>-
teroit point par ce moyen 5 le fluide éle&rique,
au lieu de faire le tour , fauteroit du premier au
dernier quarré. De même l’A refteroit tronqué de
fa partie fiipérieure 3 le fluide^ électrique paflant
par la traverfe. Il faut donc un artifice particulier
pour obvier a cet inconvénient, qui fe rencontre
dans un grand nombre d’autres lettres , comme
ffl l’F , l’H , & c .
Cet artifice confifte à écrire une moitié delà
lettre fur un côté du v erre, & l’autre moitié fut
l’autre, & à les faire communiquer enfemble par
une petite bande métallique , qui en paflant du
defius au deffous du v erre, porte le fèu éle&rique
du dernier quarré de la première moitié de f 0 ,
par exemple, au premier quarré de la fécondé
moitié delà- même lettre j enfuite on jo in t , par
une femblable bande , le dernier quarré de cette
fécondé moitié , avecle premier quarré de la lettre
fuivante. En examinant attentivement la fify 6
pl. 4 ( Anufements de Phyjique ) on reconnoitra
facilement-ce -mécanifme. Les lettres au partie?
de lettre repréfentées fur le côté dd defius du
v e r re , font ombrées fortement , 5c celle de
deffous légèrement. La propagation du feu
crique <étant comme inftantanée, il ne s’enfuivra
de ces renvois aucun inconvénient pour l’effet.
Il eft aifé de voir combien un pareil attifice
auroit p u , dansdestemps d’ ignorance, contribuer
à jeter la terreur dans les efprits. Si une foule
d’hommes raffemblés dans un lieu obfcur, après
un grand coup de tonnerre, voyo.ient écrit contre
les murailles un ordre , une decifion prétendue
de la divinité , de quoi ne feroient-ils pas capables
! à quel point de fanatifme ne les conduiroit-
on pas ! De quelle terreur ne feroit pas frappé un
homme qui, s’éveillant en furfaut , verroit écrit
contre fa glace , Tu mourras aujourd'hui î
U Ecriture dans la poche.
1 pouces de diamètre, femblable pour l i forme , i I ceux dont on fe fert pour tamifer le tabac ; c e fr
I à-dire, qu’il foit compofé de trois parties ; favoir ,
de la partie B où fe met le tamis, du convercle A ,
qui fert à le fermer par defius , & du fond C qui
emboîte fous le tamis, & fert à recevoir la chofe
tamifée: ajuftez un tamis de foie au fond de la partie
C , qui vienne prefqu’à fleur de la gorge D , & divi-
fez le intérieurement en- plufieurs petits comparti-
mens (1) que vous difpoferez de maniéré à pouvoir
Prenez, plufieurs petits quarrés de papier , en
tète defcjueîs vous écrirez ( avec de l’encre
ordinaire ) diverfes queftions, 5c fervez-vous de
l'encre fyrr.pathique d’or pour écrire au deffous
d’elle leurs réponfes.
Gonfervez tous ces petits papiers en les tenant
bien enfermés dans un livre ou dans un portefeuille
jufqu’àce que vous vouliez vous en fervir,
préfentez-les alors à une perfoftne, 5c dites-lui
d'y choifir celle quelle voudra ; 5c lui ayant fait
remarquer qu’ il n’y a rien autre chofe écrit fur ce '
papier, dites lui de le mettre dans fa poche , de
l'emporter chez elle, & dele mettre fur fa cheminée
ou dans tout autre endroit où il ne foit pas
enfermé , afin que pendant la nuit vous trouviez
le moyen de tranferire une répenfe au bas de cette
ueftion , qui fe trouvera effectivement vifible,
ès le lendemain fi le papier a été mis dans un
endroit fec.
Nota. Comme cette encre marque un peu le
papier d'une petite teinte jaunâtre , il ne faut pas
fe fervir d’un papier qui fait trop blanc , mais au
contraire d’ un blanc un peu fale , tel qu’eft le
papier commun.
Carafteres qui paroijfent en y répandant quelque poudre.
On peut tracer fur le papier des cara&eres invi-
fibles, avec tous les fucs glutineux 5c non colores
des fruits & des plantes, ou bien avec la bierre ,
l’urine, le lait des animaux , 5c toutes les différentes
liqueurs graffes & vifqueufes jlorfque cette
écriture eft féchée , on répand defius quelque
poufliere colorée très fine , on fecoue enfuite
le papier, & les caractères .écrits reftent colorés,
parce qu’ ils font formés d’une efpece de glue qui
retient cette poudre fubtile.
Faire voir lt> Simulacre d’un corps détruit.
Confiruifcz un petit tamis de carton, ( fig.
1 » P ’> I Tiaits occultes ou trompeurs. ) de y 5c 6
mettre dans chacun d’eux des poudres de
‘diverfes couleurs, qui puiflent tomber fur différents
endroits d’un papier mis au fond C de
ce tamis , fur lequel vous aurez tracé ( avec
quelqu’une des encres indiquées dans la précédente
récréation ) la figure confufe d’une plante
ou d’une fleur ; ( Voye£ fig. 2 e même planche )
Ayez un., deuxieme tamis ajufté fur un petit
cercle de carton avec le quel vous puifiiezmafquer
(en dedans de la partie B ) ce premier tamis Sc
fes compartiments. Mettez un papier entre ces deux
tamis.
Lorfqu’avec l’encre ci-deflus vous aurez tracé
fur un cercle de papier , la figure d’une plante &
dé fa fleur , de maniéré qu’après l’ avoir inférée
au fond C de ce tamis (2) fes fleurs & fes feuilles
répondent aux féparations qui y font cachées ; &
que d’ un autre côté vous aurez mis dans les
féparations qui répondent aux feuilles du deflin une
poudre verte , & dans celles qui ont rapport aux
fleurs , une poudre analogue à leur couleur ; fi
vous fecouez un peu le tamis , ces différentes
poudres venant à fe tamifer féparément, s’attacheront
fur le papier , aux endroits qui ont été
defîînés, 5c y traceront par conféquent l’imag»
colorée (3) de cette plante: il fuffira pour l’ap-
percevoir de fouffler fur le papier.
Récréation.
Vous prendrez une fleur naturelle , & vous la
deflinerez fur un papier, le plus correctement
que vous pourrez, quoique d’ une maniéré un peu
confufe, en vous fervant à cet effet de l ’encre ci-
deffus , vous le laifferëz fécher, &[y ferez une
• marque pour reconnoître le côté qui a été defiïné,
& la maniéré dont il doit être placé fous le tamis i
vous mettrez ce cercle de papier parmi d’autres ,
(r) Ces compartiments fe font avec des petites-
bandes de carton de.; à 4 lignes de hauteur. Ils doivent
être- collés fur le tamis.
(i) Il faut que ce papier touche prefque le tamis,
afin que les différentes poudres tombent & s’attachent
fur les endroits convenables.
(3) Cette image pourra être nuancée, fi vous avez
tracé cette plante en la chargeant plus légèrement
d’encre aux endroits qui doivent être les moins vifs
en couleurs.
G g g 2