
le tube avec toutes vos forces : vous y condenfe-
rez l’ air dans l’efpace AEF , au point que , pref-
fant fur la furface EF , F eau fortira avec impétuo-
fité par le petit orifice G , & s'élèvera affez haut.
Lorique le jeu de la machine aura ceffé y il fuf-
fira , s’il relte de l'eau , d’y fouffter encore. de
l ’air , .& fon jeu recommencera tant qu’il y aura
de l’eau.
Confiruciion d’un vafe qui donne autant de vin qu on
y verfe d‘eau.
La folution de ce problème eft une fuite , o u ,
pour mieux d ire , une fimple variation de celle
du précédent. Qu’on fuppofe en effet le petit
tuyau IK fupprimé 3 Çfig. 9 , pl. 1 3 ) qu’on rém-
pliffe la cavité AO de vin , & qu’on adapte vers
le fond NO un petit robinet R un peu étroit 5 il
eft évident que , quand on verfera de l ’eau dans
le vafe fupérieur FADE 3 l’air .forcé de paffer
dans la cavité fupérieure, preffera la furface du
vin 3 & l’obligera de couler par le robinet , juf-
qu’ à ce qu’ il foit en équilibre avec le poids de
l'atmofphère : alors , qu’on verfe de nouvelle eau
dans la coupe FD 3 if fortira à peu près autant
de vin par le robinet 5 en forte qu il femblera que
l ’eau elt changée en vin.
C ’eft pourquoi s’il «toit permis de faire al-
lufion à un trait célèbre de l’hiftoire fainte , on
pourroit 3 en donnant à ce vafe la forme d’une
cruc-he 3 le nommer la cruche de Cana.
Çonftru&ion d’une machine hydraulique 3 où un oifeau
boit autant d’ eau qu’i l en ja i lli t par un ajufiage.
Soit un vaiffeau dont la coupe eft repréfen-
tée.par la ( fig. 12 , nç . 1 , p l. 1 3 Amufemens
de Phyfique ) qui eft divifé en deux par le diaphragme
horifontal E F ,& dontda cavité fupérieure
eft aufii partagée en deux par une cloifon verticale
GH. Le tuyau LM , prenant du fond ,du premier
diaphragme , &defcendant prefque jufqu’au
fond DC 3 forme la communication de la cavité
fupérieure HF 3 avec l’inférieure EC. Un tuyau
1K 3 montant du fond EG prefque jufqu’au fond
AB 3 forme un autre communication entre la
cavité inférieure E C & la fupérieure AG , Le tuyau
NO a terminé à fon fommet par une ouverture
très-petite 3 defcend fort-près au diaphragme inférieur
EG 3 8c paffe par le centre d’une coupe
RS 3 deftinée à recevoir l’eau fortant de ce tuyau.
Enfin , au bord de cette coupe eft un oifeau
y plongeant fon bec , où. eft l’ouverture d’un
typhon recourbé. QP , dont l’orificê P eft beaucoup
inférieur à l’orifice Q. Telle eft la conf-
truction de la machine j en voici l’ ufage &
l’effet.
On remplira d’eairles deux cavités fupérieures 3
par deux trous ménagés exprès fur les côtés du
vafe 3 8c qu’on fermera enfuite. Il eft aifé de voir
que l’eau ne doit pas excéder, dans la cavité ÀG »
la hauteur de l’orifice K du tuyau Kl. Cela fait 3
en ouvrant le robinet adapté au tuyau LM , l’eau
de la cavité fupérieure HF s’écoule dans la cavité
inférieure 3 elle y comprime l’air qui paffe par
le tuyau Kl dans la cavité AG , & y comprimant
celui qui eft au deffus de l’eau, la force de jaillir
par le tuyau NO j d’où elle retombe dans la
coupe. •
Mais en même temps que l’eau s'écoule de la
cavité BG dans l’ inférieure , l’air fe raréfie dans
la partie fupérieure de cette cavité : ainfî le poids
de l’atmofphère agiffant fur l’eau déjà verfée dans
la coupe par l’orifice O du tuyau montant NO ;
l’eau s’écoulera par le tuyau recourbé QSP dans
cette même cavité BG > & ce mouvement , une
fois é ta bli, continuera tant qu’il y aura de l’eau
dans la cavité AG .
Faire une fontaine qui ja illi f e par la raréfaction de
l ’a ir dilaté par la chaleur.
Faites un vafe cylindrique ou prifmatique ,
dont- la coupe eft repréfentée par la {fig. 12 3
n . 2 3Xpl. 1. Amufemens de Phyfque "),. Il faudra
qu’il foit> porté fur trois ou quatre pieds un peu
elevés j pour pouvoir placer au deffous un réchaud
plein de feu. La cavité de ce vafe doit
être divifée en deux par un diaphragme EF 3 lequel
fera percé d’un trou rond , d’un pouce-environ
de diamètre. Ce trou fervira de bafe à un
tube cylindrique GH 3 qui s’élèvera pçefque jufqu’
au fond fupérieur 3 qui fera furmonté d’une
cavité en forme de coupe ou coquille. pour recevoir
l’eau que fournira le je t d’eau. Enfin le centre
de cette co-upe ou du fond fupérieur, donnera
paffage à un tuyau foudé IK , qui defcendra prçf-
que jufqu’au diaphragme EF : il pourra s’évafer
un peu par en bas ; mais fon bout fupérieur doit être
un peu é tro it, pour que l’eau jailliffe plus haut.
Il fera à propos de garnir la partie apparente du
tuyau IK d’un petit robinet, au moyen duquel
on puiffe retenir l’eau jufqu’à ce que l’a ir , affez
raréfié dans la machine 3 puiffe produire, ie
jet. »
La machine étant ainfî conftruite, vous remplirez
d’eau le réfervoir fupérieur 3 prefque jufqu’
à la hauteur de I orifice H du tuyau GH ;
enfuite vous mettrez fous le fond inférieur du
vafe un réchaud plein de charbons, ardents 3 eu
une lampe à plufieurs mèches : l’air contenu dans
la chambre inférieure fera auffi-tôt raréfié 3 &
paffera par le tuyau GH au deffus de l’eau contenue
dans la cavité.fupérieure., & la forcera d’entrer
par l’orifice I du tuyau IK , 8c de jaillir par
l’autre ouverture K.
. Pour rendre l’effet plus fenfible 8c plus sûr ,
il ne fera pas mal de mettre une petite quantifié |
d’eau dans la c.avité inférieure 1 car lorfque cette !
eau bouillira, la vapeur élaftique quelle produira,
paffant dans la capacité du réfervoir fupérieur , la
preffera avec beaucoup plus de force, 6c fera jaillir
l’eau pliiS/haut.
Il fauteependant prendre garde de ne pas échauffer
trop fortement cettè machine, fi l’on y emploie
la vapeur de l’eau bouillante ; car elle pourroit
éclater, en morceaux par un effet de la violence
de l’eau réduite en vapeurs,-
Exarnen d’une opinion finguliére fur la lune & les
autres plantes ordinaires.
On a di t , Sc c’eft une conjecture à laquelle
fa fingularité a donné de l’é c lat, qu’il pouvoit
fe faire que la lune ne fût autre cnofe qu’une
.comète qui , allant au foleil ou en revenant,
& paffant à la proximité convenable de la terre,,
avoir été détournée de f©n cours, 8c étojt devenue
cette planète fecondaire qui nous accompagne.
Car , fuppofons qu’une pareille comète,
n’ayant que le mouvemerit de projection né.cef-
faire pour décrire un cercle autour de la terre , à 60 demi-diamètres de fon centre , eût paffé
à* cette diftance de notre globe , 8c dans un
plan incliné à fon orbite ; elle eût d û , dit-on ,
néceffairement devenir notre lune.
On appuie cette conjecture de quelques remarques
qui femblent lui donner de la probabilité.
La lune dit-op^d’abord, préfente à la v u e , armée
d’ un excellent télefeope, l’apparence d’ un corps
torréfié ; les cavités dont elle eft parfemée font
les déchirures qu’y a occafionnés l’extrême chaleur
, en faifant fortir en vapeurs l’humidité dont
elle étoit imprégnée ; on ajoute qu’il n’y refte plus
aucune apparence d’humidité, puifqu’il n’y a point
d’atmofphère. Tout cela convient fort à une comète
qui a paffé très-près du foleil.
Remarquez, dit-on encore , que les planètes
les plus groffes , comme Jupiter & Saturne, ont
quatre ou cinq fateilites. C ’eft que leur, attraction
s’étendant bien- plus loin que celle de la
terre, ils ont eu bien plus d’empire fur les comètes
qui ont paffé à lèur proximité ; le mouvement de-
ces cometes étant d ailleurs fort ralenti , à caule:
de leur diftance au foleil. Les petites planètes ,
comme Mercure , Vénus Mars, n’ont point de
fateilites , à caufe • de la petiteffe de leur mafiè ,
& de la viteffe avec laquelle les comètes , allant
au foleil ou en revenant, ont paffé à leur proximité.
Tout cela eft fort ingénieux. Néanmoins cettè
affertion ou conjecture ne peut fe foutenir ,
quand on l’examine ayec le flambeau de la géométrie.
Nous trouvons en effet par le calcul, que ,
quelle que foit la pofition ou la grandeur de l ’orbite
d’une comète , elle ne fçauroit, lorfqu’eile
paffera préside l’orbite de la terre , avoir une
viteffe convenable pour devenir un fatellite de
notre g l o b e à quelque proximité même qu’elle
en paffàt > car on démontre que toute comète,
parvenue a une diftance du foleil égale à celle
de la terre , a dans ce moment fur fon orbite
une viteffe qui eft à celle de ta terre, comme
2 à 1 , ou 1414 à TOGO. Ôr cette viteffe eft incomparablement
plus grande que celle de la lune fur
fon orbite , & même plus grande que celle d’une
planète qui circuleroit prefque à la furface de la
terre, ainfi que le calcul fuivant va le montrer.
La terré parcourt en 365 jours , une orbite
de 198 millions de lieues de circonférence 5 ainfi
fa viteffe fur fon orbite eft telle , qu’elle parcourt
en un jour *67000 lieues, en une heure
23625 , en une minute 984 lieues : ainfi multipliant
ce dernier nombre par y on aura I 59I
lieues pour le chemin que toute comète, arrivée
à la diftance de la terre au foleil 3 parcourt néceffairement
par minute.
Voyons maintenant celle de la lune fur fon
orbite. Le diamètre moyen de l’ orbite de la lune
eft de éo diamètres terreftres, & fa circonférence ,
par conféquent , de 188 de ce§ diamètres 5 ce
q u i e n évaluant le diamètre de la terre à 3000
lieues , donne pour la circonférence de l’orbite
lunaire , 56400b lieues. Cet efpace eft parcouru
en 27 jours 8 heures moins quelques minutés *
ou 27 f : ainfi la lune parcourt fur fon orbite■ y
en un jou r, 20142 lieues , ou en une heure 839 ,
& en une minute 14 lieues. L’on voit donc avec
la plus grande évidence , que fi une comète paf-
foit à une diftance de la terre égale à celle de
.la lune , ce qu’auroit dû faire la comète tranf-
formée en notre fatellite , elle pourroit feulement
avoir une viteffe de 14 à 15 lieues par minute ,
au lieu de celle de 1390 , que toute comète a
néceffairement à cet éloignement du foleil. La
lune n’ a donc pu être une comète qui , paffant
trop près de la terre , en a été 3 pour ainfi dire /
fubjuguée.
- Voyons maintenant fi , paffant beaucoup plus
près de la terre 3 8c même près de fa furface ,
la comète dont nous parlons pourroit être arrêtée
par l’attraCtion de la terre. Nous trouverons encore
j par un calcul femblable , qu’elle ne fçau-
; roit circuler autour- d’elle 5 car nous avons vu
| précédemment que , pour qu’un corps pût circu-
j 1er autour de notre globe près de fa furface ,
il lui faudroit une viteffe de 106 lieues environ
I par minute. Or ceci eft encore extrêmement au
i deffous de la viteffe qu’auroit néceffairement une
; comète paffant tout près de la terre ; car , fi ua
1 corps partoit du fommet d’une montagne vers