
«l’un quart du diamètre de la fufée , pour donner
feu à la poudre , en prenant garde que ce trou
foit le plus droit qu’il fera poffible , & juftement
«u milieu de la compolition.
Aurefte on doit obferver de Faire entrer dans
ces trous un peu de compofition de la fufée , afin
que la communication du feu a. la chaife ne manque
point.
Il refte à charger la fufée de fa baguette 5 ce
qu’on fait ainfi.
La fufée étant faite comme on vient de le dire,
on y lie une baguette de bois léger , comme de
fapin ou d’ofîer , qui fera groffe & platte au bout
qui joint la fufée , & qui ira en diminuant vers
l’autre bout. Cette baguette ne doit être ni tortue,
ni courbe , ninoueufe , mais droite autant qu il
fé pourra , 8c dreffée , s’il en eft befoin, avec le
rabot. Sa longueur & fa pefanteur doivent etre
proportionnées à la fufée, en forte qu elle foit fix,
fept ou huit fois plus longue que la fufée, & qu elle
demeure en équilibre avec elle , en lâ- tenant
fufpendue Æir le doigt près de la gorge , a un
pouce ou un pouce & demL
Avant que d’y mettre le feu, on met la gorge
en bas , & on l’appuie fur deux clous perpendiculairement
à l’horifon. Pour la faire^ monter
plus haut 8c plus droit, on ajoute à fa tête A un |
chapiteau pointu , fait de papier fimple , comme
C , (fig. 1.) ce qui fert à faciliter le paffage de
la fufée à travers l’air»
Ces fufées fe font ordinairement plus compos
e s ; on y ajoute plufieurs autres chofes pour les
rendre plus agréables : par exemple, on ajoute a
leur tête un pétard, qui eft une -boîte de fer
blanc fondée , & pleine de poudre fine. On pofe
le pétard fur la compofition , par le bout ou il a
été rempli de poiidré, & on rabat fur ce pétard le
refte du papier du cartouche ou de la fufée, pour
l’ y tenir fermé. Le pétard fait fon effet quand la
fufée eft en l’air, & que la compofition eft con-
fumée.
Oi) leur ajoute auffi des étoiles , de la pluie
d’or, des ferpenteaux, des faucifions , & plufieurs
autres choies agréables. Ce qui le fait
'en ajuftant à la tête de la fufée un pot ou
cartouche vuide, & beaucoup plus large que la
fufée ffeft groffe , afin qu’il puiffe contenir les
ferpentaux, les étoiles, & tout ce qu’on voudra,
pour faire une belle fufée.
On peut faije des fufées qui s'élèvent en l’air
fans baguettes. Pour cela il faut leur attacher quatre
panaceaux difpofés en croix , & ferablables
^ qq^sn voit lux ûeches ou dards , comme
A. (fig. f , même f l . i. ) La longueur de ces panaceaux
doit être égale aux deux tiers de la fufée ;
leur largeur vers le bas , à la moitié de leur longueur
j & leur épaiffeur, de celle d'un carton.
Mais cette maniéré de faire monter les fufées ;
eft beaucoup moins fûre 8e moins commode que
celle des baguettes ; c'eft pourquoi elle eft très-
rarement employée.
Des garnitures de fufées.
On garnit ordinairement la partie Supérieure
des füfées de quelque compofition, qui, prenant
feu Iorfqu'elle eft arrivée à.fa plus grande hauteur,
donne un éclat considérable, ou produit un bruit
éclatant , & même le plus fouvent produit l’un
& l’autre à-lâ-fois. Tels font les fauciffons j les
marrons, les étoiles , la pluie de feu, 8A.
Pour donner place à cet artifice, on couronne
aujourd’hui la fufée d’une partie d'un diamètre
plus grand , qu’on appelle le p o t, ainfi qu’on le
voit dans la fig. g » fl. i. Pyrotechnie. Ce pot fe fait
8c fe lie ainfi au corps de U fufée.
Le moule à former le pot , quoique d'une
même piece, doit avoir deux parties cylindriques
' de différents diamètres. Celle fur laquelle on roule
le pot , doit avoir trois diamètres de la fufée
en longueur, & un diamètre de trois quarts de
la fufée prife en dehors ; l'autre doit avoir de
longueur deux de ces diamètres, & J de diamètre.
Ayant donc roulé fur le cylindre le carton i
faire le p o t, qui fera le même que celui dê la
fufée , & qui doit faire au moins deux tours >
on en étrangle une partie fur le moule de moindre
diamètre s on rogne cette 'partie de' manière
à n’en lâiffer que ce qu’il faut pour her le pot
fortement fur la tête de la fufée, & l’on recou«
vre la ligature avec du papier.
Pour charger enfuite une pareille fufée de fa
garniture ,;on commence par percer avec un poinr
çon trois ou quatre trous dans le carton redoublé
qui couvre la charte; (fig. 6 ,p l. I. Pyrotechnie.)
puis on verfe une cornée ( i ) de la compofition
dont on a rempli la fufée , & en la fecouant on
en fait entrer une partie dans ces trous 5 on
range enfuite dans le pot l’artifice dont on veut
le charger, en obfervant de n'en pas mettre une
quantité plus pefante que le corps de la fufée j
on affure le tout par quelques petits tampons de
papier pour que rien ne balotte , 8c l'on couvre
(i) La cornée eft une efpece de petite cuillère, faite
en forme de houlette arrondie, dont les artificiels fe
fervent pour entonner U compofition dans les fufées.
« w
le pot jflvec du papier collé au bord du poc : on
lui ajoute enfin fon chapiteau pointu > 8c la fufée
êft préparée.
Parcourons maintenant les différens artifices
dont on charge une pareille fuféé.
Des ferpenteaux.
- Les ferpenteaux font de petites fufées volantes,
fans baguettes, qui, au lieu d’aller droit en haut,
montent obliquement, 8c defeerident en tournoyant
çà & la & comme en ferpentant, fans s’élever
bien haut. Leur compofition eft à peu près
femblable à celle des fufées volantes : ainfi il n y
a plus qu’à déterminer la proportion & là conf-
truéfion de leur cartouche , qui eft telle.
La longueur AC du cartouche peut,être d’environ
quatre pouces > il doit être roulé fur un bâton
un peu plus grosqu’un tuyau de plume d’oie i en-
fuite , l’ayant étranglé à l’un de îès bouts A (fig',
7, pl. I , Pyrotechnie. ) , on le remplira de compolition
un peu au-delà de fon milieu, comme en
B , où on rétranglera , en laiffant un peu de jour.
On remplira le refte BC de poudre grainée quifer-
vira à faire péter la fufée en crevant.
Enfin on étranglera entièrement le cartouche
vers fon extrémité C. On mettra à l’autre extrémité
A, une amorce de poudre mouillée., où lé
feu étant mis, il fe communiquera à là compolition
qui eft dans la partie A B , & l’élevera en
l’air ; enfuite le ferpenteau en tombant fera plufieurs
petits tours & détours, & ferpentera jufqu’à
ce que le feu fe communiquant dans la poudre
grainée qui eft dans la partie BC , la. fiifee crèvera
en faifant un bruit en l’air avant que de
tomber!
Si on n’étrangle point la fufée vers fon milieu
, au lieu d’aller en ferpentant , elle montera
& defeendra par un mouvement ondoyant, puis
elle pétera comme auparavant.
On fait ordinairement ;les cartouches de fer-
penteàux avec des cartes à jouer. On roule ces
cartes fur une baguette de fer oi^de bois d*ur,
un peu plus groffe , comme on l’a déjà dit ,
qu’une plume d’oie. Pour affujettir la carte dont
on fait fe cartouche , on a foin delà renforcer
avec-du papier que l’on colle par deffus.
Le moule aurà environ quatre lignes de calibre ,
& fa longueur fera proportionnée -aux cartes à
'jouer dont on fe fervira. La.broçhe du culot ne
fera longue que de trois ou quatre lignes. On chargera
ces ferpenteaux de. poudre battue , & mêlée
feulement «avec très-peu de charbon. On fê fervira
d’un tuyau de plume > cGiipé en forme de cuillère,
pour faite entrer cette compofition dans le cartouche
j on la foulera avec la baguette > & on
frappera quelques coups flir' cette baguette avec
un petit maillet.
Amufçmens des Sciences.
Ce fefpenteau étant chargé jufqu’â la moitié,
on peut, au lieu de l’étrangler en cet endroit, y
faire entrer un grain de. vefee , fur lequel on mettra
de la poudre grainée pour achever de remplir
le cartouche : par deffus cette poudre ' on met-»
tra un petit tampon de papier mâché; Enfin on
étranglera cet autre bout du cartouche. Lorfqu’on
veut faire des ferpenteaux plus gros, on colle
deux cartes à jouer l ’une fur l’autre , & pour
les mieux manier, on les mouille quelque peu.
L’amorce fe fait avec du feu grugé , c’eft-à-dire
avec de la pâte faite de poudre écrafée , détrempée
dans de l’eau.
Les marrons.
Les marrons font de petites boites cubiques,
remplies d’une composition propre à les faire
éclater. Rien de plus facile que de les conftruire.
On coupe du carton comme nous l’avons en-
feigné ( article Géométrie ) pour former le cube ,
& comme on le voit dansla fig. 8 , y/. I. Pyroteck-*
nie. ). on joint ces quarrés par les bords , en n’en
laiffant d’abord qu’un à coller , 8c on remplit la
cavité du cube de poudre grainée ; on colle en-
fuite en plufieurs feas du fort papier.fur ce corps,
qu’on finit par recouvrir d’un ou deux rangs de
ficelle trempée dans de la eolîe forte.; on percé
un trou dans un des angles , & l'on y place une
étoupille avec de l’amorce.
• Si l’on veut des marrons luifants , c’eft-à-dire
qui, avant d’éclater en l’air , préfentent une
lumière brillante , on les recouvre de la pâte
ou compofition de fufée volante, pour les étoiles
, 5c on les roule dans du pouflier pour leur
fervir d’amorce*
On fait auffi ufage des marrons au lieu de boîr
tes , pour fervir de prélude à un feii d’ artifice.
Des fufées qui brûlent dans Véau\
Quoique le feu 8c l’eau foient deux éléments
bien oppofés l’un à l’autre, néanmoins les fufées
dont nous , avons enfeigné la conftru&ion , foit
pour l’air , foit pour la terre , étant allumées , ne
jaiffent pas de brûler & de faire leur effet dans
feau > mais elles le font deffous l’eau , & nous
privent du plaifir de les voir : c’eft pourquoi
quand on voudra faire des fufées qui brûlent en
nageant fur l’eau il faudra changer un peu les
proportions de leur moule & des matières de leur
compofition.
Quant au moule, on poùrra lui donner huit ou
neuf pouces de longueur fur un pouce de calibre
: le bâton à rouler le cartoucne fera épais de
neuf lignes, & la baguette à charger fera, comme
à l'ordinaire^ un peu moins épaiffe. Il n’eft pas
N ri n n n