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triangle, ( q u i, de lui-même , paroît avoir quelque
chofe de merveilleux aux yeux du vulgaire )
les 41 chiffres dont on a befoin pour former
le premier quarré long du calcul, où il y a.fix
lignes pour indiquer les lix parties du v e r s , chaque
ligne ayant lïx nombres pour indiquer les
lettres de chaque mot. ^
N O U V E L L E T A B L E
A t u f âge de ceux qui , ne fackant pas le latin ,
jpoudroient répondre a une quefiïon fur l'avenir ,
par un vers françois alexandrin.
La table numérique eft la même que celle qui
fert pour , les vers latins, mais la table littérale
(qu'on trbuve fur la fécondé planche 3 la fin
du livre ) contient d’autres lettres pour former
d ’autres mots ; elle différé aùlïi de la table littérale
qui fert à la formation des vers, latins,
en ce que chaque bande n’eft divifée dans fes
parties qu’en quatre cafés au lieu de fix ; au refte ,
fi_ onJ£i d’&hne la peine" d’ approfondir le principe
d'apres lequel cette tablé a été formée ,
on vèrra qu’elle -contient neuf vers principaux,
q u i , par la’ fubftitution des mots les uns aux
autres, peuvent en fournir 6 ,j6 r .
Vers principaux.
x L ’Oracle vous prédit un futur fans chagrin ■
1 L’Etoile vous promet un fuccès fort brillant j
3 Apollon., vous annonce un deftin mérité
4. Oui, le ciel vous prépare un objet 'plein d’attraits!
f Diane vous préfage un tas d’or fansplaifîr
6 Votre aftre vous affure un bonheur fans honneur;
7 Mercure vous.refufe un pofte confoknt
8 Jupiter vous eonferve un état de-s p/us beaux
9 Saturne vous accorde un amour triomphant
Le calcul, pour : la formation des vers ftan-
^Oîis, diffère, de celui qu’on fait pour Les: vers
&tins,en ce qu’il ne faut aivifer la queftioti qti’en
fept^parties, parce qu’on n’a befoin que de fepj
chiffres pour la première ligne du triangle, 0
de 28 pour le total} la raifon.de cela .vient
ce que , pour le calcul, on ne met dans le quarré
long que quatre .lignes pour trouver les quatre
parties du vers françois. Les neuf vers françois
principaux ne font divifés qu’en quatre parties
au lieu de fix qu’il y en a dans les vers latins
parce que la langue françoife ne permet pas autant
de combinaifons dans les mots que la lan-
| gue latine. (D ecremps )
CALEMBOURGS OU JEUX DE MOTS.
Lès jeux de' mots ne font fûrement pas de la
magie blanche > mais ils lui fervent de vernis.
Les faifeurs de tours en font adroitement ufa»e
pour partager l’attention des fpe&ateurs, & pour
leur faire admirer des opérations, qui fans cet
accelfoire nJauroient rien d’admirable ^ les tours
d’adrelfe doivent fur-tout être accompagnés de
beaucoup de babil.
Un.difcours raifonnable feroit alors hors de
faifon , & les calembôurgs font à-peu-près le,
genre d’éloquence qui convient au Uijet.
Les jeux de mots, difent les auteurs d el’encyclo
pédie, quand ils font fpirituels & délicats, Ce pla>
cent à merveillerdans la converfation, les lettres, les
épigrammes, les madrigaux, les impromptu, ils ne
font point interdits lorfqu’on les donne pour un
badinage qui exprime un fentimerit, pu pour une
idée pàlfagèrè ;. car, fi cette idée paroiffoit le
fruit d’une' réflèxion^férieufè , fi on la débitoit
d’un ton dogmatique, elle feroit regardée avec
raifon pour, une petiteffe fiivole qu’il faut renvoyer
aux farceurs & aux artifans qui font les
plaifans de leur voifinage.
Si je voulois faire ici l ’éloge-des jeux de mots J
je pourrois, peut-être, prouver qu’ils ont été
en;bonheur chez les anciens, comme ils le lont
chez les modernes. Je pourrois d’abord citer
Cicéron, parlant à un cuifinier qui lui deman-
doit fon fuffrage pour obtenir une charge de ma-
giftrature, & luijépondaht yfav'ebo coque {quoque).\
Par cette réponfe, l’ or.ateûr romain rappelloit
finemént à cethommè fon ancien état} puifqu’elle
fignifie ‘également je te favôriferai aujfi , ou je
te fdvorifefài3 cuifinier.
i Je pourrois enfuite citer S.Àugufiin, qui n’ayoit
aucune averfion pour les jeux de mots, & qui
dit.,- quelque p art, que Sainte Perpétue & Sainte
Félicité jouilfent d’une perpétuelle félicité.
J’invite rois à lire le poète Owenus qui dit,
en parlant d’Erafmé :
Qhæfitur unde tibi fît nomen Frafmus. Eras mus.
Je tranfcrirois le ,-palTage d’ une oràifon funèb
re , où Mafcaron, évêque.de T u lle , dit que
; • • ; le