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6°. enfin, à lui gïiffer adroitement dans fa main la
ea’rté'qu'on veut faire prendre dans l'inftant même
où j pour le tromper, . on le prie gracieufement
dè prendre celle qu'il voudra.
(D ecremps.)
"O iJe au artificiel chantant a commandement.
C e t oifeau perché fur une bouteille, chante fans
aucun exercice préliminaire tous les airs qu'on lui
demande, fans excepter ceux que des muficiens
confommés dans leur art, peuvent compofer impromptu
devant lui. Il chante également bien lorsqu'on
le tranfporte d'une bouteille à l'autre fur differentes
tables j le vent qui fort de fon bec fouffle
une chandelle pour la rallumer bientôt après j &
cela lors même qu'il h’eft plus appuyé fur fa bouteille
& qu'on lé tient entre fes mains.
Explication,
Derrière la toile dont une partie couvre la cloison
,-font deux pièces de métal en forme de cônes
creux ; ces cônes, qui ne fönt pas égaux entr'eux,
fervent de porte - yoix au compère , ou pour
mieux dire , ce font des échos qui réfléchiffent fa
voix vers différens points, comme deux miroirs
concaves , de diverses courbures , renvoyent l'image
en deçà de la glace, à différentes diftances.
L e compère, imitant la voix d’un oifeau, fuit les
airs que les muficiens jouent de mémoire , ou
d'après la mufîque notée qu'on leur fournit. Si
1 air qu'on donne eil trop difficile pour que les
muficiens & le compère puiffent l'exécuter impromptu
, on annonce à la compagnie, que pour
tendre le tour plus fdrprenant, on va commencer
à jouer un air connu , ' & qu'onpaffera brusquement
à l'air en queftion, comme pour furprendre
F oifeau & le mettre' dans l'impoffibilité d'exécuter
c e qu'on lui préfente 5 quelques-uns des muficiens
profitent de ce moment pour jetter un coup d'oeil 1
rapide fur la difficulté propofée, & ne commencent
à l'exécuter, qit après l'avoir étudiée fuffi-
famment. Le compère employé les deux différens
échos, pour renvoyer fa voix à différens points,
félon la table & la bouteille où F oifeau fe trouve
perché.
L'oifeau a dans fon corps un petit foufflet doub
lé , comme celui d'une fermette , .& entre fes
pieds une cheville mobile qui fait jouer le foufflet}
cette cheville , en entrant dans le goulot de la
bouteille , s'appuie fur une pièce de bois, qu'on
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ne peut pas v o ir , parce'que la bouteille eft opa*
que. Cette pièce , pofant verticalement fur le
tond mobile de la bouteille , peut facilement remuer
le foufflet, & être mife en mouvement par
les bafcules qui font fous le tapis, lorfque le com-
père tire les fils d'archal cachés dans les pieds de
la tablej par ce'moyen on fait remuer lé foufflet
pour éteindre la chandelle , & pour prouver au
ipeélateur que lés fons font réellement formés dans
• ! lé gofier de l'oifeau, par le Vent qui fort de fon
bec. Quand on prend l'oifeau dans les mains, on
agite foi-même le foufflet avec le pouce , & le
vent éteignant pareillement la chandelle, perfuade
; a la compagnie que Foifeau. chante-indépendant'
Inient des machines cachées dans la table & derrière
la cloifon. La chandelle n'étant éteinte que
depuis un inftant, la mèche encore chaude ne
peut fe rapprocher fans fe rallumer , parce qu'on
, a eu foin d'y mettre un peu dé fleur de fouffre
qui produit l'effet d'une allumette.
( Decremps. )j
Sauteurs Chinois.
Ces figures ont été imaginées a- la Chine : elles
exécutent les tours d'équilibre que nous voyons
faire aux fauteurs, en s'élançant fiicceffivemenc
fur roussies degrés d'un gradin, depuis le plus
élevé julqü'à celui qui eft le plus bas. Rien n'eft
indigne de l'attention du phyficicnv Le célèbre
. .Mufchembroeck, dans fon introduction à la phi-'
lofophie naturelle , a . daigné entrer dans là def-
cription de cette méchanique ingénieufe dont
toute la magie confifte dans la mobilité de parties
de la figure, & dans une quantité de mercure*
ui,-paffant alternativement de la partie fupérieure
a corps dans la partie inférieure, change ]es po-
i fitions .de la figure de degrés en degrés, jufqu'à ce
que le centre de gravité trouve un point d'appui}
| tous ces mouvemens s'exécutent lentement & ftic-
ceffivement, parce qu'étant produits par Fécoule-
ment du mercure, fl faut un temps d'une certaine
duréepour qu'il puiffe paffer delà cavité fupérieure
dans la cavité inférieure,
t On trouvera fe defcrîption fie beaucoup d'autres
automates aux mots aimant, cadran , cartes jf.
cigne , dàrtfe magnétique, dragon, efcamotage 1 figures
, méchanique, orgue', palais de l'amour., ferpens,
Jiréne , tête enchantée &c. été,
" A u tom a t e Des sina t eu r , ( Voye^ hlarmk
Des sin - } ' ■ "
T j AGIT. fufpendue aux cendres d’un fil. On fait
■ diffoudre dans un peu d'eau de rivière une pinceè
de fel commun; & pendant 24 heures, on y laifle
tremper un fil de moyenne .groffeur. Lorfqu’il fera
fec u l’ dn pàffe une bague fort legere dans ce
fii & que la tenant fufpendue on y mette le feu,, ;
le fil brûlera fans que pour cela la bague celle
d'être. foutenue, pourvu qu on ne falïepas vaciller
la bague pendant cette opération. Aulü-tôt qu’on
touchera ce f i l , il s'en ira en pouflière, &. la
bague tombera. Cet effet eft dû fans doute a te ;
que le féu, en confumant lés parties filamenteufes
du fil, n'a pas néanmoins opéré folution de con- ■
tinuité entre lés particules' faillies; mais le plus
léger effort fuffit pour les defunir.
Baguette divinatoire.
On préfente à-la compagnie une douzaine de ;
boites', & 'lion,-prie quèlqu’unûe mettrë fecrette.-
nient dans une, .un écu de fix livrés. On fait
mettre fucceflivement ces boîtes : fur une table ; :
enfuite, fans lés-ouvrir & fans les toucher., on
porte fur- chacune.,en particulier une baguette,
qu’on foutient futhjs'déux index.,,& quand on
arrivé à celle qui contieiit;l'ëcù, la. baguette fe
met à tourner rapidement ; ce qui fait croire a
plufieurs perfdnnës, que àjes émanations métalliques
font la çaüfe de cette'rotation.
Explication.-
Chaque boîte doit avoir dans l'intérieur un
double fond mobile , tant foit peu éloigné, du
premier par l’a&ion d'un foihle reffort.
Ce double fond preffe le reffort, en defcendant
d'une demi-ligne, quand il eft chargé dp poids de
J'éeU, & par ce petit mouvement, il fait paroître
au dehor§ un très-petit clou qui étoit auparavant
imperceptible; j .ç'eft à l'apparition de ce clou
qu'on reconnoît la préfence de l'écu dans la
boîte.
Maintenant-, pour enfeigner à fairè tourner la
baguette, foit dans le tour dont nous venons de
parler, foit dans la prétendue découverte des eaux
fouterraines, nous allons donner le moyen de faire
foi-même, ou.de faire faire par un automate,
Jes-expériences faites par ceux qui fe flattent
d'avoir la propriété exçlufiyç de décpuvry: les
Cour ce v
. i-°. Ayez une baguette d'ofier, de coudrier fi
ou de toute autre matière, pourvu qu'elle foit
d'une groffeur uniforme, un peu flexible , bien
ronde &r bien polie.
i ° . Qu'elle ait deux pieds de longueur, &
ployez-la,.en lui donnant la courbure d'un cercle'
qui auroit deux pieds de rayon.
3®. Pour la rendre plus péfante, & par confé-
quent plus propre au mouvement de' rotation >
adaptezTy trois /viroles de m étal, une dans le mi-:
lieu , les deux autres à chaque extrémité.
40. Appuyez-la fur vos deux index, fitués ho-
rizontalement, de manière^ que^ les deux points
d'appui foient près des extrémités de la baguette :
vous verrez alors que le milieu fera au-deflous du
niveau des deux bouts} mais en rapprochant lentement
vos deux Index l'un de l'autre, voiis verrez
. le milieu de la baguette s'élever peu-à-peu & les
deux bouts feront la culbute : alors, fi vous rey
, mettez les deux mains dans la même pofition & *
la même diftance qu'aupâravant, la baguette re-c
prendra fa première fituation. ;•
y ° . C'eft par ce rapprochement & par cet.écar-
, tement fucceflif de vos mains , que vous pourrez
acquérir la facilité de la faire, tourner avec adreffe ,
tâchant toujours de donner à vos mains le moindre
mouvement pofîible.
, 6 °. Pour diminuer ce mouvement fie vos mains,
il faut éviter; les frottemens, en donnant à la ba-
güettë trës-^éu dé diamètre , & en l'appuyant fur
là. partie de y os,d'oigts qui préfente le moins de
fürfàcè. '
70» Le mouvement de -vos -mains peut devenir
toüt à-fait infenfible , fl au lieu d'appuyer la ba-
guetté fur vos doigts, vous la portez fur deux fils
d'archal, un peu arqués , que vous tiendrez à
votre main.'Ces deux fils d'archal étant bien ronds
& bien polis, les points d'appui deviendront infiniment
petits, & les frottemens feront prefque
nufe.
8°. Ayant pris l'habitude de faire, tourner la
baguette par la vibration de vos mains, fi quelqu un
s’apperçoit de votre mouvement quand vous ferez
des tours, & fi on s'avife de vous en faire le reproche,
dites,comme les foureiers3 que ce font leS
émanations métalliques ou les vapeurs des eaux
fouterraines, q u i, en faifant tourner fe baguette*
vous donnent en même temps la fièvre.-
L i n