leur propofe , parce que l’auteur n’ a pas pu leur
donner le feus de Fouie , q u il n’ a pas vôulu
y fuppléer par une tricherie dont il étoit incapable.
M. Hi.ll me donna enfuite l’explication que •
voici fur la poupée parlante. Je penfe , me dit-
il en riant, qu’il n’y a ici ni mécanifme. 3 ni cpm-
pere. La petite figure, rend fes oracles par l’inf-
piration d une véritable cpmmere dont je vois remuer
les jupons au bas d’ une armoire mal fermée.
Quand cette commere prononce des mots au point
A 3 ( voyeç fig . 8. pl. 3 de Magie blanche. 3 tome VIII
des gravures ) fa voix 3 qui fort par le trou A , fe
porte à l’embouchure poftérieure BCD du. porte-
voix 3 St de-là elle eft tranfmife dans toute fa
force à l’embouchure antérieure EFG. Celui qui
propofe une queftion 3 prêtant l’oreille au point
F 3 entend la réponfe 3 comme fi les mots.étoient
prononcés à ce même point. Te l eft l’eftet fimple
& naturel de tous les porte-voix.
M. Hill nous fit enfuite ôbferver que la poupée
3 aü lieu de tré fiifp'éndiie au milieu de la .
chambre , étoit placée au centre d’une grande
ouverture faite dans une çloifon, pour empêcher
ies fpééiateurs trop curieux de palier par
derrière 3 où ils auroient pu voir facilement
l ’embouchure poftérieure du porte-voix , ce qui
auroit pu’donner de violens ioupçons de compérage.
-Il me fit remarquer aufli que la poupée ne
parloit qu’à voix baffe/ fans quoi on auroit pu
s’appercevoir que la voix provenoit du fond de
l’armoire où étoit la çommere. Enfin 3 je vis que
la poupée étoit attachée de manière qu’on ne
pou voit pas là tourner pour voir l ’embouchure
poftérieure dû poTte-voix 3 St que d’ailleurs cette
embouchure étoit mafquée par un énorme panache
, qui f> au premier abord , femblpit deftiné à
prner la poupée, '(D^éREMPS.)
PRÉCIPITÉS. ( Voye^ a l'article C hymie). .
PROBABILITÉS des jeux du hafard. ( Voye$
A rithmétique ).
PROGRESSIONS ARITHMÉTIQUES^GÉO-
MÉTRIQUES „ HARMONIQUES. ( Voy el
A rithmétique).
PUITS ENCHANTÉ ( le ) . ( Voye^h Varticle
A imant)*
PYRAMIDE ÉLE CTRIQUE . ( Voye^ Électricité
).
PYROTECHNIE. La Pyrotechnie eft l’ art de
diriger le feu , ■ & de former au moyen de la lumière
y St de la poudre à canon ou autres matières
inflammables 3 diverfes compofitions agréa*
tic s aux yeux par leur forme & leur éclat» Telles
font les pièces d’artifice dont il fuffit de décrire
ici quelques procédés- amüfans 3 pour nous renfermer
dans le plan de- ce Diétionnaire.
Confiruclion des cartouches de fufées volantes.
La fufée eft 'iin cartouche a ou canon de carton
, qui , - étànt pleifl .en partie de poudre à
canon 3 -de fâlpêtre St dè' charbon , - s’élève de
lui-mémè en l’ air lorfqu’çn y applique le feu.
Il y a trois fortes de fufées : lès petites 3 dont
le calibre n’excède .pas une livre de balle 3 c’eft-
à-dire dont l’orifice ,a pouf largeur le diamètre
d’une balle de plomb qui ne pefe pas plus d’une
livré ; car ori méfure les calibres ou orifices des
moules ou mod,èles*des fufées , par les diamètres
d§ balles dé plomb,. Les moyennes 3 qui portent
depuis une livre jufqu’à trois livres de balle ; &
les grandes ,■ qui portent depuis trois livres jufqu’à
■ cent livrés de balle.
Pour donner à c e cartouche une même Ion- •
gueur St u n r même épaiffeur 3 afin .qu’on puifiô
faire autant de fufées qu’on: voudra d’une même
portée & d’unè égalé force , on le met dans un.
cylindre concave folide , ou pie ce folide concave
tournée exactement au tour , qu’on appèle mo-
delç , moule Sfforpte.CQ modèle eft quelquefois
de métal j ff doit être au moins de quelque bois
. très-dur. -
Il ne faut pas confondre ce moule ou modèle
avec une autre pièce de bois qü’on appelle bâton ,
autour duquel on roule le carton ou gros papier
qui fert à faire le cartouche. Le Calibre du moule
étant divifé en huit parties qgalës , on en donne
cinq au diafnètre du bâton 3 qui eft ici repréfenté
pâr la lettre B j St le moule parla lettre A . ( Voyeç
■ fig. 1. li°r I & 1 3 pl. 1 de la Pyrotechnie ). Le refte
dè l’efpate qui fe trouvera" entre le bâton St la
furface intérieure du moule 3 c’eft-à-dire les trois
huitièmes du calibre du moule 3 fera rempli, exac*
tement par le cartouche.
Comme on fait des fufées de différentes grandeurs
, on doit aufli avoir dès moules de différentes
hauteurs St groffeurs. Le calibre d’un canon
n’eft autre chofe que le diamètre de la bouche du
canon} & l’on appelléraici le calibré d’un moule,
le diamètre de l’ouverture de ce moule*. .
La groffeur du moule .fe mefure par le calibre
de ce moule. La hauteur du. moule n’a pas , dans
les fufées différentes, la même proportion^ avec
fon calibre 3 car on diminue cette hauteur' à me»
fure que le calibre augmente. La hauteur du moule,
pdur les petites fufées , doit être fextuple de fon
calibre. Mais il fuffit que la hauteur du moule;î
pour les'moyennes & les grandes fufées * foiç
quintuple ou même quadruple du calibre de leurs
moules.
On fe fert de gros papier ou de carton pour
former les cartouches. On roule ce papier autour
du bâton B 3 ( fig. 1. ) & ôn le colle avec de la
colle faite de fine farine détrempée dans de l’eau.
C e papier roulé doit avoir un huitième & demi
du calibre du moule, félon la proportion qu’on a
•donnée au diamètre , du bâton ou baguette
B. Mais fi on vouloit donner au diamètre de ce
bâton les trois quarts du calibre du moule , on
donneroit à l’épaiffeur du cartouche un douzième
& demi de ce. calibre.
Quand le cartouche eft formé 3 on retire , en;
tournant 3 la baguette B , jufqu’à ce qu’elle foit
éloignée du bord du cartouche de la longueur
de fon diamètre. On paffe fur le cartouche , à l’endroit,
où fe trouve l’extrémité .du bâton , une fi-'
celle, à laquelle on'fait fairë deux tours 5 & dans
le vuide qui a été laiffé au cartouche , ;on .fait
entrer une autre baguette ou bâton , de manière
qu’il refte quelque efpace entre ces deux bâtons.
Ce tte ficelle doit être arrrêtée par un bout à un
clou attaché à quelque chofe de ferme , & avoir
à l’autre bout un bâton que l ’on paffe entre les
jambes , de forte qu’ il demeure au derrière de celui
qui étrangle le cartouche. Alors on tire la ficelle
en reculant, & on ferre le cartouche jufqu’à
ce qu’ il ne demeure au dedans qu’une ouverture
où l’on puiffe faire entrer la broche du culot DE.
Cela étant fait , on ôte la corde qui fervoit à
étrangler , St à fa place on met une autre fiêelle $
on la ferre bien fo r t , en lui.faifant faire plufieurs
tours, on l’arrête par des noeuds coulants ., que
l ’on fait les uns fur les autres..
. Outre le bâton B , on fe fert encore d’une baguette
C (fig. I , n°. 43 pl. 1 de Pyrotechnie. ) qui,
fervant à charger le cartouche , doit être tant
foit peu plus petite que le bâton B , afin qu’elle
puiffe entrer à l ’aife dans le cartouche. Cette baguette
C eft percée dans fa longueur affez profondément
pour recevoir la broche du culot DE,
(fig. 1. n° 3.)] qui doit entrer dans le moule A ,
St fe joindre exa&ement à fa- partie inférieure.1 La
broche , qui va en diminuant , entre dans le cartouche
par l’endroit qui eft étranglé : elle fert a
conferver un trou au dedans de la'fufée. Elle doit
être haute d’un peu plus des deux tiers de la
hauteur-du moule , lorfqu’il n’ a point fon culot-.
Enfin , fi on donne à fa bafe l’épaiffeur du quart
du calibre du moule , on donnera à fa pointe un
fixieme de même calibre.
Il eft clair qu’on doit avoir au moins trois baguettes,
telles que ,G , qui .fuient percées, à proportion
de la diminution,de la broche.,.afin-aut|. la
poudre , qu’on frappe à grands coups de maillet ,
foit également entaffée dans toute la longueur delà
fufée.'On voit bien aufli que ces baguettes d o i vent
être faites d’un bois fort d u r , pour pouvoir
réfifter aux coups de maillet.
Il eft plus commode de ne point fe fervir de
broche en chargeant les fufées : lorfqu’elles font-
chargées fur un culot fans broche, avec une feule
baguette maflive, on les perce avec üne tarrière
vuide , & un poinçon mis au bout d’ un vilbre-
quin. On obferve cependant defairéce trou dans
la proportion qu’on a donnée à la diminution de
la broche du c u lo t , c’eft-à-dire que l’extrémité
du trou qui eft à l’étranglement du cartouche ,
doit avoir environ le quart, du calibré du moule j.
& l’ extrémité du trou qui. eft dans l’intérieur ,
environ aux deux tiers de la fufée., doit avoir le.
fixieme du même calibre. 11 faut que le trou qu’on
fera, paffe directement par le milieu de la fufée.
Au refte l’expérience & l’induftrie feront connoî-:
tre ce qui fera plus commode, St comment on
peut .varier-la manière de charger les fufées , que
nous allons expliquer.
Après avoir placé le cartouche .dans le moule,';
on y verfe peu à peu la compofition préparée, en
obfervant de n’y mettre qu’une ou deux cuillerées
à-la-fois’ , que l’on battra auffitôt avec la baguette
C , en frappant perpendiculairement deffus,
avec un maillet de grolfeur proportionnée, St en,
donnant un nombre égal de coups, par exemple-
3 ou 4 3 à. chaque fois qu’on verfera de nouvelle
compofition.
Quand le cartouche fera rempli jufques vers la
moitié de fa hauteur, on féparera avec, un poinç
o n la moitié :des doubles du carton qui. refte , t
on les repliera fur la compofition , St on les foulera
avec,la baguette & quelques coups de maillet,
pour preffer le, carton «replié fur la compofition.
On percera ce carton replié de 3 ou 4 trous
avec un poinçon, qu’on fera entrer jufqu’à la
compofition de la fufée , comme l’on voit en A.
(fig .l.pl. 1 de Pyrotechnie. ') Ces trous fervent à
.donner communication du corps de la fufée à la
;la chaffe , qui n’eft: autre chcsfe que l’extrémité
du cartouche qu’on a laiffée vuide.
Dans les petites fufées on remplit cette chaffe
de poudre grainée , qui fert à la faire péter 5 puis
on la couvre de papier, St on l’étrangle comme
on a fait à l’autre extrémité. Mais, dans les autres
fufées , .on y ajufte le pot qui contient les étoiles,
les ferpentaux , les fufé.es courantes, comme on
le verra plus loin.
- On peut néanmoins fe contenter de faire , avec
une jta.rière ou .avec un poinçon , un feul trou , .
qui ne foit ni trop large ni trop é tro it, comme\