
à l'extrémité du bâton , ( fig. 5 , p/. 4 ) de manière
que l'un penche d'un côté & l’autre de l'autre en
forme de contre-poids, comme on le voit dans.la
figure 5 .mettez cette extrémité deffus le bout du
doigt : alors le bâton fe tiendra fans tomber} 8c lï
vous le Faites pencher , il fe redreffera 8c fe remettra
dans fa fituation.
H faut, pour cet effet, que le centre de gravité
des deux poids ajoutés 8cdubâton, fe trouve -au-
deffous du point de fufpenfion de l'extrémité '
du bâton , 8c non à l'extrémité , comme le dit
M. Ozanam 5 car alors il n'y auroit aucune fiabilité.
C'eft par le même principe que fe tiennent
droites ces petites figures garnies ae deux contre-^
poids , qu'on fait tourner 8c fe balancer fur une
efpèce de guéridon , portée fur une petite boule
ou fur la pointe de leur pied. Telle eft la petite
^figure D E , portée fur le guéridon I , (fig. 9 , pl.
4 )■ & garnie de deux balles de plomb attachées
par des fils de fer courbés. Le centre de gravité
du tout , qui fe trouve fort au-deffous du point
d'appui, foutient la figure droite , 8c la redreffe
lôrfqu'on la fait pencher ; car ce .centre tend à fe
placer le plus bas poffible, ce qu'il ne peut faire
fans redreffer la figure.
C ’eft enfin par le mêmë mécanifme qu'on dif-
pofe trois couteaux de manière à tourner fur la j
pointe d’une aiguille (fig. 12 , même pl. 4 ) 5 car, i
ces .trois couteaux étant difpofes , comme on le ;
voit dans la figure neuvième , & les ayant mis en |
équilibre fur la pointe d'une aiguille qu'on tient
à la main , ils'ne fauroient tomber , parce que
leur centre de gravite commun eft fort au-deffous
de la pointe de l'aiguille qui eft fur le point
d'appui.
Confiruiïion (tune figure qui , feins contre-poids , fe
releve toujours c£elle-même G*fe tient debout , quoi
qu'on fajfe..
Taillez une petite figure humaine de quelque
matière extrêmement légère , par exemple, de
moelle de fureau, qui fe coupe avec facilité 8c
fort proprement.
Faites lui enfuite une bafe de forme hémifphéri-
que 8c d'une matière fort pefante, elle que du
plomb. ( fig. -10 , nfeme pl. 4 ). Une demi - balle de
.plomb, bien unie dans fa partie convexe „ fera ce
qu'il faut. Vous collerezla. figure fur la partie plane
de cet hémifphère.
Quoique vous faftiez.alors, cette petite figure,
auflî-tôt qu'elle fera laiffée à elle-même , fe ré lever
a , parce. que le centre de gravité de-cette bafe
hémifpheri’que étant dans, l'axe', tend à s’approcher
du plan horizontal “autant qu'il fe peut} 8c
.cela.no, peut arriver ,, jfaQS que cet axer deyienne
perpendiculaire à l'horizon} caria petite figure qn
eft aefius le dérange à peine de fa place, à caufe l
de Fa difpropôrtion de fa pefanteur avec celle de ■
la bafe.
C'eft de cette manière qu'étoient formées ces.
petites figures qu'on appelloit des Pruffîens, 8c qu'on
vendoit à Paris au commencement de la dernière
guerre. On en. formoit des bataillons, que l'on ren-
verfoit en paffant deffus une baguette , 8c aufli-tôt
on les voyoit relevés.
. On a imaginé, depuis peu , de faire des paravents
de cette forme , qui fe relèvent toujours
d'eux-mêmes.
Sur les deux points A , B , ( fig, 13 , pl- 4 ) pnjfe
une corde A C B , ûüjc extrémités^ de laquelle font
fufpendus les poids P & Q donnés ÿ au point G efi
fixé le point R par le .cordon R C noué en C. On
. demande quelle fera la pofition que prendront Us
trois poids & la corde ACB.
Sur une .perpendiculaire * ab y à l'horizon, prenez
une ligne quelconque a c.3 :8c fur cette ligne,
comme bafe. , faites le triangle a d c tel que ac foit
à c ji comme le poids R au poids P , & ac à ad \
comme R à Q } tirez enfuite par À la parallèle AC
indéfinie à c d , 8c par B la ~ pa r al lèle BG à m d : le
point C d’interfeérion fera le point cherché, &
donnera la pofition ACB de la corder
C a r , fi fur R C prolongé, on prend CD égale
ï',ac , 8c qu'on décrive le parallélogramme EDFCi
il eft viÜDle-qu'on aura C F 8ç C E égales à cd,
ad j par conféquent les trois lignes E C , CD , CF,
feront entr’eliès comme les poids P , R , Q : con-
; féquemménç les deux forces tirant de C en F & de
; C en E , ou félon les lignes C A , CB,.feront en !
équilibre avec la force tirant de C en R.
1. Si le rapport ées poids étoit tel que le point ,
d'interfe&ion C tombât fur la ligne AB ou au-def-
fus, cela défigneroit que le problème eft impofli-
ble. Le poids Q ou le poids P entraînera les deux
autres, de manière qul'le point C tombe en B ou
A j enforte que la corde pe fera aucun angle.
Ces poids pourroient encore* être tels qu’il fut
impoflibie de conftruire le triangle a c d ;[. comme'
fi f'un des deux ét-ôit égal ou plus grand que les
deux autres à-la-fois }- car ,.pour faire un triangle
de trois lignes, il faut que, chacune foit moindre
que lés deux autres enfemble. Alors on devroit en
! conclure que le poids -3 égal ou fupérieur aux deux
autres , les entraîneroit tous deux , fans pouvoir
s'arranger en équilibre.
j 2. Si., au lieu d'un noeud C , on fuppofoit le
f 'poids R pendre à une poulie capable de rouler fut
; ’l à 1 coifdè'ACB , la folution feroit la même ; car il
| eft.yifible que les chofes étant dans l'état du ptf
; 'inièr c a s , u , au lieu du noeud en Ç , on y fubfti'
üioit une 'poulie , l’équilibre ne fëroit pas troublé.
Mais il y auroit une limitation de plus que
dans le cas précédent. 11 faudroit que Je point
d'interfe&ion C , déterminé comme ci-delfus ,
tombât au-deffous de F horizontale menée par le
point B } car, autrement, la poulie rouleroit juf-
qu'au point B , comipe fur un plan incliné.
Avec uneJrés-petite quantité d/eau , comme de quelques
livres , produire l'effet de plûfieurs milliers de
libres.
Il faut dreffer un tonneau fur un de fes fonds>
ifiS' 7 3 pl’ 4 » -Amufeméns de Méchanique) après
quoi vous percerez l’autre d'un trou propre à
recevoir un tuyau d'un pouce de diamètre , que
vous y adapterez enlorte qu’il joigne b ien ,
au moyen de la poix ou de la filaffe. Ce ;
tuyau doit avoir 12 à 15 pieds de hauteur. Vous..
chargerez enfuite le fond fupérieur du tonneau de
plufieurs poids, enforte qu'il foit fenfiblement
bombé en bas } rempliffez enfin votre tonneau
d'eaü, 8c, quand il fera plein , continuez d'en
verfer par le tuyau ; l’effort de ce petit cylindre
d’eau fera tel que, non-feulement les poids
qui tenôient le fond fupérieur bombé en Bas
feront foulevés , mais'que lç plus fou vent , ce
fond fera relevé 8c arqué en fens contraire.
If faut avoir foin que le fond d’en bas pofe fur
la terre, fans quoi le premier effort de l'eau
fe portera de ce côté , & l’expérience paroîtra
manquer.
On pourroit certainement, en donnant plus de
hauteur aü tuyau , faire crever le fond fupérieur
du tonneau.
La raifon d'un pareil phénomène fe déduit &
eft à-la-fois une démonftration oculaire d’une
Propriété particulière des fluides } favoir, que
orlqu’ils portent fur une bafe, ils font fur elle un
effort proportionnel à la largeur de cette bafe
multipliée par la hauteur. Ainfî , quoique dans
cette expérience il n’y ait dans le tuyau qu'en-
viron iyo.ou 180 pouces cylindriques d’eau, l’e f fort
eft le même que fi ce tuyau avoit toute'
la largeur du tonneau fur les 12 à iy pieds de
hauteur.
Autre manière,»
Attachez fixement contre une muraille ou un
autjre appui ferme , un corps pefant 1,00 livres
©u davantage (fig- 1 1 , pl. 4 3 Àmufemens de- Mé- ■
chanique} ) ayez enfuite un vafe de telle dimenfion
qu’entre ce corps 8c fes parois il n'y ait que la
placé d'une livre d’éàu, 8c que ce vâfe foit fuf-
endu^à un des bras d’une balance,, dont l’autre
affm foit chargé-de 100 livres. Verfez dans lè
remier baflin une livre d ' e a u e l l e foulevera le-
afllu chargé de 10® livres.
On ffaura pas de peine > à concevoir la caufè
8c la néceffité de cet e ffe t, fi l’on a bien conçu1
l'explication du précédent , car elles font les
mêmes. Il y a feulement ici c e tte . différence' ,
que l'eau , au lieu d’être raffemblee dans un
tuyau cylindrique , i'eft dans l ’intervalle étroit
entre le corps L 8c le vafe qui ^environne i
mais cette eau n’en pèfe pas moins fur le fonsi
du yafe 3 que s’il étoit entièrement plein d’eau^
Autrement.
Ayez un pjéd cube de bois de chêne bien fée ,
qui pefe environ 60 livre s ,, 8c un vafe cubique
qui ne l'excède que d'une ligne ou deux dans,
chacune de fes dimenfions. C e pied cube de boisi
étant plongé dans le vafe , verfez-y de l’eau
lorfqu’elle fera parvenue à-peu-près aux deux
fiers de la hauteur , le cube de bois fe détachera
du fond 8c- furnagèra. Ainfî l’on voit ici un poid^
de 60 livres céder à une demi - livre d’eau 8£.
même moins.
On voit par-là que le vulgaire eft dans l'erreur
, lorfqu il penfe qu'un- corps furnage plus
facilement dans une grande quantité d'eau que
dans une petite } il y furnagèra toujours pourvu
qu'iLy en ait fuffifamment pour que ïe corps ne
touche pas le fond. Si l’on a vit des vaiffeaux périr
à l'embouchure d'une rivière , ce n'eft pas parce
qu’il n’y avoit pas. affez d’eau , mais parce
que lé vaiffeau étoit chargé au point d’être prêt
à couler bas dans Beau de mer. Or l’eau de
mer étant plus pelante dé près d’un trentième
que l'eau d ou ce , lorfque le vaiffeau a paffé de
1 une dans, l'autre ? il a dû s’enfoncer davantage
8c couler bas. C ’eft ainfî qu’un oe uf qui s’enfonce
dans l’eau douce, fe foutient fur de l’eau qui
tient beaucoup de fel eu diffolution.
Trouver la pefanteur d'unpiéd cube d'eau•
La connoiffance du poids d’ un pied cube d’eau
eft un des élémens les plus effentiels de- l’hydro-
ûatique 8c de l’hydraulique } c’eft pourquoi nous
allons enfeigner comment on le mefure avec pré-
cifion.
On pourroit pré,parer un vafe dont la capacité
fut précifément d’un pied cube , le pefer v id e ,
8c enfuite le pefer plein d’eau. Mais comme les,
liquides furmoritent toujours les bords d’un vafe
allez cpnfîdérablement, on n’auroit par-là qu’ un
réfultat affez peu exaêt. Il y auroit à la vérité
moyen d’ y remédier} mais l’hydroftatique va nous
en fournir d'une grande préciuon.
Ayez un cube de matière bien homogène , de
métal, -par exemple , de quatre pouces de côté
bien exactement} pefez-le a une bonne balance *
pour connoître fon poids, à quelques grains près ;
attachez-le enûiite avec un crin, ou un fUdefoie
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