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une diftance infinie qu'elle eft cenfée fe former :
ainfi > dans ce cas ,- les rayons tombés en divergeant
de chaque point de l'objet fur le verre ,
font rompus de manière qu'ils font • renvoyés parallèlement.
En général, voici la manière de déterminer la
diftance de la lentille où fe forme l'image de l'objet.
Soit D E la diftance de l'objet O C au verre ,
( fis- 4 S ) > EF celle du foyer du verre. Faites
comme FD à FE , ainfi EF a EG , en prenant
EG de l'autre côté du verre , lorfque ED eft plus
grande que EF ; ce point G,fera celui de l’axe auquel
répondra l'image du point D de l'objet qui
eft dans l’axe»
D’où Ü eft aifé de voir que, lorfque la diftance
de l’objet au foyer eft nulle , la diftance EG doit
être infinie 3 c'eft-à-dire qu'il ne fauroit y avoir
d'image.
On doit aufïi remarquer que , lorfque EF eft j
plus grande que ED -, ou que l’ objet eft entré le .
verre & le foyer, la diftancè.EG.doit être prife
en fens contraire, ou en-deçà du verre , comme
E g ; ce qui indique que les rayons partis de l’objet
,' au lieu'de peindre une image au - delà du
verre, divergent comme s’ils partoient d’ un objet
placé en g.,
Conjlruliion d’une lunette par laquelle on peut conffdérer
un objet different de celui auquel on pàroît
mirer* ... - ..
Comme il eft impoli de lorgner avec attention
une perfonne, on a imaginé en Angleterre une
forte de lorgnette , au moyen de laquelle, en pà-
roiflaat eonfiftérer un objet ,-on en regarde réeiler
ment un autre. La conftruétion de cet inftrument,
bien fait ^>our avoir été imaginé à‘Paris , eu fort
limpîe.
Adaptez au - devant d’une lorgnette d’opéra.,
dont Fobje&if devient inutile, un tuyau percé
d’ un trou latéral, le p us large que le comportera
lefijamètre deicétuyau , ( fig. ) y ■ ). Au-devant
de e é trou foit placé: im'miroir nlcliné à J’axe'du
tuiyau d'un angle de 45^, Pa y ant fa fur face réfîé-
cbiflante journée du coté-dé l ’b&feftif. ïl eft évi1
dent que , quand on dirigera*-ée-ètelunet-cé
vis fo i, Fon q’ ap percevra qu’un desobjets latéraux,
favoir, celui qiubfe trouvera fituë aux environs de
la ligne tirée de l’oeil dans la direction de l’axe de
la lunette j réfléchie, par le -miroir. C e t objet
paroîtra droit:, mais.tranfpofé dé- droite à gaucfoe.
A u refte., pour mieux dégaifer l’artifice ,' il convient
f ie fia ffe le devant de 4 a lü nette- garni cfun;
v^rt-e plan,, qui -figurera un objeCtif place à la maniéré
^prdjnjiire* ( Ijfej.-PAiÉ^olsèéPEs . ) .
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Contraire un tableau magique , -ou tel qu étant vu dans
un certain point & h. travers un 'yerre , i l préfen-
tenu un objet tout dtjférent de celui quon verra a
l ’oeil nud.
Comme ce problème optique fe réfout au moyen
d’un verre à facettes, nous allons d’abord donner
une idée de ces fortes de verres.
Les verres à facettes font des verres lenticulai*
res , ordinairement plans d’un cô té , 8c de l’autre
taillés à plufieurs faces en forme de polyedres^el
eft celui repréfenté par les fig. 41 & 4 1 , de côté
& de face , il eft: compofé d’une facette plane 8c
ennéagonale au centre, & de fix trapèzes rangés
à la'circonférence.
Ces verres ont la propriété de repréfenter autant
de fois le même objet qu’il y a de facettes ;
ca r , fuppofant cet objet O , il envoie des rayons
fur toutes les faces du verre , A D , DÇ , C B , < fig.
6 & 3, pi. 5. ) Ceux qui traverfent la facette DC,
pfifent comme à travers une glace plane interpolée
encre l’oeil & l’objet ; mais les rayons tombans
de O fur la facette AD inclinée, éprouvent une
double réfraCtion qui les fait converger vers l’axe
Q E , à-peu-près comme ils fer oient s’ils tofnboient
fur h fur face fpherique, dans laquelle le verre polyèdre
feroit infcrit. L’oeil étant placé au point
commun de concours, il apperçoit le point O en
a dans la prolongation du rayon EF 5 conféquem-
mem on verra encore une image du point O différente
de-la première. La même chôfe ayant lieu
à l’égard* de chaque facette, enverra l’ objet autant
de fois qu’ il y en a dans le verre, & en des'
lieux diftérens.
Maintenant, fi on fiippofe un point luminevx
dapsl’axa du verre, 8c à une diftance convenabb,
Itous les rayons qui,tomberont fur une facette ,
iront peindre., après une. double, réfraction , fur
un carton blanc perpendiculaire à l’axeprolphg.é.,
une image cfe cette facette plus ou moins grande ,
& qui à- Uns certaine diftance fera renvërfeè.
Cpn fe que mmen t , f i , au lieu du point lumineux,
nousfuppofons l’oe il, & que cetteimagefoit èlle-
smèmë lu mi neufs ou colorée , lès rayons par tan.s
ide cette image ou partie du carton -, aboutiront a*
l’oeil j 8c ils feront les feul-s qui y parviendront,
après avoir, éprouvé une réfraCtion fur Cétte même
facette: & faifant un pareil raifonnement po.r
toutes les autres, il eft aifé de voir quel oe il étant
placé à un point fixe , il verra par chaque facette *■
Une certaine portion feulement du carton, -8c que’
toutes enfemble fempliro-nt le champ de-ia vilion,
quoique détachées fur le carton 5 -en forte :que f i ’
fur chacune eft peinte une certaine partie d’un tableau
régulier 8c continu , toutes eniemble rçpre-
fenteront ce'tableau même.' L’artifice du tableau
piàgîque pmpbféi,: confifte 'àotic; après avoir fixe
le fieu de F oeil , celui du verre 8c lé champ du>
tableau ,
tableau, à déterminer les portions de ce tableau
ui feules feront vues au travers du verre > à peinte
fur chacunela portion déterminée & convena-
ble d’un tableau donné, d’un portrait, par exemple
, en forte que , réunies enfemble, il en réfulte
ce portrait même ; à remplir enfin le refte du
champ du tableau de ce qu’on voudra, en raccordant
le tout enfemble de manière qu’ il en refulte
un tableau régulier.
Tel eft le principe de ce jeu optique: Entrons.à
préfent dans les détails de la pratique.
La ( fig. 7 , pi. f ) repréfente Une table A B ÇD,
à l'extrémité -de laquelle eft adaptée perpendiieu- ,
lairement 8c fixement une planche garnie de deux
rainures, quifervent à gliffer une planchette, garnie
à fa furface antérieure d’une feuille de papier
blanc , ou d’une toiie à peindre. C ’eft-là le champ
du tableau à exécuter.- EDH eft^un fupport vertical
, qui doit être fufceptible d’être approché ou
éloigné de ce tableau, 8c qui doit porter un tuyau
garni à fon extrémité antérieure nun verre a facettes
,& à l’ autre d’un carton percé à fon centre
d’un trou d’aiguille feulement. C e trou eft la place
de l’oeil. Nous fuppoferons ici le verre plan d’ un
côté, & compofé de fix facettes rhomboidales appuyées
au centre , & de fix autres triangulaires
qui occupent le reliant de l’exagone.
Ayant ainfi tout préparé , on fixera le pied
iED H à un. certain éloignement du champ du
tableau , félon qu’on voudra que les parties de la
figure à delfmer foient plus voilines ou plus écartées
Jes unes des autres. Mais il eft à propos que
cette diftance foit au moins quadruple ou diamètre
de la fphère à laquelle le polyèdre.du verre feroit
circonfcrit, 8c la diftance fie l’oeil à ce verre peut
commodément être égal a deux fois ce diamètre.
On placera donc F oeil-au trou K ainfi détermine > .
8c avec un bâton garni fi un crayon , ( lî la
main ne peut,y atteindre ) on tracera avec toute la
légèreté poftîble., le contour de Fefpacequ’on ap-
percevra à travers une facette , puis a travers la
voifine , 8è ainfi fuccefiivement. Cette opération
exige beaucoup de precifion &.de patience, car il
faut, pour la perfe&ion de l’ouvrage , que les
deuxefpacesapperçuspar deux facettes contiguës,
ne paroilfent laiffer entr’ eilès aucun intervalle perceptible
: à tout prendre , il vaudroit mieux qu’ ils
empiétalfent tant foit peu l’ un fur 1 autre. On aura
foin aufiî de numéroter chacun de ces efpaces, du
même numéro, qu’on aura âflàgne a la facette , afin
fie fe reconnoitre; Cela feroit au furplus aifé , en
faifant attention que Fefpace répondant a chaque
facette eft toujours tranfporté parallèlement à lui-
même de haut en bas, ou de droite a gauche , de
l’autre côté du centre.
Il s’agit préfefitement de tracer le tableau régulier
qu’on veut appercevoir , & de le traofporter
Amufemens des Sciences.
fur les efpaces du tableau déformé. A toute rigueur
, il faudroit pour cela faire une proje&ioii
du verre à facetté, en fuppofant l’oeil à la diftance
où on le plaçè réellement j mais, comme on l’en
“ fuppofe un peu loin , on pourra , fans erreur fenfi-
blé , prendre pour le champ du tableau régulier ,
l ia prbjeêHon verticale, ainfi qu’on la voit dans là
! (fig. 8n°. 1 8c i 3pl. j ) qui le repréfente tel qu’on
; le v e r ro it, fi on avoit l’oeil perpendiculairement'
au-delfus de fon centre 8c à une diftance très-con-
fidérable.
Vous décrirez donc dans ce champ , qui fera
ici exagone, 8c compofé de'6 rhomboïdes & de
6 triangles , une figure quelconque, par exemple
un portrait; après q uoi, en confidérant que le f -
pace a b c d eft le lieu où doit paroître la portion 1
du tableau ; vous Fy tranfporterez avec le plus de
foin que vous pourrez ; vous en ferez autant des
autres, & vous aurez la principale partie de votrè
tableau faite. Mais, comme il eft queftion de montrer
a titre chofe que ce qu’on doit v o ir , on la dé-
guifera au moyen de quelque autre peinture qu’on
exécutera dans le furplus du tableau, en fe raccordant
avec ce qui eft déjà fait de manière que
cela ferve au fujet principal. Cela dépend du génie
8c du goût de l’artifte.
Manière de faire paroître un appartement femé de
rubis , de topazes & d’émeraudes.
Le père Kirkher, jéfuite, de Fulde, nous ap prend
dans fon ouvrage intitulé , Ans magna durcis
6* u m b r A un moyen ingénieux pour faire pa1-
roître les murs d’une chambre obfcure couverts
de pierres préçieufes. Comme ce fpectacle eft
frappant, 8c qu’il peut fournir un objet d’amufe-
ment à la campagne , nous allons indiquer fon
procédé.
Après avoir fermé tous les volets d’une chambre
expofée au grand foleil, le P. Kirkher ouvre
un petit efpace rectangulaire par où entrent les
rayons de lumière ; ceux-ci font reçus par une
fuite de prifmes de cryftal placés les uns fur les
autres dans le même.plan vertical, & entretenus
dans cette pofition par une. efpèce de cadre s
on fait enfuite paffer ces rayons, qui éprouvent
alors une réfraction par plufieurs lentilles, de
cryftal taillées à facette , & placées au nombre
de fix , autour d’ une feptième de même diamètre.
Ces facettes, qui doivent être toutes différentes
pour opérer une plus grande variété dans
le fpeCtacle , aifperfent ou réfiéchiffent les rayons
colorés en fc.rme de taches fur le pavé 8c fur les
murs de la chambre ; on les croiroit alors femés
fie rubis , de topazes, de faphirs 8c d’améthyftes :
on ne peut rien imaginer de plus riche dans la
] nature, Le nombre des prifmes & le diamètre
D d d f id