
verre dans l’air , fe réfradte alors de C en D en
s’éloignant de cette même perpendiculaire , &
les lignes A B & C D étant prolongées vers
H & 1 , l'ont parallèles entr’élles : d'où il luit
que lorfqu.’ un rayon de lumière entre d'un milieu
rare dans uij autre plus denfe , if s’approche
de la perpendiculaire y & que s’il fort au contraire
d’un milieu denfe pour entrer, dans un
milieu rare , il s’en éloigne.
Les rayons de lumière qui font, parallèles dans
leur incidence , venant a traverfer un corps*
tranfparent 3 y confervent leur parailélifme 3 &
fi les deux furfaces de ce corps font parallèles,
ils le confervent encore en forçant- ae ce corps
pour rentrer dans l’air ; comme il eft aile de le
voir par l’explïcation de cette première figure.
C ’eft par cette raifon qu’en regardant un objet
à travers une glace tranfparente ÿ on I apperçoit
de même grandeur que s’ il ne fe trouvbit rien
d’interpofé entre cet objet 8c l’oeil ; il partit
feulement un peu plus abaifle ou élevé , eu égard
à l’ obliquité des rayons 8c à l’épaiffeur de la
glace au travers laquelle ils pénétrent ( i ) .
Lorfque des rayons de lumière tels que A B
& C D ( fig. y même planche ) tombent parallèlement
fur la furface d'un verre convexe H , ils fe
réfraélent 3l & devenant convergents , ils s’approchent
de la perpendiculaire E & fe réunif-
fent tous en un point G que l’on nomme foyer }
la diftance de ce point au verre , eft celle du
diamètre de la fpnere dont fa furfaçe convexe
fait partie.
fur tout autre objet un peu éloigné , 8c fa;Se.
enferre qu’il ne puiffe entrer aucun jour dans
cette chambre, li ce n’eft par l’ouverture faite
à çe volet j à; laquelle Vous appliquerez, un verr^
convexe de trois à quatre, pieds de foyer ( 2 )
placez à cette même difiance 8c en face de ce
verre un carton couvert d’ un papier très-blanc
lequel ait environ deux pieds & demi de longueur
fur dix-huit à vingt pouces de hauteur -
courbez-le fur la longueur de . manière qu’il
folle partie de l’intérieur d e . la furface d’un-
cylindre qui [auroit pour diamètre le foyer de
ce v e r re } ajuftez-le à cet effet fur un chaflis
également courbé 3 8c élevèz-le fur un pied
mobile , afin de pouvoir facilement l’avancer
ou le reculer au devant du verre „ 8c le placer
exactement à la diftance ou les objets paroitront
fe peindre avec le plus de régularité fur ce
carton,
Effet.
Lorfque vous aurez difpofé exactement ce
carton au foyer du verre placé à l’ ouverture
du volet d© cette chambre , tous les objets
extérieurs qui fe trouveront fîmes en face de
cette fenêtre fe peindront fur ce .même carton
avec^ les plus belles couleurs et la plus fgrande
précifion, Ces mêmes objets paroitront renver-
fés fur ce canton,.
Si on a placé en dehors de la fenêtre un miroir
mobile 3 on pourra , en le tournant plus ou
moins, appercevoir fur ce carton tous les objets
qui fe trouveront de côté ou d’autre.>
Si au contraire lès rayons A B 8c C D (fig, 6
prime planche ) tombent parallèlement fur la fpr^
foce du verre concave H , ils fe réfractent et de*
viennent alors divergents en s'éloignant d§ la
perpendiculaire E F .
C ’eft çette convergence 8c cette divergence
des rayons en traversant les verres convexes et
concaves , qui rapportant à l’oeil les objets fous
des-angles plus grands ou plus petits, nous les
font parpître amplifiés ' ou diminués , 8c <feft
auffi par cette raifon qu’ ils paroiffent renverfés
Jorfqu’ijs viennent à fe crqifçr avant de parvenir
jufqq’à notre oeil,
Chambre ohfcure.
Pratiquez une ouyertüre circulaire au volet
d’ une chambre qui donne fur la campagne , ou
Si au lieu de placer le miroir en dehors de
la fenêtre , c e le pçfe en dedans de la chambre
8c au-deffo.us de cette ouverture , (qu’on aura
pratiquée alors, beaucoup plus élevée j on pourra
recevoir l’image fyr un carton placé horifontale-
ment fur une table , 8c y .deffiner à loiiïr les objets
qui y feront peints,
Nota. Rien n’eft li agréàble à voir que l’effet
de cette chambre noire , particulièrement lorsque
les objets du dehors font éclairés dufoleifo
c’eft la nature elle-même trânfportée fur ce
carton , ornée de fes plus beaux effets & de
fes plus belles «couleurs} c’ eft aufft le plus beau
modèle dont puiffent fe fervir les peintres , pour
donner aux tableaux de payfages , vues 8c marines
, toute Fententé admirable du Goloris , 8c
de la dégradation aerienne des teintes occafïortéës
par l ’interpofition de l’air , qui produîfent f|p$
(2) On entend par la longueur du foyer d'un verre ,
selle du diamètre de la fpnere dont il fait partie.; j?rs
qu’il eft convexe d’un feift côté j s’il eft lenticulaire ,
c?cft-à-dire convexe des deux côtés, fon foycf le
rapp roche en proportion de cçtte fécondé conv.cïux»
(1) C?t eftet n'a plus lieu lorfqu’un rayon de lu-
piicre rombc für un corps tranfparent donc )es deux
furfoces öppofeesne Font pas paralleles,comme il arfive
forfqnhn regarde a travers un pris/ne.
tmeltfues-uns de nos peintres modernes ces ou-
vrages admirables qu’ ils ont rendus avec tant
d’intelligence.
Il eft effentiel que le carton ait une forme circulaire,
afin que tous les objets y foient diftinc-
tement peïhts , fans quoi , lorfque le milieu du
carton fe trouve placé au foyer du verre , fes
deux extrémités fe trouvant alors fîtuées au-delà
du foyer, les images qui s’y peignent deviennent
confufes } et s’ il étoit poffihle de donner à ce
carton une figure fphérique, l’image n’en feroit
que plus régulière , pourvu que le verre fût placé
au centre de cette convexité.
Chambre obfcure portative.
L’effet merveilleux que produit la chambre
obfcure, a fait découvrir les moyens de la rendre
plus utile en Ta conftruifant d’une forme , qui
„étant portative , fût en même temps plus commode
pour être placée fur le terreih , afin de
! pouvoir y deffiner les vues les plus agréables'et
tes plus pittorefques. On n’entrera point ici dans
le détail des diverfes manières dont on les a
conftruites, parmi lefquellés il en eft affurément
de fort ingénieufes ; on fe contentera d’en enfei-
gner une q u i, à quelques égards , peut avoir
quelque avantage. 1
Soit A B C D ( 7 , planche 6 amufemens de
(atoptrique. ) un chaffis de bois ou table de deux
pieds de long fur environ vingt pouces de large,
dont les quatre traverfes peuvent avoir deux
pouces 8c demi de large , 8c être folidement
affemblées parleurs angles ; ménagez une rainure
dans ce chaffis pour y placer une glace, ou Amplement
un verre de Bohême E ( 1 ).
Aux deux extrémités 8c en-deflbus de cette
table , ajuftez à la charnière quatre pieds de bois
F , fixés, fur leurs traverfes G f difpofez-les de
manière qu’ils puilfent facilement fe reployer
fous cette table } ayez encore quatre ais de bois
léger H , qui foient également mobiles à charnières
fous les côtés intérieurs du chaffis qui
.forme cette table , de forte qu’ ils puilfent auffi
s’ y reployer fans tenir beaucoup de place y 8c
obfervez qu’étant déployés , comme le défigne
cette figure première , ils doivent fe joindre
exactement au moyen de plufîeurs petits crochets
qu’il fout y ajufter , étant très-efïentiel qu’ il ne
puiffe pénétrer aucune lumière dans cette boite
W Ê m *1
(O •Si ce verre étoit convexe Vers le deffos de ce
chaffis, cela feroit encore mieux.
(i) On peut couvrir cette boîte d’une efpece de
1 m t0*^ noire, afin de rendre Ton intérieur le
P‘üs tombre qu’il eft poffibie.
Cette table étant montée fur fes quatre pieds /
8c les ais H qui forment la boîte de deffous étant
abaiffés 8c fixés enfemble au moyen de leurs crochets
, on ajuftera à leur extrémité inférieure
une boîte M contenant le miroir incliné N j
d’un des côtés de laquelle doit fortir le tuyau
mobile O , de cinq à fix pouces de long : ce
tuyau doit être garni d’ un vérre convexe dont
le foyer , par la refle&ion du miroir , puiffe aller
jufqu’à la glace E qui eft pofée fur cette table.
11 fout ayoir auffi une efpèce de petit pavillon
d’ étoffe noire*, bien opaque , qui foit porté fur
quatre tringles de bois mobiles à fa partie fupé-
pieure , 8c qu’on puiffe pofer fur cette table , en
faifant entrer ( dans des trous faits aux angles de
fon chaffis ) les fiches de fer qu’on aura fixées
aux extrémités inférieures de ces tringles : ce
pavillon doit s’ouvrir du côté qu’ il eft. tourné
vers A B , au moyen d’un rideau allez ample pour
empêcher la lumière extérieure d’éclairer en
aucune façon la glace pofée fur la table , lorfqu on
fe fera placé fous ce pavillon $ il doit des trois
autres côtés déborder de quelques pouces le
deffous de la table.
üfage de cette Chambre noire pour dejjîncr toutes
fortes d'objets.
Cette chambre obfcure eft à la vérité un peu
plus embaraffante à porter fur le terreirL que
celles qui ont été conftruites jufqu’ à préfent j
cependant fi elle eft faite comme Î1 faut , elle
ne pefera pas plus de quinze à vingt livres} elle
fera d’autre côté beaucoup plus commode y e :r
ce que les rayons colorés des objets venant à fe
peindrepar-deffous la glace pofée fur cette table ,
on peut y deffiner fans avoir la main entre le#
rayons et leur image. Pour s’ en fervir } qn
placera cette table fur un terrein un peu élevé ,
afinjque rien ne puiffe intercepter les Payons de
lumière qui tombent fur le verre placé au bas dé
la boîte qui eft attachée* fous la table , on
mettra fur la glace une feuille de papier verni-,
tranfparente, & on Ta fixera par fes extrémités’
avec un peu de cire , afin- qu’elle ne puiftè fe
déranger } & en s’enfermant fous le rideau qui
couvre le pavillon pofé fur la table , on tracera
fur ce papier tous les contours des objets qui y
feront repréfentés, & oh pourra auffi: en indiquer
les ombres. Si on ne veut avoir que les traits de
l’objet , on fe fervira d’une glace adoucie du
côté qui forme le deffus de la table , & on les y
indiquera avec un pinceau & du carmin ; de
cette manière , lorfqu’on fera de retour , on fera
tremper une feuille de papier , & lorfqu elle fera
bien imbibée d’eau , fan$ être cependant trop
mouillée, ônfétëndrafur cette glace légèrement,
8c on tirera par ce rnôyen l’empreinte du deffia
qu’on y a t r a c é »