
afin qu’on ne préfume pas qu’ il s’ y trou ve quelque
ch ofe de préparé ( i ) > vous fe re z brûler la
fleur naturelle j & vous annoncerez que vous
a lle z en faire paroître le fimulâcre , au m oyen d’ un
tamis qui a la vertu de féparer & de raffembler toutes
les parties que le feu a détruites: Vous prendrez
en fu ite o u vous fe re z choifir un „papier que vous
placerez convenablement au fond du tam is , &
.1 ouvrant en de ffus , vous y je tte re z la cendre de
la fleur & quelqu’ autre poudre que vous fuppofe-
r e z propre a revivifier toutes les parties de ce tte
plante 5 vous le refermerez 8 c après avoir en apparence
tamifé. ce tte poudre, vous retirere z le papier
le f e c o u e r e z 8c fe re z vo ir l ’ image de la plante
qui aura é té brûlée, ( Voyeur p a l in g é n é s i e ) . . .
Papier p r ép a r é p o u r é c r ir e d e s ca ra c tè r e s in v i f ib le s .
A y e z de la graififede porc qu’ on nomme communément
faindoux , & Payent bien exactement
mêlé avec un peu d e térébenthine de V e n i f e ,
pren ez-en une petite p a rtie , 8c étendez-la t rè s '
également & bien-légerement fur du papier for t
mince., ferve z-vou s à ce t e f fe t , d’ une petite
éponge très fine.
Lorfque vous voud re z faire ufage de ce tte
préparation pour éc rire fecrettement une lettre à
un am i , p o fe z ce papier ainfi préparé fur celui
que vous de ve z envoyer $ & tracez c e que
vpus vou le z écrir fur ce premier p ap ier , en
vôus fervant d’ un ftilet un peu émoufié 5 de ce tte I
m an ié ré , il s’attachera une matière grade a u 1
deuxieme papier vers tous les endroits ou ce
ftilet aura p a ffé , 8 c celui ,qui recevra vo tre
le tt re , pourra la lire en y femant quelque ponfïiere
d e couleur , ou du charbon tamifé très-fin.
A p p l i c a t io n du p a p ie r c i-d e ( fu s , p o u r tra c e r f a c i lem e n t
/ to u te s fo r t e s 'd e d e jfin s .
M ê le z exactement dans la cempofition ci-defifus
un peu de noir de fumée bien fin , 8c fe rve z - .
vous-en pour en enduire fo r t légèrement un
papier tres-mince , eflu yez la bien également
jufqu’à ce qu’en le pofant fur un papier blanc 8 c "
appuyant la main deffus cè premier , il ne puiffe
tacher l ’autre en aucune façon.
E f f e t .
Lorfque vous aurez attaché fur c e p a p ie r , le
deffin dont vous v o u le z former le trait , 8c
pofé le tout 'fu r un papier b la n c , vous pourr
e z , en- fuivant correctement a vec le ftilet tous
les traits de ce deftin , les transporter fur ce
‘dernier papier. I l'en fera de même fi au lieu de
p a p ie r , vous employez de la toile un peu f in e ,
( 0 On peut defliner cette fleur furplu fleurs papiers
Semblables, afin d’en donner le choix.
ou du ta fe ta s j de cette maniéré il fera facile, fails
fçavoir defliner, de peindre des fleurs fur j es
étoffes 5 il fuffira, apres qu’elles feront tracées
de les enluminer & nuancer dans les couleurs
les plus convenables en employant des couleurs
liquides fort légères (2) afin quelles ne foient pas
fujettes à s'écailler , & même à s’étendre, fi les
étoffes venoient à être un peu mouillées.
Nota. Si l’on fe' fert de cette méthode pour
peindre des robes , ou d’autres ajuftements fi
faut avoir foin que le defftn dont on fe fert (e
rapporte de tous les cotés ; fi l’ on n’avoit point
de deffin, on peut copier celui de quelqu’étoffe
en la couvrant d’ un papier vernis fur lequel on
en tracera tous les traits ; alors il fuffit d eh copier
une partie s ,c‘eft-à-dire, jufqu’auxendroits
où de part & d’autre le deffin fe répetç. '
Tracer des caractères qui paroijjent & dijparoij/èut a
volonté. •
Prenez du falfre en poudre, & faites-Ie dif-
foudre dans l’eau régale pendant 24 heures
avec un feu très-doux 5 tirez enfuite la liqueur à
clair par inclinaifon j aioutez-y autant 8c même'
deux fois plus- d’eau commune (3 ) , & gardez
cette liqueur dans une bouteille bien bou'chée.
Ce que l’on écrira avec cette encré fera invifible,
8c ne paroitra que lorfqu’on expôfëra le papier à
une- chaleur modérée , ou aux rayons d’un folerl
très-ardent ; les cara&eres feront d’une couleur
verte 8c femblable à ceux qu’on pourrait former
avec le verd-d’eau dont on fe fert pour laver les
plans: ce qu’ il y a de plus particulier dans cette
encre , c’eft qu’auffi-tôt que le papier efr refroidi
, 8c qu’il a pu être pénétre de l’humidité
ordinaire de l’air ; les caractères que la chaleur
avoit fait difparoître, difparoiffent entièrement ;
ce qui peut fe répéter même un affèz grand nombre
de fo is , pourvu cependant qü’on ne chauffe
pas trop le papier , attendu que f i , par une trop
grande chaleur , l’écriture prend une couleur
de feuille morte, elle ne dîfparoit plus.
Cette encre fé compofe'auiïi avec le cobalt ;
voici le procédé tel qu’il eft enfeigné par M.
Hellot , dans les mémoires de l’académie (4)
des Sciences de 17.37.
(O ?Les meilleures couleurs à employer font le
verd-d’eau , le carmin, la gomme gutte, le bleu de
Prufle liquide, la liqueur faite avec la fuie de cheminée,
qu’on nomme biftre, le verd de veffie, &
J a pierre de fiel.
• §|f Si cette encre corrodoit le papier, il faudrait
y ajouter une plus grande quantité d’eau,-
(4) Ce procédé eft embaraflant pour'ceux qui n’ont
pas un laboratoire de chimie, & d’un autre côté, il
eft fort difficile d avoir du cobalt qui eft très-rare
en Prance: cette encre, réuflir également bien avec le
Prenez une. once de cob a lt v é r itab le , pilez-Ie
dans u n . mortier , mette z-le dans un matras ,
& vèrfez deffus' deux, ou trois onces d’eau-forte
affoiblie par égale quantité d’eau. Après la première
ébullition , mettez c e matras fur un feu d e fable
fort d o u x , 8c le ten ez en digestion jufqu’ à ce
qu’ils ne paroiffe plus de bulles d'air qui s’élèvent
au-defliis de la liqueur : faites-Iâ alors bouillir pendant
un quart d’heure j 8 c ce tte diffblution prendra
la couleur d’ une bierre rouge 5 vous la laiflere'z
refroidir & la tirerez à çlair fans la filtrer: vèrfé z-
la enfuite dans une capfule de v e r r e , 8 c je tte z -y
une once dé fel marin , mettez-la fur un feu de
fable , 8c rémuez-la avec une fpatule de b o is ,
jufqu’ à ce que tou t le liquide foit évaporé j il
reftera une mafle faline verdâtre que vous con tinuerez
à remuer fans la fécher en tiè remen t, 8 c
en féchant, elle deviendra d’ une couleur rofe |
vous mettrez ce fel dans une cucurbite , y ajouterez
7 à 8 fois autant d’ eau diftillée prife au
poids, vous lalaiffe rez difloudre au feu d e fable ,
& lorfque l’eau aura une couleur de lilla , vous la
décanterez 8c la con fervere z dans une bouteille
bien bouchée.
E n c r e p o u rp re .
Au lieu d’employer de l ’eau régale pour dif-
foudre le fa lf r e , fervez-vous d’eau fo r t e , &
jettez-y peu-à-peu du fel de tartre pour é viter une
trop grande fermentation 3 laiflez-la repofer, 8c l’ ayant
tirée à c la ir , v e r fe z -y une fuffifante quantité
d’eau, u
Ce que l’on écrira avec ce tte liq u e u r , ne fera
vifible que lorfqu’ on préfen tera le papier au feu ,
SdescaraCteres auront alors une couleur purpurine
qui. difpafojitra aufli-tôt que l’éc riture fera
refroidie.
E n c r e r o fe .
Ayant fait d ifloudre le falfre dans l’ eau-forte ,
fi au lieu de fel de tartre , vous y mette z du
falpêtre bien purifié , vous vous procurerez un
encre rofe , qui difparoîtra en fe fé ch a n t, 8c
r enaîtra en là préfehtant au' feu .
Nifta Ces trois fortes d’ encres peuvent fe
mêler enfembïe 8 c produire des encres d’.autres
couleurs fans altérer leur v ertu 3 en mêlant la
pourpre avec la v e r te , on fera une encre bleue 5
en mêlant la pourpre avec la rofe , on aura une
encre gris-de-lin. ( V^oye^ a l'article Encre ) ,
Tableau repréfentant l'hiver, lequel change & re-
.préfenté le Printems.
. Ayez une eftampe répréfentant l’h iv e r , qui foit
falfre qui eft une drogue qui contient toujours un
E à o g ^ f t ^ | ^ <f 11^ tL-0UVC chez prefque tous
très-peu chargée de gravure 3 peignez 8c ajoutez-
y ( avec l’encre fympathique v e r te & aux endroits
convenables ) des feuilles , en obfervant de vous
fervir d’une encre plus fo ib le pour feu iller les
arbres qui font dans les lointains 3 emp loye z les
autres encres-à peindre lesrobjets auxquels leurs
couleurs peuvent avoir quelque rapport y ce tte
préparation étant f a i t e , laiffez fécher le t o u t , 8 c
mette z v o tre eftampe fous un cadre garni d ’un
verre 3 couvrez-la par derrière d’un papier qui
foit feulement co lle fur ce tte bordure.
Lorfqu’on préfentera ce tableau à un feu modéré
ou- qu’on l’expofera pendant quelque tems à l’ardeur
du f o le i l, tons les objets colorés qui éto ien t
reliés invifibles p a roîtron t, les arbres fe garniront
de feu ille s , 8c ce tableau qui repréfentoit l’ h ive r ,
offrira tou t-à-eoup l’ image dû printems y aufli-
tô t qu’ il fera r e f r o id i, il reprendra fon premier
é ta t , ce qui procurera la Ifatisfaêtion de répéter
ce t amufement autant de fois qu’on jugera à
propos.
V a f e s ma giq u es%
Faites tourner d.eux vafes de bois femblables
(jîg . 3 , p i . 1 , tr a i t s o c cu lte s o u trom p eu rs . ) d’environ
6 à 7 pouces de h a u teu r , & de telle forme
que vous voud re z 3 faites-y ménager une o u v e r ture
B , dans laquelle vous puifliez inférer un c y lindre
de cuivre A B , (y%. 4. ) d’environ 3 pou ces
de hauteur fur deux lignés d’épaifleur, 8 c un p ou ce
de diamètre 3 que fa partie fupérieure A foit recou
rbée , afin de pou voir l’ en retirer avec plus
de fa cilité. Q u e c e vafe foit cou ve r t d’une p iè c e
tournée A .
Lorfqu ’ayant fa it chauffer le cylindre ci-defifus,.
vous l’aurez enfuite introduit dans l ’un de ces
deux v a fe s , fi vous y mette z un papier ( 1 ) fur
lequel vous ay ez éc r it d’avance avec l’encre fympathique
v e r te c i - deffus > quelques momens ap rè s,
le s caractères qui y auront é té tranferits feront
fuffifamment échauffes pour paroître d’ une manière
très-diflinCle.
Si au contraire vous av ez fait tremper pendant
un demi-quart d’heure l’ autre cylindre dans de
l’eau qui foit fort fro id e ou à la g la c e , il acquerra
un degré de fraîcheur fuffifant pour.faire difparoître
très-promptement c e qui ayant é té é c r it
av ec ce tte même encre viendroit d’être p réfen té
au feu .
Pour entendre & exécuter ce tte ré c ré a t io n , i l
faut examiner l’alphabet de la table fui vante., c e t
alphabet indique les lettres qu’on d o i t éc r ire a v e c
(1) Il faut rouler le papier, afin qu’en toiidhans
les bords du cylindre, ilacquicrre alors plus de chaleur.