
par une petite boule de cuivre E , c ’eft en pofant
un des cotés de l’excitateur F , fur cette boule E ,
& en préfentant enfuite l’autre coté à une des
boules C qui terminent les tringles, qu’on produit
l ’explofîon. Les corps qu’on veut foumettre
à ce coup ,■ doit être placé entre la boule E &
l’excitateur.
Le fupport de verre (fig. 18. même planche. )
fert pour ifoler les bouteilles qu’on a éleétrifées
& différens autres corps. L’autre fupport (fig. 16.)
eil un cylindre de ioufre de cinq à iîx pouces de
diamètre fur deux pouces de hauteur , qui fert au
même ufage.
Pour charger une bouteille intérieurement
(o u pofitivement) , on la pofe fur une table ,
éc par le moyen d’ une tringle de laiton, on fait
communiquer à fon bouton le conduéteur de la
machine électrique ( i) . Lorfque les bouteilles ont
beaucoup de furface , il faut un plus grand nombre
de tours pour les charger , & elles acquèrent
plus de force ; & comme elles ne peuvent être
chargées d’une quantité d’électricité au-delà de
ce qu’elles peuvent naturellement en contenir ,
ou le dépouiller, il arrive qu’en les chargeant
trop , elles fe déchargent d’ elles-mêmes avec
explofion ; lî la bouteille étoit petite , eu égard
à l’abondance de matière que lui fournit le con-
d uteur 3 on la verroit le décharger d’elle-même
d’un inftant à l’autre (2).
- Si on veut charger une bouteille extérieurement
j e’ eft-à-dire 3 négativement, par rapport
à fon intérieur 3 il faut la tenir avec les doigts par
fon crochet ou bouton 3 & approcher fa garniture
extérieure A du conducteur (voyeç fig. 19.pl. 14.) :
pour lui conferver fa charge 3 il faut l’ ifoler aulfi-
tôt fur un plateau de verre ou de foufré (3).
- Pour faire l’expérience de Leyde , c’eft-à-dire 3
pour faire palfer le fluide qui a été accumulé fur
la furface intérieure d’une bouteille fur l’extérieure
qui en a été dépouillée 3 on pofe le bouton
d’un des côtés de l’excitation fur la garniture
extérieure de cette bouteille , & on approche
fon autre côté de ce bouton 3 & l’explolîon fe
fait auflitôt ; fi , au contraire , ou veut décharger
une bouteille , dont l’intérieur eft chargé en
moins 3 on pofe un des côtés de l ’excitateur fur
fon bouton , & on approche l’autre bout vers la
. (1) Pour ne point perdre le. feu dont on a chargé
les bouteilles , on termine ces tringles de laiton
avec de petits globes de cuivre; fans cette précaution,
ces petites tringles fourniroient des aigrettes
qui le laifferoient échapper.
‘ (2) Ces décharges (ont plus fréquentes lorfque les
bouteilles font garnies plus près- de leurs bords.
(3) Les plateaux de foofre font meilleurs pour
ilbler.
garniture'extérieure de cette bouteille. (Fig, i2
planche 14. )
M. Françklin prétend qu’on ne peut charger
pofitivement l’intérieur d’une bouteille, fi fonexté-
rieur ne communique pas avec quelque corps
non éleétrique fur lequel elle puiffe fe dépouiller
d’une même quantité d’éle&ricité : il eft vrai
& l’expérience le confirme, qu’on rte peut charger
une bouteille fufpendue au conduéleur, ou
p0fée fur un gâteau de foufre (4 ) , lorfqu’elle
n’eft pas garnie extérieurement. îl eft aifé même
.de s’en convaincre en la voyant fe dépouiller
& lancer des étinceles lorfqu’on approche le
doigt de fon extérieur, & 1e trouver enfuite
chargée ; on ne peut même , en préfentant à
fa garniture extérieure le bouton d’une bouteille
qu’on tient dans la main , la charger avec ces
mêmes étinceles. Ces expériences paroiffent af-
furément très-concluantes pour fon fyftême ;
mais en voici qui demandent d’y être conciliées.
Si l’on ifole fur un plateau de verre une bouteille
garnie , elle fe charge & donne la commotion,
fans qu’il femble que fon extérieur ait pu fe
dépouiller.
Si on pofe fur un plateau ou fupport de verre
deux bouteilles garnies, & éloignées l’une de
l’autre de cinq à fîx pouces , de manière que
le bouton de la première communique avec le
conducteur, & fa garniture extérieure avec celle
de la deuxième bouteille , au moyen d’ une petite
lame de métal p o f é e fur ce fupport, & qu’on
charge enfuite la première bouteille, ayant attention
de pofer , pendant ce tems , -le doigt
fur le bouton de la deuxième bouteille , ces
deux bouteilles feront chargées, la première intérieurement
avec l’éleétricité du c o n d u c te u r , &
la deuxième , extérieurement avec celle dont
la première s’ eft dépouillée ; c’eft ce qu’ on pourra
vérifier , en levant d’une main , & p a r' fon bouton
, la deuxième bouteille , & tirant l’étin-
cele fur fa garniture extérieure , & en faifant
enfuite la décharge de la première. Dans cette
expérierce , fi on touche d’une main le bouton
de la deuxième bouteille , & de l’autre celui
de la première , on reçoit également la commotion.
Tout €€ci s’accorde parfaitement avec
le fyftême ci-deffus 5 mais voici une expérience
qui r.e paroît pas s’y rapporter : aft lieu de pofer
ces deux bouteilles fur un fupport de verre,
fi on les pofe fur une table , toutes choies
égales d’ailleurs & qu’après avoir chargé b
première bouteille , on touche le bouton de la
deuxième d’ une main , & de l’autre main le bouton
de la première , on reçoit aufli la commotion.
(4) Elle fe charge un peu étant pofée fur un rapport
de verre.
Comment l’ intérieur de la deuxième bouteille
a-t-il pu s’ éle&rifer en moins, ne communiquant
avec aucun corps fur lequel il puiffe fe dépouiller
> & fon extérieur a-t-il pu l’être en plus ,
n’étant pas ifolé ? C ’eft ce qu’il me paroît difficile
à expliquer, fuivant ce fyftême , & que.
je ne doute pas cependant que les partifans de
M. Françklin ne puiffent réfoudre.
Repas éleCtrique-.
En 1748 M. Françklin avec fes amis voyant
approcher de temps chaud , faifon ou les expériences
éle&riquës ne font plus fi belles, voulut
terminer le travail qu’ il avoit fait cette année
fur l’éle&ricité par une partie de plaifir fur les
bords du Skuylkil.
D’abord ils allumèrent des fubftances fpiri-
| tueufes avec une étincele tranfmife d’ un bord
de la riviere à l’autre fans autre conducteur
que l’eau.
Pour leur dîner ils tuèrent un dindon par la
commotion électrique , le firent rôtir avec un
tourne-brocke éleCtrique devant un feu allumé par
la bouteille électrique ; enfuite ils burent à la fanté
de tous les électriciens célèbres d’Angleterre,
j de Hollande -, de France & d’Allemagne dans
des verres éleCtrifés & au bruit d’une décharge
d’une batterie électrique.
Bouteille éleCtrique,
Servez-vous d’une bouteille à vin , de cho-
pine , dont le verre à l’endroit du goulot foit
très-peu tranfparent ; (fig. i \ 3 pl. 14^ emplif-
fez-la jufqu’aux trois quarts , ajuftçz a un tire-
bouchon A un fil d.e fer B & faites le palier au
travers le bouchon de cette bouteille, de manière
qu’il puiffe plonger allez avant dans la liqueur :
lorfque cette bouteille fera bouchée , prenez
cette bouteille dans votre main par le b as , &
préfentez-eh le tire-bouchon au conducteur de la
machine éleCtrique.
Les étinceles1 qui fortiront du conduCteur
chargeront intérieurement cette bouteille, comme
®n l’a expliqué ci-devant ; d’où il s’enfuit que
fi d’une main on touche fon fond extérieur &
qu’on approche du tire-bouchon le doigt de
l’aiitre main , on recevra la commotion , &
elle aura également lieu quand même il y auront
déjà quelque tems que la bouteille feroit char-
■ gée (1).
Ayant fecrettement chargé cette bouteille 5
r w E n pofant cette booteille fur un plateau de foute,
elle confervera Iongtems fon éleCtrické fi le
tems eft fee.
on l’ apportera fur la table , & on propofera à
quelqu’un de la déboucher fous prétexte
de fervir la liqueur qui y eft contenue : cette
perfonne prenant naturellement la bouteille par
lé c ô té , approchera l’autre main du tire-bouchon
pour la déboucher , & recevra la commotion
, qui fera plus ou moins forte, fuivant la
quantité d’éleClricité dont on l’aura chargée.
Nota. On peut fe procurer cet amufément
d’une autre manière , en mettant une cuiller
dans un bocal , contenant des olives , bu des
cerifes à' l ’eau-de-vie , attendu que celui qui
touchera l’extérieur du bocal d’une main & la
cuiller de l’autre recevra de même la commotion.
Faire quune perfonne •voulant ouvrir une porte, reçoive
la commotion.
Ayant établi une communication du plancher
de la chambre à celui du dehors , en lè mouillant
légèrement à cet effet dans l’efpace qui les
fépare , chargez une bouteille garnie , & pour
lui conferver fon f e u , pofez-la fur un fupport
de foufre.
A l’inftant qu’une pèrfonne touchera la c l e f ,
afin d’ouvrir la porte , fi de votre côté vous
approchez de la ferrure le bouton de la bouteille
chargée , le fluide éleCtrique paffant par cette
ferrure ,■ n’ayant d’autre chemin à parcourir pour
fe rendre à l’extérieur de la bouteille qu’au travers
le bras & les jambes de cette perfonne, pour,
continuer fon chemin par le plancher & fe rendre
au travers de vos jambes & de votre bras
à l’extérieur de la bouteille , elle reffentira ,
ainlî que v o u s , la commotion , mais avec d’autant
plus de furprife pour elle , qu’elle ne s’y
attendra pas.
Arbriffeau éleCtrique,
Ayez une petite caiffe de b o is , de cinq à
fix pouces quarrés , ( fig. 10 , pl. 14. ) dont
le fond intérieur A foit couvert de papier doré ,
de même que fes côtés intérieurs ajuftez-y un
cylindre de carton , creux , & d’un pouce de
hauteur ; couvrez-le de même papier ; que l’intérieur
de ce cylindre foit de grandeur à contenir
le fond d’ un gobelet de verre , que vous
aurez garni intérieurement & extérieurement
de métal jufou’ à un pouce de fon bord. Couvrez
le deflus B de cette caiffe d’une petite
planchette, au centre de laquelle vous ménagerez
un trou circulaire de deux pouces de diamètre
, que vous remplirez de foufre fondu ou
de réfine , afin d’ ifoler le fil de fer C ', qui doit
palier par fon centre & plonger dans ce gobelet :
la partie fupérieure D de ce fil doit fervir de
tige principale à un arbriffeau , auquel vous