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yeux fe portent naturellement fur la table 3 pour
obferver q uil n’y avoit rien fous le gobelet.
4°. On tient un inlhntle gobelet en l’air avec la
main droite, en foutenant avec le petit doigt la
große balle qui eft dedans;
yo. On pofe le gobelet fur la table 3 en priant
le fpe&ateur de fe fouvenir qu’il n’y a rien def-
fous.
Quand on a mis , par ce moyen t une große
balle fous un gobelet 3 à l’infçu du fpe&ateur ,
il eft bien facile de le furprendre en lui montrant
cette balle qui femble être arrivée par une vertu
magique.
Taire croire quil n y a rien fous les gobelets 3 quoiquil
y ait fous chacun unegroffe balle.
L ’art confifte à lever les gobelets fucceflive-
ment en foutenant la balle avec le petit doigt >
mais le meilleur moyen de produire cet effet eft
d’avoir des balles remplies de crin 3 afin qu’elles
foientun peu élaftiques , & de les faire précifé-
iiient affez großes , pour qu’étant un peu ierrées
dans la partie fupéneure du gobelet elles s’y
foutiennent d’ elles-mêmes par cette preflion.
Alors on peut prier le fpeâateur de voir qu’il n’y
a rien fous le gobelet 3 en le levant perpendiculairement
de la main gauche fans mettre le petit
doigt par-deflous ; mais 3 en le pofant fur la
table 3 il faut frapper un peu fo r t , afin que la
balle fe détachant par cette fecouffe , tombe fur
la t a b l e & quelle puiffe furprendre les fpcéla-
teurs 3 par fa préfence 3 quand on relevera le gobelet.
Métamorpkofe des grojfes balles , en éponges 3 perruques
& bonnets de nuit,
Rien de plus facile que de faire trouver ces divers
objets fous un gobelet ; on les tient bien
ferrés dans la main droite 3 & on les met fous
le gobelet comme de großes balles, dans l’inf-
tant même où on prie le fpèélateur de remarquer
de großes balles qui viennent d’arriver $ il eft fi
occupé de la merveille qu’on lui préfente dans ce
moment j qu’il ne fait point attention qu’on lui en
prépare de nouvelles.
Après ce préparatif , on prend une große balle
qu’on porte fous la table , en lui ordonnant de
paffer dans ufi gobelet & de fe métamorphofer ;
on la laifie fur fes genoux j & le fpedtateur ne le
foupçonne feulement pas 3 tant il eft furpris de
voir fous le gobelet les nouveaux objets qu’il n’a
pas vu entrer. (D ecremps.)
Te fac aux oeufs.
C e tour eft un dés plus fîmples & des plus fa-
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ciles i il fe réduiroit'prefque à rien . fans le babil
de l’efcamoteui 5 il confifte'affaire trouver .des oeufs
dans un fac où il n’y avoit rien un inftant auparavant
j pour prouver qu’ il n’y a rien & qu’on «5
met rien on le tourne & retourne plufiçurs fou
en mettant le dedans du fac en-dehors , & le de.
hors en-dedans. Rien de plus commode qu’un pareil
fa c y dit l’efcatnoteur 3 lorfqu’en voyageant
on arrive dans des auberges où il n’y a rien à
manger j on prie la poule invifible de pondre
deux ou trois douzaines d’oeufs 3 & bientôt après
onmange des omelettes '3 des oeufs à la braife, |
la coque 3 au miroir 3 des oeufs pochés au beurre
noir comme font les yeux de ma femme : à propos
de ma femme 3 je vous dirai quelle eft fi méchante
, & fi querelleufe que j'ai été oblige de
lui cafter les bras pour l’empêcher d’en venir aux
mains. Elle eft fi prodigue.qu’il faut la faire cou-
cher à la belle étoile 3 pour l’empêcher de jetter
l’argent par les fenêtres > fi elle continue d’être
obltinée 3 je lui couperai l’oreille pour qu’ elle foit
moins entière : ah 1 que j’ai été dupe
De faire avec ma langue, en dépit du bon fins,
Un noeud que je ne peux défaire avec les dents I
mais, tandis que je vous conte ceci 3 la poule a
pondu.
Alors il tire un oeuf du fac j & 5 tournant le
dedans en-dehors, il fait voir qu’ il n’y a plus rien,
enfui te il continue de cette manière :
Connoiffez - vous dans la rue Saint-Denis ce
gr 9 s marchand oui a été condamné à Y amende pour
avoir mal aune ( au nez) j Y amende qu’ il paya ne-
toit pas une amande douce ; il m’invita l’autre jour
à boire une bouteille de vin rouge qui étoit wr,
( il vaut mieux avoir du vin vert que de n’en avoir
d’aucune Couleur ) ; nous mangeâmes enfemble
une paire de poulets , mais ils étoient fi maigres,
qu’on auroit pu les manger en carême j d’une autre
part a la moutarde étoit impertinente 3 car elle prit
le monde par le nez : au refte 3 Meflieurs, foyei
à vos treize j mais ne reftez point à fix ( foyez à
votre aife mais ne reftez point aflis ) car je vous
dis un conte à dormir debout : ..... ah 3 ah ! voilà
la poule qui a pondu.
Il tire un autre oe uf du fac & fait voir qu’il n’y
refte plus rién.
Enfuite il continue fur le même ton jufqu’à ce
qu’il ait fait paroître cinq à fix oeufs.
L’artconfifte à avoir un fac double compofé de
deux facs coufus enfevnble par le bord j par ce
moyen 3 on peut le retourner fans faire paroître
les oeufs cachés entre les deux pièces de toile I
on les fait paroître à volonté s en les faifant fortir
par une petite ouverture laiffée à ce deffein. Les
oeufs doivent être vuides 3 pour qu’ on foit moins
expoie
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ofé j les cafter, & afin qu'étast plus légers ,
k-puiffent fe tenir au ffond qu ffac fans le rendre
ilustendu. (ÎDecremps J. . § 9
P GRENAT (faux). Le grenat eft une pierre pre- I jeufe, de couleur rouge foncée, mais dont l’éclat
[ne brille qu’au jour j à la lumière elle paroît I irev Les grenats d’Orient contiennent 3 dit-on ,
[un peu d’or 3 & les Occidentaux du fer & de l’é-
[taia. On voit à Fribourg des/ moulins & des_ mi-
[chines employées à tailler , percer &: polir le
[grenat..
I1L verre de plomb elt plus propre que tout au
tre à contrefaire cette, pierre. Vous prendrez vingt
livrés"de frite de cryftàl, feizé livres de chaux de
plomb j joignez-y trois onces de magnéfie du Piémont
, une demi-once de fafre ; mettez tout le
mélange dans un creufet un peu chaud > au bout
fe douze heures 3 on place le creufet dans le fourneau
j & on l’y biffe pendant dix heures. C e procédé
donne utl verte d’une belle couleur de
grenat.
Amufcmens des Sciences» Kkk k