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paître. On rçlQt.toute cette , machine ainfi com-
poiee fur un récipient 4 e verre ,ou toute autre
matière, qui ne làiife ,pas paffer . réle&ricité..
Lorfque toutedamaçhine eft é k& r ifé e , la grande
plaque ojj vafe, 3< qui eft fixée. , repoufle la; petite
plaque attachée a la. verge c}e fer , ce qui fait
élever l ’inftrument plongé dans l’ eau : la verge
eft l e . véritable é le.6t.ro m.èt re qui dé tenu i ne , par
le nombre ds fes parties élevées au-deffus de
Véaiij la quantité i de la. f$rc^ él.e&riq.ue.: On
ne pourroit approcher de leieéfromètre' pour
çbferver. fes mouvements., fans lui dérober de
fon éleétricité : en. çonféquence ,.on difpofe une
lumière qui renvoie l’ambra de la verge fur un
verre gradué avec de, Fertcre de la Chine &. en-
çhaffé dans une.planche , derrière laquelle fè place
li’obfervateur.
M. Sîgaud de la Fond a cru pouvoir juger de
Fi'ntehfité de matièrè éleétriquè par la diftanee
plus pu moins grande d’ un corps chargé d’électri-
cité pour en tirer une étincelé.
ÉMERAUDE • (faulle ).
L ’émeraude, cette pierre précieiife ; eft d’une
couleur verte. Ilft’eft pas toujours facile de contrefaire.
les pierres precieufes avec lé cryftal , ni
ay.ec d’autres efpèçes de verre j l’émeraude eft une'
dé celles qu’ il eft plus aifé d’èxécuter en verre de’
plomb. Pour cet effet , on prend 20 liv. de fritte,
faite avec la roquette , feize livres de .chaux de
plomb tamifé.e : on les mêle 'avec foin , puis on
lès tamife. On met ce mélange dans un creufet à
une chaleur modérée ; eft dix heures de temps
toute la matière eft bien fondue , on en fait l’ ex-
tinékion dans l’eau, en obferv.ant toujours d’oter
le plomb réduit , qui fe trouvera 3 foie au fond d u-
creufet 3 foit dans l’eau. On remettra enfuité la
.matière en fufion , & on la laift&ra pendant
fix ou huit heures dans le creufet : au bout de ce
temps on en fera de nouveau l’extinélio^ dans
I’èau. Par ce moyen le verre fera dégagé de toutes
les faletés de la chaux de plomb & du fel 3 &
au bout de peu d’heures il fera parfaitement purifié
: on y mettra pour lors fix' onces de cuivre
jaune calciné, & mêle avèc vingt-quatre grains
dé fafran de mars fait par le vinaigre j. on ne mettra
qu’un fixièmede cette poudré à la fo is , ob-
fervant dg remuer le v erre, & de laifter entré
chaque dofe un intervalle de deux ou trois; minutes.
Le mélange reposera pendant une heure , au
bout de laquelle on en fera l’épreuvë ; & fi la couleur
eft telle qu’on la demande * on n’y touchera
point pendant huit heures. Après ce fécond repos,
oq fe mettra à travailler ce verre on en for-
mera des ouvrages. qui égaleront e n , beauté les
émeraudes orientales., en fubftituant aux écailles
dç. cuivre la même quantité de caput mortuzim>3 de
vkp©I de Vénus préparé , l’ on obtient enepre un
w r ré d’émeraude bien fupérieur.
EM PRE INTE .'}
Manière de tirer des empreintes , foit en plâtre '
. - foit en foufre.
La curiofîté peut exciter le defir de pofféder
finon en nature, du moins les empreintes des
médailles , pièrrës gravées», & autres morceaux
qui font l’ornement-, des cabinets. On peut fe,procurer
ces fuites ou colle&ions à tr.ès-peu de frais
par les procédés économiques qui fuivent : ces.
procédés qui ne confiftent. que dans, une manipulation
très-fimple & très^facile , en failîflant'les
traits des objets dans la; plus grande; v é r ité e n
font fentir les creux, lès faillans, les vives arrêtes}
c’eft l’image la plus parfaite du modèle.
Lorfqu’on veut tirer l’empreinte en plâtre, il
faut avoir du plâtre pulvérifé , que l’on paffe au
tamis, de foie très-fin. On noyé ce plâtre tamife
dans de l’ eau, que l’on agite affez doucement,
pour ne pas exciter de bulles d’ air. Enfuite on
; frotte la médaille ou la pierre gravée légèrement
avec de l’huile qu’ on.ejlüîe avec du coton ., puis
I l’ on entoure cette médaille ou pierre gravée a’un
ruban de cire ou de plomb laminé , pour lui fervir
; dè caille.. Gela fait, on verfe .doucement fon plâ-
f tre délayé fur le modèle préparé,, On le laifife fé-
chër & prendre 5 lorfqu’il eft fec il fe détache facilement
, c’eft un moulé bien marqué dont on peut
' fè fervir pour tirer en re lie f, foit.en plâtre, foit
,en foufre. Mais il eft à obférver que lorfqu’on
,tir.e. foiivent plâtre fur-plâtre , lés proportions fe
;perdent, les objets s’agrandiftènt ; ce qui eft produit
par l’aétion du plâtre,, dont le propre eft d’oc-'
•cuper- en féchant un plus grand volujne. Ce fait
»nous,donne lieu de rapporter un.évènement très-
•intéreflant à connoxtre. Umpeintre demanda à une
;pauvre femme de lui permettre de prendre l’empreinte,
des jambes- de fon enfant, qu’ il.tuouvoit
de là forme la plus belle. : il fit mettre les jambes
de cet enfant dans uh baquet , verfa fon plâtre :
dès qu’ il commença à prendre.'de la folidité,
l’enfarit fe mit à jeter les hauts cris , fe Tentant
les jambes ferrées comme dans des étaux. Le pein-
trè à l’ iriftant brife les cerceaux , rompt les plâtres
pour débarra (fer l’enfant de ces' cruejles entraves.
Le plâtre refferré par les douves n’ avoit pu fe
dilater, tbüte la prèfïion s’étoit faite fur les jambes
de l’enfant.
Le procédé avec le foufre fondu eft le meme
qu’avec le plâtre.
Il eft cependant, à obferver que lorfque le
moule fur lequel on tire eft de marbre, iî faut le
fervir de vieux oing & non pas d’huile, parce que
l’huile pénétrant par les pores du marbre le tache-
roit. Il y a encore d’autres manières de jeter e»
moule.
E N C
ENCRE D’OR.
L’écriture' étant ayant l’invention de I’imprime-
jde, la feule voie de tranfmettre à la poftérité les
ouvrages ,& les decouvertes des hommes célèbres,
elle fut dans les quatorzième-& quinzième fiècles
un talent cultivé, dans lequel plufieurs perfonnes
excellèrent. On voit des manuferits de c e temps
écrits avec une propreté. & une régularité qui fur-
pread. Les copiftes favoient même alors orher ces
lettres majuFcules, & autres lettres en o r , & l’ap-
pliquoient d’une manière qui lui confervoit tout
fon éclat. L’écriture devenue moins importante
depuis la découverte de l ’imprimerie, a dégénéré,
& le fecret d’appliquer l’or fur le papier & le parchemin
s’eft perdu , comme, beaucoup d’autres ,
par le non-ufage. Les bé'nédi&ins , en polfeffion
de. no.us tranfmettre ce qui eft lié avec l’antiquité
la plus reculée, ont retrouvé ce fecret perdu. On;
a vu à l’abbaye Saint-Germain-des-Prés des elfais
de cette pratique , & des parchemins écrits en
lettres d’oraufli brillantes que celles qu’on admire
dans les plus anciens manuferits. Cette découverte
peut être très-utile & donner des vues pour quel-
qu’autre'objet dans les arts qui le touchent entre
eux & fe prêtent un fecours réciproque.
Voici un pro'eédé traduit de Vallemand.
On prend’ une certaine quantité de gomme ara-
bicjue j la plus blanche eft la mei-leure j on la réduit
en poudre impalpable dans un mortier de
bronze j enfuite on la fait diftoudre dans de forte
eau-de-vie , on y ajoute un peu d’èau commune
pour rendre la diffolution plus coulante. Il faut
avoir de l’or en coquille , que l’on détache pour
le, remettre en poudre, on l’humede avec la diffo-
lution gommée, & on remue le tout avec le doigt
ou avec un pinceau : on laifle repofer cela pen-
dant une nuit, afin que l’or foit mieux diftous.
Si- pendant la nuit la compofîtion s’étoit féchée,
on la-délayera de nouveau avec de l’eau gommée ,
dans laquelle on aura fait infufer du fafran : on
aura foin que cette infufîond’or foit aftéz coulante
pour qu on puiffe l’employer avec la plume. Lbrf-
^ écriture eft bien féche , on la polit avec une 1
dent de loup.
Autre procédé traduit de Vanglois.
Vous prendrez des blancs d’oeufs, que vous bat-
re* rufqiPà-ce qu’ ils âyent acquis ünecbnfîftance ,
f f l? 16 a Ce^e ’huile : mêlez:y une quantité
umlante de vermillon pour en compofer une ef-
P'-ce de pâte 5 c-’eft avec cette matière que vous
omierez vos lettres ou ornemehs de relief. Lorf-
CCLte P^te commencer'a à fécher, hiimeéfez-la ,
tfê CrUn Pinceau- trempé dans une eau de gomme l
. -lorte, obfervant de ne pas yous écarter des
E N C .4$ 3
[ bords des' lettres. Quand cétte eau gommée fer«;'
; prefque feclié , appliqiiez-y une feuille d’oV que
. vous comprimerez lëgérsment avec du coton ou
, un morceau dé drap : ces lettres ou ces ornemens
J étant bien fecs, vous' les brunirez avec la dent de
, loup pour leur donner un b'eau poli. Çe procédé
fuflSt, lorfqu’on ne veut pas écrire avec beaucoup
de relief. Dans le cas contraire , on réduit du <■
.cryftal de roche en .poudre impalpable , dont on
forme une pâte eft la mêlant avec de l’eau de gom-
: me ; on s’en fert pour tracer les lettres i que l’on
frotte' enfuite avec une pièce ci or de ducats. On
remarquera que ce mélangé doit être bien fec ,
avant d’y appliquer l’ or que l’on brunit enfuite
avec la dent de loup. Si l’on veut un relief encore
plus cônfidérable, on découpe les lettres ou ornemens'
dans du parchemin d’une certaine épaifteur ,
que l’ori humeéle avec de l’huile j cette décou-
'pure s’applique' enfuité fur le vélin ou fur le papier
, & l’on en remplit la cavité avec la pâte que
l’on vient de décrire , & dont parle Küftkel dans
fa cinquantième expérience. Il eft évident que ces
'lettres ou ornemens feront aufli épais que le parchemin
de la découpure. Te l eft en abrégé le procédé
dont fe fervoient les Scribes. désitreizième ,
quatorzième et quinzième fiècles , pour décorer
leurs manuferits. On eonferve, dans le cabinet
d’eftampes du r o i , le portrait de François I , fait'
en miniature par Nicolo'dell Albate : les draperies
y font rehaunées. d’or par des traits prefque imperceptibles.,
qui n’ont pu être faits qu’avec un
ojr très-liquide. Les allemands font encore aujourd’hui
de très-belles pièces d’écriture en lettres d’or
fur des fonds d’azur ou noirs , ce qui produit un
très-bel. effet.
Procédé donné par M. le B. de Bormes.
Prenez des feuilles d’o r , ajoutez-y afiez de miel
blanc, pour en faire , fur une pierre à broyer ,
une pâte ni trop épaiffe , ni trop humide j broyez
cette pâte avec la mollette ,*.de même qu’on broyé
les couleurs , jufqu’à-ce que l’or foit réduit dans
la plus grande divifion poflible ; rafiemblez alors
cette pâte avec le couteau de peintre , mettez-la
dans une grande tafle à café ,; de fayence, & ver-
fez-y à plufieurs reprifes de l’eaii bouillante pour
faire difToudre le miel j verfez par inclinaifon ,
quand l’eau fera repofée- & l’or raffis au- fond du
vafe par fon propre poids. Votre miel étant entièrement
féparé , faites fécher la poudre qui reliera
au fond, & qui fera très-bril anre. Quaud vous
voudrez vous, en fervir pour écrire , ou pour
encadrer dès deflins , vous la délayerez dans
une dilfolution de gomme arabique , & votre
encre fera faite} vous polirez enfuite avec la dent
de loup.
Autre, procédé. .
Prenez de la gomme ammoniaque, que vous ré