
les fondemens de la conftru&ion de ce petit baromètre
curieux. C a r , puisque la preftion du doigt
fur 1 eau qui contient la petite figure dont, ôn y.a
parlé, l.i f it defcendre-, &r qu’elle remonte quand
cette preition celle , on fentira aiîement que le
poids 'deTatmofphê're produira le même e ffe t,.
f vivant qu’il fera plus ou moins confidéràble 5 c’eft
pourquoi , fi la petitè figure-eft équilibrée de
manière à être dans un temps variable entre deiïx
eaux, ellë s’enfoncera au plus baslorfquéle temps;
fera au beau, parce que alois le poids'de l’atmo-
fphère fera plus confidérabie. L’effet contraire^
arrivera lorfque le temps, étant tourné à la
duie-, le mercure defeendraj car alérsTe poids'de
.’atmofphère. qui répofe fur l’oriftcë dé la bouteille
eft moindre , & conféquemment la petite
figure devra remonter.
Pour quelle ràifon , dans les mines qui ont des fou-
piraux fur le penchant d'une montagne , a d iffé r
en te s h a u teu r s 3 s'établit-il un courant 4 ’a ir , qui
a dans l'hiver une direction différente de celle qu'il
a pendant l 'é t é ? Explication d'un phénoménefem-
blable ,quon remarque chaque jour dans les cheminées
: U fig e qu'on peut faire d'une cheminée pendant
l'été. -.
Il eft d’ufage, pour donner de l’air à une mine ,•
de percer de diftance à diftance, des puits perpendiculaires
qui aboutiffent à la galerie horifontale
ou peu inclinée où l’on extrait le minéral ; 6c d’ordinaire
les embouchures de ces puits font à différentes
hauteurs , à caufe de l’inclinai fqn de la
croupe de la montagne. O r , dans’ ee c a s , ©n
éprouve un phénomène alleziingulier: c’eft-que,
Fendant l’hiver, l’ air fe précipite dans la miné par
embouchure du puits le plus bas 3 8c fort par celle
du puits le plus haut : le contraire arrive en été.
Pour expliquer ce phénomène, il faut confidé-
rer que, dans la mine, la température de l’ air eft
conftamment la même , tandis que dehors, elle eft
alternativement plus froide 8c plus chaude : favoir,
plus froide en hiver , 8c plus chau'dé en été.
D’un autre côté , on doit remarquer qu‘ê le puits
dont l’embouchure eft la plus élevée , la galerie 8c
l’autre puits, forment un fyphon recourbé à branches
inégales. Or voici ce qui arrive.
Lorfque l’air extérieur eft plus froid que celui
de la mine, la colonne d’air-qui preffe fur l’orifice j
inférieur Ô , preffe davantage fur tout l’air contenu
dans le fyphon DCBA, que celle ,qui preffe
fur l’orifice À : ( fig. 7 , pl. 1 . Amufemens de Phy-
f iq u e . ) ainfi cet air doit être chalïe en circulant
dans le feus DCBA. Mais l’ air froid qui entre par
D,eft aufii-tôt échauffé au même degré que celui de
la mine : ainfi il eft pouffé comme le premier par
la colonne repofante fur l’orifice D.
1 ■ G*eft le contraire qui arrive en é té 5 car alors ■
l ’air extérieur eft plus chaud que celui de la mine. •
Ce dernier étant le .plus pel ant l a branche AB
du: fyphon prépondèare.fur BC , fans queia diffé-
rencpi d^s colonnes qui pèfent. fur A 8c fur D ,
puiffe opérer le contrepoids. -Ainfi l’air coutena
dans ie fyphon ABC D ,. doit prendre un mouvement
dans: ce fens, 8c conféquemment fe mouvoir
en fens contraire cju précédent. Telle eft l’éxpli-
! cation du phénomène;.
On .en. obferye un femblable chaque,pur dans
‘lés-cheminées, ce;qùi eft d’autant plus fenfible,.
que les tuyaux de chèminée fout plus hauts $ car
; une cheminée;, avec;' la chambré bu elle aboutit,
porte'où la erbiféé f forment un fyphon fem-
jbiabî&àü précédent. D’ ailleurs l’air'extérieur eft,'
jaepmy Tës^ 9 heures . du matin iufqu’aux 8 ou 9
•heures.du foir, plus chaud que 1 intérieur pendant
l’été } & au contraire. Le marin donc 3 l’air doit
defcendre par la cheminée, & fortir par la fenêtre
ou la porte.* au contraire , cet air extérieur étant
plps froid la nuit qué le jour il doit entrer par la
porte où la fenêtre , & monter par la cheminée.
Vers les 8 ou 9 heurês du matin , & les 8 ou 9
heures du fo ir , l’air eft comme .fîatio.nnaire ; effet
nécefïaire dans le. temps du pafîage d’une direction
à l’autre. . ■
On pourroit ., dit M. Francklin , qui paroît
avoir le premierobfervé c.e mouvement, on pour-
, ro it, d it- il, l’appliquer à quelques- ufages économiques,
pendant f ête ; & alors le proverbe qui dit,
utile comme une cheminée .en été trouveroit
en défaut. Un de ces ufages' feroit de fe rv ird e
' gàrdé-m'àngef ; -caf en bouchant lés deux buvér-
tiirés de la cheminée par uh fimplé treillis ou canevas,
le courant d’air alternatif & prefque continuel
qui s^établiroit dans là cheminée ,';ne‘pourroit
manquer de tenir la viande fraîche & de la
conferver.
On poürroit peut-être encore faire ufâge de ce
courant pour quelque’düVràgè qui exige moins-de
forcé que de; continuité. FoUfcet effet , il faudroït
établir dans;le tuyau de la cheminée un àxë'ver-
tical , garni d’une hélice ; le*rcdurant d’air la m€-
heroit ednTinuellëment, tantôt'dans un fens , tantôt
-de- l' autre-, probablement avec affez de
force pour élever une petite quantité d’eau par
heure. Mais*comme elle ne chommeroit que trois
ou quatre heures'de Îajourneè,, elle jïelaiffe'rok
pas de prôduirëvùn- effet affez grand 'par jdür.; Au
fùrplus le moteùr né coùtéroit rien, Il fauchait ,
dans ée cas, employer un engrenage qui fut t e l ,
que, dé quelque côté que tournât l’axe garni d’hé-
licë s , le mouvement au furplus de 'la machine fe
f i t toujours dans le même fens 5 ce qui eft poffi-
bl e , puifqu’on l’a vu exécuté chez M. Loriot
à Paris.
ConJlruBion (tune petite machine qui , a l'imitation
de la ftatue de Memnon, produira des fons au
lever du fo le i l
Tout le mondé fait ce qu’ on raconte de la
ftatue de Memnon, expofée dans un temple d’Egypte.
Si l’on en croit les anciens hiftoriens, elle
faluôit le foleil levant par des fons qui paroiffoieftt
fortir de fa bouche. Quoi qu’il en foit de ce trait
hiftorique, voici la manière de produire un pareil
effet.
Soit un piédeftal. en forme de parallélépipède
concave ABC ; { fig. 1 , p l 8. Amufemens de Pky-
Jiquetj que la concavité'en fort divifée en deux
parties par tin diaphragme DE. La partie inferieure
doit être"bien cfb'fe , & remplie d’eau juf-
qu’au tiers epviron de la hauteur, 8c le furplus
doit être rempli d’air. Le diaphragme DE doit
être percé d’un trou qui donne paffage à uh tuyau
dé. quelques lignes de diamètre, bien foudé avec
ce diaphragme , & défeendant jufques près du
fond de la cavité inférieure. Il doit y avoir dans
c e tuyau affez d’eau pour que , l’ air étant réfroidi
au degré de la température de la nuit , l’eau foit
â-peu-près au niveau de FG. Une des faces du
piédeftal doit être -enfin affez mince pour s’ échauffer
facilement aux rayons du foleil. Le plomb eft
un des métaux qui s’échauffent le plus dé cette
manière 5 fc’eft pourquoi une lame mince de plomb
fera propre à cet effet.
K L eft un axe tournant librement fur dès pivots
en K & L , & autour de cet axe eft enroulé
un filet très-flexible, foutenant d’un côté le poids
N , 8c de l’autre le poids M , qui plonge librement
dans le tuyau HI. Le rapport de ces poids
doit être tel ,"que le poids M l’emporte fur N lorfque
le premier? fera livré à lui-même, maisN doit
l ’emporter fur M lorfque celui-ci perdra une partie
.de' Ton poids en nageant dans l’ eau 5 ce qui
eft facile à combiner.
;Enfin l’axe,JCL porte un tympan de quelques
pouces de diamètre 8c de longueur, garni à fa
circonférence de dents qui , en appuyant fur les
touches d’ un petit clavier , font lever des faute-
reaiix qui fraopmt d.s cordas accordées harmoniquement.
Il faut qu’un tour ou deux du tympan
achèvent l’àir , qui doit être au furplus très-fim-
ple , 8c cômpofé de peu de notes. Toute cette
petite mécanique peut être facilement renfermée
dans la cavité fu péri cure du piédeftal. Le deffus
portera une figure en bufte , telle qu’ on repréfente
la ftatue de Memnon , avec la bouche ouverte
8c en attitude de parler. Il ne feroit pas
difficile de lui faire des yeux mobiles, 8c qui
euffent un mouvement dépendant de celui de
la i e KL.
D*apres cette Conftruélion, on fentira aifément
que le côté du-piédeftal expofé- au levant , ne
. pourra recevoir les rayons du foleil fans s’échauffer
j qu’ en s’échauffant, il échauffera l’air contenu
dans la cavité inférieure 5 que cet air fora
monter l’eau dans le tuyau HI j qu’alors le poids
N 1’emportera , 8c fera tourner l'àxe KL avec le
timbour garni de pointes , qui feront lever les’
touchés du petit clavier j ce qui donnera des
fons , 8c fera fonner le petit air qu’on aura noté.
Mais il faudra, pour cet effet, que le diamètre
de l’axe KL foit modelé de manière que le poids
N , en defcendânt, par exemple de aeux lignes,
faffe faire affez rapidement un tour ou deux au
tambour , afin que tes fons fe fuccèdent affez
rapidement l’un a l ’autre pour former un air.
Le P. Kircher avoit, dit-on , dans fon Mufeumx
; une machine à peu près femblable , dont le P.
Schott donne la description ; mais je crois être
fondé à dire qu’elle ne produifoit point fon effet,
; car le P. Schott fe borne à faire pouffer de l’air
par un petit tube contre des efpeces de vannes-
: dont étoit garnie une petite roue : mais , comme
’ cet air ne feroit forti que fort lentement, il eft
| clair que la rôue n’eût eu aucun mouvement. Si
donc la machine du P. Kircher produifoit fon
effet, comme on le dit, la defeription du P. Schott
n’ eft pas celle de fon méeanifme. Je n’ oferois
encore gager que celle-ci remplît fon objet , car
je doute fort que le foleil levant raréfiât ienfible-
'tnent l’air renfermé dans la cavité inférieure.
Des phénomène} des tuyaux capillaires.
On appelle tuyaux capillaires , des tuyaux de
verre dont la capacité intérieure eft d’un diamètre
très-étroit, comme d’ une demi ligne &
au-deffous. L’origine de cette dénomination eft
aifée à reconnoître.
Ces tuyaux préfentent des phénomènes fort fîn-
guliers , & fur l’explication defquels je ne^ vois
pas qu’ on fe foit encore accordé. Il a été juf-
qu’à ce moment plüs aifé de détruire à cet égard
que d’ élever. Voici les principaux de ces phénomènes.
I. On fait que dans deux tuyaux qui fe communiquent
, l’eau , ou un fluide quelconque, s’élève
à même hauteur 5, mais fi une . des branches
eft capillaire , cette règle n’a plus lieu ; l’eau
s’élève plus haut que le niveau dans le tube capillaire
, & d’ autant plus au-deffus du 'niveau de
l’autre branche, qu’ il eft plus étroit.
H parut d’abord bien facile aux premiers physiciens
, témoins de ce phénomène , d’en donner
I une explication. On imagina que l’air qui preffe
I fur l ’eau contenue dans le tube capillaire, éprou-
1 voit quelque difficulté à exercer fon aftion j à