
des lentilles à facette doit être proportionné a
la grandeur dé la pièce' ou l'on, Ve'.:: fe procurer
ce petit amufèment,, & à la-quantité de pierres
prccieufes.dont on. veut que les murs, paroiflent
femés. Les Anglois font d’ex c : liens p ri fines &
'de très-bonnes lentilles de toutes efpeces : cette
perfection tient à la nature de leur verre , beaucoup
plus,Blanc & plus.tranfparent que le nôtre/
Contraction d’une lanterne artificielle avec laquelle
on puijfe lire la nuit, de fort loin..
Faites une lanterne qui ait la forme d’un> cylindre
ou d’un petit tonneau , fîtué félon fa.longyeur ,
ou en forte que fon axe foit horifomal ; mettes à
Un de ces fonds tin.miroir parabolique , ou Amplement
un miroir iphérique- dont le foyer foit
vers le milieu de la longueur du cylindre ; -à, ce
foyer foit placée la flamme d’ une bougie ou d’ une
lampe : cette lumière fe réfléchira fort loin en
palTant par l’autre fond , &: fera fl éclatante , que
de nuit on. pourra lire très-loin.des lettres très-
petites, en les. regardant-avec une lunette.. Ceux
enfin qui verront de loin cette lumière ,. en fe
trouvant dans, l’axe prolongé de la=lanterne , croiront
voir un grand feu.
Cqnfiruélion -de -la ■ lanterne magique..
On donne, comme tout le monde" fait, le nom
de lanterne m a g iq u e à-un infiniment optique,, au
moyen duquel on repréfente fur.un mur ou un drap
blanc des-objets extrêmement groffîs.Cet inftru-
ment, dont l’inventeur eft., je crois,léP.JCircher,
iéfuite, a fait une telle fortune 9j qu’il eft devenu
1a reflource d’une foule de gens qui gagnent leur
vie à montrer ce petit fpeétacle au peuple. Mais,
quoique tombé en des mains viles , il n’eft pas
moins ingénieux, & mérite de trouver place ici.
En voici donc la conft'môfon, avec quelques ob-
fervations propres à. le perfectionner-&.à.le rendre
plus, intéreifant..
Pour fe former une lanterne magique, Çfig. i ,
p l. 6 . ÀmufeniensA’Optique. ) ü faut faire faire avec
du fer-blanc , du cuivre ou dm bois , une boîte
quarrée , d’environ un-pied en tout fensj on eh
percera vers le milieu le fond.de devant, d’un
trou d’environ 3 pouces de'diamètre,. auquel on
foudera ou videra un tuyau. L’ouverture de ce
tuyau du côté de la boîte , doit être garnie d’un
verre lenticulaire bien tranfparent, & ayant fon
foyer vers lés deux tiers ou les trois quarts de la
profondeur-de la boîte, où l’on placera une lampe
garnie d’une forte mèche,pour:qu’elle donne une
vive lumière. 11'faudra, pour plus de perfection
de la machine ,. que cette lampe foit fufeeptibie
d’être approchée ou éloignée-, en forte qu’ on
puifle la placer bien exaCfcement ail foyer du verre.
0ivpourra,aufii, pour éviter. 1-ab.erration de fphé- '
li c ite , former la lentille dont nous venons de
parler , de deux lentill'es d’ un foyer double, chacune.
Cela paroît propre à contribuer beau--
. coup à b diftin&ion de la peinture.
Le tuyau foadé ou vifTé à la caiffe, doit être
interrompu, à peu de diftance du trou, par une
boite quarrée, percée latéralement de deux ra.'-
nures propres à faire gliffer une petite planchette
d’environ 4 pouces de largeur , fur la longueur
qu’on voudra., (fig. 2 , p lr 6 .) Cette planchette
! fervira de cadre à un verreTur lequel feront peints.,
avec des couleurs nxmfparentes.,. tels objets que
* que l ’on jugera à propos. On, choifit ordinairement
des .fujets grotefques & bifarres.
On fera entrer dans la partie antérieure de ce
tuyau, un autre tuyau garni d’un verre lenticulaire
de 3 pouces environ .de foyer, que l’on pourra ,
par-ce moyen, approcher ou éloigner à volonté.
v Telle eft la conftruétion de la machine en voici
l’effet. La lampe étant allumée, & la lanterne étant
placée fur une table , à l’oppofite d’ un mur
blanchi, on fermera, É c ’e ft lè jour, tontes les
fenêtres de la chambre ; on introduira parles raL
nures ci-défias un dès petits tableaux dont nous
* avons parlé, dans une fituation renverfée ,* enfuite
on approchera ou l’on éloignera le verre mobile.:
: on verra lorfqu’ il fera au point convenable , les.
; figures dp ce tableau dépeintes fur la muraille, &
* énormément groflies.
: Si l’on garnit l ’aut-e extrémité du tuyau,mobile
■ d’une lentille d’un foyer beaucoup plus éloigné,
le champ de là lumière fera augmenté , & les figures
groflfés à proportion. Ii.eft à propos de placer
, à ce tuyau mobile, & à la diftance à-peùrprès du
.foyer de la première lentille, un diaphragme ; il
fervira à écarter les-:rayons des objets latéraux ,
ce qui contribuera, beaucoup à la diftinétionde la
-peinture.
i" Nous avons dit qu’ il faut que lés- petites-figures
à repréfenter foient peintes avec des copieurs tranf-
: parentes. ( Foye^ L anterne Magique.),.
Des couleurs t 6* de la différente réfrangibilité de la
_ lumière..
/ Une des-plus belles découvertes du fiècle derr
1 nier, eft celle que fit en 1666-le célèbre Newton
fini la composition de la liimière èc la caufe des
couleurs-; Qui eut cru que le blanc , qui paroît
I une couleur fi pure , ne fût autre chofe que le résultat
de fept'couleurs: primitives,inaltérables, &
mêlées- enfemble dans un certain rapport ? C ’eft
néanmoins ce qui réfulte de fies ,expériences.
L ’jnft rumen t qui lui fervit/à décompofer àinfi
la. lumièré 3,eft le., prifme, infiniment bien connu >,
tuais jufqublors Amplement objet cl‘une CUriofite 1
ftérile, a caufe des couleurs dont il borde les objets
qu’ on regarde à travers. Nous nous bornons a
deux des expériences de Newton , & à err tirer
'les conséquences qui en font la fuite.
Laiffez entrer dans une chambre obfcurcie avec
foin , un .ray on de lumière folaire, d’un pouce ou
un demi-pouce de diamètre ; g yoyezfig. f , p l . 6. )
recevez-le fur un prifme pladé norifontalement,
au-delà duquel doit être un carton blanc 3 tournez
le prifme de manière que l’image femble s’arrêter :
vous verrez fur ce carton, au lieu d’une image de
folei-l à-peu-près tonde , une longue bande perpendiculaire
, dans laquelle vous compterez fept
couleurs,dans cet ordre invariable ; rouge, orangé,
jaune, v e n , bleu, indigo, violet. L e rouge fera en
g?as quand l’angle du prifme y fera, & au contraire,;
mais l’ordre fera toujours le meme.
De-là, & de diverfés autres expériences analogues
.,,Newton conclud.
i ° v Que la lumière du foleiî contient ces fept
couleurs primitives ;
occupa , & vous U recevrez fur un fécond <artoa
placé derrière le .premier. Préfentez-lui un prifme ;
vous verrez qu’elle ne donnera plus d’imagé allong
é e , mais une ira ig 3 ronde 8c de b même coule
tir. De plus , fi vous plongez dans cette lumière
colorée un objet quelconque, vous ie verrez teint
de fa couleur ; & fi vous regardez cet objet avec
un troifième prifme, vous ne lui apperéevrez point
d’autre couleur que celle dans laquelle il eft plongé,,
& cela fans aucun alongsment, comme lorf-
u’ il eft plongé dans une lumière fufeeptibie dé.
ecômpofltion.
Ce tte expérience, qui eft aujourd’hui un jeu
pour les phÿficiens un peu exercés , prouve le
troifième des faits principaux avancés.par N ewton,
i fa voir :
30.. Que lor'fqu’une couleur eft épurée du mélange
des autres, elle eft inaltérable-; qu’un rayon
rouge, quelque réfraétion qu’on lui fane fouftrir ,
teftera toujours rouge; &: ainfi des autres.
De V arc-en-ciel commentai fe forme : manière de
■ l'imiter.
i P . Que ces couleurs font formées par des rayons
qui éprouvent des rëfraêtiqnsdifférentes, &rqu’en
particulier le rouge eft celle qui eft le moins rompue;
vient enfuite l’orangé, & c . ; enfin , que le
violet eft celui de tous qui fouffrè, fous la même
inclinaifon, la plus grande réfraétion. Pour^ peu
, eu’ on foit géomètre :, on ne peut fie reftifer à ces
conféquences..
Mais l’ expériênce déVica'te éft celle par laquelle
Newton prouve que ces rayons différemment co-,
lorés font enfuite in^térables. Voici comment il
faut s’ y prendre pour ne pas s’expofer, comme
plus d’ un phyficien, à'contredire ce grand homme
' par une expérience imparfaite.
Il faut d’abord que le trou de la chambre ôbf- 1
curé foit réduit à une ligne tout au plus de dia-
mètre, & qu’elle foit obfcurcie avec le plus grand
foin. Cela fa it, recevez le rayon folaire à 12 ou
îy pieds de diftance du trou, fur une grande lentille
dé verre de 7 à 8 pieds de foyer. Tout près
de ce verre & au-delà , foit pofé: le prifme qui
recevra ce filet de lumière. Enfin foit placé un
carton, blanc, à telle diftance que l’image folaire
s’y peindreit dîftinéiement fans l’ interpofition du
prifme : vous verrez, au lieu d’ une image ronde,
fe peindre fuCîe carton une bande très-étroite ,
& colorée, comme on l’ a vu plus haut, des fept
couleurs primitives/
Percez enfin ce carton d’un trqu d’une ligne
environ de làrgeur , par lequel vous ferez paffer
telle couleur que vous voudrez, en ayant l’attention
de h prendre yers le milieu de l’efpiçs qu’elle
Parmi les phénomènes de la nature , l ’arc-en-ciel
eft un de ceux.qui de tout temps ont le plus excité
l ’admiration des hommes ; mais il n’en eft peut-être
aujourd’hui aucun dont lap'iyfique rende une-raifon
plus fatisfaifante Sc mieux démontrée.
L’arc-eh-ciel eft formé par la âécompofition
des rayons folàires en fies principales couleurs,
dans les gouttelettes de p lu ie , au moyen des deux
réfraéti'on's qu’ ils y fouftrent en entrant & en for~
-tant. Dans l’arc-en-ciel intérieur, qui fouvent
paroît feul, le rayon folaire entre la ^partie fupé-
rieu’re de la goutte, fe réfléchit contre le fond ,
& fort par la partie inférieure. On voit fia decom-
pôfition dans la fig. 4 , p i . 6. Dans' Tarc-en-ciel
extérieur, les rayons entrent par lé bas de la
goutte , éprouvent- deux réflexions , & fiortenc
par la partie fupérieurè. On voit dans la fig. 7 , p i.
6 3 la marche & décompofition, qui donne les couleurs
dans un Cens oppofé à la prémière. C ’eft auffi
la raifon pour laquelle l’arc-en-ciel extérieur a fes
couleurs renversées à l’égard du premier.
La fig. 8 , pl. 6 montre enfin comment le même
oeil apperçoit’cette double férié de couleurs.
Mais rexplication feroit encore incomplette, fi
l’on ne faifoit pas voir qu’ il y a une certaine inclinaifon
déterminée fous Laquelle le s rayons rouges
fortent le plus ferrés qu’ il eft pofiible, & parallèlement
entr’ eu-x , tandis que tous les autres font
divergents ; qu’ il en eft une autre fous laquelle
ce font les rayons ver,ts qui fortent de cette manière
, & c . C eft par-là feulement qu’ils peuvent
affeéter un oeil éloigné.
D d d d d 2