
Nota. x°. En finifiant ce tour 3 ce feroit une J
gaucherie de tourner foi-même la carte pour demander
à celui qui Ta tirée , fi c’eft la iieniiej de
cette -manière , ce feroit prefqu en vain que la
perfonne interrogée répondroit affirmativement ,
parce que la compagnie pourroit fuppofer , ou
que cette perfonne a oublié fa carte & quelle fe
trompe , ou que fa réponfe eft diétée par la com-
plaifance pour ne pas faire manquer le tour. Il
vaut donc mieux attendre , pour montrer la carte,
qu elle foit nommée par celui qui Ta choifie 3 en
obfervant, pour plus grande perfection , de la
faire tourner par un autre ., pour bannir , dans ce
moment toute idée d’efcamotage dans l’efprit des
fpe&ateurs.
. Nota. i ° . Lorfqu’en faifant ce tour vous appuyez.
négligemment votre main droite fur vos
genoux ou fur le bord de la table pour cacher la
carte enlevée, & que vous demandez à quelqu’un
de la compagnie dans quel paquet on veut faire
trouver la carte choifie , il peut arriver un inconvénient
3 la perfonne interrogée peut con-
noïtre votre rufe & chercher à la dévoiler à tout
le monde 3 en vous répondant de cette manière :
Je veux que la carte choifie fe trouve dans votre main.
Cette réponfe eft embarraffante 3 & femble prouver
, ; au premier abord 3 que vous allez refter
court î cependant vous pouvez-vous en tirer par
le moyen que voici : Gardez-vous defatisfaire la
malice du fpe&ateur 3 en faifant voir à la com-'
pagnie- qu’ il a deviné | & que vous avez une
carte dans votre main ; mais pofez la carte enlevée
fur un des paquets en le prenant fur la table 5
réunifiez- enfuite les quatre paquets en un feul ,
& ditès : Je fuis bien sûr maintenant que la carte
choifie eft dans ma main , comme vous l ’ave\r defiré.
Par ce moyen , le tour ne finira pas d’une manière
frappante5 mais la compagnie ignorera ce
qu’on vouloit lui faire faveir , & l’attrapeur fera
attrapé. Vous pouvez ajouter auffi * immédiatement
après 3 en faifant plufieurs paquets & en
enlevant la même carte : Mejfieurs, f i quelqu. autre
perfonne veut choifir un paquet , je ferai trouver la
carte choifie dans celui.qu’on voudra. Alors fi quelqu’
un vous répond directement en choififlant un
des paquets -, le tour finira comme fi perfonne
û’avoit cherché à vous embarraffer.
I V...
prévoir la penfée d’un homme , en mettant d’avance
dans le jeu une carte choifie au hafard, au rang.
& au numéro que cet homme doit choifir un infiant
apres.
• La carte ayant été choifie 3 mife. dans le jeu 3
paffée par-deffus , & enlevée comme dans le tour
précédent, vous ferez , i ° . mêler le jeu par quelqu’
un de la compagnie.
1° . Faites pofer fur la table 3 près de VOUS, là
jeu qu’on vient de mêler, & en le prenant de h
main droite, pofez-y la carte retenue. 3°. Mêlez
vous-même les cartes de manière que la carte
choifie fe trouve latroifième par-deffus. 4e . Faites
fauter la coupe par le cinquième moyen , fig,
6 3 pi. 5 , Jbid., de manière que le paquet inférieur
ait les figures tournées vers le ciel après la
coupe ; par ce moyen, la carte choifie fe trouvera
la troifièmé par-deffous : j ° . Tenez les
cartes fur l’extrémité de la main gauche , fig. u ,
ibid. De forte qu’en fermant la main , elles puiffent
fe renverfer fens deffus deffous ; & quelles fe
trouvent, quand elle eft ouverte de nouveau,
comme dans la fig. 23 , ibid. ( Elles ne paroîtront
pas avoir été retournées 3 parce qu’elles montrent
le côté blanc par-deffus & par-deffous. ) 6 °. Demandez
à quel rang on veut que fe trouve la
carte choifie, ( depuis le troifièmé jufqu’au dixième).
7 P. Si on veut qu’elle fe trouve la troi-
fîème, il fuffit d’avoir fermé & ouvert la main
gauche, comme nous venons de l’expliquer, afin,
que la carte qui étoit la troifièmé par-deffous,
fe trouve la troifièmé par - deffus ■ comme on le
defire.
; Si on veut qu’elle foit la quatrième, il faut
avant de fermer & ouvrir la main gauche , ôter
une carte de fur le je u , la pofer fur la table , &
dire enfuite, en fermant la main : Maintenant que
j ’en ai ôté une , votre carte doit fe trouver la troi-
fiéme ; & fi après avoir ouvert la main yous en
ôtez deux autres-, on croira que vous en avez
ôré trois de fuite du même endroit, quoique vous
en ayez ôt.é une d’une part & deux de l’autre.
Par ce moyen , la carte choifie , qui eft toujours
la troifièmé, paroît être la quatrième dans le
befoin. On voit que pour faire trouver la carte
choifie au fixième ou au dixième rang , il faut,
avant de fermer la main, ôter également trois ou
ou fept cartes félon le befoin. Ges cartes ôtées
d’avance,jointes aux deux que l’on ôte,après avoir
fermé & ouvert la main, forment toujours le
nombre requis pour que la carte choifie fe trouve
au rang demandé.
V .
Faire tirer des cartes par différentes perfonnes ; let
bien mêler enfemble par différens mélanges / montrer
enfuite qu elles ne font ni deffus ni deffous , v
les tirer du jeu. d’un coup de main.
Ce tour eft un des plus adroits & des plus compliqués
que l’on puiffe faire. Avant de le commencer
, il eft à propos , pour faire admirer davantage
les tours pfécédens, de dire qu’on n *
fait jufqu’alors que des tours de combinaifon i
fondés fur la fubtilité de l’e fp r it, & qu’ on T*
commencer des tours qui dépendent de l'adrefle
de Ta main. La première partie de cet av eu,
quoique fauffe paffe ordinairement à la faveur de
Ja fécondé qui eft vraie, & .I e fpe&ateur, qui ,
d’après l’afïurance qu’oil vient de faire , veut
expliquer les tours précédens, en fuppofant qu’ ils
font fondés fur la feule pénétration de Tefp rit,
fe trouve dérouté dans (à recherche, tandis que.
le tour que nous allons expliquer paroît à fes
yeux au-deffus 'des forces humaines.
I e . Auffi-tôt que quatre fpeélateurs.auront pris
chacun une carte , demandez-en une , & faites-
la pofer dans le milieu du jeu fur le paquèt de la
main gauche, que vous couvrirez du paquet de
' la main droite, fig. 4 , pi. y , ibid.
i ° . Faites fauter la coupe, pour que cette première
carte fe trouve deffus , & employez auffi-
tôt le premier des quatre faux mélanges , pour
faire croireque vous ne favez plus où-: eft cette
carte, quoique vous la laiiïiez toujours deffus.
5®. Dans l ’inftant où vous demanderez la fécondé
carte, faites de nouveau fauter la -coupe,
pour que la première fe trouve fur le paquet (de,la
main gauche, & qu’ on mette la fécondé fur la
première, avant que vous les couvriez du paquet
de la main droite.
49. Que la coupe faute encore une fo is , pour
que les deux premières cartes paffent fur le jeu 3
après quoi vous emploierez le fécond des faux
mélanges pour perfuader que vous confondez ces ■
deux cartes avec, les autres, quoiqu’elles reftent
toujours à leur même place. .
y9. En demandant la troifièmé cart-e , faites,
de nouveau fauter la coupe, pour faire pofer.
cette carte dans le milieu du jeu , avec les deux!
premières, fur le paquet de la main gauche , & ;
remettez-les. auffi-tôt par-deffus pour employer!
une ou deux fois le troifièmé faux mélange. !
trième carte foit pofée en apparence dans le milieu
, quoiqu’elle refte fur le jeu avec les trois
autres, & faites ufage du quatrième faux mélange.
7'* Quoiqu’on penfe, dans ce moment, que
les quatre cartes font réparées & mêlées au na-|
fard, tâchez de faire évanouir tout foupçoa furj
ce point, en enlevant ces quatre cartes , fig. 18 ,
toid.j & en donnant le refte à mêler.
o9. Pofez ces cartes fur le jeu quand on a
meié, en le prenant fur le bord de la table, fig.
•il , ibid.
9 • Faites fauter la coupe, pour que vos quatre
cartes aillent dans le milieu , & tenez lés deux
paquets féparés par le petit doigt de la main gauche
, figure 23 , pl. 4 , de Mügie blanche, t. V I I I ,
des gravures.
'io°;Dans cet inftant, faites voir que les cartes
choifies. ne font ni 'deffus ni deffous, & que la
coupe faute auffi-tôt après, pour que ces cartes
paffent par-deffus.
Ces, diverfes opérations , y compris le mélange
que le fpeaateura fait lui-même , lui prouvent
invinciblement que les quatre cartes choifies. font
éparpillées au hafard au milieu du jeu 3 cette fauffe
idée eft la bafe de l’admiration extraordinaire
dont il fe trouvé pénétre dans ce moment, quand,
on lui promet de tirer ces cartes du milieu d’un
coup de main.
T i 9. Pour accomplir cette promeffe, prenez
les cartes dans votre main gauche ; & eh levant la
main comme pour. donner un coup de marteau
fur la table , - faites jouer votre pouce pour faire
gliffer la carte fupérieure en avant vers la main
droite : que votre main defcen.de, enfuite rapide-r ’
ment, en lâchant la carte fur la table, de manu re
qu’on en puiffe voir la figure: faites cette o,pér
ration quatre fois avec la même yîteffe, en vou^
adreffant aux quatre perfonnes qui ont tiré les
cartes , & en leur dilant : Voila la vôtre , voila
la vôtre, &cc. 3 & comme ils penferont que vous
tirez ces cartes du milieu du je u , où ils croient
qu’elles font mêlées avec les autres ,. il faudra de
toute néceffité ou qu’ils admirent votre tour en
vous füppôfant beaucoup plus d’adreffe que vous
n’en a v e z , ou qu’ ils aient préÇens. à l ’efprit les
onze moyens qup vous venez d’employer pou^
les furprendre,
V I .
Faire tirer une carte , la mêler avec les autres y &
après avoir montré quelle n’efi ni deffus ni deffous.,
la faire refier feule'dans la main gauche jfen fai-
., faut tomber les autres par terre d’un coup, de la.
main droite.
Tâchez de faire tirer une carte forcé e , & fai-
tes-la mêler auffi-tôt dans le jeu. 3 ce qui ne vous
empêchera pas de la trouver, puifque , dans ce
cas , vous devez la connoître. Si l’en prend toute
autre carte, il faudra,la faire pofer dans le milieu,
8 f l’enlever après la coupe , avant de faire mêler
le jeu par le fpeélatemr. Dans les'deux cas, yo'fis
la poferez enfuite vous-même fur îè jeu fans que
pèrfonne s’én âpperçèivé.j & puis» vous la ferez
paffer deffous , en employant le premièr des
quatre faux mélanges , pour faire croire que voiis-
ne favez pas où elle eft. Après c e la , vous ferez
fauter la coupe , & vous tiendrez votre petit
doigt entre lès deux paquets 5 vous ferez voir
. dans cet inftânt que la carte'choifie n’eft point
deffus> Vous- montrerez auffi qu’elle n’eû point