
lement vers le point C par fa gravité , 8c hori- «
zohtalement vers le point B , par’Timpulfion qu’il
avoit reçue du mât, avant de tomber. Ne pouvant
obéir entièrement à ces deux impulsons
différentesj il prend une direction moyenne , &
décrit la petite diagonale A D ; par ce moyen,
il accompagne le mât , qui après lé premier inf-
tànt n’eit plus à la même'place,, 8c fe trouve .
repréfenté par la ligne B I. Par la même raifon-, j
le chapeau doit fe trouver au point F après le ;
fécond inftant, & au point G après le troifième.j
il termine donc fa chute au pied du mât H G ,
& femble l’avoir parcouru perpendiculairement •
à l’horizon, quoique dans la réalité 8c aux yeux
d’un homme qui auroit été fur le rivage j il ait
dû parcourir la grande diagonale A G. Nous '
n’avons pas âpperçu la direction.; horizontale, dq
chapeau , parce que nous avions , nous-mêmes,
ce même mouvement, 8c cette loi qui femble
purement phylique, fe trouve auffi. dans le moral j
car lorfqu’ un homme fuit le mouvement dè l'es
paffions, félon leur degré dè force & de com-
binaifon, fes moeurs ne deviennent choquantes
que pour ceux qui n’ ont pas les pareilles.
Ces meflieurs, furent fi fâtisfaits de mon explication
, & fur-tout de mon expérience à laquelle
il n’y avoit rien à répliquer , qu’ils me
prièrent de leur faire entendre un phénomène
dont ils âvoiènt fouvent entendu parier 3 mais
dont ils ne connoiffoient pas bien la caufe. Comment
eft-il poïïible, me dirent-ils, qu;on àpper-,
çoîve le foleil le matin, avant même qu’il foit
au-deffus.de l'horizon, 8c lè foir un inftant après
qu’il'é ff couché: i
C e c i, leur répondis-je, demanderoit*une très-
longue explication, mais pour vous faire entrevoir
la caufe de ce phénomène, il me fuffira de
vous dire, i ° . qu’en général*nous ne voyons
un o b je t, que parcerqu il nous envoyé directement
des rayons de lumière; i Q. que .fi cependant
rour que fes bords puffent empêcher de voie
a p ièce3 enfuite je verfai de l*eau dans le vafe,
8c la pièce parut aufli-tôt au point B. de cette
figure. 1
ces rayons parviennent à notre oeil par une !
route détournée , comme quand ils- font réflé-- |
chis par une glace, nous pouvons encore1 voir
,l’image de cet o b je t, 8c c’eft ainfi qu’ à l’aide •
d’un miroir nous pouvons voir en face un homme ;
qui eft,a coté de.nous, quoiqu'il ne :fe prëfente ■
directement-d inos yeux que d e profita 3P> que !;
les rayons qui viennent pèihdr^itn ’ objèt fur
notre rétinepeuvenjt chaugeo-de route , 8c décrire
une digne coarbê-ou^brifée-en: paffanf dans
l’ air , dans l’eau ou à; traders un verres 8 4 dans
ce cas, nous pouvons appei devoir l’o b je t,fquoi-'
qu’il y ait un dbftaçlè intermédiaire qui ■ empêche
les . rayons d’aller directement Ji|fqu; a nos
yeux.
Pour faire entendre cette dernrèté prc/pbfition ,
je mis une pièce de douze fous dans uu.yafe*,
que je plaçai enfuite à une hauteur convenable,.
Il vous femble, leur dis-je , que la pièce eft
au point B , & cependant elle elt au point A ,
parce que les rayons fortaht de l’eau pour entrer
dans l’a ir , changent de route.au point Q ,
pour aller à votre oeil D , par la ligne brifée D ,
C A , mais l’oeil accoutumé à voir les objets ^u
bout d’une ligne droite , ne peut appercevoir ici
la pièce , qu’au bout de la ligne D C B , 8cc.
C ’eft par la même raifon que quand le foleil eft
fur le'.point de fe le ver , fes rayons entrant dans
l’atmosphère- , changent de direction , nous
le forit voir âu-deffus de l ’horizon , quoiqu’il
foit au-deffous.
En terminant mes obfervations fur la réfraction
de la lumière , je fis une autre petite ex-
. périence qui eft très-vulgaire , mais dont je vais
dire un,mot en-faveur de ceux qui ne la connoiffent
point.
Je verfai de l’eau jufqa ’à moitié, dans un verre,
ou j’avois mis un petit écu , 8c je le couvris d ’une
aifiè.tte , comme dans cette figure.
. Renvetfant enfuite l’affecte 8c le verre , je
demandai combien on vouloir (donner--de ce qui
étqit dedans. Plufîeurs perfônne^ qui ne connoiffoient
pas l’expérience, offrirent neuf livres,
parce qu’ils cro.yoient voir un écu de fix francs
avec un petit écu j mais en foulevant le verrez
pour faire fortir l’eau , je leur fis voir qu’il n’y
avoit réellement; que trois livres ,3 c’eft ainfi ,
leur dis-je , que certains protecteurs font fouvent
appercevoir dans l ’avenir ,à travers des promeffes
emphatiques t
emphatiques, une riçlid_.perfpeiCïîve qui ' fe réduit
à peu de chofe quand il faut venir au fait &
'faire ceffer l ’illufion. .
PIECE D 'ARGENT cui pa-roît do uble. ( Voye\
D io p t r iq u e j .
dir avant de les déterrer. Lorsque Ton veut fé
férvir de ce pyrophore , il fuffit de jetter deffus
une goutte d ’eau,ou de la falive. Si l ’on délire allumer
une bougie par ce moyen ,. il faut avoir une
mèche fouffrée qu’on applique fur cette pièrre au
moment où l'inflammation doit paroître.
PIECE DE MONNOYE partagée en deux
( Voye^ a l'article CHIMIE )-.
PIEGE pour prendre un loup vivant*
C e piège eft fait avec des pieux plantes à terre i
ù un demi-pied de diftance , 8c formant deux cercles
concentriques 3 vers les points A C , & une
'ouverture & une porte AD , qui tourne fur, fon
ipivot au point A } au centre B eft un pieu auquel
on a attaché un mouton. C e t animal , par
fon bêlement, attire le loup ., qui, voyant fa proie,
à travers la grille formée par les pieux, entre par
la porte A C , fe porte vers les points 1K pour chercher
un paffage jufqu’au mouton 3 8c , parvenu aü
point P I , il ferme lui-même la porte AD •, fig. 4 ,
pL 10-, de Magie Blanche tome V I I I des gravures.
( D e c r e Mf s ) .
"PIERRE SORCIERE. Vo ic i une des petites cu-
ïîolités de la nature. On met dans un acide une
efpèce de petite pierre que l’on appelle lenticulaire
8c de nature calcaire : on la voit à l’inftant
tourner & retourner .fans ceffé. " La chimie explique
ce petit phénomène qui dépend 8c de l'acide
8c de la forme de la pierre remplie de petites
concaméràtions. L'acide s’introduit dans ces petits
trous, diffout la fubftànce c a l c a i r e 8c occauonne
un mouvement d’autant plus fenfible que la pierre
eft fufpendué dans un fluide.
PIERRE LUMINEUSE. ■
Procédé pour epmpofer une peine qui donne du feu , ;
lorfque l'on jette diffus une goutte d'eau y traduit
par M. Vingeron , du traité allemand de la magie
naturelle de Jean-Nicolas M artius, dofteur en mé-
■ .decine a Brunjwick.
Prenez- dé la chaux vive , du falpêtre , de la
tutie d’Alexandrie , du ftorax calamite , de chacun
une once 5 du foufre v if,.d u camphre,»deux
©nces de chaque; mettez le tout en poudre très-
fubtile pour le paffer enfuite par un tamis très-
fin 5 enveloppez ce mélange ainfi tarmfe dans un
morceau de lingé très-ferré, que vous mettrez
dans un creufet ; mettez un fécond creufet fur le
premier,' 8c llez-le par-deffus avec un fil d’archal ;
lutez ces creüfets • avec de la terré glaife , que
vous laifferez fécher au fo le il, afin que les vapeurs
ne fortent point. Mettez-les enfuite dans
un four à potier , 8c les ;ÿ laiffez jufqu’à ce que
la matière foit bieti calcinée. Vous le connoitrez
à l’itifpeélion des deux creüfets, qui doivent être
d'ijn rouge très-clair 3 vôus les laifferez fe réffoi*
Amufemcns des Sciences«
M. Pifigéron nous apprend , dans fon voyage
manufcrit de l’Europe , qu'il a vu un juif en A 1-*
lemagne qui avoit un pareil pyr ophore dans le haut
de fa canne , d’où il droit une grande lumière
en Crà :hant deffus 3 ce qui lui attiroit l’étonnement
8c l’admiration du peuple : il f a quelque apparence
que ce Juif f e fervoit de la même compo-
fition.,
P INCETTE AIMANTÉE. ( Voy ei 'a l ' article
A im a n t ').
P IQ U E T .( Coup du ). Parmi les récréations
. amufantes que le fleur Cornus a montrées au public
*une des plus fingulières, & qui dans les commen-
jcements , a caufe la plus grande furprife , eft
Tadreffe avec laquelle , jouant au piquet avec
une autre perfônne , il le fait repic du premier
coup quoique les cartes aient été battues & coupées
, même en laiffant à la perfônne le choix de
la couleur, & lui offrant de changer de jeu.
Rien en effet de plus incompréhenfible lorfqu’on
ignore les moyens dont il fe fert. En deux mots
voici comment il s’y prend. D’abord il emploie
un jeu de cartes préparé de manière qu’ en paroif-
fant battre les cartes il lés difpofe pour le coup ;
en fécond lieu , il y a dans le jeu une carte plus
large qui détermine la coupe à une place déterminée
, enforte que celui qui coupe complette
lui-même la difpofition des cartes , pour rendre
celui qui donne maître du j^u. Enfin tout le myf-
tère dépend d’une manière régulière 8c toujours
uniforme , de mêler les cartes à une ou plufieurs
reprifes, 8c d’une certaine adreffe dans la ma-
. nipulation qui cache l’artifice. On peut voir ,
.au mot nombres la table de permutations de 32.
nombres 3 c’eft elle dont on fait fingulièrement
ufage dans les différents coups dont on va- parler.
Entrons dans quelques détails.
Le jeu de piquet eft , comme on fait, compofé
de 31 cartes.
Ordre dans lequel les cartes doivent être préparées
avant d'entrer au jeu .
1. Neuf dé piqué.
2. Roi dé pique.
3. Sept de pique.
4. Sept de carreau,
y. As de piqué.'
6. Dix de trefle.
7. Dix de carreau.
8. Dix de coeur.
9. As de trefle.
içj. As de coeur , carte
large.
11. Huit de coeur.
12. Huit 'dé piqué.
13 Sept de coeur.
14. Neuf de trefle.
i r . Valet depiqué. • ‘
L 1 1 I 1