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que le foleil met 2 y jours i 2 heures à faire fa révolution
autour de fon axe. v
Il fuit auffi de-là, qu'un point de l'équateur du
foleil , fe meut quatre fois & un tiers environ plus
vite qu'un point de l'équateur de la te r re , emporté
par fon mouvement diurne ; Car la circonférence
d un grand cerclé polaire , étant cent onze
fois aufïi grande , ces points fe mouvroieftt avec la
même v iteffe, fi la révolution du foleil étoit dé
cent onze jours. Or elle eft quatre fois & un tiers
plus rapide 3 étant feulement de 2 y jours 8c quel-1
qües héùres.
Les aftronomés ont auffi eu la curiofîté de me-
furer la grandeur de quelques-unes des taches du
foleil 3 8c ils ont trouvé qu'elles étoient quelquefois
beaucoup plus grolfes que la terre. *-
A l'égard de la nature de ces taches, quelques
phyliciens ont conje&uré que ce ne pouvoit etre
ue des parties mêmes de la iùbftançe ou du noyau
u foleil , qui, par les mouvemens irréguliers d'un
fluide énormément agité, reftoient à découvert.
Un aftronome anglois, M. W ilion, vient de renouveler
cette idée dans les TranfaBions Philùfô-
phiques, année 17^3 g avec cette différence q ue ,'
fuivant lu i, la matière lumineufe du foleil né feroit
pas fluide, niais d'unë çonfiftançe telle que, par
des circonitances particulières , il pourroit quelquefois
s'y former des excavations confîdérables,
ui mettraient à découvert une portion du noyau
u foleil, Les talus de ces excavations forment ,
félon lu i, les fécules, ou ce bord moins lumineux
fans être noir, qui environne d'ordinaire les taches.
Il s'efforce d'établir fout cela, par l'examen des
phénomènes que devroient préfenter de pareilles
excavations, félon la manière dont elles fe pré-
fenteroierit à un obfervateur.
Mais en voilà allez fur cette idée. D'autres phÿ-
fîciens aftronomés ont penfé que ces taches n'é-
toisnt que des tourbillons de fuliginofités, qui reftoient
fufpendus au deffous de,la fùrfaçe du foleil,
comme dans les exploitons du V éfuve, on verroît
du haut de l'atmo fphère la fumée couvrir une affez
grande étendue de pays. D'autres enfin ont penfé
que c’étoient des efpèces d'éeüme produites par
la combuftion de matières hétérogènes tombées
fur fa furface. Il faut probablement fe réfoudre à
Ue rien favoir jamais de politif fur ce fujet.
Il s'écoule quelqqefois des années entières fans
qu'on voie des taches fur je difque du fo le il,
quelquefois on y en voit un très-grand nombre!
On raconte qu’en 1637 elles furent fi nombreufés,
que la chaleur du foleil & fon éclat en furent un
peu^diminués. Si l'opinion de Defcartes fur l’encroûtement
des étoiles §c leur changementen planètes
opaques, eût été connue , on eût pu avoir
Tappréhenfion de voir le foleil fubir, au grand
malheur de l’efpeçe. humaine, cette étrange mé,-
t^morphofç,
A S T
, - Au refte, une certaine figure du foleil, donnée
d’après Kircher, 8c rapportée dans diverfes mappemondes.,
ne doit être regardée que comme un
jeu d imagination. Jamais aucun aftronome ne fit
d'obfervatiqn qui puifle fervir à lui donner le
moindre fondement.
M. Caffini découvrit en 1683, que nori-feule-
\ ment le foleil a une lumière propre , mais qu'il
eft accompagné d’une efpece d’atmofpherè lumi-
nèufe, qui s'étend à une diftance immenfe, puif-
que quelquefois elle atteint jufqu'à la terre. Mais
cette atmofphere n'eft pas , comme celle de la
terre., à-peu-près fphérique ; elle eft lenticulaire,
& fi tuée de manière que fa, plus grande largeur
eft à: peu-près dans la prblongation de l'équateur
folaire. On voit en effet affez fouvent, dans
les , temps extrêmement fereins, 8c peu après le
coucher du foleil, une lumière un peu inclinée à
l'écliptique , large de quelques degrés à l'horizon,
& diminuant en'pointe, qui s'élève jufqu'à 450
de hauteur. C'eft principalement vers l'équinoxe
du printemps & celui d'automne que ce phénomène
le fait remarquer ; 8c comme il a été vu
depuis , & en divers lieux, Sc par une foule d'af-
tronomes, on ne peut fatisfairé à ces apparences,
qu'en reconnoiffant autour du foleil une atmosphère
telle que nous Venons de; dire.
§ , I I. De Mercure,
Mercure eft la plus petite de toutes les planètes,
8c la plus voifine du foleil. Sa diftance à cet aftre
eft à-péu-prèf égaie aux’-ÿ^lde celle de la terre
à ce. même aftre : ainfi mercure circule à environ
12312000 lieues du foleil. Gette pofition fait
qu'il ne s'écarte guère de cet aftre que de 28° >
enforte qu'il eft affez difficile de l'appércevoir
dans ces contrées. Quand il eft vers fes plus grandes
élongations d u . foleil , il paroît en croiffant,
comme là lune vers fes quadratures ; mais il faut
de bonnes lunettes pour appercevoir cette configuration.
Rien, au refte, n?a pu .encore apprendre II Mercure
a un mouvement autour de fon axe, comme
cela eft allez probable. '
Cette planete achevé fa révolution en 87 jours
23 heures, 8c fon diamètre eft à* celui de la terre
comme 1 à 3 , ou comme 2 à 5 ; .enforte que fon
volume eft a . celui dé la terre comme 8 a 12),
ou comme 1 à 1 y |.
La planete de mercure , étant à .une diftance
du foleil qui n’eft que les ou les — de celle
de la terre à cet aftre, 8c la chaleur croiffant en
raifon inverfe des quarrés des diftances , il fuit-
de-là qu’ il fait environ fept fois auffi chaud dans
cette planete que fur notre globe , toutes chofes
d’ailleurs égales. Cette chaleur excède même de
beaucoup celle de l’eau bouillante. Si donc cette
planete eft conformée comme la terre, &: qu’èifé
foit habitée, lés êtres qui la peuplent doivent être d’une
<i’une nature bien différente de la nôtre i ce qui
rien de répugnant à la raifon : car qui «fera
borner la puiflanee de la divinité à des etres a
■ oeu-près femblables à ceux que nous connoiffons
m notre terre ? Nous verrons meme ailleurs que
k conformation de la futfiice de Mercure, & la
nature de fon fluide ambiant, pourraient etre telles
qu'il ne fût pas poflible à des etres de notre nature ,
c v fubfifter.
§ . I I I . De v i n k s . ^
La planète de Vénus eft la plus brillante du ciel.
| Tout le monde fçait que c'eft elle q u i,
vançant le Soleil, eft appellée Lucifer ou 1 etoile
du matin, tantôt le fuivant, paraît la première
! après fou coucher , &c porte alors , le. nom de
Vejper , ou d’étoile du foir.
Cette planète circule autour du Sole il, à une
! diftance de cet aftre qui eft à celle de la terre ,
à-peu-près comme 7 a a ioo ; confequemment la
| diftance du Soleil eft d'environ 25 millions 32b
mille lieues : elle ne s'écarte. diiSo leilg a notre
égard, que d’un angle d’environ 40 , or elle eit
fujette aux mêmes phafes que la Lune.
La révolution de Venus autour du Soleil eft
de 224 jours 14 heures 45 minutes ; fou diamètre
eft y fuivant les obfervations les plus recelâtes oc
les plus exaébes, à celui de la terre , comme 4 a
3 , enforte que fon volume eft a celui de la terre
comme 64 à 125.
On a découvert fur la furface de Vénus , des
tachés palfagères , qui ont fervi a démontrer la
révolution de cette planète fur fon axe ; mais la
durée de cette révolution n'eft pas encore mile
hors de toute contradiction. M. Bianchini la fait
de 24 jours, &: M. Caffini de 23 heures 20 minutes.
Nous inclinons néanmoins pour le dernier
fentiment, qui fe concilie avec les deux obfervations
, au lieu que la détermination de M. Bianchini
étant admife', il faut rejetter. les obfervations
fie M. Caffini. Malheureufement ces taches, vues
parMaraldi & Caffini, ne-fe voient plus , meme
avec les plus forts télefeopes, du moins dans ce
pays-ci y on n'apperçoit, plus aucune tache fur
Vénus, enforte qu'on reftera partagé jufqu a ce
que l'on en découvre de nouvelles.
Vénus peut quelquefois pafter entre la terre &
le foleil, de manière à être vue fur le difque de
cet aftre. Elle y paroît alors comme une tache
noire, d'environ une minute de diamètre apparent.
On l'a vue pour la première fois , paffant ainfi fur
le difque du foleil, en novembre .1631 : on l’a
©bfervée de nouveau dans cette circonftance , le
6 juin 17.61, & on vient de faire la même obfer-
vation le 3 juin 1769. On ne la verra plus palier
fous le difque du foleil , avant le 9 décembre
1874. Cette obfervation, au fucçès de laquelle
Amufemens des Sciences,
tous les fouverains de l'Europe ont pria interet, a
des utilités en aftronomie, qu'on peut voir dans
les livres qui en traitent exprelfement.
§. I V . De la terre,
La terre , ce globe que nous habitons, eft la
troifièmedans l'ordre des planètes. Son orbite,-
quia environ 32 millions.400 mille lieues de
demi-diamètre , embiraffe celles de Venus & de
Mercure. Elle fait fa révolution autour du io.eil
en 365 jours é heures 11 minutes î car il faut di -
tinguér la révolution réelle 8c complette de la
te r re , d’avec !'a révolution tropique ou 1 annee
folaire. Celle-cj n'eft que de 365 jours 5I1 49
ccr , parce qu'elfe repréfente feulement le temps
du retour du foleil d'un point équinoxial au meme
point y mais/, comme les points équinoxiaux rétrogradent
annuellement de y o " , (c e c^ui faitpa-
roïtre les étoi’es s'avancer chaque annee de cette
quantité) lorfque la terre eft revenue au point de
lequinoxe du printemps, il lui refte encore 50
à parcourir pour atteindre le point de la lpnere
fixe où étoit l'équinoxe l'annee precedente. Or
elle y emploie environ 20 minutes, qui, ajoutées a
l'année tropique, donnent la révolution complette,
; depuis un point de la fphère fix e, au meme point
de 365 jours 6^ n ;/, comme nous avons dit plus
haut.
Pendant une révolution de cette efpece , la
terre, en conféquence des loix du mouvement,
conferve toujours fon axe parallèle a lui-meme 3
8c elle fait fa révolution autour de cet axe , a l e-
gard des fixes , en 23b 56'; car c'eft a 1 egard des
fixes que cette révolution doit etre mefuree , 8c
non à l'égard du fole il, qui a , en apparence-,
avancé dans le même fens d’environ un degre par
jour. C ’eft ce parallélifme de l'axe de la terre
qui occafionne la diverfité des faifons, parce qu il
expofe tantôt l’hémifphère boréal, tantôt l hemi«
fphère auftral, plus direaement au foleil.
Ce parallélifme n’eft néanmoins pas abfolumenc
fans altération. En vertu de certaines caufes pby-
fiques, il a un petit mouvement par lequel, il s'en
écarte à chaque rëvo'ution, d’ une quantité de 50
fécondés, comme s’ il avoit un mouvement conique
extrêmement lent, à l’entour de 1 axe immobile
& fiétiftde l'écliptique. Par une fuite de
ce mouvement, le pôle apparent du monde dans
les étoiles fixes, n’eft pas fixe ; il tourne autour
du pôle de l’ écliptique , & s’approche de certaines
étoiles, tandis qu'il s’éloigne d’autres. L e-
toile polaire n’ a pas toujours ete la plus voifine du
pôle arétique : ce qui lui a fait donner ee nom ;
elle n’ en eft pas même 'encore à fa plus grande
proximité : ce fera vers fan 1100. de notré ère
qu'elle en fera la plus proche, & fa diftance du
I pô'e fera alors de 28 à 20' : le pôle aréiique s*en
1 éloignera alors, & de plus en plus ; enforte que ,