
grand nombre de lames * fans quoi ils auroient 1
beaucoup moins de force qu’ils n’en peuvent
acquérir.
Maniéré a aimanter les cercles ( i) .
Faites forger & dreffer à la lime un cercle
ou anneau d'acier A B C {fig. 3 3 pl. 6 3 ibid)
ouvert en À C d’environ un pouce* & de tel
diamètre que vous jugerez à propos * pourvu
qu’ il foit proportionné à celui du baffin rempli
d’eau , fous lequel vous vous propofez de le
faire agir * qui doit avoir quatre pouces de plus *
quant à fon diamètre ; ce cercle doit être recourbé
fur fa furface la plus large j plus fon diamètre
fera grand * plus il doit avoir de largeur
& d’épaifleur * fans quoi s’ il avoit moins de force*
il feroit fort difficile de parvenir à le bien aimanté]:
£ 2 ) .
Faites rougir ce cercle dans fon entier * & le
plus également qu’ il fera poffible , après'l’avoir
attaché avec du ni d’archal fur une forte croix de
fer. { Voy. fig. 4 * même pi. 6 ). Trempez-le en
le plongeant de côté dans l’eau* afin de l’empêcher
dévoiler , ce qui lui donnerait une forme
défagréable. Après l’avoir iînfi trempé * vous le
dre fierez à la meule & le polirez de même* &
vous l ’aimanterez en fuivant le procédé qui fuit.
Pofez ce cercle à plat fur une table ( fig. 9 *
même pi. 6 ) 3 8c ayant reconnu l’extrémité que
Vous deitinez pour être le nord * appliquez-y un
barreau aimanté A * dont le fud touche ce côté
dii nord * & appliquez à l’autre extrémité un
autre- barreauide meme grandeur B dont le nord
touche'le fud du cercle * placez le conta# C à
à l’autre extrémité de ces deux barreaux.
(1) Les aimants en forme de fer à cheval peuvent
s’aimanter de la même manière.
(1) Un, cercle de fix pouces de diamètre doit avoir environ
5 lignes de large,& une ligne& demie d’épailTeur ;
s’il a nuit pouces , pn lui donnera fept lignes de large
& deux lignes d’épaiffeur , &c. Cette proportion ou
grofleur:*- quoique beaucoup moindre qu’il ne fau-
oroit pour aimanter dans toute leur force des cercles
de ces diamètres , fera néanmoins fuffifante pour l’u-
fage qii’çjn ch doit faire ici, s’ils étoient plus légers ,
ils-s’aimanteroient trop faiblement, & la figure qu’ils
doivent faire mouvoir fur le baffin , auroit trop de
lenteur dans ces mouvemensj il en eft de même des
barreaux d’acier aimantés'-) s’ils font trop longs eu
égard à leur .’grolTeur . ils s’aimantent plus foible-
méht j cè qui prouve évidemment qu’il éfl une longueur
déterminée qu’il convient dedonner aux barreaux
pour les mèttVe en état d’acquérir autant de vertu
magnétique -qu’ils en peuvent recevoir 3 comme l’a fa-
vamment obfervé en Angleterre M. Knight3qui a non-
feulcmenr déterminé la longueur que les barreaux doivent
avoir,eu égard à leurs, différons poids, mais encore
Cettê difpofition étant faite* vous pofêres
votre faifeeau fur l’extrémité E du barreau A *
de manière que le nord des barreaux qui le com-
pofent * puiffe couler le premier fur le nord de
ce barreau A ; alors yous le ferez gliffer doucement
le long de ce barreau du cercle C & du
barreau B * & continuerez à plufieurs reprifes
fans déranger la fituation du faifeeau* vous ferez
ainfï vingt à trente tours* c’eft-à-dire* jufqu’à
ce que vous vous apperceviez que vos barreaux
font fort adhérens au cercle 3 vous retournerez
enfuite le cercle & les barreaux * fans rien déranger
de l’ordre dans lequel ils font placés * eti
égard à leurs pôles refpe&ifs, & vous continuerez
à aimanter ce cercle fur fon autre face * jufqu’à,
ce que vous jugiez qu’ il ne peut plus acquérir
de nouvelles forces * ce qu’ il fera facile de con-
noitre * en appliquant à fes deux pôles le conta#
C * qui doit s’y tenir fortement attaché (3).
C e cercle aimanté étant placé fous un baffm
rempli d’eau d’un diamètre plus grand que lui *
de manière que fon centre foit fous celui de ce
baffin 5 fi l’on met fur l’eau une petite lame d’acier
d’ un pouce de longueur * fupportee par un petit
plateau de liége*en quelque endroit que fe trouve
placée cette lame fur ce baffin * elle fera attirée *
& ira toujours fe placer au-deffus des pôles de
ce cercle : cet effet aura lieu * quand même il
y auroit deux pouces de diftance entre ce cercle
& la furface de l’eau * excepté néanmoins * que
plus il y aura de diftance * moins le mouvement
fera accéléré.
Ce petit barreau aimanté fe plaçant toujours
entre les deux pôles de ce cercle * • il eft aifé
de voir que fi on fait tourner ce cercle- * ce
morceau, oe liège fe présentera fuccrfliyemqnt
à tous les points de la circonférence de ce baffin..
Manière d’aimanter une lame d'acier fans le fecours
d‘aucun aimant naturel ni artificiel (4),.
Prenez une lame d’acier non trempé d’ environ
j trois pouces de long* trois à quatre lignes, de
le nombre des lames dont doit erre compofé le faifeeau
qu’on doit employer pour parvenir aies bien aimanter.
(3) Ce conta# doit refter appliqué fur les deux pôles
de ce cercle aimanté * lorfqu’on ne s’en fert point J fl
contribue à lui faire conferver plus long-tems fa vèr-tu
magnétique.
(4) M. Knight eft le premier qui a trouvé le moyen
d’aimanter une lame d’acier fans le fecours^ d aucun
aimant3-mais ayant tenu long-tcms cette découverte
fecrette , MM. Michel & Canton en Angleterre , Sç à
Paris M. Antheaume y parvinrent également 3 c’pft du
procédé de M. Antheaume dont il fera ici queftion,
large* &une demie ligne d’épaifleur ; un morceau
de refiort de pendule détrempé peut fervir a cette
expérience. Ayez une pelle & des pincettes {voy.
figure r * même f l . 6 * ) } plus elles ont feivi *
plus elles font grandes, meilleures elles font.
Tenez la pelle verticalement entre vos deux genoux*
attachez vers fon fommet A cette lame
d’ acier* de façon que l’extrémité que vous deftinez
pour être le nord foit tournée en bas 3 & afin
qu’elle ne puiffe pas gliffer * ferrez-la contre cette
pelle ou fourgon avec\un cordon de foie : prenez
enfuite les pincettes * & les tenant prelqiie
verticalement * frottez-en cette lame avec leurs
extrémités * en allant toujours de bas en'haut :
iorfque vous aurez réitéré douze à quinze fois
cette . opération fur les, deux côtés de cette
lame, elle aura acquis une vertu magnétique
fuffifante pour lever de petits clous .par Ton extrémité
inférieure 3 cette ’ découvèrte eft celle
qui a été faite en Angleterre parM. Canton (1).
Il eft aifé de voir qu’ayant aimanté ainfi fix
ou huit lames* on peut en former un petit faif-
• ceau * avec lequel on pourra en aimanter d’ iin
peu plus grandes * & que par ce moyen on pourra
parvenir à aimanter de moyennes lames * fans
le fecours d’aucun aimant.
M. Antheaume alla plus loin dans cette découverte
que, MM. Michel & Canton.5 il ajouta deux
efpèces d’armurês aux deux barres dont ■ s’étoit
fervi en Angleterre. M. Michel^ il fupprima la
barre qu’il faifoit couler verticalement fur la lame
qu’ il vouloitaimanter* & parvint [ fans le fecours
d’aucun aimant] à aimanter des lames, d’acier-.de
douze à quinze pouces de- longueur * ce. que
n’avoient pu* 1 faire. MM.'Michel & , Canton. V o ip
Ton procédé tel qu’ il, l’a rapporté dans un écrit
qui a pour titre 3 Mémoirefur les aimants artificiels3
qui a remporté' le prix de Vacadémie de Pétèrsbourg
en 1 yëà.
Sur une planche A B ' 1 figure 12* planche 6 ibid.']
« placée dans la direéHon du courant magnétique*
c’eft-à-dire* pour Paris0 inclinée à :l’horifon de
Toixante-dix degrés vers le Nord * je placé de fil
deux barres de fer quarrées C D & E F de quatre
à cinq pieds de longueur * fur quatorze à quinze
^lignes d’épaifieur * limées quarrément par leurs
extrémités E & C * entre lefquelies je laifle un
intervalle de fix lignes 5-j’applique à chacune de ces
extrémités une. efpèce d’armure .G * formée avec
de la tôle de deux lignes d’épaiffeur * quatorze à
(1) M. Michel vint à bout de donner la vertu magnétique
à une petite lame d’acier qu’il plaça entre
deux barres.alignées dans la direction du méridien
magnétique. Ce qu’il exécuta en faifant pafl’cr fur- cette
petite lame , & du nord au fud , une tioifième barre
placée verticalement.
quinze de largeur * & une ligne de .plus de hauteur
* dont le côté qui doit tenir à la barre eft
limé & entièrement plat 3 trois des bords de l’ autre
face font taillés en bifeau ou chanfrein* & le quatrième
qui doit excéder d’une -ligne l’épaineur
de la barre eft limé quarrément pour former une
efpèce de talon. Pour remplir le refte de cet
intervalle * je mets entre ces deux armures une
petite languette de bois de deux lignes d’épaiffeur.
Tout étant ainfi difpofé * je glifle far ces
deux talons à la fois, fuivant la longueur -des deux
barres de fer* la barre d’acier H I que je veux
aimanter * la faifant aller & venir feulement d’ un
de ces bouts-à l’autre* comme on feroit fi l ’on
aimantoit fur les deux talons d’une pierre d’as-
mapt m. , |
M. Antheaume a par cette méthode aimanté *
non-feulement de petites lames * ainfi. qu’avoient
fait avant lui MM. Michel & Cantons mais même
des lames de plus d’un pied* ce qui lui a donné
lieu d’obferver .qu’en fe fervant des barres de
fer beaucoup plus longues, la lame ou barreau
qu’ on veut aimanter acquéreroit beaucoup plus
de force* &pourroit êtrefemblable à celle qu’elle
receytoit du meilleur aimant.
. Je n’ ai rapporté ici ce procédé que pour faire
connoître qu’on peut au befoin, avec du fer & de
l’acier feulement * fe procurer des lames aimantées
* 8c toutes autres fortes d’ aimants artificiels.
Maniéré d'aimanter les petites lamés qui fervent
' ■ pokr les récréations magnétiques.
Il fuffit d’avoir deux barreaux bien aimantés
de huit à dix pouces de longueur qu’on doit con-
fefver dans leur boete entre leurs contacts. Lorfqu’on
veut s’en fervir pour aimanter* on prend
un de cés barreaux dans chaque main, les pôles
difpofés comme l’indique la figure 10 9pl. 6 * &
on les fait gliffer doucement, & en même-temps
fur le petit barreau B C , l’un à droite depuis A
jüfqu’en C * & l’autre à gauche depuis A jufqu’en
B * ce qu’on réitéré fur chacune des faces du
barreau * jufqu’ à ce qu’il foit fuffifamment aimanté
» Ces barreaux acquèrent de cette manière
affez de force pour être employés aux différentes
récréations 3 on aimante de cette même façon
ies; aiguilles;*, il eft à remarquer que cette méthode
ne peut fervir que pour de petites barres
du poids de deux onces au plus.
On s’ eft étendu un peu ici fur les différentes
maniérés d’aimanter, afin que les perfonnes qui s’a-
murerorit elles-mêmes à conftruire les pièces dont
on donne ci-après la defeription, ou qui en imagineront
de nouvelles, foi&nt aflurées de ne point
rencontrer de difficulté dans leur exécution.