
pour éc r ire une le ttre en chiffres à une perfonnej,
qui j de Ton cô té do it avoir un cadran parfaitement
femblable au v ô t r e , difpofez à vo lon té fon
ce rcle mobile , de façon que toutes ces cafés de
ces deux cadrans fè répondent exactement 5 con-
fidérant enfuite que la lettre A du cadran intérieur
réponde à la le ttre M du cadran ex té r ieu r ,
tranfcrivez en tê te de la p remière ligne de la lettré
que vous v o u le z é c r f r e , les lettres AM- qui doir
v en t fervir à indiquer à celui auquel.vous éc rire
z la difpofition q ù'il doit donner au cadran
q u'il a par-devers lui pour fe mettre en état de
lire 8c déchiffrer votre lettre.
C e t t e indication étant fa i t e , prenez la copie
d e la lettre que vous vou le z tranfcrire en ch iff
r e s , laquelle doit ê tre é c r ite à l’ ordinaire fur
un papier ; 8c au lieu de chacune des lettres dont
les mots en font compofés , mettez ( fu r la lettre
que vous de ve z envoyer ) celles qui y correfpon-
dent fur le cadran intérieur.
Si le premier mot de votre le ttre eft J e , vous j
mettre z au lieu de I V , la lettre o qui y répond j
fur le cadran 5 8c enfuite , au lieu de la lettre e , ]
'celle r , c e qui vous donnera alors les deux lettres I
o r 3 au lieu de y e 3 vous continuerez de meme ;
yiour toutes les léttres dont font compofés tous ■
les -mots du difcours que vous v o u le z tranfcrire,
c'e ft-à -d ire , éc rire en chiffres/
C e lu i auquel on écrira , fe -fervira de l'indica^-
tion A M , ( comme il a é té d i t ) pour difpofer
fon m ême cadran 5 8c ch e rch an t,/u r celui E FG H ;
fucceiTivement toutes les lettres qui répondent à
chacune de cèlles du cadran intérieur qui lui font
.indiquées dans là l e t t r e q u'il a reçue , il la déch
iffrera a v e c beaucoup de fa cilité 8c fo r t promptement.'
N o t a . On déchiffre cë s.fo r te s de lé t t r e s , fans
•avoir au cuneconnoiflance dii cadran dont ©n.s'eft
fe r v i pour!, lés/écrire 5 comme on va l’expliquer
ci-apres 5 cependant on peut les rendre plus difficiles
à déchiffrer fans c l e f , en changeant à di-
verfe s reprifes 8c dans la même lettre la difpofî-
tion du cadran mobile.
' M a n i é r é 'dé d é ch iffr e r f a n s c le f .c e s f o r t e s d e le tt r e s .
Pour parvenir à déchiffrer affez promptement
8c fans d e f ces fortes de le tt re s , lé moyen le plus
fimple eft de confiderèr , premièrement , que
dans notre langue ( 1 ) la le tt re e eft ce lle qui eft la
plus ab ondante, 8c que par conféquent les lignes
les plus fréquens de la lettre qu*on veu t déchiffre
[1] Les combinaifons qu’il faudroit faire pour déchff- ;
frer en d’autres langues ,• font différentes, eu égard;
aux lettres qui en composent particulièrement les :
inonofyljablcs. ; •
r fans c l e f , défignent ce tte même lettre e. •
C e tte même lettre e , eft encore fort reconnoif-
fable en ce qu'elle èft la feule qui foit répétée
deux fois à la fin d’un mot.
Deuxièmement , que ce tte lettre e dans un
mot de deux le t t r e s , eft toujours précédée des
conformes c. d . j . i . m . n . .s. t . ou fuivie de celles
n. &: t.
Tro ifîèm em en t, qu’ i l n’y a que' la voyelle a\
8c ce lle y qui puifient fe trou ver feu lé s , & former
un mot.
Quatrièmement, que ce tte v o y e lle a dans un
mot de deux lettres eft toujours précédée des
confonhes l . m . n , s . t . ou fuivie des voyelles
h. ï. u\
Cinquièmement, que les lettres qui terminent
un mot ne font prefque jamais celles b . f . g , p . q.
C e s connoiffances fuffifent pour parvenir à déchiffrer
facilement 8c.fans c l e f , toutes les lettres
auxquelles on eft convenu de fubftituer d’ autres
le t t r e s , ou fignes, quelconques^ : On doit donc
chercher d’ abord à dé couvrir quelque monofyl-
làbe î 8c à s’ affurèr quels fignes forment nécefiai-
rement trois ou quatre lettres ; 8c lorfqu’ ony fera
p a rv en u , on examinera s’i l fe trouvé quelques
J mots- compofés de trois où quatre lettres , dont
celles qui font connues puiffent exprimer une
partie ; 8c l'o n y ajoutera celles, q u i . paraîtront
convenir pour en pouvoir former des mots.
Si l'on a dé cou ve rt le monofyllabe le 3 8c qu’on
ait un autre mot dé trois' le t t r e s , dont les deux
premières foien t / 8c e 3 on jugera que la troifième
eft un s y attendu qu’ elle eft la f e u le , q u i, dans
un mot .de trois le t t r e s , puiffe aller après le monofyllabe
le 3 8c former le mot les : dès que l’on
fera parvenu à çonnoître c e m o 't les 3 s’ il fe trouvé
un mot de trois le t t r e s , dont les deux premiers
fignes expriment è f , on jugera que le troifième
ligne qui eft inconnu défigne la le t t r e t 3 8c que
les trois fignes expriment le mot eft..
A yan t dé couvert la lettre s 3 on verra fi elle ne
fe trou ve .pas précéder un mot de deux lettres,
dont la- féconde ne fo it pas la lettre e 3 alors ce
fera néceffairemënt un a o u un i ; 8c pour s en
affurer, on'verra fi dans d’autres endroits ce dernier
figne ne précéde r a s dans un autre mot de
deux lettres la lettre / , auquel cas on fera aflure
que c'eft un zV-
■ Après ces .premières rech erch es , on connoitra
cinq fignes ou le t t r e s , fa v o ir , les deux voyelles
e 8c z , 8c les trois confonnes / s 8c %, qui c(jn'
duiront à découvrir des mots compofés d’un pnis
grand n omb re, tel par exemple que le mot Uttre^
©ù tout fe trouvera c o n n u , excepté la lettre r ;
celui c e t t e , off tou t fera co n n u , excepté la lettre
c • c e lu iv i l l e 3 o ù .to u t fera c o n n u , excepté la
lettre v : enfin,lorfqu'on fera parvenu à connoître
fept à huit fighes , on trouvera facilement les
autres en examinant quelles font les lettres qu’ il
convient mettre entre celles qui- font déjà connues
, pour en former des mots ; 8c en peu de
temps on compofera une c le f qui fervira à d é chiffrer
très-facilement toute la lettre.
N o ta . Lorfque la lettre éc rite en chiffres eft
compofée d’un trop petit nombre de mots , il
faut d'autant plus de temps pour la déchiffrer
qu’il s’y trouve moins de combinaifons à faire i
elle devient encore fo r t difficile , lorfque les
fignes changent pour exprimer une même le t t r e ,
ce qu’on reconnoît lorfqu’ ils excèdent le nombre
des lettres dont eft comppfé l’alphabet.
M a n ié r é d 'é c r ir e en ch if fr e s a v e c l e ch a ffîs .
Cette manière d’ écrire enxhiffres eft auffi fimple
quelle eft courte 8c fa c i le , il ne s'agit que a ’a-
voir un chaffis de papier découpé fur la longueur
des lignes , comme le . défigne la f ig . 7 , p l . 1 ,
{T r a its o c cu ltes ou trompéitrs. ) 8c dont celu i auquel
on écrit doit avoir un pareil : on pofe ce chaffis
fur une feuille de papier à lettre de même grandeur,
8c on tranfcrit dans les ouvertures ce qu’ on
defire demander : après avoir é c r it la lettre fui-
vant cette m é th o d e , on lè v e le chaffis, 8c dans
les intervalles qui fe trouvent entre chacun de
ces mots, on en éc r it d’autres pour remplir les
vuides, en obfervant de tâcher qu’ ils puiffent
du moins former quelque fens avec ceux qui ont
.été tranferits à travers le chaffis.
Celui auquel on en v o ie .c e t te lettre met au-
deffiis de chaque feuillet un chaffis pareil qu’ il a
par-devers lu i, 8c lit auffi-tôtee qu'on lui a mandé.
Il eft affurément fort facile de déchiffrer ces
fortes de le t t r e s , quoiqu'on en ignore la c le f ;
il ne s’a g it, pour y pa rv en ir, que d'en comparer
fucceffivement les premiers mots avec ceux qui
fuivent, jufqu’ à c e qu'on découvre quels font
ceux q u i, joints en fem b le , forment un fens naturel
& fuivi. Lorfqu'on fera parvenu à. déchiffrer
ainfi la première p a g e , ori pourra, pour abréger
, conftruire d'après ce tte même page , un
chaffis femblable à celui dont on s'eft f e r v i, au
moyen duquel on déchiffrera tout de fuite les
autres pages de la lettre.
Mufique parlante, ou écriture en mufique.
Divifez fur un quarré de carton A B C D ( f ig .
* » P ’ - 1 ' T r a i t s o c c u lte s o u trom p eu rs . ) le cadran
-FG H , div^fé en vingt-fix parties égales entre
sues, 8c dans chacune defquelles vous tranfcrire?,
A n tu f em e n s d e s S c ie n c e s .
les lettres de l’alphabet; a y ez un autre cadran
ILM N , mobile au point 0 , 8c concentrique à
ce premier cadran ; divife z-le en un même nombre
de parties égales ; c e dernier cadran doit être
réglé circulairement comme un papier de mufi-
que : marquez dans chacune de ces vingt-fix di-:
vifions des notes de mufique , différentes les
unes des autres , quant a leurs f ig u re s , ou
à la pofition que vous leur donnerez. T r a c e z auffi
dans l'intérieur du cadran les trois clefs dé la mufique
; 8c autour des divifions du cadran, les di£*
férens chiffres dont, on eft d’ufage dé fe fervir
pour en exprimer le mouvement.
Lorfque vous aurez fixé une des divifions quelconques
du cadran extérieur E F G H , de manière
qu’elle fe trouve parfaitement vis-à -v is une de
ce lles du cadran intérieur I L M N , b ù font placées
les notes de mufique , chacune des lettres
de c e premier cadran répondra exaftement à une
note différente , 8c une des trois clefs à un des
différens mouvemens de la mufique.
V f âge d e c e c a d r a n .
Prene z une feuille de papier r é g lé , tel que celui
dont il eft d'ufage de le fervir pour noter la
mufique , 8c difpofez à vo tre volonté les deux
cadrans ( qu’ on fuppofe être comme le défigne
la f ig 1 . p l . i . i b i d . ) 8c vous vous én fe rvirez alors
pour tranfcrire vo tre lettre en ce tte forte.
Placez d’abord, én tête de la première ligne de
ce tte lettre en mufique , celle des trois clefs qui
correfpond aux mouvemens ind iqu és, telle qu’ ic i
la c le f de g re f o l , qui répond au mouvement 1 ;
afin que ce tte première indication ferve de règle
à celui auquel v o u s ' é c rirez pour difpofer de la
même façon , ( 8c avant de déchiffrer vo tre lettre
) le cadran femblable qu’ il a par-d'evers lui.
V o u s noterez enfuite fur ce papier rég lé , toutes
les notes qui fur ce cadran, répondent aux lettres
dont font compofés les mots du difcours que vous
v o u lé z tranfcrire ; comme il eft aifé d e .v o i r par
la 2..-f ig . de ce tte m ême p l 2 . où l ’on a mis au-aef-
fous de chaque note la le ttre qui y a rappo rt, conformément
à la difpofition fuppofée donnée au
cadran ( v o y e ^ f ig . 1. ) C e tte lettre étant eiïtière-l
ment transcrite fuivant ce tte méthode , fera en
état d’être en voyé e à la perfonne pour laquelle-
elle eft deftinée , qui connoîtra parla c le f de mufique
qui fera en te te de la première l ig n e , 8c par
le chiffre qui en défignera le mou vemen t, qu’elle
eft la difpofition qu’ elle doit donner au cadra»
femblable qu’ elle a par devers elle , pour parvenir
à déchiffrer 8c lire ce tte lettre ; c e quelle fera
très-aifément en fubftituant en place de chaque
note qui s’y trouvera d é fig n é e , k v o y elle ou
confonne qui y répond.
N o t a . C e t te éc riture en chiffres, peut fe d é ch if-
H h h