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Une perfonne ayant tirée une carte dans un jeu dont
■ en a fa it enfuite fix tas , lui faire indiquer par le
point d'un dep jette fur la table , quel eft le tas où
elle doit fe trouver.
Ayez un jeu compofé de trente-fix cartes dans
tequel il y ait feulement fix différentes cartes répétées
fix fois 3 difpofez le jeu de manière que
chacune de ces fix différentes cartes foient rangées
de fuite * 8c que la dernière de chacune
d'elles foit une carte large.
Le jeu étant ainfi difpofé, on pourra faire couper
tant de fois qu'on voudra fans en déranger
l ’ordre , pourvu qu’ à la dernière fois on coupe à
une des cartes larges , & fi l’on en fait enfuite fix
tas en coupant aux endroits où font les cartes larg
e s , chacun d’eux contiendra des cartes fem-
blables.
On donnera à tirer dans ce jeu une carte quelconque
, 8c on la fera remettre adroitement dans
celui de ces fix tas où elle aura été choifîe 3 on
coupera le jeu en fix parties pour en faire fix tas
comme il vient d’être d it , & préfentant un dez à
«ne perfonne , on la préviendra que le point qu’elle
amènera doit indiquer celui de ces fix tas dans lequel
doit être fa carte, on lèvera le tas (1) quiffe
rapportera au point amené , & on lui fera voir fa
carte..
Trouver a la pointe de l'épée , & les yeux bandes ,
une carte qui a été tirée d'un jeu.
On fait tirer une carte, & coupant le jeu,.on la
fait mettre fous la carte large & ,on a attention en
le mêlant de la faire venir au-deffus du jeu 3 on
pofe le jeu à terre (2) & on étale les cartes de
manière qu’on puiffe remarquer l’endroit où fe
trouve la carte tirée : on fe fait bander les yeux
avec un mouchoir , ce qui n’empêche pas qu’on
ne voye le je u , attendu que la vue peut fe porter
en bas : on éparpille les cartes avec la pointe de
ï’épée , fans perdre de vue. celle qui a été choifîe,
on la pique 8 c on la fait voir : on peut également
donner a tirer deux ou trois cartes qu’on fera mettre
fous la carte large & enfuite revenir au-deffus
du jeu (3 ), & alors on remettra à chaque perfonne
la carte qu’elle aura tiré e , en la lui préfentant de
même à la pointe de l’épée 5 il fuffit de fe fouvenir
de l’ordre dans lequel elles ont été choifîes.
La capte çhangeant fous les doigts.
Effacez un des points d’un trois de coeur (fig.
[1] Ces tas doivent être rangés de fuite fur la
sable.
[i] On peut même jctter le jeu à terre, de maniéré
que les cartes s’étalent d’elles mêmes.
[5] Si l’on (ait faire fauter la coupe, il n’eft pas
bsioin de carte large.
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i l 3pL I , aes tours de gibecière) , & gardez cettô
carte dans votre poche de manière qu’en a prenant
vouspuifliez reconnoître le, côte A.
Ayez un jeu de cartes de quadrille , àu-deffous
duquel foient l'as 8 c le trois de coeur, faites fauter
la coupe pour les faire revenir au milieu du
jeu , 8c faites lès tirer forcément à un cavalier 8c
à une dame, auxquels vous donnerez enfuite le
jeu pour qu’ ils puiffent y remettre eux-mêmes
leurs cartes & le mêler : pendant ce teins, prenez
adroitement la carte qui eft dans votre poche
, cachez-la fous votre main, & en reprenant
le jeu , pofez-la au-deffus 3 faites fauter la coupe
8c tirez cette carte du milieu du jeu : préfentez-la
à celui qui a tiré le trois de coe u r , ( en cachant
avec le doigt index l’endroit B , afin qu’ il s’imagine
voir le trois de coeur) & demandez-lui:
efl-ce votre carte ? il répondra oui ; reprenez-la
avec les deux doigts de la main gauche, & cachant
le point A , montrez-la à la perfonne qui a tiré l'as
de coeur , en lui difant : ce nefi donc pas la vôtre,
madame ? elle répondra, c'eft la mienne 3 vous direz
alors , cela ne fe peut pas , 8 c vous ajouterez
en la montrant de nouveau à la première perfonne:
monfieur dit que c'eft la fienne 3 il répondra,
ce nefi plus elle : v ous ferez voie enfuite le trois
de coeur à cette dame en difant : je favois bien
que c'étoit la carte de madame , elle dira : ce nefi
plus la mienne ; vous ajouterez , vous voulez donc
me tromper , moi qui trompe les autres , 8 c frappant
avec le doigt fiir la carte , vous leur ferez voir
l ’une après l’autre les deux cartes qu’ils ont tirées
en difant : voici votre-carte & voila la vôtre.
Nota. On doit à chaque fois qu’on veut faire
changer la carte, la prendre dans les doigts de
-l’autre main,
La carte danfante.
On fait tirer une carte à quelqu’un 5 on la mêle
avec les autres , 8 c on lui ordonne de paroître
fur le mur 5 elle y paroît auffi-tôt : enfuite , avançant
à mefure qu’on lui en faitle commandement,
elle parcourt une ligne inclinée , en montant de
droite à gauche : elle difparoît au haut du mur »
pour reparoître un inftant après , 8 c parcourir
une ligne horîfontale , & c . 8 cc.
C e tour eft fort fimple. Il confîfte d’abord a
faire tirer une carte forcée , qu’on reconnoît au
taét, parce qu’elle eft plus large 5 après l’avoir
mêlée avec les autres, on l’enleve du jeu , pt»IC
faire voir’ enfuite qu’elle n’y eft plus, & à l’inftant
qu’on lui commande de paroître fur le mur, le
compère tire adroitement un fil au bout duquel
eft attachée une carte pareille , qui fort de derrière
une glace 3 un autre fil fortement[tenéu » oC
fur lequel elle peut couler, parce qu’ elle y tient
par de très-petits anneaux de fo ie , lui preferit la
route qu’elle doit tenir , & reffemble à cet égard»
fiparva licçt componerç magnis , au çable qui
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verfe la Seine , pour diriger le bac des invalides,
d'une rive à T autre. ( D e c r e m p s ).
Carte brûlée , qu'on fa it trouver dans une montre.
On fait tirer une carte au hafard 3 on demande
trois montres à la compagnie 5 on les
fait envelopper par un des fpeétateurs , dans
des cornets de papier 5 on les dépofe fur une
table, 8c on les couvre d’une ferviette 5 on fait
brûler la carte choifie, pour mettre les cendres
dans une boîte3 bientôt après on ouvre la b oîte,
& les, cendres n’y font plus. On met les trois
montres fur une affiette 3 on eri fait choifir une
par une perfonne de la compagnie : cette même
perfonne ouvre la montre, 8c trouve d’abord,
fous le verre , un morceau de la carte, brûlée,,
& dans l’intérieur , fous la boîte de la montre,
une petite carte, représentant en miniature celle
qu’on a réduite en Gendres.
On connoît d’abord la carte choifîe , par l’ arrangement
du jeu , dont nous avons parlé au
tour du Grand Sultan. \
On dépofe les montres , bien enveloppées
de papier , fur la petite trappe dont nous avons
parlé autour du. mouchoir coupé. Quand on a
fait favoir au compere quelle eft la carte tirée ., ■
il allonge le bras dans l’intérieur de, la table pour
prendre une des m o n t r e s& y dépofer ce qu’ on
veut y faire trouver 5 il faut que les. montres
foient couvertes d’une ferviette portée fur des;
boûtçilles , ou _ (ur d’autres objets femblables,
fans quoi 00 verroit la main du compere, ou l’on
verroit remuer laferviptté.
On )>réfente % quelqu’un les trois • montres
fur une afliette , en mettant devant lui celle ou
le compere a dépofé la carte en miniature ,
& qu’il a marquée en déchirant un peu l’enveloppe..
Si la perfonne eft rufée , 8c qu’elle af-;
fette , par malice, de ne pas prendre la montre
la plus proche, oh la prie de! les- bien brouiller;
enfemble, fous prétexte d?èmbellir le tou r , 8c
ên irfe du ftratagême dont nous avons aufli parlé?
autour du [mouchoir coupé.
Quanc au moyen employé pour faire difpa-
îoitre dans une boîte les cendtes de la. .carte
brûlée, il confîfte à mettre dans le coùverclej
une pièce de bois ou de carton , qui le rem-’
pliffe exa&ement ' dans fa longueur & dans fa.
largeur, qui puiffe tomber au fond de la boîte!
quand on la fer,me. Cette pièce de bois ou de
carton étant de. la même, couleur que, l’intérieur^
de la boîte, forme par là un double fond., &j
cacne les cendres aux yeux du fpeétateur ébloui
qui dans ce moment, eft tenté de croire^que-
-e$ .cendres1 * 5 font (orties pour fe- combiner de[
nouveau , 8c pour produire la-"carte en minia- j
Ure qu’on trouve dans la montre.
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v Carte clouée au mur d'un coup de pifiolet.
On fait tirer une ca r te , & l’on prie la perfonne
qui l’a choifie , d’en déchirer un petit
coin , & de le garder pour la reconnoître. On
prend la carte ainfi écnancrée 3 on achevé de
la déchirer, & on la réduit en cendres. On
fait charger 'un piftolet où les cendrés fe mêlent
8c fe confondent avec la poudre ; au lieu d'une
balle de plomb , on fait mettre dans le canon
un clou marqué par quelqu’un de la compagnie ;
enfuite on jette le je u de cartes en l'a ir , on
tire un coup de piftolet, & la carte brûlée fe
trouve clouée au mur. On y rapporte le morceau
déchiré qui y cadre parfaitement, & le clou
qui la tient eft reconnu par celui qui l ’a
marqué.
Explication„
Quand le faifeur de tours voit qu’on a déchiré
un coin de la carte choifie, il paffe dans
fon cabinet, prend une carte pareille, 8c y fait
une déchirure femblable. Revenu fur le théâtre ,
il demande la carte choifië ,J a fait paffer fub-
tilement fous le jeu , 8c y fubftitu.e adroitement
celle qu’il vient 'de prépayer , pour la brûler à la
place de la première. ,
Quand le piftolet eft entièrement chargé , il
le prend pour la première fois y fous prétexte
dé montrer comment il faut l'armer-, le tirer
8c le manier 5 il profite de cette circofiftance
pour ouvrir un trou qui s’y trouve fous le canon
, près de ,1a lumière ; c’eft alors & par ce
moyen qu’il efeamote le clou '5 qui , par fon
propre poids , lui tombe dans la main : faifant
enfuite gliffer fur cette-ouverture une efpèce de
virole de fer ;, iH ’affujettit & la fixe dans cet
endroit, pour qu’on ne s’ apperçoive de rien :
dans ce moment 31 il prie encore quelqu’ un de
remettre de la poudre & du papier dans le
piftolet ; il profite de-cet inftant pour apporter
la carte &r le clou à fon compere : celui-ci la
cloue bien vite fur un morceau de bois quarré',
qui fert à boucher hermétiquement un trou pratiqué
dans la çloifon & dans la tapifferie , mais
qu’on ne voit p oint, parce qu’il eft couvert par
un morceau de tapifferie pareille. Par ce moyen ,
la carte qu’on vient d’appliquer au mur ou à.
la cloifon , ne paroît point encore*; le morceau
de tapifferie qui 'a couvre eft faiblement attaché,
d’un côté , avec deux épingles , & de l ’autre ,
il tient à un fil , dont le compere tient un. bout
.dans fa:main. Auffitôt que ce dernier-entend le
coup de piftolet y .il tire le fil pour faire pafièr
rapidement lei morcèau .de tapifferie-. derrière une
glace la carte paroît, 8c comme c ’eft la même
qu’on a. marquée , avec le clou qu’on avoir mis
dans lë piftolet1, il n’eft pas étonnant que ce tour,
difficile à cléviner par fa complication , ait obtenu
lés applaudiffemens du grand nombre»