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reculer dans fort écrou, afin d avoir la liberté
d’alonger enfuite , ou de raccourcir la corde :
on retirera cet inftrument de l’endroit où on 1 aura
pla cé, 8 c laiffé un temps'fuffifant ]>our que Ta
corde foit bien imprégnée de l ’humidite de 1 air,
& on marquera furie cadran l’endroit où.fe trouve
alors placée l’aiguille : on mettra enfuite cet inftrument
dans un lieu bien aéré, ( i ) & on attendra
que le temps foit bien fec (2) pour obferver
quelle partie de cercle du cadran A , figure 14 ,
a parcouru l’ aiguille , à commèncer du point
marqué lors de l ’humidité la plus grande de 1 air.
Si elle a parcouru la plus grande partie de fa ;
circonférence, on s’en tiendra, fi 1 on v eut0 a :
cette feule obfervation (3), 8 c on portera alors
l’intervalle qu’ on aura mefuré fur l’arc de cercle
C D B qu’on divifera en foixante parties égales
entr’elles. On indiquera enfuite fur l’arc de ce
cercle D B , trente dégrés , à commencer de D
jufqu’en B , & fur l’autre arc B C trente autres
dégrés, à commencer depuis B jufqu’en C : les
trente premiers dégrés indiqueront ceux de feche-
refle, & les autres ceux- d’numidité, & le point
D fera le terme moyen entre le fec 8 c l’humide :
l ’inftrument fera alors fini.
Si la partie du cerçle que l’aiguille aura parcouru
pendant l’obfervation ci-deffus , excédoit
la circonférence entière du cercle, ou qu’elle en
approchât trop, il faudroit néeelfairement diminuer
plus ou moins le diamètre de la poulie T ,
figure 1 z , attendu qu 'il ne faut pas que l’aiguille
puiffe achever la révolution entière du cercle.
Si au contraire cette révolution nalloit pas au
deux tiers , iL faudroit mettre en place de la
poulie F , une autre poulie dont le diamètre fut
plus grand, ou à défaut, rallonger la longueur
de la corde en abaiffant la poulie D un peu plus
bas, 8 c en rabailfant à proportion le noeud qui
la retient fur la vis E.
On ne peut cependant difconvenir qu’ il ne puiffe
arriver dans les premiers temps quelque petit
dérangement à cet inftrument ; mais rien n’ eft fi
facile que de le régler au moyen de la vis. E ,
fans q u il foit jamais néceffaire de changer le
diamètre des poulies.
Nota» Il eft aifé de voir que les vapeurs qui
s’ infinuent plus ou moins dans cétte corde, l a-
' (1) Cet inftrument doit être placé dans _un endroit
fufçeptible des impreffions de l’air , & jamais au foleil
qui ne manqüeroit pas d’y caufer du dérangement.
(i) On pourra connoîcre que le temps eft fort fec,
lorfqu il régnera un vent .d’eft pendant quelques jours,
& que la machine électrique fournira de belles étincelles.
...
... (?) L’inftrnment fera plus parfait| fi l’on répète cette
©bfervatkm , afin d'en faire la cômparaifon.
Moliffent & la rendent plus fufçeptible d’être I
alongée par une légère tenfionijj au lieu d'elles, I
on fe fervoit d'un petit cordeau de chanvre bien I
tordu, ce feroit tout le contraire ; l'humidité le I
feroit raccourcir en le gonflant & en augmentant I
fon diamètre.
C et inftrument peut affurément indiquer avecl
exactitude de quelle quantité la féchereffe oui
l'humidité augmente dun jour à l'autre : fi oiil
en conffruifoit deux en même temps, 8c daprèil
les mêmes dégrés d’humidité & de féchereffe, il
y a tout lieu de croire qu’ils feroient réciproque-1
ment comparables, & alors on pourrait le con-1
fidérer comme un inftrument utile.
Une bouteille bien bouchée , étant remplie d'eau, I
faire changer cette eau en vin fans la déboucher. I
Faites exécuter par un ferblantier un petit I
réchaud confirait dans la forme indiquée par lai
figure 8 , planche 15 , Amufemens de phyjtque , I
cjeft-à-dire, qu'il foit extérieurement confirait I
comme Un réchaud ordinaire d'environ quatre I
pouces de' diamètre ; qu’il ait un double fond
A B éloigné de fon vrai fond G , d’environ trois
à quatre lignes ; élevez au milieu du fond A B
(lequel doit être percé d’ un trou circulaire),
un tuyau ou cylindre de fer blanc F de quatre
pouces de hauteur, fur un pouce 8c demi de diamètre,’&
placez au-deffous la foupape C qui doit
être foutenue par le petit relïort D ,* 1 lequel doit
être ajufté entre ces deux fonds. Cette foupape feit
à empêcher qu'on n'apperçoive ce double fond,
ou plutôt la cavité quf fe trouve entre ces deux
fonds.
Ayez une petite bouteille de verre blanc E
d'environ fix pouces de hauteur , qui puilfe entrer
facilement dans ce tuyau de fer blanc, 8c dont le
poids, lorfqu'elle eft remplie d’eau, puiffe abaiffer
la foupape C ; percez lè fond de cette bouteille
de deux ou trois petits trous de la groffeur d'une
épingle ; empliffez-la d'eau de rivière bien claire;
•8c la bouchez enfuite bien exactement ; verfei
entre les deux fonds de ce réchaud, 8c par le
tuyau F , du vin rouge le plus léger, 8c cependant
| le plus foncé en couleur que vous pourrez avoir.
Lorfqu’ ayant pofé cette bouteille bien bouchée
i dans le cylindre creux, ou tuyau F , Ton fond
percé de ces petits trous trempera dans le vin
: renfermé dans la foupape ; l’eau qui eft plus pe-
fante que le vin fortira par les trous faits au
fond de cette bouteille , 8 c l’air ne pouvant y
entrer 8 c remplacer ce qui en fortira, le vin y
remontéra en pareille quantité, en telle forte
qu’ au bout de quelque temps (4) la bouteille fe
- (4) Plus la différence relpeétive du poids de'ces deux
liquides fera grande,plus cette opération fera prompte.
»trouvera entièrement remplie de vin , 8c fi oh la I
fretire alors de dedans le cylindre, il ne s en ecou-
llera aucune partie par ces deux trous, attendu
loue l’air n’y p’eut entrer: il paroitra donc que
q eau qui y eto.it contenue, aura ete changée en vin.
I On prendra la bouteille, & poftnt fans affecr
Itation 1e doigt à l’endroit où elle eft percée pour
len boucher le trou, on l’emplira ' d’eau, on
Sa bouchera ' auftitôt très - exa&ement & on
Annoncera qu’ on va la changer en vin > pour cet
E ffe t, on la pofera dans le rechaud , comme il a
E té expliqué après y avoir mis à l’avance, 8c
ifecrettement, le vin qui doit entrer dans la bou-
Eeille : peu de temps après on retirera la boute
il le , oc on la fera voir pleine de v in , & pofant
le doigt fur les petits trous, on la débouchera
& on le verfera dans un v erre, afin de faire con-
ftoître que cette nouvelle liqueur eft effectivement
du vin.
m Nota. Cette récréation n’ eft autre chofe que
l’expérience phyfique du paffe-vin déguifé fous
une forme propre à produire une récréation amu-
fante & extraordinaire j on peut mettre quelque
fnatière dans-la partie extérieure du réchaud,
peur faire acctoire que c’eft par ce moyen que
fe fait cette opération j elle fervira en même temps
à empêcher qu’on ne juge qu’il y a un faux fond.
Il eft bon auifi de couvrir la bouteille, afin qu’on
jne voye pas de quelle manière fe fait cette opération.
Koye% Passe-v in .
Airs inflammables pour un JpeBacle de feux d'artifice.
B Cette invention agréable eft fondée fur la théorie
des gaz inflammables j M. Diller en a fait l’application
la plus ingénieufe, & au moyen d’une
méchanique très-compliquée en apparencé, mais
de l’exécution la plus fimple, il a créé un fpec-
tacle nouveau, de l’agrément duquel il eft difficile
de fe former une. idée fans l’avoir vu. Les
premières expériences de M.- Diller. furent faites
au Panthéon,à Paris,le 25 juin dernier,& elles obtinrent
tout le fuccès qu’ il pouvoit en attendre.
rNous allons puifer, dans le rapport de MM. les
commiffaires de l’académie des fciences , les n6-
|tions néceffaires pour faire Connoître à nos lee-
Jteurs la découverte de M. Diller.
E «M. Diller, eft-il dit dans ce rapport, emploie
trois différens airs ou gaz inflammables qu’ il désigne
par la couleur de leurs flammes ; l’air blanc ,
l’ air bleu 8 c l’ air vert. Sans faire un myftère de fes \
Recherches, M. Diller n’a point dit par quels pro-
jRédés il retire ces trois fluides élaftiques. La di-
verlîté de la couleur de ces, flammes dépend du
inélange des différens gazj l’air blanc frappe fur-
tout par l’éclat & ‘par. l ’intenfité de. fa flamme.
fM. Diller -le propofe pour l’ufage des phares ;
|iine propriété bien précieufe de ces trois g a z , eft
J[de ne point détonner avec l’air atmofphèrique. Le
Jpnelangè d e c e c air avec cés trois gaz, en modifie
feulement les..flammes, en affbibliffant leurs nuances
y' de forte que M. Diller en a fait un de fe&
procédés les plus utiles. Il ne fait point ufage du
gaz inflammable préparé avec le fe u , qui a l’ inconvénient
de détonner, & qui d’ailleurs produit
une flamme beaucoup moins, belle. Par une petite
addition de ces g a z , on fait perdre au gaz inflammable
préparé avec le fe r , cette propriété de
détonner avec l’ air atmofphèrique ». .
« Qu’on fe figure maintenant une fuite de canaux
ui fe rempliffent féparément de trois divers finies
élaftiqués inflammables ÿ qu’on termine les
extrémités de ces canaux par une infinité de tubes
ouverts, & qu’on fe peigne les ouvertures de ces
tubes tournées en haut, en b as , de c ô té , en
devant, ayant les formes de tuyaux ronds, de
quarrés, de fentes, d’étoiles, 8 cc.5 8 c l’on concevra.
quelle variété d’effets on peut attendre de
ces machines ».
« Les appareils à feu de M. Diller reçoivent
une nouvelle variété , par les mouvemens qu’il
a fu imprimer à des tubes à flammes, foit par le
g a z , foit par méchanique ».
« Des veflîes, pleines chacun en particulier ,
des trois gaz que nous avons défignés, placées
fous les bras de M. Diller , qui les compriment
plus ou moins fortement, donnent par l’inflanv;
mation de ces g a z , 8 c par le moyen des tubes
diverfement bercés par îefquelles elles font ter-
miées, des flammes différentes de_ couleur , d’étendue
, d’éclat & de formes. Cè font fucceffi-
vement dès foleils, des étoiles, des triangles ,
des croix de Malte, dont les nuances varient fans
ceffe au gré de M. Diller».
Les machines dont il a parlé plus haut, fervent
auflî à produire des variations , & des effets
curieux 8 c intéreffans. « Ces machines offrent en
•général des figures d’animaux, de plantes, &
d’autres objets dont la décoration eft intéreffante î
à l’aide des tubes communiquans, M. Diller les
offre par parties. Des troncs d’arbres fe chargent
de feuilles, de fleurs 8 c de fruits ; des animaux fe
pqurfuivent 8 c ^évitent .* l’oeil eft toujours agréablement
frappé. Enfin, par une méchanique particulière,
M. Diller communique le mouvement
à deux animaux, l’ un repréfentant un ferpent &
l’autre un dragon , qui parcourent une courbe
très-irrégulière, en prenant eux-mêmes diverfes
figures, par des mouvemens particuliers communiqués
aux différentes parties de leurs corps |
effet qu’ il étoit extrêmement difficile de produire
»..
ALCHYMIE : ( Voye£ aux articles ChymiE ,
or, Fierre Philosophale ).
ALPHABET ÉNIGMATIQUE : ( *
Tarticle Devin de la Ville).
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