
cune dans Con feus » de la même façon que s3il
peignoit le tableau ( ce qu'on peut faite en trois
ou quatre minutes de temps ) , pour ôter cette ;
pouffière fine qui ., étant détachée du fond , pour- j.
roit n’être pas adhérente & fixée. Cette manière ‘
4e fixer le paftel eft fimple , facile & sûre : l'altération
qu'elle caufe dans les couleurs eft infen-
lïble , & fa Tolidité eft telle qu'on peut nettoyer
le tableau fans gâter la couleur; Cette colle donne
de la force au papier ; de manière qu'on peut l'attacher
à'la muraille 8c le coller fur toile encore
plus facilement que le papier ordinaire : le vinaigre
diftillé contribue à chaffer les mottes qui gâtent
fou vent les paftels-
On peut auffi coller le papier fur une toile avant
que de le peindre., pourvu quelle foit claire 8c
qù'on fe ferve de colle d'amidon. Du refte, on
fixera le paftel de la même manière , en employant
feulement un pinceau qui foit un peu plus d u r ,
3 c en appuyant plus fort , pour que la liqueur
pénétré de l’autre côté. Il faudra pins de temps
pour le fécher ; mais l'effet fera le même pour la
fixation du paljel.
P a st e l en. c ir e. Voici un procédé pour
préparer le paftel j qui rentre beaucoup dans celui
de la peinture a Vencaufiique , ainft qu'on va le
voir.
( Un peintre allemand , M. Rèiffteîn 3 eft parvenu
à donner de la folidité aux crayons de paftel' ,-
qui foi)t naturellement fi tendres 3 & à peindre
4 'une nouvelle manière , qu- il appelle Jepqfiel en
cire. Sa méthode pour préparer les paftels, confifte à
réduire les couleurs en poudre très-fine , à y
mêler de la cire fendue avec un peu de graiffe
4e c e r f , 3c à bien broyer le tout dans un petit
vafe expofé à un feu très-doux. Lorfque ce mélange
eft prefque réfroidi, on le coupe par morceau
que l'on met fur du papier gris , qui ab-
forbe la plus grande humidité ; on façonne les
'crayons :8c on les jette, dans de l'eau froide pour
•Jeu.r donney de la confiftance.
Ce n'eft ni fur du papier , ni fur dp parchemin
qu’il peint avec fes crayons qui font folides ,
mais fur une toile. Il la prépare en la recouvrant
d'une couche d'huile qu il faupoudre fur toute fa
iurface avec du verre réduit en poudre paftee à
travers un tamis, pour l ’obtenir de la plus grande
fineffe> é
M. Bachelier ( de l'académie de peinture ) , a
trouvé le moyen de préparer deux fortes de paftel
, dont les uns , tendres. 8c mous, s’étendent
fous le do i g t 8c peuvent enfuite fe fixer fert expo
fan t le tableau à la chaleur d'un réchaud de
feu , à la manière de la peinture a Vencaufiique.
Ses -autres paftels font durs comme dçs crayons
- fangüinef
.Voici la maniéré dont il les préparé. Il fait
diffoudre du fel de tartre dans del'eau tiede juf-
qu’à faturation : il filtre enfuite cette eau à travers
un papier gris, 8c:1a mettant fur un feu doux, il
y fait fondre de la cire blanche-, d’où ré fuite une
efpèce de favon de cire de confiftance de bouillie.
Ce favon eft très-diffohible ,dans l'eau. Lorfau’il
veut préparer des crayons de paftel, il fait diffoudre
un peu de ce favon dans de l'eau, 8c s'en fert
pour hume&er fes couleurs en poudre 8c les réduire
en pâte, qu'il coupe pour former des crayons
dé paftels. S'il les laifle dans cet état, ce font
des crayons tendres , 8c propres à être fixés par.
l'inuftion comme nous l’avons dit plus haut,
mais s'il les veut Fermes comme des crayons de
fanguine, il les met fous une mouffle, leur donne
un petit degré de chaleur ; 8c on peut faire
avec ces crayons des. dèffins colorés que rien
n'altère.
PASTILLES ODORANTES pour brûler , pir
clous j ou chandelles fumantes. La fenfualité 8c 1 u-
tilité ont fait imaginer ces paftilies ou chandelles
fumantes j on les eompofe avec des fubftances aromatiques
que l'on enflamme ; elles parfument des
appartemens 8c en chaffent le'mauvais air. Pour
faire ces paftilies, on prend une demi-once de
benjoin , quatre fcrupulés de ftyrax calamite ; de
baume fec du Pérou , deux gros ; de Cafcarille ,
quatre fcrupulésj de girofle, demi-gros ; de charbon
préparé, un once 8c demi* de nitre, un
gros 5 d'huile effentielle de fleuri - d’orange ,
demi-gros ; de teinture -d'ambre , demi-gros ;
8c de mucilage de gomme adraganth, la quantité
fuffifante.
On forme dirtotal une ma fie , eh broyant 8c
combinant ces fubftances dans un mortier de
fe r , 8c on la divife enfuite par petites*portions
de figures coniques j pour cela, on prend une
certaine quantité de pâte, qu'on réduit en un
long rouleau , de J à groffeur d'un tuyau de
plume j pn forme une petite pointe à un des
bouts, en le roulant fur une table ? 8c en appuyant
avec le bout du doigt ; on coiipe en-
fuite cet^e portion de la longueur d’environ un
pouce ; on continue de la même manière, jufqu’a
ce que la pâte foit ainfî divifée en petits cônes.
Ôn les fait fécher, 8c on les conferve dans une
bouteille qui bouche bien ; le nitre qu’on a mêle
dans ces paftilies, fert à en faciliter la cômbuftion.
Lorfqu’on veut s’én fervir , on les place fur une
table de pierre ou de marbre,^ on met le feu à la
pointe d'une de ces paftilies, elle brûle en fein-
tillant, 8c exhale une fqmçe très-Qdorante 8c très-
agréable.
■ PATRONAGE. C ’eft une efpèce de peinture,
que l'on fait avec des patrons qui font décou-
. pés dans les endroits où les figures que i ’qH
Veut peindre, doivent recevoir de la couleur;
on'fait de ces patrons en carton , par exemple -, ;
pour faire les cartes à jouer , ou bien on em-‘
ploie du papier fin qu'on imbibe de cire fondue j
fur le feu, 8c on y ouvre enfuite les deffms que
l’on veut exécuter ; on fe fert de ce moyen pour
faire des efpèces de tapifferies lur cuir dôré ou ;
argenté, fur des toiles , étoffes blanches où tein- ;
tes de quelque couleur claire. Telles font encore
ces petites plaques de cuivre minces avec lefquel-
les on forme des lettres.
PAYSAGES. Les campagnes préfentent à chaque
inftant aux fpe&ateurs, les tableaux les plus
agréables; ce font des groüppes qui contraftent les
uns avec les autres', des vignes , des coteaux, des •
forêts, des troupeaux ; e’ eft un ruiffeaufur le bord
duquel eft un "arbre à demi-renverfé, un moulin,
8c mille autres o b je tsq u i, paiT'oppofînon, forment
les plus beaux, effets'. ~
Il fe trouvé que des perfonnes ont eu quelques-
légers élémens du deffin , mais que ne poffé-
dant pôintTart de la perfpeèlive , elles ne peuvent
point rendre les payfages > ce qui leur pro-
cureroit beaucoup aamufement ; nous allons
leur préfenter ici deux moyens miéchaniquès 8c
faciles pour deffiner toutes fortes de points de
vue de la manière la plus correcte, fans l'embarras
d’une étude longue , ennuyeufe 8c pénible.
. Selon la première de ces méthodes , il faut
avoir un grand morceau de glace fine , bien, nette,
né l'on entoure d'un cadre de bois ; ce cadre
e bois doit être eonftruit de manière à pouvoir
gliffer entre deux montants de bois d'un pouce
8c demi d'épàiffeur, dans lefquels on a pratiqué
-deux rainures ;. ces montants doivent être
fixés fur une planche qui ait affez de largeur
pour donner de l'affiette à .la glace qui eft élevée
verticalement.
On perce au milieu de cette planche- ,, plu-
fieurs trous quarrés, les uns au-devant des autres
, pour recevoir 8c approcher plus ou moins
près de la glace , une pièce que 1 on nommé le
r é g u la te u r8c qu'on haufie ou qu'on baiffe à
volonté. Ce régulateur eft un morceau de bois
de l'épaiffeur des quarrés qu'on a faits dans la
planche , 8c de .la hauteur de . la glace , terminé
a fa partie fupérieure par un cercle de cuivre
mince ou de fer-blanc , de trois pouces de
diamètre, au centre duquel on pratique un petit
trou de la groffeur d'un pois , que l'on peut nommer
la vifitre , parce que c'eft dé ce point qu'il
faudra confidérer tous les objets qu'on voudra
deffiner.
" Muni de' cet inftrument, «veut - on deffiner
quelques payfages , mettre' en perfpedlivé un palais
, une églife, un château , une maifon ; on
place rinftrament devant l’objet que l’on veut
deffiner ; on place l’oeil vis-à-vis le petit trou
ou la vifière; on examine fi l’on apperçoit tous
les objets que l’on veut mettre en perfpeèlive, fi
on ne, les voit point, on approche la vifière- du
verre ; en un mot, on place la vifière ;plus ou
moins haute, jufqu'à ce qu’on apperçoiv.e tous les
objets qu’on veut deffiner.
Ce point de vue une fois trouvé, orl tfacfe
fur la glace avec une plume ou un crayon toiis
les objets qu’on voit à travers la glace , l’oeil
reliant toujours placé au trou de la vifière. Ce
trou tient lieu ici de ce qu’on appelle le point
de-vue dans les méthodes dé perfpective , 8c il
eft certain que tout ce qu’on^tracera fur la glacé,
l’oeil reft an t toujours placé vis-à-vis la vifière,
fera conforme aux règles les plus exaétes de lé
perfpeèliver
Il eft bon d^obférver qu’un crayon ne doit pas
marquer facilement fur une glace, c’eft pourquoi,
on peut avoir recours au même procédé que l’on
emploie pour calquer un tableau qui eft nouvellement
peint. On prend un blanc d’oeuf que l’on'
bat, & on l’applique fur la glace comme une efpèce
de vernis; fa tranfparençe donne lieu de voir
également les objets, & les traits d’un crayon de
fanguine marquent très-bien deffus,lorfque ce vernis
eft fec.
Lorfqu’on a deffiné fur le verre, fe payfage ou
la perfpèélive qu’on veut avoir , il ne s'agit
plus que de tranfporter ce deffin fur un papier..
Pour cet effet, on humeèfe le derrière de la
glace], 8c l'on étend une feuille de papier hu-*
mide, fur le côte de la glace ou eft tracé le
deffin ; on frotte en preffant légèrement fur le
papier, 3c tout le deffin fe eranfporte du verre
, fur le papier fur lequel tous les traits fe trouvent
imprimés , 8c il ne s’agit plus que de peindre
les objets, ou en tracer les ombres 8c les
clairs avec- le crayon. Il faut obferver de Repeint
laiffer trop long -jems le papier contre la
glace, de peur que le blanc d’oe uf ne.l’y faffe
adhérer.
La' fécondé méthode eft bien plus avanta-
geufe, pour quelqu'un qui a l’habitude du del-
fein ; car on peut à l’aide de cette méthode y
tracer le payfage fur une toile plus ou moins
grande 8c de telle forme qu’on le defire. Cette
méthode confifte à fe pourvoir d’un inftrument
fembiab'e à celui qu’on vient de décrire ; fi ce
n’eft qu’au lieu d’un quarré de glâce , on y fubfi-
titue un chaffis divife en quantité de petits quarrés
, au moyen de petits fils déliés 8c rendus-
tons à égale diftance les uns des autres , ce qui
forme un efpèce de réfeau ; il faut obferver que-
les quarrés • ne foient ni trop grands , parce
qu’on n’obtiendroit point un deffin auffi cot-
" reél, ni trop petits, parce que cela jetteroit de