
V A S V É G
VERRE.
f c c , on appliquera le vernis ci-de/Tus , fi Ton veut
donner un fond noir à l’ouvra<*e. C ’«ft par cette i
méthode qu’on fabrique ces boites de carton , ou
tabatières vernies 3 qui ont eu tant de vogue '3
parce que le vernis que Martin & autres artiftes
donnoient à ces boîtes 3 étoit d’un très-beau brillant
& Tans odeur.
Vases de sciure de bois. Pour faire des
V'.fes avec de la fciure de b o is , on prend de la
fciure fine, feche j on la réduit fur le feu en pâte 3
en y mêlant de la térébenthine3 de la réfine, & de
la cire : cette opération fe doit faire en plein air ,
de peur que la matière ne s’enflamme 3 on met
cette-pâte dans les moules , comme on l’a dit ci-
d .fias , & on fuit les mêmes procédés pour les
vernir. Lorfqu’on veut donner aux vafeç une couleur
rouge, on met du vermillon dans lé vernis j
© î trace fur les vâfes les deflèins que l’on defirè ;
on applique un vernis par-defius, & on y trace
des filets d’or ou d’argent, avec des feuilles appliquées
& retenues par un mordant.
VASE dont l ’eau s’échappe par défions aujfitôt quoh
le débouche..
Au nombre des plaifanteries de fociété fondées
fur des expérienées phyfiques , telles que les verres
a fyphon, & c . , en voici une qui n’eft pas moins
propre à .donner de l’amufement. On fu t faire un
vafe de fer blanc de deux ou trois pouces de diamètre
, & de cinq à lïx pouces de hauteur , dont
le goulot ait feulement trois lignes d’ouverture 3
01 perce le fond de ce vafe d’une grande quantité
de petits trous, de groffeur à y paffet une aiguille
à coudre : on plonge ce vaifieau dans l’eau , le
goulot ouvert : lorfqu’ il en eft rempli, on bouche
le goulot, & on retire le v a fe jl’eaipn’ en peut plus,
fortir : on donne cetre bouteille â déboucher à
quelqu’ un que l’on veut attraper : s’ il la débouche
fur fes genoux, l’eau s’échappant par les petits
trous , le mouille fans qu’il s’en apperçoive d’abord.
Si les ouvertures faites au fond du vafe
excédoient deux lignes de diamètre, ou qu’elles •
fuffent en trop grande quantité, l’eau s’échapperait
, quoique ce vafe fut bouché , î’ai*r qui prelfe
de tous côtés la bouteille , trouvant alors le moyen
d’y pénétrer.
On fait une expérience à-peu-près femblable
avec un verre qu’on emplit d’eau, & fur lequel
on pôfe une feuille de papier $ on renverfe ce j
verre, en Foutenant ce papier avec la main, qu’on
retire aufïitôt, & l ’eau y relie fufpendue.
VASES MAGIQUES : ( voye% Ecriture ,
Mécanisme ).
VÉG É TATION S MÉTALLIQUES : ( voyei
à f.article CHIMIE ).
Manière de couper le Verre avec le feu & l'eau.
Prenez un verre à patte, uni & peu épais ;
& avec une petite mèche foufrée & allumée chauffez
ce verre en dehors près de fon bord jufqu’à
ce qu’il s y faffe une petité felure j conduifez
cette mèche le long de cette fêlure, en tournant
autour du verre & en fuivantune ligne inclinée ,
qui, après cinq ou fix circonvolutions, aboutiffe-
au pied du vèrre, & vous ferez de ce verre une
efpèce de ruban dont les circonvolutions fe fou-
tiendront quoique réparées lorfque vous tiendrez
ce verre dans une fituation renverfee , & fe rejoindront
lorfque vous le remettrez dans fa fituation
naturelle.
Nota. On peut fe fervir de cette méthode’ pour
couper des tubes de verre j ce qui fe pratique
aufiî , en faifant un petit trait avec une lime , à
l'endroit. o.ù on le veut féparer 3 & en le faifant.
éclater à cet endroit, au moyén d’un fer chaud &
anguleux qu’on y applique & que l’on conduit
fuivant la direction qu’on a tracée.
Verres de Nouvelle confiruction par l’abbé Boucauld»
Ces verres font deftinés à divers ufages. Le premier
eft deftiné* pour les malades : il eft double & ’
réuni feulement par le bord. On y a pratiqué deux
trous, l’un pour faire couler la liqueur lorfque Je
malade approche fes lèvres 5 Fautre., pour la faire
retenir , tant qu’on a le doigt deffus à la manière
du fîphon. .
Le fécond, deftiné pour les perfonnes qpr courent
la pofte ou pour les mariné, eft également
double & réuni feulement par le bord , n’a qu’un
trou pour le paffage de la liqueur*
Le troifième eft te l, qu’au moyen d’un double
fond, on peut mettre deux liqueurs différentes ,
& ne prendre, en buvant, que l’ une ou l’ autre, ou
le mélange des. deux, tel qu’il convient le mieux.
Vin de Champagne d’atrape.
Remplirez d’eau de rivière , jufqu’aux trois
quarts & demi , une bouteille ordinaire,, que
vous boucherez avec un bouchon troué dans f a . ,
longueur , armé dans fa partie inférieure d’une
petite foupape..-— Tâchez , à l’aide d’un, bqa
foufflet, d’y introduire une certaine quantité d’air
ue la foupape laiflera entrer , fans lui permettre
e fortir j & couvrez le bouchon: avec un morceau
de cuir ou de parchemin , que vous attacherez au
col de la bouteille aveç de lion fil ou de Ta ficelle»
Quand vous ferez avec un gourmet que vous you^.
V I S
drez faire s ( c’eft Je mot pour, d ire, .atraper )
mettez cette bouteille fur la . table , avec cett.e
étiquette , vin de Champagne. Priez le gourmet
de la déboucher après lui avoir fait rincer un
verre ; il n’aûra pas plutôt d|taché le cuir ou ïe
parchemin, que le bouchon repouffé parTair comprimé
, fautera au plancher avec explofîon', &
votre homme concluant de-là que le vin eft bon ,
fe trouvera bientôt confus, de voir que vous ne lui
avez fervi autre chofe qu’un plat de votre métier.
( Décremps )tM
VIPERES. On voit quelquefois des perfonnes
qui fe font pàfter pour forciers , parce qu’elles
manient des vipères , M des ferpens dangereux ,
fans en_ être mordues. Cet art enchanteur
qui a fait'autrefois ï étonnement des Romains,
Sr qui a immortalifé les Ma riz & les P r illi, n’eft
rien moins que magique. Il ne s’agit que d arracher
les dents à ces reptiles , c\ft-là-toute la
magie.
La manière de faire cette opération eft très-
facile : on préfente le bord d’un chapeau au ferpent
qui le ferre fortement avec, fes dents 5 on retient
le corps de l ’animal avec quelque chofe , & on
retire fubitement le chapeau qui les lui arrache,
alors il ne p:ut plus mordre, faire de bleffure,
introduire fon venin qui, par ce moyen là n’eft
plus dangereux.
VISAGES que l on rend hideux. -
Faites fondre du fel, &r du fafran , dans de l’efpnt-
de*vin 3 imbibez en un morceau d’étoupe , &
mettez-y le feu. A cette lumière les perfonnes
blanches deviennent vertes , &: l ’incarnat des
lèvres & des jou es , prend une couleur d’olive
foncée. ( Pinetti). , ^
VITRES.
Minière £ enduire les vitres d'un vernis qu-ij, fans
ôter la tranfparence , empêche les rayons du foleil
ae pénétrer.
Faites bouillir trois livres de cendres de farment
dans une fuffîlanre quantité d’eau commune , en .
remuant toujours pendant deux heures : laiffez
rufleoir cetteleflîve & la filtrez. Il faut qu’if refte
environ cinq pintes de leffive filtrée."-
Ajoutez une livre de fnlpêtre raffiné , & faites
bouillir le tout jufqu’à ficcicé, ou jufqu’à ce que
toute la leffive foit évaporée.
Lainez enfui te. refroidir, mettez ce réfidu dans
deux pintes d(e vinaigre diftillé 5 après la diftolu-
lutiôn, faites diftillerencore le vinaigre, k faites
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la menje opéiiatlon trois fois en cohobantle même
vinaigre à chaque fois, .
Oignez les vitres.de ce vinaigre des deux côtes,
les rayons du foleil n’y pafferorit pas 3 .mais apres
Jè$ avoir; points, il faut les, recuire. ,
VOCABULAIRE ÉNIGMATIQÜE. ( Voyez
a l ’article ÜEVIN DE LA VILLE)-
VOIX FAUSSE. Une belle voix eft fins contredit,
préférable à tous les inftruments. Quel
regret n:ont pas bien des perfonnes d’avoir la
voix fauffie? mais ce défaut n’eft pas le plus ordinairement
un vice de l’organe qui dans prefque
tous les hommes eft conftruit de même : tout
le mal vien£ des oreilles j c’eft dans ces organes
une inégalité de force qui fait que chacune des
oreilles éprouvant une fenfation de fon inégale ,
| on entend néceffairement des fons faux , & que
I la voixeft néceffairement fauffie ,parceque l’on chei-
! che à chanter comme l’on croit entendre chanter
; les autres. M. Vandermonde médecin , a fait une
expérience bien fini p ie , qu’ il rapporte dans fon
" Ejfai fur la manière dé perfectionner l'efpèce humaine ,
& que l ’on peut répéter fur les enfants qui s’annoncent
avec une voix faufle , afin d’ y apporter
remède dans cette âge^tendre où les organes font
encore fufeeptibies de modification.
La voici telle qu’ il la décrite. Je choifîs un jour
ferein , je me plaçai dans un lieu fpacieux, je fixai
un endroit que je ne quittai pas, fk que je réfervai
pour faire mes expériences 3 je bouchai enfuite
indifféremment une des oreilles de la perfonne
qui fervoit à ces nouvelles épreuves 3 je la fis
reculer & éloigner de m o i, jufqu’à ce qu’elle
n’entendît plus la fonnerie d’une montre à repét -
tion que je tënois dans mes mains, ou du moins
jufqu’a ce que le fon du timbre neproduisît qu’une
très foible impreftion fur fon organe : je la priai
de s’arrêter dans cet endroit : j’allai au0i-tôt à
elle , je lui débouchai fon oreille & lui rebouchai
l’autre , en obfervant de lui faire fermer la bouche ,
de peur que le fon 11e fe communiquât à l’ oreille
par la trompe d»Euftache 5 je retournai à ma place
marquée , &r je recommençai à faire former ma
montre.3 pour lors elle fut toute furprife de s’ap-
percevoir qu’elle entendît paffablement 3 je lui fis
ligne de s’éloigner encore jufqu’ à ce quelle n’en-
tendît prefque plus. Il réfulte de ces expériences,
que dans les perfonnes qui ot>t la voix fauffe il y
a dans les oreilles inégalité de force 5 le moyen d’y
remédier dans les enfants, eft de s’affurer par cette
expérience quelle eft l’joreille la plus foible : alors
on ne peut mieux flaire , à ce que je crois, dit
M. Vandermonde., que de la boucher autant qu’il
eft poffible , 8c dè profiter de ce temps précieux
pour exercer fouvent l’oreille la moins forte ,
fans cependant la fatiguer. Celle qui eit ainft ac